Série « La psychologie peut vous aider » : La dysfonction sexuelle chez la femme

La plupart des femmes ont des questions ou éprouvent certaines difficultés par rapport à leur sexualité à un moment ou à un autre de leur vie. Plusieurs livres, ressources en ligne et médias sociaux fournissent de l’information sur la sexualité. Cependant, il est parfois difficile de séparer les articles racoleurs du fait que la sexualité est une expérience extrêmement individuelle, qui dépend d’un éventail de facteurs, dont les valeurs et les attitudes, les expériences sexuelles antérieures, la santé physique et mentale globale, et l’influence de l’entourage. Les psychologues peuvent aider les femmes à réfléchir sur leur sexualité ou à explorer les questions qui les préoccupent à ce sujet ; en outre, les psychologues qui ont une formation adéquate en matière de sexualité peuvent fournir des traitements fondés sur des données probantes pour la dysfonction sexuelle.

Dysfonctions sexuelles féminines

Désir

  • Manque d’appétit sexuel
  • Divergences de désir sexuel entre partenaires
  • Aversion pour l’activité sexuelle

Excitation

  • Diminution de l’intérêt sexuel ou de l’excitation sexuelle
  • Manque de lubrification
  • Difficultés à maintenir l’excitation

Orgasme

  • Difficulté à atteindre l’orgasme

Douleur

  • Douleur pendant l’activité sexuelle
  • Pénétration vaginale difficile (anxiété, tension musculaire)

Absence de satisfaction sexuelle et de plaisir

Les dysfonctions sexuelles sont-elles courantes ?

Selon des recherches menées aux États-Unis et en Europe, une femme sur trois éprouve des difficultés d’ordre sexuel. La plupart de ces femmes souffrent beaucoup de leurs problèmes de dysfonction sexuelle et d’insatisfaction sexuelle, et par les effets qu’ils peuvent avoir sur leur couple. Le problème le plus fréquemment signalé est le manque d’intérêt à l’égard de la sexualité. Viennent ensuite la douleur ou l’anxiété ressentie pendant les relations sexuelles, la difficulté à atteindre l’orgasme, la difficulté à atteindre ou à maintenir l’excitation sexuelle et l’absence de plaisir ou de satisfaction lors des relations sexuelles.

Les différentes étapes de la vie d’une femme sont ponctuées de situations et d’événements qui peuvent entraîner des difficultés sexuelles temporaires. Par exemple, certaines femmes enceintes voient leur désir sexuel diminuer et, après l’accouchement, elles éprouvent des difficultés sur le plan de la lubrification vaginale. En outre, il se peut que le désir sexuel soit moins présent chez une femme qui s’occupe d’un enfant ou d’une personne âgée. Les femmes qui ont des problèmes de santé physique ou mentale peuvent observer des changements sur le plan de leur sexualité. Avec l’âge, les femmes peuvent également observer des changements mais, à l’exception de la diminution de la lubrification vaginale, les dysfonctions sexuelles chez la femme n’augmentent pas avec l’âge. Les difficultés sexuelles temporaires n’entraînent pas toujours de détresse personnelle ou interpersonnelle, et, souvent, les problèmes sexuels se règlent d’eux-mêmes grâce à une prise en charge personnelle et à mesure que l’on surmonte les défis de la vie. Toutefois, le manque d’information exacte sur la sexualité et les attitudes négatives de l’individu ou du partenaire par rapport à la sexualité peuvent entraîner des problèmes persistants et beaucoup de détresse. Les psychologues sont bien placés pour accompagner les femmes sur la voie du bien-être sexuel en respectant les besoins, les valeurs et les motivations psychologiques de la femme.

Quelles sont les causes de la dysfonction sexuelle ?

La dysfonction sexuelle chez la femme peut avoir une ou plusieurs causes. Parmi ces causent figurent les problèmes physiques, comme la maladie, les déséquilibres hormonaux ou les réactions aux médicaments. Les facteurs psychologiques qui peuvent contribuer au développement de difficultés sexuelles chez la femme sont, par exemple, le fait d’avoir été agressée sexuellement dans le passé, les croyances à l’égard de la sexualité, l’image de soi et l’humeur. La sexualité de la femme peut également être influencée par sa situation personnelle, le stress, la fatigue ou les grossesses, et par la famille qui grandit. Les difficultés conjugales peuvent affecter la vie sexuelle du couple. La culture et la religion influencent également l’attitude des femmes à l’égard de leur sexualité.

