Rôle des psychologues dans la réaction aux situations d’urgence et de catastrophes

Lorsqu’il y a une catastrophe ou une urgence de n’importe quelle magnitude, que ce soit au Canada ou à l’étranger, les psychologues peuvent souvent être mobilisés pour aider.

Que peuvent faire les psychologues?

En plus d’offrir de l’aide et du soutien pour subvenir aux besoins personnels de base comme l’eau, les couvertures ou la nourriture, les psychologues peuvent aussi offrir du soutien affectif essentiel.

Les psychologues possèdent une formation exceptionnelle qui leur permet d’aider les personnes à gérer les agents stressants auxquels ils peuvent faire face et les diverses émotions qu’ils peuvent ressentir. Ils sont en mesure d’aider les survivants, les proches des victimes et les premiers intervenants à comprendre que les diverses émotions qu’ils ressentent sont communes.

Réaction des psychologues aux urgences et aux catastrophes internationales

Au cours d’urgences et de catastrophes qui surviennent à l’étranger, il y a des rôles pour les psychologues au Canada ainsi que dans le pays où s’est déclarée une urgence ou une catastrophe.

Au Canada, les psychologues peuvent :

  • Soutenir les personnes des régions touchées, les personnes dont les êtres chers ont été touchés et les travailleurs de secours qui reviennent à la maison après un séjour dans la région touchée.
  • S’informer eux-mêmes d’interventions psychosociales internationales et diffuser de l’information au sujet des lignes directrices et des normes internationales dans l’intervention d’urgence.
  • Fournir de la formation et de la consultation sur la réponse aux événements traumatiques et aux interventions efficaces qui sont fondés sur la connaissance des différences culturelles, spirituelles, linguistiques et nationales, les conditions politiques et sociétales dans un contexte plus large des situations de survivants, la prestation de soins locale et les réponses locales dans les régions et les populations affectées.
  • Obtenir la formation nécessaire en santé mentale dans le cas d’une catastrophe.

À l’échelle internationale, les psychologues peuvent :

  • Offrir de consulter ou fournir de la formation aux collègues internationaux.
  • Offrir de fournir de l’information et faire de la consultation auprès des organismes humanitaires reconnus.
  • Offrir leurs compétences et leur aide pour mener une évaluation efficace des besoins, des ressources psychologiques et l’évaluation des interventions.
  • Élaborer des relations de recherche en collaboration avec les professionnels de la santé mentale dans les régions touchées.

Les psychologues devraient travailler par l’entremise d’organismes humanitaires établis comme la Croix-Rouge canadienne et l’Armée du salut, en vue d’assurer que l’aide est coordonnée par les organismes nécessaires et intégrée dans l’infrastructure de secours. Il est important que les psychologues reconnaissent les grandes différences culturelles et d’un point de vue mondial entre le Canada et les régions touchées lorsqu’ils fournissent les ressources psychologiques et un service de consultation sur les processus de récupération et d’interventions psychosociales.

L’Inter-Agency Standing Committee (IASC), qui est constitué des dirigeants d’un vaste éventail d’organismes humanitaires sous l’ombrelle des Nations Unies ou n’y appartenant pas, a produit des lignes directrices sur la santé mentale et le soutien psychosocial dans des contextes d’urgence. Les lignes directrices stipulent que les professionnels de la santé mentale qui ne sont pas affiliés à un organisme ne devraient pas voyager dans des régions touchées par une catastrophe à moins qu’ils ne satisfassent les critères suivants :

  1. Ils ont déjà travaillé dans des contextes d’urgence.
  2. Ils ont déjà travaillé à l’extérieur de leur propre contexte socioculturel.
  3. Ils ont une compétence de base dans certaines interventions couvertes dans les lignes directrices.
  4. Ils possèdent une bonne connaissance de la psychologie communautaire ou des principes de santé publique.
  5. Ils ont reçu une invitation écrite d’une nation ou d’une organisation internationale établie pour travailler au pays.
  6. Ils sont invités pour travailler dans le cadre d’une organisation qui maintiendra vraisemblablement une présence communautaire soutenue dans la région en état d’urgence.
  7. Ils ne concentrent pas leur travail sur la mise en œuvre d’interventions (p. ex. du travail clinique), mais plutôt pour «fournir un soutien aux programmes à un niveau général, y compris le transfert des compétences au personnel local, de sorte que les interventions et les soutiens sont mis en œuvre par le personnel de soutien» (traduction libre des recommandations de l’IASC, 2007, p. 74-75).

Les psychologues n’offrent pas de thérapie sur le site d’une catastrophe ou d’une urgence. Plutôt, ils offrent diverses autres formes de soutien, soit sur place ou par la suite, notamment par ce qui suit :

  • Ils fournissent du soutien affectif :
    • en écoutant les inquiétudes des personnes sur diverses questions.
    • en reconnaissant la gamme d’émotions que les personnes peuvent éprouver à la suite d’une catastrophe.
    • en aidant les personnes à trouver et à maintenir une perspective d’espoir.
  • Ils fournissent de l’aide dans le processus de récupération :
    • en aidant les personnes à reconnaître leurs propres ressources internes et y puiser pour commencer le processus de récupération.
    • en aidant les personnes à gérer leurs états de vie temporaires, les conflits et tout autre problème de la vie qui peuvent survenir en même temps que la catastrophe.
    • en aidant les personnes à utiliser des stratégies de prise en charge positives, entrer en rapport avec les autres et les aider et rétablir des routines familières.
  • Ils fournissent de l’information
    • en fournissant de l’information au sujet des ressources disponibles pour les besoins courants comme les vêtements, les soins médicaux, la nourriture, etc.
    • en fournissant de l’information sur la façon d’obtenir du soutien à plus long terme et l’endroit où le trouver, tout en facilitant l’aiguillage.
    • en informant les personnes sur la plage d’émotions qu’ils peuvent éprouver dans la foulée d’une catastrophe.
  • Ils facilitent les rapports avec les amis, les membres de la famille et autres (qui n’ont pas nécessairement été victimes de la catastrophe).
  • Ils font des représentations pour les besoins particuliers des individus ou des familles.
  • Ils assurent :
    • de la formation et un service de consultation aux premiers intervenants dans le cas d’événements traumatiques et d’interventions efficaces,
    • des services de consultation aux organismes humanitaires,
    • ainsi que des services de consultation sur l’évaluation des ressources et des interventions.