Stephanie Woolridge et Ava Homiar
Stephanie Woolridge
« Mon livre préféré est La maison des feuilles, de Mark Z. Danielewski. C’est à la fois une histoire d’horreur, une histoire romantique et… universitaire? C’est un livre vraiment intéressant avec une structure fascinante! »
Stephanie Woolridge désigne d’un geste l’étagère derrière elle, située en plein centre de son écran Zoom et visible de part et d’autre de sa tête. Ava Homiar, à son tour, se déplace sur le côté de manière à ce que l’on voie sa propre étagère derrière elle, tout en la désignant du doigt.
« En fait, j’ai ce livre sur mon étagère en ce moment même! Les pages sont tout simplement fascinantes et c’est un livre absolument unique! »
Ava Homiar
Le système fonctionne! Un peu comme les sites de rencontres en ligne qui cherchent à mettre en relation des personnes ayant des intérêts communs (nous écoutons tous les deux de la musique et mangeons de la nourriture, nous devrions sortir ensemble!), le Programme de mentorat étudiant de la SCP a pour but de mettre en relation des mentors et des mentorés sur la base d’expériences et d’objectifs communs. Les étudiants de premier cycle désireux de poursuivre une carrière de chercheur, par exemple, sont jumelés avec des étudiants des cycles supérieurs qui suivent la même voie. Ceux-ci peuvent les aider dans le processus de demande d’admission aux écoles d’études supérieures, leur donner des conseils sur leurs études, et parfois bien plus encore!
Ce fut le cas pour Stephanie Woolridge et Ava Homiar, qui ont été jumelées grâce au programme en septembre 2020, puis encore une fois en 2021, et tout récemment en 2022 aussi! Steph en est à la quatrième année de son doctorat à l’Université Queen’s en psychologie clinique, tandis qu’Ava en est à la troisième année de son programme spécialisé en sciences de la vie, avec une spécialisation en psychologie, à l’Université McMaster. Elles ont beaucoup plus en commun qu’un arrière-plan Zoom constitué d’un mur blanc avec une étagère au centre.
LE TEMPS D’UNE PAUSE AVEC STEPHANIE WOOLRIDGE ET AVA HOMIAR
Quel est le concept psychologique (l’effet du témoin, le biais de confirmation, ce genre de choses) qui t’a renversée la première fois que tu l’as entendu?
Ava: « J’ai entendu parler pour la première fois de la création de faux souvenirs dans mon cours de psychologie judiciaire. Cela m’a vraiment stupéfiée. J’avais déjà entendu parler des faux souvenirs, mais le fait de voir les mécanismes psychologiques qui se cachent derrière et la façon dont cela se traduit dans les événements de la vie réelle, je trouve cela particulièrement intéressant. »
Stephanie: « L’une des choses qui m’ont le plus frappée, c’est la théorie de la base sociale. Il s’agit principalement de la façon dont les relations sociales sont associées à un bien-être accru, ce que nous savons tous. Mais des études ont montré que lorsque les êtres humains sont menacés, les parties de notre cerveau qui régulent les émotions sont moins actives lorsque nous tenons la main d’une autre personne. Ainsi, si nous nous trouvons dans une situation menaçante, nous devons déployer beaucoup moins d’efforts émotionnels lorsque cette personne est à nos côtés. Notre cerveau doit travailler beaucoup plus fort lorsque nous sommes seuls. »
Tu ne peux écouter qu’un seul artiste/groupe musical pour le reste de tes jours. Quel sera ton choix?
Ava: « BTS. Ils ont une discographie tellement vaste et diversifiée que je ne pense pas pouvoir me lasser de les écouter. Et ce sont aussi des gens formidables, alors je me sens bien lorsque je les écoute. »
Stephanie: « Difficile de choisir! En ce moment, le groupe que j’écoute le plus est Rainbow Kitten Surprise. [Note de la rédaction : Imaginez ce que vous pensez qu’un groupe appelé “Rainbow Kitten Surprise” pourrait produire comme musique. Ça ne ressemble pas à ça.] Ils sont en compétition constante avec un autre artiste appelé Radical Face, que j’adore aussi… Je triche un peu en choisissant les deux qui se disputent toujours la première place dans mes préférés. Tous leurs albums sont des succès, la musique est toujours si bonne que je pourrais l’écouter en boucle pour toujours! »
Est-ce que tu pratiques un sport? Qu’est-ce que c’est, et le regardes-tu, le suis-tu?
