
First Light
À chaque congrès, la SCP vend des T-shirts orange conçus par Betty Albert et reverse les recettes provenant de la vente à un organisme de bienfaisance local. En 2025, nous avons choisi First Light. First Light compte sept sites à St. John’s qui viennent en aide aux Autochtones et aux non-Autochtones vivant en milieu urbain, qui sont sans abri, qui ont des problèmes de santé mentale et qui ont besoin de soutien dans la région de St. John’s.
Tout près du centre des congrès de St. John’s, à Terre-Neuve, se trouve un arrêt d’autobus où de nombreux habitants se rassemblent durant la journée. Pendant que le congrès de la SCP de 2025 se tenait à St. John’s, deux hommes autochtones y passaient toute la journée. Ils n’attendaient pas l’autobus, mais semblaient plutôt attendre l’occasion de discuter avec les nombreux psychologues qui, tout à coup, étaient venus de loin. Ils étaient ravis de nous parler de leur ville natale, des endroits les plus pittoresques de la province et de jouer les guides touristiques improvisés en nous suggérant les lieux à visiter en dehors de la ville.
Pendant trois jours, ces deux hommes nous ont fait découvrir une partie de l’histoire autochtone de St. John’s, mais surtout l’histoire des régions rurales de la province. Ils m’ont parlé de la grève de la faim de neuf jours menée en 1983 par des militants micmacs – une grève de la faim qui a poussé le gouvernement de Terre-Neuve à enfin débloquer 800 000 $ de fonds fédéraux qui devaient initialement être versés directement à la communauté de Miawpukek. Le financement avait été bloqué pendant plus d’un an parce que le gouvernement provincial voulait s’approprier une partie importante des fonds à des « fins administratives ».
J’ai pu en apprendre davantage sur cette grève de la faim grâce à Stacey Howse, directrice générale de First Light, lorsque je me suis entretenu avec elle ce mois-ci. Elle m’a recommandé le documentaire The Forgotten Warriors, diffusé sur CBC Gem, qui retrace en détail la grève de 1983 menée à Conne River et illustre les difficultés rencontrées par les Autochtones de Terre-Neuve. Leur histoire n’est pas enseignée dans les programmes scolaires de la province. Lorsque Terre-Neuve a rejoint le Canada en 1949, la population autochtone a non seulement été ignorée, mais aussi explicitement exclue, ce qui signifie que les services et les mesures de soutien qui auraient pu l’aider n’ont pas été mis à sa disposition. Depuis lors, la province – et des organisations telles que First Light – tente de rattraper le temps perdu.
Selon Stacey, « beaucoup de gens ne comprennent pas l’histoire des peuples autochtones qui vivent ici, à Terre-Neuve-et-Labrador. Cela n’est pas enseigné dans le système scolaire, et en fait, certains ouvrages de sciences sociales contiennent des informations inexactes sur les peuples béothuks et micmacs, qui diffèrent énormément de ce que nous raconte notre histoire orale. Nous avons travaillé très dur pour faire connaître l’histoire des Autochtones de notre province. »
First Light compte sept sites à St. John’s qui viennent en aide aux Autochtones et aux non-Autochtones vivant en milieu urbain, qui sont sans abri, qui ont des problèmes de santé mentale et qui ont besoin de soutien dans la région de St. John’s. La grande majorité des Autochtones de St. John’s qui ont besoin du soutien que fournit First Light viennent des communautés environnantes et ont des liens profonds avec la terre dans les régions rurales de Terre-Neuve-et-Labrador.
First Light est un organisme intégré dirigé par des Autochtones. Cela signifie qu’il offre de nombreux services qui fonctionnent en synergie et qui couvrent, dans la mesure du possible, les différents besoins des personnes en situation d’itinérance de St. John’s. Stacey parle avec passion du modèle « Logement d’abord », qui considère que la première chose dont ont besoin les personnes sans abri est un logement. C’est très bien d’offrir toute une gamme de services – emploi, formation, santé mentale, services de traitement de la toxicomanie –, mais le plus important, c’est d’offrir un logement stable. Avec un logement stable, l’accès à ces services est beaucoup plus facile. Sans lui, l’efficacité des services intégrés diminue considérablement.
Au cours du congrès de la SCP de 2025, plusieurs communications et séances ont porté sur l’itinérance (Correlates of PTSD Symptom Severity in Homeless-Shelter Support Staff, Experiences of Women and Gender Diverse Individuals At-Risk for Homelessness) et plusieurs autres ont abordé les questions autochtones (Exploring Priorities for, Concerns about, and Definitions of Nature Connection in Curve Lake First Nation, Methods of Weaving Reconciliation Promotion in Psychology Curriculum). Lorsque les délégués quittaient le centre des congrès, ils pouvaient constater de leurs propres yeux à quel point le centre-ville de St. John’s a besoin des services fournis par First Light.
À chaque congrès, la SCP vend des T-shirts orange conçus par Betty Albert et reverse les recettes provenant de la vente à un organisme de bienfaisance local. En 2025, nous avons choisi First Light. Nous avons choisi cet organisme parce qu’il offre des services soigneusement conçus pour atteindre les meilleurs résultats possible auprès de la population autochtone urbaine et des personnes en situation d’itinérance. Nous l’avons également choisi parce qu’il se consacre à la transmission orale des récits et de l’histoire qui, à l’origine, ont conduit les peuples autochtones à St. John’s.
C’est le genre de récit que l’on n’entendrait probablement jamais sans le travail des gardiens du savoir autochtone de Terre-Neuve-et-Labrador. À moins, bien sûr, de disposer de quelques jours pour traîner à l’arrêt d’autobus du centre des congrès de St. John’s.