Que peuvent faire les psychologues ?

Le traitement psychologique de la dysfonction sexuelle commence habituellement par une évaluation rigoureuse de l’historique et des circonstances des problèmes sexuels. Le psychologue peut également poser des questions sur les antécédents sexuels et conjugaux de sa patiente, ainsi que sur sa santé physique et émotionnelle globale. Dans certains cas, le traitement de la dysfonction sexuelle fait appel à d’autres fournisseurs de soins de santé, comme les gynécologues ou les physiothérapeutes spécialisés en rééducation pelvienne périnéale. Les traitements psychologiques dispensés varient quelque peu en fonction de la dysfonction sexuelle et de l’approche thérapeutique du psychologue. En général, les psychologues qui traitent les dysfonctions sexuelles offrent à leurs patientes un lieu sécurisant et dénué de jugement, et fournissent des informations fiables sur la sexualité. Ils adaptent les traitements aux circonstances, aux besoins et aux valeurs personnelles de la femme. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est le traitement psychologique à court terme le plus souvent utilisé et le plus reconnu pour la dysfonction sexuelle. Dans le cadre d’une TCC, la femme travaille avec le thérapeute pour déterminer et modifier les émotions, les pensées et les comportements problématiques qui interfèrent avec une vie sexuelle agréable. Cela se fait au cours de séances hebdomadaires ou bimensuelles avec le psychologue, et par des exercices réalisés à la maison. De plus en plus, les interventions basées sur la pleine conscience sont incorporées aux interventions thérapeutiques cognitivo-comportementales ou sont utilisées seules. Il a été démontré que la pleine conscience est particulièrement efficace pour traiter les problèmes liés au manque d’intérêt sexuel et à la difficulté d’éprouver de l’excitation, diminuer la douleur et l’anxiété relatives à la pénétration et soigner les problèmes sexuels causés par la maladie (p. ex., le cancer).

Comment obtenir de l’aide d’un psychologue pour traiter un problème d’ordre sexuel ?

Il n’est pas facile de parler de choses aussi intimes que sa vie sexuelle, mais cela est essentiel. Beaucoup de femmes souffrent en silence pendant de nombreuses années à cause de leurs problèmes. C’est pourquoi les problèmes peuvent s’aggraver et la détresse, augmenter. Une femme souffrant de dysfonction sexuelle peut en venir à remettre en question son amour pour son partenaire et sa capacité à maintenir la relation. Si elle est célibataire, elle peut se mettre à douter de sa capacité à commencer une nouvelle relation. Il est important de prendre le temps de s’occuper de sa santé sexuelle et de demander des conseils, et ce, le plus tôt possible. Les femmes qui veulent suivre une thérapie sexuelle seront surprises de l’aide que peuvent leur apporter les psychologues lorsqu’il s’agit de se confier sur leur sexualité, car ils offrent un lieu non menaçant, où les patientes se sentent à l’aise ; parler de ses interrogations, de ses préoccupations et de sa détresse est un pas dans la bonne direction. Il peut être bénéfique pour le partenaire de participer à la thérapie sexuelle. Cependant, si ce n’est pas possible, la thérapie sexuelle reste utile. Ce ne sont pas tous les psychologues qui sont formés pour offrir des traitements psychologiques pour la dysfonction sexuelle. Lorsque l’on communique avec un psychologue pour prendre un premier rendez-vous, il est important de se renseigner sur ses compétences et son expérience professionnelle en la matière.

Où puis-je obtenir plus d’information ?

Voici quelques exemples de sites Web et de livres qui fournissent beaucoup d’informations sur la sexualité et les dysfonctions sexuelles féminines :