Ava: « Je jouais au tennis quand j’étais plus jeune, mais je n’en joue plus. Je ne pratique actuellement aucun sport. J’ai toujours aimé regarder le patinage artistique, surtout lorsque les Jeux olympiques sont diffusés. Le talent artistique des patineurs est impressionnant! »
Stephanie: « J’ai joué au soccer de façon compétitive pendant de nombreuses années, mais je me suis déchiré le quadriceps et j’ai arrêté de jouer. Je fais toujours de la course, mais j’adore regarder le soccer à la télé. Même s’il n’y a qu’un seul but en quatre-vingt-dix minutes, je suis contente! »
Citation favorite
Ava: « Elle est tirée du livre d’Herman Hesse, Siddhartha : “Je peux réfléchir, je peux attendre, je peux jeûner”. Il s’agit d’un livre sur le passage à l’âge adulte qui explore la valeur de la résilience, et cette citation résume bien le thème. »
Stephanie: « Elle provient d’un livre de Glennon Doyle : “Si tu ne peux pas vaincre la peur, fais-le même si tu as peur”. Je pense qu’elle a été popularisée parce que Will Smith l’a dite à un moment donné, mais j’ai toujours aimé cette citation et j’ai l’impression que, du point de vue de la santé mentale, elle s’applique à une bonne partie de mon travail. »
Si tu pouvais devenir une experte dans un autre domaine que la psychologie, qu’est-ce que ce serait?
Ava: « J’aimerais être totalement immergée dans le domaine de la philosophie, consacrer tout mon temps à participer à des discussions philosophiques modernes et avoir les capacités et la formation nécessaires pour pouvoir le faire. Je pense que j’aimerais aussi être une experte en histoire de l’art, quelque chose comme l’histoire de l’art religieux. »
Stephanie: « J’ai l’impression que dans une autre vie, j’étais une classiciste d’une certaine façon. En première année, j’ai étudié l’archéologie, la Grèce antique et la Rome antique, et je pense que ça aurait été une carrière vraiment géniale d’être la conservatrice d’un musée ou quelque chose comme ça. L’histoire, la culture des temps anciens, j’ai toujours aimé ça. »
Intervieweur : « Si tu pouvais passer une journée dans la peau de quelqu’un d’autre, ce serait qui, et pourquoi? »
Stephanie : « Tous ceux qui se rendent à la Station spatiale internationale, comme un astronaute. Si peu de gens ont l’occasion de le faire et ce serait vraiment bien de pouvoir y aller pour une journée, de dire “c’était génial” et de retourner à ma vie normale. »
Ava : « Oh mon Dieu, je m’en allais dire astronaute aussi! Maintenant je dois donner une autre réponse, j’imagine. Mais astronaute serait vraiment amusant! »
Elles sont toutes deux les premières personnes à faire des études universitaires dans leurs familles respectives, les premières à choisir une voie scientifique. Pour Steph, cela a rendu les choses assez difficiles pendant ses études de premier cycle, car elle n’avait pas de famille vers laquelle se tourner pour obtenir des conseils sur la recherche ou sur les études supérieures. Pour Ava, l’expérience a été un peu plus facile, parce qu’elle avait quelqu’un pour la guider : Steph.
Ava et Steph ont toutes les deux commencé l’université sans prévoir de se spécialiser en psychologie. Steph s’est dit que ce serait un bon tremplin vers d’autres carrières, comme la médecine ou le droit. Ava suivait davantage de cours en sciences pures, sur insistance de ses parents. Elles ont toutes deux finalement choisi la psychologie comme domaine professionnel, en raison de leur amour du travail en laboratoire et de la recherche sociale, et dès leur deuxième ou troisième année, leurs chemins étaient tracés. Les travaux de recherche de Steph à l’Université Queen’s portent principalement sur la psychose précoce et sont axés sur des aspects tels que la cognition sociale, les relations interpersonnelles, l’intimité et la sexualité. À l’Université McMaster, Ava réalise des recherches dans le cadre du programme schizophrénie et services d’intégration communautaire de l’hôpital St. Joseph.
