Étudiante de premier cycle à l’Université Mount Royal à Calgary, Jessica est une passionnée des gens. Elle aime créer des liens avec les gens, les rencontrer, sortir et faire des choses. Notre entretien s’est déroulé via Zoom – presque une première pour elle! Alors que la plupart d’entre nous sont maintenant des habitués des plateformes virtuelles, Jessica a trouvé des gens qui partagent son besoin de contacts en personne et évite, autant que faire se peut, le monde virtuel en ligne constamment branché.
C’est cet amour pour les gens, et le désir de les aider, qui a conduit Jessica vers sa carrière actuelle. Elle a envisagé d’autres professions d’aide, comme les soins infirmiers et la profession de sage-femme, mais c’est son intuition qui l’a menée vers la psychologie.
« J’avais un professeur qui parlait de la façon dont il avait pris des décisions dans sa carrière, et comment il n’avait pas écouté son intuition lorsqu’est venu le temps de décider du chemin à prendre. Il avait un diplôme en droit, et plusieurs autres diplômes, mais disait que s’il avait écouté son intuition, il n’aurait pas suivi cette voie. »
Jessica est une Dénée des Premières Nations de Cold Lake, en Alberta, où les Autochtones sont aux prises avec de nombreux problèmes et difficultés. C’est là qu’elle espère faire carrière, car elle aimerait travailler avec des femmes autochtones en tant qu’intervenante en toxicomanie. En grandissant, elle a vu de ses propres yeux comment les membres de sa communauté, y compris sa mère, étaient confrontés à des problèmes de consommation d’alcool et d’autres substances. S’inscrire à un programme de psychologie a été la première étape vers cet objectif, et jusqu’à présent, tout ce qu’elle a fait à l’école a été passionnant, stimulant et a renforcé sa conviction d’avoir fait le bon choix.
« Je serai vraisemblablement aux études pendant les cinq à sept prochaines années, donc il est vraiment difficile de prédire comment tout cela va évoluer. Je suis sûre que mes projets vont grandir et se transformer au cours des prochaines années. Mais je vois que les gens de ma communauté ont des difficultés, et j’aimerais faire partie de leur parcours de guérison. »
Attirée en particulier par la psychologie de la personnalité, Jessica avoue être une adepte des tests de personnalité. Elle mentionne qu’elle a récemment fait le test de personnalité de l’ennéagramme, qui définit neuf traits de personnalité différents. Bien qu’aucun de ces tests ne permette de qualifier Jessica d’« extravertie extrême », c’est ainsi qu’elle se décrit elle-même – un autodiagnostic précoce de la part d’une future psychologue qui pourra un jour établir ces distinctions pour d’autres personnes.
Mère de deux jeunes garçons, Jessica se lance dans son parcours universitaire un peu plus tard que les autres étudiants. C’est sa première véritable incursion dans l’enseignement supérieur (elle ne compte pas vraiment le bref passage dans un collège biblique de la Saskatchewan). Ses garçons sont ravis et fiers de la décision de leur mère de s’engager dans un parcours d’études aussi ardu, même si elle dit qu’ils ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’être chassés de la chambre pour qu’elle puisse étudier. Parce que cela implique beaucoup d’heures d’étude!
Les demandes de bourses d’études et de subventions représentent également un travail considérable. Jessica, qui a reçu un prix de l’Université Mount Royal il y a quelques années, affirme que ce coup de pouce financier lui a été très utile tout au long de ses études. Cette année, elle a consacré 15 heures à la préparation de sa demande pour le tout premier prix de la SCP destiné aux étudiants autochtones de premier cycle. En fait, elle a dû créer un CV dans ce but précis, n’en ayant pas rédigé depuis plusieurs années. Ce travail a porté fruit : Jessica a remporté le prix, et sa première année à l’Université Mount Royal sera par conséquent (financièrement, du moins) un peu plus facile.
Cette passion pour la psychologie mènera Jessica loin dans la vie; elle n’en est qu’à sa première année, et elle a déjà reçu de nombreux prix! Mais c’est sa passion pour l’art qui lui a permis de tenir bon jusqu’à présent. Pendant des années, elle a développé un catalogue et a acquis une réputation, si bien qu’encore aujourd’hui, elle reçoit des commandes d’amis et vend des œuvres. Elle travaille à l’acrylique, à l’huile et à l’aquarelle, et s’est récemment lancée dans le coulage, une technique où l’on verse de la peinture de manière à créer de magnifiques motifs.
Bien sûr, les études (en particulier un programme intensif comme la psychologie), combinées à l’éducation de deux enfants, laissent très peu de temps pour l’art. Jessica affirme que si l’art a été relégué au second plan par rapport à une carrière de psychologue, elle s’y remet dès qu’elle a une pause des études.
« Il y a toujours des gens, et des amis, qui veulent une peinture. J’essaie donc de m’y consacrer pleinement quelques jours par mois. Mais c’est si difficile de trouver le temps! »
Depuis qu’elle est à Calgary, Jessica tire le meilleur de ce que la ville a à offrir en matière de culture. Elle emmène ses enfants à la montagne pour leur apprendre la planche à neige, et elle parle en termes élogieux de la grande qualité et de l’incroyable diversité des restaurants du centre-ville. Elle a même adopté la musique country, et elle est très enthousiaste à l’idée d’aller voir le tout premier spectacle de Nate Smith au Canada.
Bien qu’il soit impossible de savoir exactement quel chemin nous réserve nos études et notre carrière, surtout au cours de la première année d’études, Jessica a déjà une assez bonne idée de ce à quoi elle veut que ce chemin ressemble. Elle aimerait faire ses études supérieures ici, à Calgary, la ville qu’elle aime et que ses enfants considèrent comme leur foyer. Ensuite, elle aimerait devenir psychologue agréée et travailler dans le domaine de la santé mentale liée à la toxicomanie, auprès des Autochtones.
Une chose est certaine avec une personnalité aussi dynamique que celle de Jessica : que ce soit en classe, sur les pistes de ski, dans une salle de concert ou même (peut-être!) sur Zoom, elle se fera beaucoup d’amis et en chemin, elle nouera des liens pour la vie.