Section du stress traumatique : Information de base sur le trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Faits à propos du Stress Traumatique et TSPT

1. Qu’est-ce qu’un événement traumatisant ?

Un événement est considéré traumatisant si la personne a vécu, a été témoin ou a été confrontée à un ou des événements impliquant la mort ou des menaces de mort, des blessures graves ou de la violence sexuelle (American Psychiatric Association [APA], 2013).

2. Qu’est-ce que le Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) ?

Le trouble de stress post-traumatique, tel que diagnostiqué par un psychologue agréé, est une réaction psychologique qui peut se manifester à la suite d’un événement traumatisant. Les symptômes doivent être présents pendant plus de 30 jours pour qu’un diagnostic de TSPT soit considéré.

Une personne développant un TSPT doit présenter quatre types de symptômes :

  1. Les intrusions, incluant le fait de revivre continuellement l’événement par le biais de pensées intrusives ou de rêves indésirables.
  2. Éviter les stimuli liés à l’événement traumatisant, soit de façon consciente ou inconsciente.
  3. Pensées ou humeurs négatives liées à soi-même ou au monde qui les entoure.
  4. Hyperexcitation, incluant l’irritabilité, avoir de la difficulté à dormir, de se sentir constamment sur ses gardes.

3. Est-il courant de vivre une expérience traumatisante ?

On estime que 76 % des Canadiens rapportent avoir vécu un événement traumatisant au cours de leur vie (Ameringen, Mancini et Boyle, 2008). Les événements couramment rapportés incluent notamment le décès inattendu d’un proche, une agression sexuelle ou le fait de voir quelqu’un gravement blessé ou tué, entre autres (Ameringen, Mancini et Boyle, 2008).

4. Est-il courant de développer un TSPT après avoir vécu un événement traumatisant ?

On estime qu’environ 8 % des Canadiens ayant vécu un événement traumatisant développent un TSPT (Association canadienne pour la santé mentale, 2013). Au Canada, le taux prévalence à vie du TSPT est estimé à 9,2 % (Ameringen, Mancini, Patterson et Boyle, 2008). Il est également considéré que la proportion varie grandement selon le type d’événement vécu et l’individu. Bien que les hommes aient tendance à être plus souvent victimes d’événements potentiellement traumatisants que les femmes, celles-ci sont plus susceptibles de répondre aux critères du TSPT (Tolin & Foa, 2006).

5. Quelle est la durée des symptômes ?

L’intensité du TSPT varie grandement, au même titre que sa durée, allant de quelques semaines à plusieurs années. Environ la moitié des personnes qui présentent des symptômes s’en remettront par elles-mêmes dans l’espace d’un an à deux ans. D’autres développeront des problèmes plus chroniques.

Si vous présentez des symptômes pendant 3 mois ou plus, il est fortement recommandé de consulter un thérapeute (voir la rubrique Où obtenir de l’aide ?). Vous pouvez également demander de l’aide plus tôt si vous jugez que cela est nécessaire. Les personnes peuvent toutefois avoir des réactions différées et les symptômes peuvent ne pas se manifester avant 6 mois ou plus.

6. Quels autres problèmes les personnes peuvent-elles développer après un événement traumatisant ?

La dépression majeure est un problème qui se développe couramment après avoir été exposé à un traumatisme. Ce problème se caractérise, parmi d’autres symptômes, par une humeur constamment déprimée et une perte d’intérêts envers les activités quotidiennes. Ces symptômes se distinguent des « blues » typiques que tout le monde ressent à un moment ou un autre. Environ 50 % des personnes présentant un TSPT souffriront également de dépression (Rytwinski, Scur, Feeny et Youngstrom, 2013). D’autres troubles comorbides peuvent notamment survenir : troubles anxieux, troubles liés à l’usage abusif de substances et d’autres problèmes de santé, par exemple (Brady, Killeen, Brewerton et Lucerini, 2000).

7. Est-il possible de développer des symptômes de stress post-traumatique longtemps après les événements ?

Une personne ayant vécu un événement traumatisant peut développer des symptômes du TSPT plusieurs mois, voire des années plus tard. Le développement de nouveaux symptômes peut notamment être déclenché par un événement subséquent (tel que l’anniversaire de l’événement en question, les transitions de vie comme la naissance d’un enfant ou la retraite, etc.).

8. Qu’est-ce que la résilience ?

La résilience n’est pas seulement l’absence de stress post-traumatique suite à un événement traumatisant, mais est aussi la capacité d’une personne à soutirer des éléments positifs de l’adversité (Cyrulnik, 2003). Une personne peut faire preuve de la résilience en lien avec un certain événement traumatique tout en développant des symptômes de stress post-traumatique pour un autre (Damiani & Vaillant, 2003).

Ces informations proviennent de :

American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th ed.). Washington, DC: Author.

Ameringen, M., Mancini. C., Patterson, B., & Boyle, M. H. (2008). Posttraumatic stress disorder in Canada. CNS Neuroscience & Therapeutics, 14, 171-181. doi: 10.1111/j.1755-5949
.2008.00049.x.

Brady, K. T., Killeen, T. K., Brewerton, T., & Lucerini, S. (2000). Comorbidity of psychiatric disorders and posttraumatic stress disorder. Journal of Clinical Psychiatry, 61(7), 22-32.

Canadian Mental Health Association. (2013). Posttraumatic stress disorder. Retrieved October 6, 2018, from https://cmha.bc.ca/documents/post-traumatic-stress-disorder-2/

Rytwinski, N. K., Scur, M. D., Feeny, N. C., & Youngstrom, E. A. (2013). The co-occurrence of major depressive disorder among individuals with posttraumatic stress disorder: a meta-analysis. Journal of Traumatic Stress, 26, 299–309. doi: 10.1002/jts.21814.

Tolin, D., & Foa, E. (2006). Sex differences in trauma and posttraumatic stress disorder: A quantitative review of 25 years of research. Psychological Bulletin, 132, 959-992.
doi: 10.1037/0033-2909.132.6.959