  • http://www.sieccan.org
    Le Conseil d’information & d’éducation sexuelles du Canada (CIÉSCAN) est un organisme national sans but lucratif à vocation éducative créé en 1964 pour améliorer la sensibilisation du public et des professionnels sur la sexualité humaine.
  • https://www.sexandu.ca/fr/
    Géré par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, ce site Web fait de l’éducation sexuelle et fournit des renseignements sur la santé.
  • https://www.actioncanadashr.org/fr
    Action Canada pour la santé et les droits sexuels est un organisme de bienfaisance progressiste et pro-choix voué à la promotion et à la défense de la santé et des droits sexuels et génésiques au Canada et dans le monde.
  • https://pflagcanada.ca/resources/
    Ressources LBGTQ2
  • Better sex through mindfulness: How women can cultivate desire par Lori Brotto (Greystone Books)
    Excellent résumé des approches thérapeutiques utilisées pour traiter les difficultés sexuelles chez la femme en mettant l’accent sur des interventions basées sur la pleine conscience fondées sur des données probantes.
  • The Guide to Getting It Onpar Paul Joannides (Daerick Gross : Books)
    Il s’agit d’un guide complet, pragmatique et divertissant, qui traite de toutes sortes de questions sexuelles… Aucune question ne restera sans réponse !
  • Come as you are: The surprising new science that will transform your sex life par Emily Nagoski (Simon & Schuster)
    Voici une brève présentation du livre : https://scribepublications.com.au/explore/video-audio/come-as-you-are-the-surprising-new-science-that-will-transform-your-se
  • The Vagina Bible: The vulva and the vagina–separating the myth from the medicine par Jen Gunter (Random House Canada)
    Découvrez également : https://gem.cbc.ca/season/jensplaining/season-1/9064a0b9-bbd2-4129-8998-a30cc97ebbb2
  • Mating in captivity: Unlocking erotic intelligence par Esther Perel (Harper Paperbacks)

 

Pour en savoir plus : https://www.youtube.com/channel/UC4eN7PS9mi8__4EYxy6VpFw. Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour obtenir le nom et les coordonnées des associations provinciales et territoriales en psychologie, visitez https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.

Vous trouverez également une liste de fournisseurs canadiens de services de thérapie sexuelle sur le site Web suivant : https://sstarnet.org/find-a-therapist/?s2-s=canada.

La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par la Dre Elke Reising, professeure au Programme de psychologie clinique de l’Université d’Ottawa, Ottawa (Ontario).

Révision : octobre 2019

 

Votre opinion est importante ! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
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Tél. : 613-237-2144
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Série « La psychologie peut vous aider » : Les soins palliatifs pédiatriques

Définition des soins palliatifs pédiatriques

Les soins palliatifs pédiatriques sont des soins actifs complets, qui tiennent compte du bien-être physique, émotionnel, social et spirituel de l’enfant. Ils visent à améliorer la qualité de vie d’un enfant ou d’un adolescent, et de sa famille, tout au long d’une maladie grave ou d’une maladie limitant l’espérance de vie. Les maladies graves ou limitant l’espérance de vie se divisent en quatre catégories : les maladies graves pour lesquelles un traitement curatif existe, mais n’est pas nécessairement efficace (p. ex., cancer), les maladies présentant une forte probabilité de décès prématuré (p. ex., fibrose kystique), les maladies chroniques évolutives incurables (p. ex., céroïde-lipofuscinose neuronale juvénile ou maladie de Batten) et les maladies irréversibles, mais non évolutives, dont les complications sont susceptibles d’entraîner une mort prématurée (p. ex., paralysie cérébrale sévère). À la différence des soins de fin de vie et des soins palliatifs, les soins palliatifs pédiatriques sont plus vastes et sont fournis à l’enfant dès qu’il reçoit un diagnostic de maladie grave ou limitant l’espérance de vie. Ils peuvent donc être utilisés pendant tout le cheminement de l’enfant ou de l’adolescent, simultanément avec des traitements curatifs ou des soins susceptibles de prolonger la vie, et culminent avec les soins palliatifs ou les soins de fin de vie, lorsque la maladie évolue et que la mort devient imminente.

Les soins palliatifs sont souvent dispensés par une équipe interdisciplinaire composée de divers professionnels, comme les médecins, les infirmières praticiennes, les travailleurs sociaux, les pharmaciens et les psychologues. Cette approche peut aider à atténuer les lacunes sur le plan des soins tout en traitant plusieurs symptômes courants chez les enfants et les adolescents atteints d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave. D’autres formes de soutien s’intéressant, notamment, à l’amélioration de la communication, au bien-être psychologique, aux soins spirituels, à la prise de décision, à la prise en charge complète de la douleur et des symptômes et à l’aide aux personnes endeuillées peuvent aussi être offertes dans le cadre des soins palliatifs.

Quel est le rôle de la psychologie dans les soins palliatifs pédiatriques ?

