Février, c’est le Mois de l’histoire des Noirs, et la SCP met en vedette, tout au long du mois, des psychologues noirs contemporains. La Dre Donna Ferguson est psychologue clinicienne et travaille pour le Programme travail, stress et santé du CAMH; elle exerce également en pratique privée, où elle effectue, entre autres choses, des évaluations de l’admissibilité au statut de réfugié et des évaluations des besoins humanitaires.
« C’est agréable de recevoir les commentaires d’un avocat qui vous dit que votre rapport a vraiment été déterminant dans la cause qu’il défendait. »
Il est rare que les avocats communiquent avec la Dre Donna Ferguson pour lui faire une quelconque mise à jour. Mais quand c’est le cas, elle éprouve un immense plaisir car elle sait qu’elle a joué un rôle décisif dans la situation d’un réfugié qui demandait l’asile au Canada. La Dre Ferguson est psychologue clinicienne et travaille pour le Programme travail, stress et santé du CAMH; elle exerce également en pratique privée, où elle effectue, entre autres choses, des évaluations de l’admissibilité au statut de réfugié et des évaluations des besoins humanitaires.
« Il se peut qu’un avocat ait un client venu de son pays d’origine, où il a peut-être subi un traumatisme, dit-elle. Il s’agit parfois d’un traumatisme causé par un conjoint ou un époux, ou d’un traumatisme encore plus grave, par exemple de la violence politique. Dans certains cas, le client pourrait avoir peur pour sa vie. Dans le cadre de la demande de statut de réfugié de son client, l’avocat peut demander une évaluation psychologique pour établir un diagnostic. »
Le diagnostic posé par la Dre Ferguson et son équipe ne sert pas à décider si une personne restera ou non au Canada, ou si sa demande de statut de réfugié est légitime. Les évaluations ne sont pas des tests de polygraphie comme ceux que l’on voit parfois dans les films. La Dre Ferguson et son équipe évaluent plutôt la personne et font des recommandations en fonction de ce que celle-ci a vécu et de ce qu’elle pourrait vivre dans le futur.
« Si par exemple, un diagnostic de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) était posé, nous monterions un dossier pour expliquer ce qui s’est passé et, si possible, faire en sorte qu’elle reçoive un traitement ici, au Canada. Et nous pourrions dire que si elle était renvoyée dans son pays d’origine, ses symptômes s’aggraveraient, et nous ferions des recommandations à cet égard. »
Dans le contexte de la pandémie, ces évaluations sont de plus en plus rares – les réaliser sur des plateformes virtuelles s’est avéré difficile, surtout lorsqu’un traducteur doit être ajouté à la démarche. Durant cette période, la Dre Ferguson s’est concentrée davantage sur son travail au CAMH, où elle s’est éloignée de sa spécialité d’origine, la dépendance au jeu, pour s’intéresser davantage à la santé mentale au travail.
« Je participe à de nombreux groupes de travail au CAMH en tant que responsable de la santé mentale en milieu de travail et je donne des conseils aux chefs d’entreprise. Nous travaillons pour le compte de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT), et les personnes que nous voyons sont principalement de leurs clients. Au cours des 20 dernières années, j’ai beaucoup appris sur les milieux de travail! Ce qu’il faut faire et ne pas faire pour que les chefs d’entreprise s’occupent de leurs employés, et comment faire pour que les gens se sentent bien au travail. »
Encore une fois, la pandémie a un peu bouleversé les choses. Des années d’apprentissage des tenants et aboutissants de la culture d’entreprise, des meilleures pratiques et de l’analyse des données issues de toutes sortes d’études n’ont préparé personne au passage soudain à des activités commerciales virtuelles.
« Une grande partie de ce travail est en cours. Les gens ont dû faire preuve de créativité très rapidement lorsqu’il a fallu faire face à la pandémie, pour créer un environnement virtuel. Le CAMH l’a fait de nombreuses façons – notre programme est entièrement fonctionnel en mode virtuel. Nous avons restructuré nos outils d’évaluation pour qu’ils soient virtuels, nos programmes de traitement individuels et de groupe, et toutes nos réunions sont devenues virtuelles. Le CAMH dans son ensemble, et pas seulement notre programme, a vraiment fait beaucoup de choses de manière virtuelle, et les connaissances acquises ont permis d’aider d’autres organisations. »
Qu’il s’agisse d’aider les entreprises dotées d’une culture de longue date à s’adapter à la pandémie tout en veillant à la santé mentale de leurs employés ou d’aider les gens issus de cultures très différentes à trouver de l’aide ici, au Canada, le programme de la Dre Ferguson reste chargé. Et le travail qu’elle accomplit, quelle que soit sa forme, reste gratifiant!