We Matter

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Dans la trousse d’outils de We Matter pour les jeunes Autochtones, la cofondatrice T’áncháy Redvers partage une vidéo où elle explique comment elle s’identifie comme personne bispirituelle. Elle explique l’histoire (les personnes bispirituelles étaient honorées et célébrées par les peuples autochtones qui habitaient le Canada bien avant nous, et on leur prêtait une grande sagesse). Elle raconte ensuite combien il lui a été difficile d’en parler à sa famille et à ses amis, car elle craignait d’être rejetée ou incomprise. Cela illustre comment, en quelques siècles, la lente propagation des idées coloniales au sujet de la morale puritaine a engendré un climat dans lequel ce qui était autrefois vénéré et embrassé est aujourd’hui craint et stigmatisé.

Bien que les systèmes de croyances aient tendance à évoluer lentement, les progrès peuvent parfois être très rapides. C’est le cas de We Matter, une campagne nationale sans but lucratif menée par des jeunes autochtones, visant à insuffler espoir et guérison chez les jeunes autochtones. Ce qui était au départ une campagne en ligne en 2017 – #WeMatter – est rapidement devenu un organisme de bienfaisance qui a collecté des fonds pour diffuser son message. Peu de temps après, We Matter était devenue une organisation nationale. Créée par des jeunes, gérée par des jeunes, elle vise à donner aux jeunes autochtones une voix et le pouvoir de créer leur propre réalité et leurs propres solutions.

T’áncháy Redvers et son frère Kelvin sont les fondateurs du mouvement We Matter, et ils sont encore très présents dans l’organisation. Lorsque vous accédez à la section Trousse à outils pour les jeunes autochtones, sur le site Web de l’organisme, vous pouvez voir Kelvin et T’áncháy dans de nombreuses vidéos, qui portent des titres tels que « Land as Strength », « Colonization and Our Communities » ou « Self-Care ». La trousse à outils est très riche en contenu et en profondeur.

La trousse à outils est très complète et comprend de nombreuses ressources pour les jeunes autochtones, mais aussi des mini-trousses pour les très jeunes enfants, un guide de sensibilisation et de représentation des intérêts (en anglais) et un dictionnaire de la bispiritualité (en anglais). On y trouve aussi des trousses à outils pour les enseignants et les travailleurs de soutien qui souhaitent approfondir leurs connaissances culturelles et mieux comprendre les jeunes avec lesquels ils travaillent.

« Nos trousses à outils et nos guides de sensibilisation sont nés de la nécessité d’établir une relation avec l’administration et les travailleurs de soutien qui travaillent directement avec les enfants et les jeunes autochtones. »

Alannah McKay, directrice générale de We Matter, vit sur le territoire du Traité no 1, à Winnipeg. Comme tous ceux qui y vivent, elle est une jeune autochtone qui s’est adressée à l’organisation après avoir vu les messages d’espoir diffusés dans le cadre de sa campagne en ligne, des messages comme celui-ci :

Alannah ne tarit pas d’éloges sur les outils et les ressources que We Matter met à la disposition des jeunes et des enseignants, mais c’est lorsqu’elle parle du programme des Ambassadeurs de l’espoir qu’elle se montre vraiment enthousiaste. Chaque année, We Matter accueille et forme jusqu’à 30 jeunes autochtones, qui deviennent ensuite les porte-parole de l’organisation. Ils viennent de toutes les régions du Canada et se mettent en contact avec les autres jeunes de leur communauté, soit dans le cadre d’un mentorat individuel ou d’activités collectives.

Les ambassadeurs se concentrent sur la communauté dans laquelle ils se trouvent – qu’il s’agisse de Métis Crossing à Smoky Lake, en Alberta, ou de la Première nation Kwadacha, en Colombie-Britannique, ou de Hay River, dans les Territoires du Nord-Ouest, où vivent les fondateurs de We Matter. Chaque communauté a des besoins différents et a traversé des tragédies différentes. Les ambassadeurs rencontrent les jeunes de ces communautés, là où ces derniers se trouvent, se lient avec eux en parlant de leurs propres expériences et en faisant tomber les stigmates liés à la santé mentale ou aux traumatismes. Parfois, ils signent le pacte de l’espoir, témoignant ainsi de leur intention de choisir l’espoir pour avancer dans la vie.

Ces dernières années, We Matter a été en mesure d’offrir des possibilités de subvention, chose que l’organisme n’avait jamais faite auparavant. Elles diffèrent quelque peu des « possibilités de subvention » que nous avons en tête en pensant à l’argent attribué à une étude ou à un projet. Souvent, ces subventions représentent quelques dollars pour donner une collation aux enfants qui participent à un atelier de vannerie, ou quelques centaines de dollars pour améliorer l’accessibilité et assurer le transport des jeunes qui participent à une table ronde sur l’adversité, l’espoir et la guérison. Les bénéficiaires sont tous des jeunes autochtones âgés de 13 à 30 ans, et Alannah dit que leurs projets sont axés sur la solidarité.

« Ils veulent être en contact et solidaires les uns avec les autres et ils veulent que leurs activités soient très ancrées dans le territoire et la culture, et dans 80 à 90 % des cas, ils ont organisé des ateliers et tissé des liens à l’extérieur. »

Les participants au congrès de la SCP de 2024, qui s’est tenu à Ottawa, ont eu l’occasion d’acheter les t-shirts orange « Every Child Matters/Chaque enfant compte ». Cette année, les bénéfices de la vente des t-shirts ont été versés à We Matter, qui, comme le précise Alannah, distribue l’argent partout au Canada et de diverses manières, mais toujours à destination des jeunes.

« Les dons sont directement affectés à la mobilisation et aux projets des jeunes, ainsi qu’aux événements organisés par les Ambassadeurs de l’espoir dans leurs communautés respectives. »

Grâce à des groupes comme We Matter qui s’adressent directement aux jeunes, on peut sans aucun doute espérer que les progrès soient désormais plus rapides et que les jeunes autochtones se sentent chaque jour mieux accueillis, mieux intégrés et mieux soutenus au sein de leur communauté et à l’extérieur de celle-ci.

« Chacun peut choisir de faire de sa communauté un endroit meilleur, un endroit où tous sont acceptés, un endroit où tous sont respectés. Et en choisissant d’accepter les personnes qui sont différentes de soi, on rend sa communauté plus forte ».

  • T’áncháy Redvers, fondatrice de #WeMatter