Le parcours de l’enfant ou de l’adolescent atteint d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave est long, complexe et difficile pour le malade et pour sa famille. Le stress ou le traumatisme qu’engendre la situation peut avoir de nombreuses répercussions sur le bien-être de la personne, qui se traduisent notamment par une tension accrue, des relations tendues et une vulnérabilité émotionnelle plus grande. Les psychologues peuvent aider à répondre aux besoins et aux objectifs de l’enfant ou de l’adolescent et de sa famille, avec comme objectif ultime d’améliorer la qualité de vie des enfants et des adolescents atteints d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave, et de leurs familles. Par exemple, ils peuvent aider les enfants et les adolescents et leurs familles de la manière suivante :

  • Aider à développer leur capacité d’adaptation au diagnostic et aux émotions qui l’accompagnent
  • Traitement des troubles de l’humeur et des troubles anxieux concomitants
  • Aider les enfants, les adolescents et les familles de manière structurée à résoudre les problèmes et à prendre des décisions difficiles
  • Aborder avec les enfants, les adolescents et les familles le sujet de la mort, et les croyances et les souhaits qui s’y rapportent
  • Gestion de la douleur (p. ex., avec la visualisation assistée ou la relaxation)
  • Orientation et éducation parentale pour apprendre aux parents à s’occuper d’un enfant ou d’un adolescent atteint d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave, et de ses frères et sœurs
  • Se préparer à la mort de l’enfant ou de l’adolescent (p. ex., deuil blanc, réaliser des activités significatives en lien avec leur proche)
  • Aider les parents et les frères et sœurs à faire face à la perte, au chagrin et au deuil

 

Dans ces situations, les psychologues utilisent une variété de thérapies :

  • La thérapie cognitivo-comportementale, qui peut aider à remettre en question ou à modifier les modèles de pensée et de comportement mal adaptés, à favoriser des pensées et des comportements sains et adaptés et à encourager le recours à des stratégies d’adaptation efficaces.
  • La relaxation, qui peut aider à réduire l’hypervigilance et à améliorer le sommeil.
  • La thérapie interpersonnelle, qui peut aider les individus à analyser leurs difficultés relationnelles et à les surmonter.
  • La thérapie existentielle, qui peut aider l’individu à explorer son rapport au monde, à accroître sa conscience de soi et à trouver un sens à sa vie.

 

L’approche thérapeutique utilisée variera en fonction de la personne, de la famille et de ses besoins ou objectifs.

Considérations relatives au développement dans les soins palliatifs pédiatriques

Les enfants et les adolescents sont en plein développement physique, affectif, cognitif et spirituel. Selon leur stade de développement, ils ont des compétences particulières et des besoins différents sur le plan émotionnel et physique, et sur le plan du développement. Le développement cognitif et l’âge de l’enfant ou de l’adolescent peuvent également influencer la façon dont il appréhende certains concepts, comme la maladie dont il souffre, le pronostic, les expériences émotionnelles et la mort. Il est donc important de reconnaître les problèmes et les besoins particuliers qui surgissent dans le cadre des soins palliatifs destinés aux enfants et aux adolescents.

  • Les enfants et les adolescents communiquent différemment et, selon leur stade de développement, ils comprennent différemment la maladie, la mort et l’agonie. L’idée que se fait un enfant ou un adolescent de la mort évolue avec le temps et est influencée par de nombreux facteurs (p. ex., croyances religieuses et culturelles, modes d’adaptation, expérience de la maladie, expériences vécues en lien avec la perte ou la mort, émotions associées à la perte d’un être cher).
  • Les enfants et les adolescents font partie de plusieurs collectivités, comme celles que constituent la famille, le quartier et l’école. Ils devraient continuer à y prendre part malgré leur maladie. Par exemple, l’école fait partie intégrante de leur vie, et il est essentiel qu’ils puissent maintenir leurs contacts avec leurs pairs dans le contexte scolaire et social normal.
  • Dans la plupart des cas, les enfants et les adolescents sont moins capables de défendre leurs intérêts et ils comptent souvent sur les membres de leur famille pour prendre des décisions en leur nom.

Où puis-je obtenir plus d’information ?

Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.

 

La présente fiche d’information a été rédigée pour le compte de la Société canadienne de psychologie par Lara M. Genik, M.A., Danielle Cataudella, Psy. D., psychologue agréée, et Cathy Maan, Ph. D., psychologue agréée.

