Le programme d’assurance responsabilité professionnelle de BMS est le plus important programme du genre pour les psychologues praticiens au Canada. Depuis plus de 30 ans, le programme protège les membres de la SCP/CSPP au moyen d’une assurance responsabilité professionnelle spécialisée, en offrant une protection de premier plan sur le marché, le soutien des courtiers et la défense des intérêts de l’association. En savoir plus ici.
Mois : avril 2024
Commentaires de la SCP sur le budget federal de 2024 (avril 2024)
En réponse au budget fédéral de 2024, la SCP a noté qu’elle ne va pas assez loin en termes de financement dédié à la santé mentale. Voir le communiqué de presse ici.
2024 Newsletter Award Winner
The Education and School Psychology Section is the winner of the 2024 CPA Section Newsletter Award for the Fall/Winter 2023 issue of Morning Announcements.
Detransitioning: separating fact from fiction
A lot of the furor over the rights of trans, non-binary, and other gender-diverse people has centered around the idea of ‘detransitioning’. That people who transition from the gender they were assigned at birth end up regretting that decision and transitioning back. In this Mind Full episode Françoise Susset and Dr. Jesse Bossé explain the data on detransitioning, the truth about regrets, and the reality the furor creates for vulnerable gender diverse populations.
Cisnormativity in healthcare with Dr. Jesse Bossé and Dr. Françoise Susset
Canada’s healthcare system, and most Western healthcare systems, have long been cisnormative. Meaning that they are run by cisgender people, based on science that was conducted primarily with cisgender people, with methods that have not sought to include trans, non-binary, or other gender diverse folks. We talk with Dr. Jesse Bossé and Dr. Françoise Susset about the reasons for this, and the difficulties many people face as a result.
Série « La psychologie peut vous aider » : Les bienfaits de l’exposition à la nature
Quels sont les bienfaits de la nature sur notre santé mentale?
Une exposition à la nature améliore la santé mentale, qu’on peut définir comme un état de bien-être au cours duquel les individus peuvent s’adapter aux facteurs de stress normaux de la vie tout en gardant une attitude positive. Faire l’expérience de la nature peut améliorer la santé cognitive, psychologique et physique (Jimenez et coll., 2021). Voici quelques exemples de sujets de recherche en psychologie de l’environnement :
- Attention : Notre capacité d’attention est une ressource limitée et elle peut se fatiguer à mesure que la journée avance. La nature s’est révélée capable de restaurer notre attention et notre habileté à nous concentrer (Mason et coll., 2022). On a aussi démontré qu’elle réduit les symptômes du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA-H) (Faber Taylor et Kuo, 2009).
- Humeur : La nature améliore l’humeur et aide les gens à se sentir plus heureux (Neill et coll., 2019). Des données prouvent que l’exposition à la nature peut atténuer les symptômes de dépression (Berman et coll., 2012).
- Autorégulation : La nature nous aide à nous sentir plus calmes et moins irritables. Cela signifie que nous avons un meilleur contrôle de nos impulsions (Beute et de Kort, 2014; Weeland et coll., 2019).
- Stress : La nature réduit les symptômes liés à l’anxiété, le stress physiologique et le rythme cardiaque. Elle nous aide aussi à nous sentir plus détendus (Shuda et coll., 2020).
- Social : La nature a tendance à augmenter notre générosité, notre volonté à coopérer et notre sentiment d’appartenance à la société (Arbuthnott, 2023; Weinstein et coll., 2009).
Qu’est-ce qu’on considère comme une exposition à la nature?
La nature, c’est tout ce qui compose l’environnement physique naturel. Cela inclut, sans s’y limiter, les étendues d’eau (p. ex., océans, lacs, rivières), les forêts, les montagnes, les arbres, les parcs, les jardins et les animaux.
On peut faire l’expérience des éléments naturels de plusieurs façons, comme passer du temps à l’extérieur, regarder la vue depuis une fenêtre, profiter de la nature à l’intérieur (p. ex., plantes en pot), regarder des photos, des vidéos ou des œuvres d’art qui montrent la nature, ou écouter des sons de nature. Toutefois, c’est lorsqu’on passe du temps à l’extérieur dans un environnement naturel qu’on peut ressentir le plus de bienfaits.