Pendant longtemps au cours de ses études de premier cycle, Ava a été à la recherche de mentors qui auraient pu l’aider à s’orienter dans le système d’études postsecondaires, mais elle n’a trouvé personne qui aurait pu lui offrir le type d’aide qu’elle recherchait. Au cours de cette période, à une distance de 300 km, Steph jouait le rôle de mentore auprès d’autres personnes, de diverses manières. Elle confie :
« J’ai toujours assumé des rôles de mentore tout au long de mes études. J’ai été mentore pour des étudiants de premier cycle ici à l’Université Queen’s et je le suis encore pour des étudiants diplômés dans mon département. J’ai toujours aimé faire cela. Je me suis sentie très privilégiée d’avoir eu accès à des mentors qui m’ont soutenue tout au long de ma carrière, alors l’occasion de faire la même chose pour quelqu’un d’autre ou de rendre un peu la pareille était très intéressante, car je sais à quel point c’est précieux. »
Lorsque Steph a reçu un courriel mentionnant l’existence du Programme de mentorat étudiant de la SCP, elle a tout de suite sauté sur l’occasion, sachant à quel point son expérience pourrait être précieuse pour quelqu’un qui s’engageait sur la même voie qu’elle. Entre-temps, Ava cherchait partout un mentor qui pourrait l’aider. Google l’a menée au site de la SCP, et elle a décidé de devenir membre étudiante. Elle a par la suite découvert le programme de mentorat, ce qui lui a fait connaître Steph. Ava explique :
« Lorsqu’on s’inscrit au programme de mentorat, on nous demande quels sont nos centres d’intérêt et ce que l’on envisage de faire plus tard. On est ensuite jumelé avec quelqu’un qui se rapproche de notre domaine d’intérêt, et je pense que notre jumelage était absolument parfait! Steph et moi sommes dans le même domaine, nous avons beaucoup de choses à nous dire, et elle m’a apporté un grand soutien en me permettant de lui parler de mes études et du domaine dans lequel je veux faire carrière. Le fait de bénéficier de ces conseils a vraiment influencé mes choix d’études et de carrière. Je pense que tout le monde connaît les mentors qui peuvent vous aider dans vos études, votre carrière et dans l’accès aux programmes d’études supérieures, mais avec Steph j’ai trouvé une mentore qui est aussi une amie. Nous parlons de nos vies personnelles, et avec tout ce qui se passe autour de nous, cela m’a été très utile aussi! »
La relation mentor-mentoré présente des avantages pour les deux parties. Ce n’est pas toujours un étudiant plus âgé qui sert de guide à un plus jeune. Très souvent, l’étudiant diplômé retire autant de bénéfices de ce partenariat que le mentoré. Steph confie que c’est certainement le cas pour elle.
« Au cours des deux dernières années, cela a été un tel privilège d’entendre tout ce qu’Ava a fait, de voir tout ce qu’elle a accompli et de prendre part à toutes les conversations que nous avons eues. En deuxième année, alors qu’elle postulait à ses premiers postes, et maintenant qu’elle envisage des études supérieures, ce fut vraiment un honneur pour moi d’être témoin de son évolution et de ses réalisations. J’ai hâte de voir ce qu’elle fera ensuite! »
Steph fera son entrée sur le marché du travail un peu avant Ava et mettra ainsi toutes ses connaissances en pratique, mais toutes deux ont un plan de carrière assez similaire en tête : quel que soit l’endroit où elles se trouveront, elles veulent toutes deux pouvoir y faire de la recherche. Beaucoup, beaucoup de recherche. Attendez-vous donc à les voir à nouveau ensemble à l’avenir, en tant que coautrices d’un article, collègues et collaboratrices et, on peut le supposer, en tant qu’amies pour la vie.