Sam Ayers-Glassey et Naya Goguen
Sam Ayers-Glassey
Restez à l’école, les enfants! Ou pas. Peu importe, vous êtes super!
C’est un mentor qui a convaincu Sam Ayers-Glassey de rester à l’école. Pendant ses études universitaires, Sam n’était pas tout à fait certaine de ce qu’elle voulait faire. Elle n’avait pas vraiment envisagé de faire des études supérieures. Elle a grandi au Cap-Breton avec un universitaire dans la famille et elle s’est toujours demandé, enfant, pourquoi quelqu’un choisirait volontairement de faire plus d’études. Elle a mis cinq ans à obtenir son baccalauréat, y entremêlant voyages, travail et certifications en dehors du milieu universitaire (entraîneuse de natation, entraîneuse personnelle). Vers la fin de ces cinq années, elle a rencontré quelqu’un qui a changé le cours de sa carrière universitaire.
« J’ai eu un mentor exceptionnel, qui était l’un de mes professeurs, et après que j’ai remis un devoir écrit, il m’a dit : “Hé, ça ferait un bon sujet de thèse!”. C’est ainsi que les choses ont évolué… j’ai fait une thèse de spécialisation (bien que sur un sujet différent) et j’ai découvert que j’adorais faire de la recherche, et que l’école n’était pas si mal quand j’apprenais selon mes propres conditions les choses que je voulais apprendre! Ce professeur est ensuite devenu mon directeur de thèse et le coauteur de l’article issu de ma thèse. Il a joué un rôle déterminant dans ma décision de poursuivre mes études après le baccalauréat. »
Naya Goguen
Sam est maintenant titulaire d’une maîtrise en psychologie et en neurosciences cognitives et commence tout juste son doctorat à l’Université de Waterloo. Son doctorat sera dans le même domaine, avec le même laboratoire, et le même directeur avec lequel elle a fait sa maîtrise. Elle aime les recherches qu’elle effectue, le groupe dont elle fait partie et l’atmosphère du laboratoire. Elle ne regrette pas sa décision de poursuivre ses études et prend maintenant goût à l’enseignement et au rôle de guide, en particulier dans ses fonctions d’assistante à l’enseignement au laboratoire et en tant que mentore au sein du Programme de mentorat étudiant de la SCP. À titre de mentore, Sam a joué un rôle déterminant en aidant sa mentorée Naya Goguen à prendre la décision de NE PAS poursuivre des études supérieures, du moins pour l’instant.
Tout comme Sam, Naya vient d’une province maritime, ayant grandi au Nouveau-Brunswick. Elle vient d’entamer le dernier semestre de son baccalauréat en psychologie à l’Université d’Ottawa. Ce sera sa dernière année d’université, en tout cas pour le moment. Elle travaille au service des régimes de retraite de l’Agence du revenu du Canada tout en terminant son baccalauréat, et elle a décidé de continuer à travailler après l’obtention de son diplôme avant même de songer à poursuivre ses études pour obtenir une maîtrise. Elle attribue à Sam le mérite de l’avoir aidée à prendre cette décision majeure dans sa vie.
« Sam m’a beaucoup aidée dans le débat que j’ai eu avec moi-même : je ne sais pas quel est mon objectif, est-ce que je devrais simplement faire une maîtrise? Une grande partie de moi a toujours voulu continuer et atteindre le plus haut niveau d’éducation possible. Sam m’a aidé en écoutant mes questionnements et m’a fait réaliser que je n’avais pas à prendre une décision tout de suite, et que je n’avais pas à m’imposer la pression de me sentir obligée de le faire. À l’origine, je voulais un mentor pour m’orienter dans la rédaction de ma thèse de spécialisation, mais elle m’a finalement aidée d’une façon bien plus importante, soit à prendre une décision par rapport à ma vie! »
LE TEMPS D’UNE PAUSE AVEC SAM ET NAYA
Tu ne peux écouter qu’un seul artiste/groupe musical pour le reste de tes jours. Quel sera ton choix?
Naya: « Facile. Arctic Monkeys. »
Sam: « J’ai essayé la natation, le tir à l’arc, le karaté, le basketball, le soccer. Je me suis beaucoup amusée, mais aucun de ces sports ne m’a vraiment donné la piqûre! »
Est-ce que tu pratiques un sport? Qu’est-ce que c’est, et le regardes-tu, le suis-tu?