Combien de temps dois-je m’exposer à la nature pour en ressentir les bienfaits?
La recherche révèle que seulement quelques minutes (1 à 10 minutes) d’exposition à la nature peuvent stimuler l’attention (Yaipimol et coll., 2022), réduire le stress (Meredith et coll., 2020), et améliorer votre humeur (Neill et coll., 2019).
On a pu établir un lien entre une exposition de deux heures par semaine et l’amélioration de la santé et du bien-être (White et coll., 2019), et 20 minutes à la fois sont idéales pour réduire les hormones de stress (p. ex., cortisol) dans l’organisme (Hunter et coll., 2019).
On a tous besoin de la nature dans notre vie
L’exposition à la nature peut être bénéfique pour les personnes qui ont, ou pas, des problèmes de santé. Trouver des façons d’intégrer la nature à notre vie est une composante essentielle d’un mode de vie sain.
Les autres comportements à adopter pour un mode de vie sain peuvent inclure : manger de la nourriture saine, bien dormir, faire de l’exercice et avoir des relations sociales. Il y a plusieurs façons de combiner l’exposition à la nature à d’autres composantes d’un mode de vie sain, comme passer du temps en nature avec un ami ou faire de l’exercice dans un cadre naturel.
Une plus grande exposition à la nature peut vous aider à vous remettre des expériences difficiles de la vie et à réduire les risques de développer des complications médicales. Par exemple, on a constaté que les enfants qui passent du temps en nature ont moins de risques de développer des troubles de santé mentale une fois adultes (Preuß et coll., 2019).
Plus de temps passé en nature augmente aussi notre sentiment d’appartenance envers elle. Quand une personne ressent un lien avec la nature, elle y fait souvent plus attention en adoptant des comportements plus respectueux de l’environnement. Cela profite à la fois aux humains et à la planète.
Ajouter de la nature à votre quotidien
Il y a des façons faciles et amusantes d’augmenter votre exposition à la nature. Concentrez-vous sur des activités en nature que vous aimez et que vous pouvez pratiquer sans trop d’efforts. Cela vous aidera à intégrer au mieux la nature dans vos activités quotidiennes. Comme pour les autres saines habitudes de vie, programmer du temps en nature à votre calendrier et vous créer des habitudes peut vous aider à augmenter votre exposition à la nature. Si vous avez un horaire chargé, commencez par cinq minutes d’exposition à la nature chaque jour. Si votre mobilité est réduite, envisagez des façons d’entrer en contact avec la nature lorsque vous êtes assis.
Voici quelques suggestions d’activités pour vous exposer à la nature :
- Passez du temps au parc ou dans un écoquartier avec des jardins communautaires ou avec une canopée dense
- Assoyez-vous au bord de l’océan ou d’un étang et écoutez le son de l’eau
- Remarquez les fleurs, les arbres, les oiseaux et les autres animaux autour de vous lorsque vous vous rendez à l’école ou au travail
- Soyez attentifs à la météo, à la saison et à la température dans votre région
- Assoyez-vous sur votre véranda ou près de votre fenêtre et remarquez les éléments naturels que vous pouvez voir, entendre, sentir et toucher
- Écoutez des enregistrements de sons de la nature pendant que vous travaillez ou avant de vous endormir (p. ex., gazouillements d’oiseaux, vagues)
- Regardez des vidéos de nature lorsque vous ne pouvez pas aller dehors
- Regardez des images de nature, à travers l’art ou par des moyens virtuels, comme sur Internet ou à la télé
- Ajoutez des plantes aux espaces intérieurs où vous passez le plus de temps
- Ouvrez les rideaux pour laisser entrer la lumière naturelle
- Allez dehors avec un animal pour faire une promenade
- Rencontrez des amis à l’extérieur pour sociabiliser
La nature et les soins psychologiques
Étant donné les nombreux avantages que l’exposition à la nature procure, certains psychologues ont commencé à prescrire du temps en nature comme un autre outil pour atteindre le bien-être mental et une meilleure santé mentale et cognitive.
