Qu’est-ce que le trouble du spectre de l’autisme?
Le trouble du spectre de l’autisme (autisme) est un trouble neurologique (d’origine cérébrale) qui affecte le développement des habiletés sociales et de la capacité à communiquer, ainsi que d’autres aspects du comportement, et présente des caractéristiques qui lui sont propres. Le terme « trouble du spectre de l’autisme » (TSA) reflète le point de vue actuel selon lequel l’impact de l’autisme sur l’apprentissage et le comportement varie selon son degré – de relativement léger à important – dans ces aspects du développement. Par exemple, les différences sociales et comportementales qui définissent l’autisme coexistent avec tous les niveaux de capacité intellectuelle, bien qu’une minorité importante de personnes autistes souffrent d’une déficience intellectuelle.
Les personnes autistes éprouvent des difficultés à comprendre les autres et à développer des relations sociales qui impliquent la réciprocité. Par exemple, il se peut qu’une personne autiste ne maîtrise pas naturellement les habiletés que requièrent les contacts interpersonnels, comme la capacité de comprendre le point de vue de l’autre, même si elle souhaite avoir des interactions et des relations sociales. Les personnes non autistes peuvent également avoir du mal à comprendre le point de vue des personnes autistes. Pour certaines personnes autistes, les troubles du langage rendent encore plus difficile l’expression des idées. Même si une personne autiste maîtrise bien le langage, sa façon particulière de communiquer peut teinter les situations sociales dans lesquelles elle se trouve. Il arrive qu’une personne autiste ait de la difficulté à entamer une conversation ou à poursuivre une conversation de manière fluide et interactive. L’autisme peut également être associé à une flexibilité réduite de la pensée et du comportement. Les intérêts et les activités d’une personne autiste peuvent être intenses ou focalisés, ce qui peut être soit un atout, soit un handicap. Chez certaines personnes autistes, les variations de la réactivité sensorielle peuvent prendre la forme d’une hypersensibilité ou d’une hyposensibilité à la lumière, aux sons, aux contacts physiques, aux saveurs, aux odeurs ou à la douleur.
Les recherches montrent que l’autisme est un trouble complexe dans lequel des facteurs génétiques, environnementaux et sociétaux interagissent; ses causes précises ne sont pas encore connues. La probabilité d’être atteint d’autisme est plus grande chez les enfants nés dans une famille dont un membre a déjà reçu un diagnostic d’autisme; l’autisme est plus fréquent chez les garçons et les hommes que chez les filles et les femmes (bien que l’autisme soit également moins souvent diagnostiqué avec précision chez les filles et les femmes). Dans sa forme la plus grave, l’autisme est généralement détecté vers l’âge de deux ans, car, à cet âge, un enfant aura commencé à parler et à s’intéresser aux gens, ce qui n’est pas le cas chez les enfants atteints d’autisme sévère. Toutefois, les signes plus subtils de l’autisme peuvent ne pas être reconnus avant un certain temps, souvent à l’école, lorsque des différences par rapport aux autres enfants sont remarquées.
Comment diagnostique-t-on l’autisme?
L’autisme est diagnostiqué par un praticien expérimenté (habituellement un psychologue pour enfants ou un médecin spécialiste) et repose sur les types de comportements observés et constatés. Il n’existe aucun examen médical pour diagnostiquer l’autisme. Le diagnostic se fait à l’aide d’informations détaillées de la part des parents et d’autres personnes sur certains aspects particuliers du développement et du comportement de l’enfant, et par l’observation systématique directe du comportement par le clinicien. Ces observations portent à la fois sur les comportements de la personne qui peuvent être caractéristiques de l’autisme et sur ceux qu’elle n’adopte pas et que l’on attendrait d’une personne ayant un développement typique à cet âge ou à ce niveau de développement. Une évaluation exhaustive tient également compte de la possibilité d’autres troubles, comme la déficience intellectuelle, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité ou le trouble d’anxiété sociale, qui amènent souvent à suspecter l’autisme chez la personne ou qui coexistent avec l’autisme.