Sam: « J’ai toujours fait de la natation, du plus loin que je me souvienne. Je faisais partie d’une équipe de natation non compétitive et j’ai été entraîneuse de natation pour l’équipe d’élite locale à Sydney avant de déménager à Waterloo pour mes études. Ce que j’aimais le plus, c’était vraiment la natation en eau libre, parce que j’ai grandi sur la côte et près de l’océan. C’est comme ça que j’avais l’habitude de me changer les idées, en nageant pendant quelques heures. Maintenant, je suis entraîneuse de natation bénévole pour le club de triathlon de l’université. »
Naya: « J’ai essayé la natation, le tir à l’arc, le karaté, le basketball, le soccer. Je me suis beaucoup amusée, mais aucun de ces sports ne m’a vraiment donné la piqûre! »
Livre préféré
Sam: « En général, j’aime beaucoup les livres qui ont un aspect scientifique ou de vulgarisation. Des livres accessibles, mais axés sur la science. Je viens d’écouter l’intégralité de la version audio du livre If Nietzsche Were a Narwhal lors d’un voyage de retour du Cap-Breton. Ce n’est pas mon préféré, mais c’est le genre de livres que j’aime. »
Naya: « Je vais choisir une série de mon enfance, la série Percy Jackson, ma série préférée entre toutes. »
Citation favorite
Naya: « On passe toute sa vie dans sa tête. Aussi bien en faire un endroit agréable. »
Sam: « Ce n’est pas toujours à l’école qu’on apprend les choses. » ou « Ne fais pas de mal, mais fais-toi respecter. »
Si tu pouvais devenir une experte dans un autre domaine que la psychologie, qu’est-ce que ce serait?
Sam: « Probablement quelque chose de créatif comme la cuisine ou la peinture. Quelque chose qui est sans contraintes. »
Naya: « Je deviendrais une saxophoniste professionnelle. J’ai joué du saxophone pendant un an au secondaire et je n’en ai plus rejoué depuis, mais c’était une année amusante! »
Il y a beaucoup d’étudiants qui vont à l’université parce qu’ils se sentent obligés de le faire. Ils peuvent être très doués dans un certain domaine d’études et choisir ce domaine pour leurs études postsecondaires. Mais souvent, ils ne se posent pas les questions fondamentales qui sont peut-être les plus importantes. Est-ce que je veux faire cela pour le reste de mes jours? Combien de temps est-ce que je veux continuer à étudier? Est-ce que j’aime vraiment travailler dans ce domaine, même si j’ai le potentiel qu’il faut?
Dans ces circonstances, la personne a souvent tout intérêt à prendre le temps de réfléchir et à explorer le plus grand nombre d’options possibles. Ainsi, lorsqu’elle sera finalement en mesure de prendre une décision ferme concernant la poursuite de ses études supérieures, sa carrière ou la direction qu’elle veut donner à sa vie, elle se sentira beaucoup plus à l’aise et en confiance. C’est le cas de Sam, qui a fait cela avant de rencontrer son mentor et de s’engager sur la voie d’un doctorat en psychologie.
« Pendant mes études, j’ai pris plusieurs congés et j’ai mis cinq ans pour obtenir mon diplôme. J’ai voyagé et travaillé à temps partiel et à plein temps. J’ai obtenu quelques certifications en dehors de l’université, par exemple entraîneuse de natation et entraîneuse personnelle, pour essayer d’avoir un aperçu des différents domaines dans lesquels je pourrais me lancer. Puis mon professeur a commencé à m’aider, et le fait d’avoir quelqu’un pour me dire “hé, tu serais bonne dans ____” ou “tu te débrouilles vraiment bien dans ______” au moment où j’avais à décider si je devais poursuivre ou non mes études, cela m’a beaucoup aidée. En particulier parce qu’il l’a fait sans me mettre aucune pression de suivre le chemin tout tracé des études supérieures : thèse de spécialisation, maîtrise, doctorat, devenir professeure, et puis rester dans le milieu universitaire. Je souhaitais vraiment insuffler cette notion de choix à Naya aussi, qu’elle n’était pas obligée de suivre à tout prix ce parcours. »
La pression pour suivre ce chemin tout tracé peut être intense, et la perspective de s’en écarter peut paraître intimidante, en particulier lorsque la plupart des personnes qui vous entourent vous encouragent à suivre exactement cette voie (et souvent s’attendent à ce que vous la suiviez). Il faut une personne douée d’empathie pour en aider une autre à prendre cette décision, et une personne confiante pour prendre cette décision. Sam a proposé la candidature de Naya pour le Prix du mentoré de l’année de la Section des étudiants en bonne partie parce qu’elle est cette personne confiante.
« Naya a été une mentorée fantastique parce qu’elle était vraiment ouverte aux différentes conversations que nous avons eues. Si elle avait vraiment voulu faire des études supérieures et présenter des demandes de financement, cela aurait été formidable aussi. Mais il faut beaucoup de courage pour dire “je ne sais pas ce que je veux faire” et en parler semaine après semaine, s’adonner à tout ce processus. Je pense que c’est l’une des principales raisons pour lesquelles elle a été une excellente mentorée, parce qu’elle était vraiment ouverte à discuter de tout, et qu’elle a vraiment accepté de me demander mon avis. »
Demander l’avis de Sam a conduit les deux femmes à prendre des chemins différents. Mais grâce à la capacité d’introspection de Naya et à la vision d’ensemble de Sam, il ne fait aucun doute que ces deux parcours professionnels seront couronnés de succès et gratifiants. Et elles sont toutes les deux la preuve que le fait de dire ouvertement : « je ne sais pas ce que je veux faire » peut conduire à « je sais ce que je ne veux pas faire », ce qui est déjà un progrès considérable.