Vous pouvez demander à votre psychologue ou à un autre professionnel de la santé s’il est prescripteur de PaRx. PaRx est le premier programme national au Canada qui prescrit du temps passé dans la nature et qui est basé sur des données probantes. PaRx a été créée par la BC Parks Foundation et par des professionnels de la santé ayant une expertise en lien avec la nature et la santé. L’objectif est d’appuyer les professionnels des soins de santé en prescrivant du temps en nature à leurs clients afin d’améliorer leur santé globale. Le site Web du PaRx propose des ressources pour tous : https://www.parkprescriptions.ca/.
Votre psychologue peut être en mesure de :
- Vous expliquer comment l’exposition à la nature peut améliorer vos symptômes
- Vous aider à vous créer un plan personnel et réaliste pour augmenter votre exposition à la nature
- Vous encourager à être constant au point de vue du temps que vous passez en nature
- Réviser votre plan d’exposition à la nature au besoin pour s’assurer qu’il convient à votre mode de vie et à vos préférences
- Vous aider à reconnaître les obstacles qui peuvent vous empêcher de vous rapprocher de la nature
- Suivre l’influence de votre exposition à la nature sur votre santé mentale et votre bien-être
Où puis-je obtenir plus d’information?
https://www.ontarioparks.ca/parcsblog/
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales, et certaines associations municipales offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par Yasmeen Ibrahim, étudiante au doctorat en psychologie clinique, et Shannon Johnson, du département de psychologie et de neuroscience de l’Université Dalhousie.
Date : mars 2024
Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4
Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) : 1-888-472-0657
Références
Arbuthnott, K. D. (2023). Nature exposure and social health: Prosocial behavior, social cohesion, and effect pathways. Journal of Environmental Psychology, 90, Article 102109. https://doi.org/10.1016/j.jenvp.2023.102109
Berman, M. G., Kross, E., Krpan, K. M., Askren, M. K., Burson, A., Deldin, P. J., Kaplan, S., Sherdell, L., Gotlib, I. H. et Jonides, J. (2012). Interacting with nature improves cognition and affect for individuals with depression. Journal of Affective Disorders, 140(3), 300–305. https://doi.org/10.1016/j.jad.2012.03.012
Beute, F. et de Kort, Y. A. W. (2014). Natural resistance: Exposure to nature and self-regulation, mood, and physiology after ego-depletion. Journal of Environmental Psychology, 40, 167–178. https://doi.org/10.1016/j.jenvp.2014.06.004
Faber Taylor, A. et Kuo, F. E. (2009). Children with attention deficits concentrate better after walk in the park. Journal of Attention Disorders, 12(5), 402–409. https://doi.org/10.1177/1087054708323000
Hunter, M. R., Gillespie, B. W. et Chen, S. Y. (2019). Urban nature experiences reduce stress in the context of daily life based on salivary biomarkers. Frontiers in Psychology, 10, Article 722. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.00722
Mason, L., Ronconi, A., Scrimin, S. et Pazzaglia, F. (2022). Short-term exposure to nature and benefits for students’ cognitive performance: A review. Educational Psychology Review, 34(2), 609–647. https://doi.org/10.1007/s10648-021-09631-8
Meredith, G. R., Rakow, D. A., Eldermire, E. R. B., Madsen, C. G., Shelley, S. P. et Sachs, N. A. (2020). Minimum time dose in nature to positively impact the mental health of college-aged students, and how to measure it: A scoping review. Frontiers in Psychology, 10, Article 2942. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.02942
Neill, C., Gerard, J. et Arbuthnott, K. D. (2019). Nature contact and mood benefits: Contact duration and mood type. The Journal of Positive Psychology, 14(6), 756–767. https://doi.org/10.1080/17439760.2018.1557242
Preuß, M., Nieuwenhuijsen, M., Marquez, S., Cirach, M., Dadvand, P., Triguero-Mas, M., Gidlow, C., Grazuleviciene, R., Kruize, H. et Zijlema, W. (2019). Low childhood nature exposure is associated with worse mental health in adulthood. International Journal of Environmental Research and Public Health, 16(10), Article 1809. https://doi.org/10.3390/ijerph16101809.