Révision : octobre 2019

 

Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

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Série « La psychologie peut vous aider » : L’oncologie pédiatrique

Le cancer chez l’enfant et l’adolescent

À la différence du cancer chez les adultes, le cancer chez les enfants et les adolescents (ci-après nommé « cancer pédiatrique ») se développe habituellement dans différents types de tissus corporels, sans cause connue; il a tendance à s’étendre rapidement et agressivement et à bien réagir au traitement (Pizzo et Poplak, 2010). Les trois types de cancers les plus courants chez l’enfant sont la leucémie (cancer du sang), les cancers du système nerveux central (p. ex. tumeurs cérébrales) et les lymphomes (cancers du système lymphatique). Même si le cancer chez l’enfant est relativement rare, le nombre d’enfants diagnostiqués annuellement semble augmenter d’environ 1 % chaque année (Santé Canada, 2017). Les efforts pour traiter le cancer continuent d’être un axe de recherche important, le taux de survie à cinq ans pour tous les cancers pédiatriques confondus étant aujourd’hui de 81,5 % (Santé Canada, 2017).

Pendant qu’augmentent les taux de survie, nous comprenons de mieux en mieux les séquelles que peuvent avoir les cancers pédiatriques et leurs traitements longtemps après la fin des traitements. Le risque d’« effets tardifs » dépend du type et du nombre de traitements reçus; toutefois, la recherche révèle que plus de 60 % des survivants d’un cancer pédiatrique seront atteints d’au moins une maladie chronique, tandis que 30 % environ souffriront de problèmes de santé graves ou potentiellement mortels (Santé Canada, 2017). Les effets tardifs sont, notamment : retard de croissance, infertilité, lésions aux organes principaux (p. ex. cœur, rein, poumons, système nerveux central), troubles neurocognitifs (p. ex. troubles d’apprentissage, problèmes de mémoire, vitesse de traitement, attention) et cancers secondaires (Santé Canada, 2017). Sans surprise, ces effets peuvent affecter d’autres aspects du fonctionnement individuel et familial, comme les relations sociales, le succès scolaire, le travail et la vie quotidienne.

Traitements contre le cancer et soutien pour les personnes atteintes de cancer

Les cancers pédiatriques peuvent se traiter à l’aide d’une combinaison de traitements, choisis en fonction du type et du stade du cancer. Pour les cancers pédiatriques, il existe des traitements médicaux classiques, comme la chimiothérapie, la radiothérapie, la chirurgie, la greffe de moelle osseuse et la greffe de cellules souches. Toutefois, des approches novatrices pour traiter le cancer pédiatrique continuent d’être étudiées.

Au Canada et aux États-Unis, la plupart des enfants atteints de cancer sont traités dans un centre hospitalier pédiatrique universitaire qui est membre du Children’s Oncology Group (COG). En étant soignés dans ces centres hospitaliers, les enfants et les adolescents ont l’avantage d’être traités par une équipe de spécialistes qui connaissent les différences entre les cancers de l’adulte et de l’enfant, ainsi que les besoins particuliers des enfants atteints de cancer et leur famille. Cette équipe se compose habituellement d’oncologues pédiatriques, de chirurgiens, de radio-oncologues, de pathologistes, d’infirmières en oncologie pédiatrique et d’infirmières praticiennes. Ces centres disposent aussi de psychologues, de travailleurs sociaux, de spécialistes pour enfants, de nutritionnistes, de physiothérapeutes et d’éducateurs qui peuvent soutenir et informer toute la famille. Les soins palliatifs peuvent également répondre aux besoins physiques, psychologiques, émotionnels et sociaux des patients. En outre, il est important de reconnaître que, au-delà des traitements mentionnés ci-dessus, plusieurs autres traitements et formes de soutien peuvent être offerts, ou demandés par les familles. Par exemple, dans certains cas, différentes approches issues des médecines douces et complémentaires, comme les herbes médicinales, les régimes et les compléments alimentaires, la guérison par la foi, l’homéopathie, les approches corps-esprit et la massothérapie, peuvent être utilisées.

Pour les enfants qui ont survécu au cancer, le soutien et le traitement des effets tardifs qui continueront d’être fournis constitueront une composante essentielle de leur vie. Les cliniques pour les survivants de cancer pédiatrique (par exemple, les soins de suivi) ont été créées pour : (a) favoriser la santé et l’éducation sur la santé; (b) surveiller régulièrement chez les survivants les effets tardifs potentiels afin de les identifier et de les traiter le plus tôt possible.

Comment la psychologie peut-elle aider?

