Le président de la SCP,
2021-2022 : Dre Kerri Ritchie
La discipline de la psychologie a un champ d’application incroyablement vaste, englobant les sciences fondamentales, l’intelligence artificielle, la modélisation informatique, l’apprentissage et la mémoire, le développement de l’enfant, la dynamique des groupes et des organisations, les relations entre les personnes et l’environnement physique, la communication, la culture, la santé mentale, la santé comportementale, la productivité et la santé au travail, les changements climatiques, les droits de la personne et la justice sociale, l’équité, la diversité et le sentiment d’appartenance (pour ne citer que ces domaines).
Le travail que la SCP a accompli, et continue d’accomplir, pour soutenir, mettre en valeur et valoriser l’ensemble des parcours professionnels en psychologie souligne la diversité de notre champ d’action et l’importance de nos contributions. Étant donné le large spectre d’application de la psychologie, il est difficile de décrire avec précision notre discipline en une phrase succincte, ou, dans le cas présent, dans un message de la présidente. Décrire qui nous sommes et ce que nous faisons est d’autant plus difficile que le titre de « psychologue » n’est pas accessible aux titulaires d’un doctorat en psychologie qui ne sont pas autorisés à exercer. En fin de compte, ce qui nous unit en tant que discipline, c’est notre compréhension commune de l’évaluation systématique et des méthodes de recherche fondées sur des données probantes, qui nous permet d’avoir une compréhension nouvelle ou approfondie du fonctionnement des choses. Nous avons également la responsabilité éthique commune d’utiliser nos compétences et nos connaissances au profit de la société. La SCP fait ressortir l’importance de l’ensemble du spectre de la recherche en psychologie par ses collaborations avec les organismes communautaires et gouvernementaux, par son plaidoyer en faveur du financement de la recherche et par l’octroi direct de fonds de recherche aux étudiants.
Ces dernières années, nous avons été confrontés à une pandémie mondiale. Nous avons également assisté à un réveil et à une prise de conscience de la discrimination systémique, ainsi qu’à un déclin économique et à une instabilité qui ont engendré une incertitude accrue. Nous avons été témoins de changements dans presque tous les aspects de notre vie quotidienne. Notre société s’est divisée et est devenue polarisée, notamment sur des questions comme la liberté de choix, les soins de santé, la politique et les droits à l’égalité, à la sécurité et à l’égalité des chances pour tous sans distinction. À cette fin, à la demande du Groupe de travail sur le partage des connaissances/comité permanent sur la réconciliation avec les peuples autochtones de la SCP, la SCP a envoyé une lettre au gouvernement du Canada en appui à Cindy Blackstock et au plan de Spirit Bear, qui demande au gouvernement de reconnaître que le traitement infligé aux Autochtones constitue un génocide. Par ailleurs, le Comité des droits de la personne et de la justice sociale de la SCP a rédigé deux énoncés de politique, l’un portant sur la violence fondée sur le genre et l’autre sur l’équité des genres et l’inclusion, qui seront tous deux publiés prochainement. En outre, la Section de psychologie de l’environnement de la SCP a rédigé un document de position sur la contribution de l’étude du comportement humain relatif aux changements climatiques, et la SCP a présenté au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes un document sur l’apport de la science du comportement dans la gestion de la pandémie. La pertinence de la recherche en psychologie et de la pratique de la psychologie par rapport à l’ensemble des problèmes auxquels sont confrontés les individus, les familles, les milieux de travail et les sociétés témoigne véritablement de l’ampleur et de la portée de cette discipline.
Tandis que nous continuons tous à composer avec les facteurs de stress qui nous entourent et que le nombre de personnes souffrant de troubles mentaux augmente, nous nous heurtons à des obstacles dans l’accès à des prestataires de services qualifiés dont les interventions sont fondées sur des données probantes. L’accès en temps utile à des soins offerts par des prestataires de services qualifiés est aussi nécessaire pour la détresse psychologique et les maladies mentales que pour tout autre problème médical. La réponse conjointe de la SCP à l’investissement fédéral en santé mentale dans les soins primaires résume le mieux cette situation, soulignant la nécessité pour les Canadiens d’avoir accès à des soins de santé mentale appropriés, au moment opportun, et qui reflètent les pratiques exemplaires. Si un chirurgien doit effectuer une intervention de 10 heures en 2 heures, il est peu probable que les résultats seront satisfaisants. Il en va de même pour les personnes qui n’ont accès qu’à 2 ou 3 des 15 séances nécessaires à un traitement de santé mentale qui engendre des résultats positifs. La SCP continue à défendre les services de santé mentale, notamment en s’attaquant à l’écart entre l’offre et la demande de nouveaux professionnels qualifiés.
C’est un véritable honneur d’accéder à la présidence de la SCP en cette période de grands défis, mais aussi de grandes possibilités, pour la discipline. Je me sens privilégiée de collaborer avec le personnel, le conseil d’administration, les comités, les sections, les membres et les affiliés de la SCP pour soutenir notre discipline et notre communauté afin de continuer à atteindre nos objectifs et à poursuivre nos aspirations.