Juanita Mureika
Dawn Hanson
Juanita Mureika et Dawn Hanson, Psychologues et la retraite
Même après la retraite, de nombreux psychologues poursuivent leurs activités professionnelles. Le Mois de la psychologie met en vedette aujourd’hui Juanita Mureika et Dawn Hanson, qui nous parlent de leur travail dans ce domaine.
Beaucoup de psychologues se lancent dans la profession dans un but de défense des intérêts – ceux de leurs clients, de l’avancement de la recherche en psychologie, de la mobilisation des connaissances et de la déstigmatisation entourant la santé mentale. Que la défense des intérêts soit une ambition explicite ou implicite, c’est un élan universel chez les personnes qui consacrent leur vie à aider les autres.
Cette motivation à être au service des autres ne prend pas fin une fois la carrière terminée. Prendre sa retraite après avoir exercé la profession de psychologue ne signifie pas nécessairement cesser de militer pour les grandes causes. En fait, la fin de la vie active pourrait donner plus de temps pour relever ce genre de défis, voire découvrir de nouvelles causes à défendre.
C’est le cas de Juanita Mureika et de Dawn Hanson, coprésidentes de la Section des psychologues et la retraite de la SCP. Juanita a pris sa retraite en 2011 après avoir exercé comme psychologue scolaire, mais elle demeure active dans l’arène politique du Nouveau-Brunswick. Elle a passé une grande partie de l’année 2021 à faire pression contre le projet de loi-35, dans le cadre duquel le gouvernement du Nouveau-Brunswick a l’intention de retirer les évaluations des élèves des mains des psychologues scolaires et de permettre aux enseignants d’effectuer ces évaluations à la place.
Dawn a pris récemment sa retraite de la présidence de la Manitoba Association of School Psychologists, mais elle reste active et impliquée dans le projet de loi-64 qui vient d’être proposé. Le projet de loi ferait disparaître tous les conseils scolaires, afin de centraliser l’administration scolaire à Winnipeg. « À la Manitoba Association of School Psychologists, nous sommes toujours à l’affût de tout ce qui pourrait avoir une incidence sur les services psychologiques au Manitoba, particulièrement en ce qui concerne les enfants d’âge scolaire et les familles, dit Dawn. Je ne peux pas imaginer – à la retraite ou non – ne pas être impliquée dans ces dossiers et ces questions brûlantes. Nous avons été très impliqués dans la création d’un nouvel ordre des psychologues au Manitoba. Nos psychologues scolaires ne faisaient pas encore partie de l’organisme de réglementation avant aujourd’hui. Ainsi, avec l’arrivée d’un nouvel ordre, nous travaillons pour que les psychologues scolaires puissent y être représentés, tâche que nous avons entreprise il y a plusieurs années. »
Pour Juanita, Dawn et la Section des psychologues et la retraite dans son ensemble, la représentation des intérêts ne cesse pas avec la retraite. Et la retraite elle-même ouvre en fait d’autres domaines où la défense des intérêts peut être très utile. Partout au Canada, les psychologues à la retraite sont très préoccupés par les règlements en vigueur dans leur province respective en ce qui concerne la durée de conservation des dossiers. Dans une province, les dossiers doivent être conservés en lieu sûr pendant 15 ans – mais si le client est un enfant d’âge scolaire, le dossier doit être conservé en lieu sûr pendant 15 ans après l’année où l’enfant atteint l’âge de la majorité. Selon Dawn, « il s’agit d’une tâche très lourde pour les psychologues qui doivent trouver un moyen de garder et de conserver ces dossiers en lieu sûr, parfois pendant des décennies! Juanita et moi avons exercé la plupart de nos activités dans le cadre scolaire, de sorte que, après avoir pris notre retraite, ce problème ne nous concernait plus. L’école doit garder ces dossiers en lieu sûr, conformément à ce qui est exigé par l’organisme de réglementation ou par la province. »
Ni Dawn ni Juanita ne sont concernées par ce problème, mais elles défendent néanmoins la cause. La Section des psychologues et la retraite a envoyé un sondage à tous les autres organismes de réglementation du Canada, y compris ceux des territoires, afin de déterminer quels étaient les problèmes en matière de confidentialité, de conservation des dossiers, de consentement éclairé, etc. Au moment d’écrire ces lignes, les réponses de ces groupes continuent de nous parvenir – lentement. Jusqu’à présent, la seule chose qui est claire, c’est que les règlements, les politiques et les pratiques régissant la conservation des dossiers varient énormément d’une province à l’autre.
Imaginez que vous fermez votre cabinet et que vous prenez votre retraite. En plus de détenir un grand nombre de fichiers électroniques, vous avez également des mètres et des mètres de dossiers papier que vous devez garder en sécurité pendant encore 15 ans. Il est probablement peu pratique et peu sûr, voire illégal, de garder tous ces documents dans votre sous-sol. Allez-vous payer pendant 15 ans un garde-meuble, à même votre revenu de retraite? Quelles sont vos options et comment pouvez-vous procéder? Et par qui seront assurés ces dossiers, selon l’endroit où ils sont stockés?
Dawn et Juanita sont sur l’affaire. Cela peut prendre un certain temps avant d’obtenir des réponses, car à chaque étape du processus, une nouvelle difficulté surgit. Comme le dit Juanita, « Une autre chose dont nous devons dorénavant tenir compte est le fait que de nombreuses provinces exigent un testament professionnel aux personnes qui projettent de prendre leur retraite. La conservation des dossiers deviendra donc le problème de quelqu’un d’autre si vous prenez votre retraite ou si vous mourez. Or ce ne sont pas toutes les provinces qui l’exigent. Il y a toujours quelque chose de nouveau. Mais pensez aux dossiers médicaux ou dentaires; ils sont conservés pendant très longtemps et il devrait en être de même des dossiers psychologiques. C’est simplement un peu trop lourd pour les gens qui se demandent « combien de temps cela va-t-il durer? »
Juanita, Dawn et les membres de la Section des psychologues et la retraite sont peut-être à la retraite, mais ils sont de plus en plus impliqués dans la représentation des intérêts. Au sein des conseils scolaires, des politiques provinciales et de la section elle-même, il existe de multiples possibilités d’influencer les systèmes afin de les améliorer. Juanita et Dawn vont continuer de faire avancer les questions importantes – pour les retraités, pour les psychologues scolaires et pour tous les autres.