Shuda, Q., Bougoulias, M. E. et Kass, R. (2020). Effect of nature exposure on perceived and physiologic stress: A systematic review. Complementary Therapies in Medicine, 53, Article 102514. https://doi.org/10.1016/j.ctim.2020.102514
Weeland, J., Moens, M. A., Beute, F., Assink, M., Staaks, J. P. C. et Overbeek, G. (2019). A dose of nature: Two three-level meta-analyses of the beneficial effects of exposure to nature on children’s self-regulation. Journal of Environmental Psychology, 65, Article 101326. https://doi.org/10.1016/j.jenvp.2019.101326
Weinstein, N., Przybylski, A. K. et Ryan, R. M. (2009). Can nature make us more caring? Effects of Immersion in nature on intrinsic aspirations and generosity. Personality and Social Psychology Bulletin, 35(10), 1315–1329. https://doi.org/10.1177/0146167209341649
White, M. P., Alcock, I., Grellier, J., Wheeler, B. W., Hartig, T., Warber, S. L., Bone, A., Depledge, M. H. et Fleming, L. E. (2019). Spending at least 120 minutes a week in nature is associated with good health and wellbeing. Scientific Reports, 9(1), Article 1. https://doi.org/10.1038/s41598-019-44097-3
Yaipimol, E., Suppakittpaisarn, P., Wanitchayapaisit, C., Charoenlertthanakit, N. et Surinseng, V. (2022). Is 1-minute of nature enough? Durations of nature during walking and attention restoration. International Journal of Building, Urban, Interior and Landscape Technology (BUILT), 19, 51–62. https://doi.org/10.56261/built.v19.246242
CPA’s Indigenous Psychology Student Award Recipients
The CPA would like to congratulate the recipients of the 2023 Indigenous Student Award, which recognizes excellent Indigenous students in the field of psychology;
– Trinity Stephens
– Maureen Plante
– Malcolm Disbrowe
– Brittany Pratt
For more information about this Award, please visit the posting on the Funding page.
Série « La psychologie peut vous aider » : La douance chez les enfants et les jeunes
Qu’est-ce que la douance?
Les personnes qui ont des capacités intellectuelles exceptionnellement élevées sont qualifiées de « surdouées ». De nombreux chercheurs ont tenté d’expliquer ce qu’est la douance, mais on ne s’accorde toujours pas à ce jour sur une définition unique. Dans le passé, les termes douance et talent étaient utilisés de manière interchangeable, mais aujourd’hui, les chercheurs s’accordent à dire qu’ils ont des significations distinctes (Gagné, 2009). Actuellement, la définition la plus acceptée de la douance est le fait d’avoir des aptitudes naturelles exceptionnelles dans un domaine particulier (Margrain et coll., 2015).
Par ailleurs, une deuxième définition de la douance fait appel à une conception qui combine trois composantes interdépendantes. Les élèves doués font preuve : (a) de capacités intellectuelles exceptionnelles; (b) de créativité, par exemple en trouvant des solutions uniques à des problèmes; et (c) d’un engagement à la tâche, en démontrant une détermination face à l’exécution des tâches. Ces trois éléments nous permettent d’identifier les élèves doués à l’aide d’échelles d’évaluation, de questionnaires, de tests psychologiques et d’observations (Renzulli, 2005).
Selon une troisième approche, la douance ne se résume pas à des aptitudes naturelles exceptionnelles (potentiel), mais résulte de l’exposition à des possibilités de développement de ce potentiel (Worrel et coll., 2021).
L’absence de définition consensuelle de la douance pose des problèmes aux gouvernements et aux organisations internationales qui doivent déterminer la manière d’identifier formellement les enfants et les adolescents ayant besoin d’un programme d’études spécialisé pour la satisfaction de leurs besoins. Les provinces et territoires canadiens ne reconnaissent pas tous officiellement la douance comme une exceptionnalité, et même parmi ceux qui le font, le niveau de soutien et de programmes offerts varie considérablement. Cependant, selon la plupart des théories et des recherches, les élèves doués possèdent des capacités remarquables dans différents domaines, tels que le langage, le raisonnement et les arts (Vaivre-Douret, 2011; Renati, 2023).
Comment savoir si un enfant est doué?