Un diagnostic de cancer engendre de nombreux changements et plusieurs défis pour les enfants, les adolescents et leurs familles. Par exemple, les malades et leur famille pourraient avoir de la difficulté à s’adapter à la maladie et subir les effets de différents facteurs de stress liés à la maladie (p. ex., hospitalisations et rendez-vous fréquents, effets secondaires, schémas thérapeutiques complexes, fréquentation scolaire irrégulière, nécessité de prendre des décisions difficiles, fin de vie). Plusieurs facteurs (p. ex., l’âge, le niveau de développement, la personnalité, le mode habituel d’adaptation, le réseau de soutien, les expériences de vie) peuvent influencer la façon dont l’enfant, l’adolescent ou sa famille s’adapte à la crise provoquée par la maladie, et plus l’adaptation à la nouvelle situation se fait tôt, plus l’adaptation perdurera à long terme. Une bonne adaptation permet de soulager à la fois le stress à court et à long terme et de composer avec la situation. Si, avant le diagnostic de cancer pédiatrique, la famille vivait des choses stressantes (par exemple, décès, perte d’emploi, déménagement, problèmes conjugaux, divorce, problèmes émotionnels ou toxicomanie), il se peut que des difficultés d’adaptation susceptibles d’avoir des répercussions négatives sur le fonctionnement quotidien surviennent.

La psychologie pédiatrique est un domaine de pratique spécialisé qui se concentre sur les aspects psychologiques de la maladie et des blessures, et la promotion de comportements sains chez les enfants, les adolescents et les familles dans un contexte de soins pédiatriques (c.-à-d. psychologie de la santé et de la réadaptation). Les psychologues pédiatriques ont une présence forte et croissante dans les programmes de traitement du cancer pédiatrique et jouent un rôle important tout au long du processus par lequel passe un enfant ou un adolescent atteint du cancer, notamment :

  • au moment initial du diagnostic;
  • tout au long du traitement;
  • à la fin du traitement;
  • après la fin du traitement;
  • en cas de rechute;
  • en fin de vie.

Plus précisément, les psychologues pédiatriques utilisent des approches fondées sur des données probantes pour :

  • Évaluer et traiter les problèmes comportementaux, cognitifs et émotionnels associés au diagnostic de cancer pédiatrique (p. ex., adaptation), au traitement du cancer (p. ex., stress chirurgical, douleur, inquiétude, sentiments de tristesse), pendant les soins prodigués aux survivants du cancer et en fin de vie (p. ex., aide aux personnes en deuil) pour les enfants, les adolescents, et leurs familles.
  • Effectuer des évaluations neuropsychologiques spécialisées pour évaluer et surveiller la façon dont le cancer et les traitements connexes affectent le fonctionnement cognitif et le fonctionnement scolaire, social et professionnel. Les résultats de ces évaluations permettent de comprendre les besoins éducatifs de l’enfant ou de l’adolescent et de faire des recommandations à cet égard.
  • Conseiller le personnel scolaire ou d’autres membres de la collectivité et soutenir la participation et la réinsertion scolaires. Par exemple, il se peut que les enfants et les adolescents aient besoin d’aide pour retourner à l’école, et pour donner de l’information aux autres élèves et au personnel sur le cancer.
  • Collaborer avec d’autres fournisseurs de soins de santé et les membres de l’équipe afin de fournir des soins appropriés et coordonnés aux enfants, aux adolescents et à leurs familles. Par exemple, les psychologues pourraient aider à élaborer des stratégies pour améliorer l’observance de la médication si les autres membres de l’équipe médicale ont de la difficulté à le faire.
  • Aider de manière structurée à résoudre les problèmes et à prendre des décisions difficiles. Par exemple, les psychologues peuvent aider les parents à prendre des décisions difficiles concernant les traitements anticancéreux de leur enfant.
  • Mener des recherches sur l’impact individuel et familial du cancer pédiatrique et élaborer des interventions fondées sur des données probantes pour régler les difficultés.

Où puis-je obtenir plus d’information?

Vous trouverez de l’information sur l’oncologie pédiatrique, les interventions, le suivi, l’adaptation et beaucoup plus sur le site du Children’s Oncology Group (COG) à l’adresse www.childrensoncologygroup.org. Des sites Web et des ressources provinciaux comme le « POGO » (Pediatric Oncology Group of Ontario) peuvent également être utiles.

Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.

La présente fiche d’information a été rédigée pour le compte de la Société canadienne de psychologie par Lara M. Genik, M.A., Danielle Cataudella, Psy. D., psychologue agréée, et Cathy Maan, Ph. D., psychologue agréée.

Révision : octobre 2019

Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
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