Février, c’est le Mois de l’histoire des Noirs, et la SCP met en vedette des psychologues noirs contemporains tout au long du mois – comme la Dre Helen Ofosu, qui aide les organisations à combattre le racisme structurel grâce à son entreprise I/O Advisory Services Inc., à Ottawa.
La Dre Helen Ofosu est une psychologue du travail et des organisations, une coach pour cadres et une conseillère en ressources humaines, qui a fondé I/O Advisory Services Inc., un cabinet de conseil établi à Ottawa. Elle possède une vaste expérience de travail avec les organisations et de la lutte contre le racisme structurel à plusieurs échelons.
« En général, je travaille avec des organisations, comme les ministères, les entreprises du secteur privé ou les organismes sans but lucratif, qui, souvent, me demandent de les aider à rendre plus inclusif leur processus d’embauche ou à améliorer leur culture organisationnelle. Au cours des dernières années, j’ai fait beaucoup de formations sur l’équité, la diversité et l’inclusion, auxquelles s’est ajoutée la problématique de l’antiracisme et de la lutte contre l’oppression.
Cet hiver, ce qui m’enthousiasme le plus, c’est de travailler avec un grand ministère sur un programme de mentorat assez unique. Nous dispensons une formation initiale aux mentors pour nous assurer qu’ils comprennent certains des problèmes rencontrés par les employés racisés qu’ils tentent d’encadrer. L’idée derrière cette formation est que, avec une plus grande sensibilisation et une meilleure compréhension, les mentors ne contribueront pas à certains des problèmes auxquels sont confrontés les employés racisés. En outre, en acquérant une vision plus réaliste, les mentors pourront mieux cibler leurs interventions. Il s’agit d’une formation pour les mentors, mais aussi d’un accompagnement pour les mentorés, au-delà du soutien apporté par les mentors.
En gros, l’objectif au cœur de la formation est de soutenir les personnes et même les organisations qui sont aux prises avec des problèmes en rapport avec l’intimidation et le harcèlement et, bien sûr, avec diverses formes de discrimination. »
La Dre Ofosu a récemment parlé de la « Grande Démission » et écrit sur le sujet. Dans les deux dernières années, depuis le début de la pandémie, elle a remarqué que beaucoup d’employés racisés décident de changer de travail, car ils se rendent compte qu’en travaillant à domicile, ils ne sont plus soumis aux outrages quotidiens qu’ils subissent dans un lieu de travail physique.
« Ce genre de choses se produit depuis des années, mais maintenant, les gens ne sont plus dans l’environnement habituel, et ils ont la tranquillité d’esprit que procure le fait de pouvoir travailler sans se soucier des microagressions, ou craindre de se faire regarder de travers ou d’être exclus des pauses-café, des déjeuners et des conversations. Lorsque tout cela disparaît, les gens se sentent beaucoup plus détendus car ils peuvent se concentrer sur leur travail.
Je crois que le véritable déclencheur a eu lieu à l’été 2021, au moment où de nombreuses organisations planifiaient le retour au travail de leurs employés. Ce n’est que lorsque les gens ont commencé à réaliser “Oh mon Dieu, je vais peut-être devoir retourner au bureau” qu’ils se sont mis à se dire “Un instant! Je ne pense pas être capable de retourner au bureau. Je ne veux pas retourner au bureau! Je ne veux pas retourner à ce que les choses étaient avant” ».
Pendant tout ce temps de réflexion, beaucoup de gens ont jugé qu’il était opportun pour eux de changer d’emploi et de trouver un lieu de travail où il y a plus de représentation, plus d’inclusion, plus de diversité, en somme, un milieu où il y a une meilleure culture organisationnelle. D’après ce que j’ai vu, les gens réfléchissent à plein de choses pendant la pandémie. Ils tentent donc de trouver un emploi où ils peuvent être eux-mêmes et se concentrer sur leur travail au lieu de chercher continuellement à se protéger contre les agressions psychologiques. »
Dans une certaine mesure, comme elle est travailleuse autonome, la Dre Ofosu est protégée personnellement contre ce genre de choses. Il est heureux qu’elle continue à faire son travail, car elle est parmi les très rares psychologues noirs à faire ce travail dans cet espace – un travail qui est plus que jamais d’actualité, et qui a plus d’importance et d’impact qu’il n’en a jamais eu.