Grâce à la détection précoce de ce trouble chez les jeunes enfants et notre compréhension accrue des formes légères et des formes plus graves chez les personnes de tous âges, le diagnostic d’autisme est de plus en plus courant. Une récente estimation canadienne indique qu’au moins un enfant sur 50 est touché (Agence de la santé publique du Canada, 2022). Les répercussions de l’autisme varient, mais les personnes autistes et leurs familles ont besoin de services de santé, d’information, ainsi que de services et de soutien communautaires. De nombreuses collectivités tentent de s’adapter au besoin croissant de services pour les personnes autistes et leurs proches.
Que faisons-nous en ce qui concerne le TSA? La psychologie peut-elle aider?
Les résultats des interventions destinées aux personnes autistes sont, pour beaucoup d’entre elles, nettement plus positifs que dans les dernières décennies. Des facteurs tels que le niveau de capacité de l’individu, la présence d’autres problèmes de santé physique ou mentale et, surtout, la difficulté à accéder à des mesures de soutien appropriées contribuent tous à des effets à long terme très variables pour les personnes autistes. Certaines personnes autistes réussissent sur le plan social, scolaire et professionnel, et vivent de manière autonome, en particulier lorsque la neurodivergence est plus acceptée dans la collectivité.
Les progrès de la recherche en psychologie nous ont aidés à mieux comprendre les différences fondamentales sur le plan du développement, ainsi que les forces des personnes autistes et les défis auxquels elles font face. Les psychologues ont contribué à l’amélioration des méthodes de dépistage, d’évaluation et d’intervention pour soutenir les personnes autistes. L’évaluation psychologique des enfants selon leur profil d’aptitude – les points forts et les points faibles – ainsi que l’évaluation des caractéristiques de l’autisme et des symptômes des troubles concomitants est à même d’orienter l’élaboration de programmes appropriés pour les enfants autistes. Les traitements fondés sur les principes psychologiques sont à l’avant-garde de l’intervention en autisme.
L’intervention précoce peut améliorer la qualité de vie de nombreux jeunes enfants autistes lorsque les stratégies utilisées misent sur l’enseignement en milieu naturel à la maison et dans la communauté. Des stratégies basées sur les principes de l’apprentissage peuvent être utilisées dans les routines quotidiennes de l’enfant, les parents étant des partenaires qui soutiennent le développement de leur enfant. Les principaux domaines d’intervention sont, entre autres, les aptitudes à la communication et au langage et les compétences sociales, les tâches de la vie quotidienne, l’autorégulation ou la capacité d’adaptation, ainsi que le soutien de la famille. Les interventions par les pairs, dans lesquelles les enfants autistes et non autistes apprennent à jouer ensemble et à interagir entre eux, peuvent favoriser une socialisation positive. Pour les personnes autistes plus âgées et autonomes, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut aider à gérer les difficultés courantes liées à l’anxiété ou à l’autorégulation.
Dans la plupart des collectivités, il est nécessaire d’améliorer l’accès à un traitement fondé sur des données probantes pour répondre aux besoins en matière de santé mentale des adultes autistes. Les psychologues et les autres professionnels de la santé mentale sont de plus en plus en mesure de personnaliser les soins de santé mentale pour les personnes autistes et neurodivergentes. Le soutien communautaire, notamment l’encadrement professionnel, les possibilités de loisirs et les services de logement subventionné sont bénéfiques pour de nombreuses personnes autistes.
Où puis-je obtenir plus d’informations?
- Alliance canadienne de l’autisme : https://autismalliance.ca/
- National Autistic Society (R.-U.) : http://www.autism.org.uk
- Associations provinciales de psychologues : https://cpa.ca/public/whatisapsychologist/PTassociations
- Fondation de psychologie du Canada : http://www.psychologyfoundation.org
- American Psychological Association (APA) : http://www.apa.org/helpcenter
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues peuvent mettre à la disposition du public une liste de psychologues en exercice qui peut être consultée pour obtenir les services appropriés. Pour obtenir le nom et les coordonnées des associations provinciales et territoriales en psychologie, visitez https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par Isabel M. Smith, Ph. D. La Dre M. Smith est une psychologue clinicienne agréée; elle est titulaire de la chaire de recherche Joan et Jack Craig en autisme et est professeure aux départements de pédiatrie et de psychologie et neuroscience de l’Université Dalhousie. Les travaux de la Dre Smith au centre de recherche du Centre de soins de santé IWK, situé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, portent sur les enfants et les adolescents ayant un TSA et leurs familles.
Révision : octobre 2025
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