Certaines caractéristiques ou certains signes peuvent indiquer la présence de douance chez les enfants et les adolescents. Ces exemples, adaptés de Clark (2008), reposent sur quatre domaines différents (à noter que ce ne sont pas tous les élèves doués qui présentent l’ensemble de ces caractéristiques) :
- Capacités intellectuelles
- Curiosité intellectuelle et désir d’explorer de nouveaux concepts
- Vocabulaire étendu
- Lecteur ou lectrice vorace et précoce
- Comportement persévérant et orienté vers un objectif
- Autonomie dans le travail et les études
- Intérêt pour la résolution de problèmes et l’application de concepts
- Rapidité d’apprentissage et capacité à saisir des idées complexes
- Créativité et imagination
- Intuitivité et capacité à générer des idées nouvelles
- Capacité d’imagination
- Grand sens de l’humour
- Flexibilité
- Créativité et inventivité
- Ouverture aux stimuli, vastes intérêts
- À l’aise avec les approches non conventionnelles pour relever les défis
- Motivation et engagement à la tâche
- Pose constamment des questions
- Curiosité insatiable
- Changements d’humeur, en particulier par rapport à la perception d’un échec
- Peut faire preuve d’impulsivité, d’impatience et de fougue
- Attentes élevées vis-à-vis de soi-même et des autres, conduisant souvent à des sentiments de frustration
- Besoin de cohérence entre les valeurs abstraites et les actions personnelles
- Aspects social et émotionnel
- Ressent des émotions profondes et intenses
- Idéalisme et sens de la justice
- Niveaux avancés de jugement moral
- Conscience de soi élevée, accompagnée d’un sentiment d’être différent ou différente
- Très énergique – a besoin de peu de temps de repos
- Niveau élevé de frustration, en particulier lorsqu’il ou elle a du mal à respecter les normes de performance (imposées par lui ou elle-même ou par d’autres)
Qu’est-ce qu’un élève doublement exceptionnel?
Les élèves doués peuvent également présenter d’autres exceptionnalités. Par exemple, les enfants et adolescents doués peuvent présenter un trouble de l’apprentissage (Beckmann et Minnaert, 2018), un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (Budding et Chidekel, 2012), un trouble du spectre de l’autisme (Cain et coll., 2019), des niveaux d’anxiété plus élevés (Guignard et coll., 2012) ou davantage de difficultés émotionnelles et de problèmes avec les pairs (Morawska et Sanders, 2008).
Lorsque des élèves doués présentent une autre exceptionnalité, comme décrit ci-dessus, ils sont souvent qualifiés de doublement exceptionnels. Cette caractéristique peut faire en sorte que ces personnes éprouvent plus de difficultés à exploiter pleinement leur potentiel. Elles peuvent être confrontées à des obstacles qui entravent leurs progrès scolaires et avoir du mal à satisfaire aux attentes du programme scolaire normal. Par exemple, les élèves doués ayant un trouble de l’apprentissage peuvent avoir du mal à acquérir les compétences scolaires de base malgré leurs capacités intellectuelles supérieures. Ils peuvent utiliser leurs capacités intellectuelles élevées pour compenser les difficultés scolaires, ce qui peut masquer à la fois la douance et le trouble de l’apprentissage. Par conséquent, ils risquent de ne pas recevoir le soutien et les mesures d’adaptation nécessaires pour traiter les deux aspects de leurs exceptionnalités, ce qui pourrait nuire à leur développement général et à leurs résultats scolaires.
Que faire si on pense qu’un enfant est doué?
Si vous êtes un parent ou un membre du personnel de l’école, il peut être utile de demander conseil à des professionnels de confiance, par exemple un ou une psychologue. Les psychologues peuvent réaliser des évaluations officielles afin d’évaluer les capacités intellectuelles et scolaires d’un enfant et de déterminer le ou les programmes qui lui conviennent. Au Canada, l’identification des élèves doués varie d’une province et d’un territoire à l’autre. En outre, les autorités scolaires (p. ex. les conseils ou centres de services scolaires) peuvent avoir des méthodes d’identification différentes. Par exemple :
- Certains enfants peuvent faire l’objet d’une évaluation individuelle brève ou complète (appelée évaluation psychopédagogique) visant à évaluer leurs capacités cognitives, leurs résultats scolaires, leurs aptitudes socioémotionnelles et les caractéristiques potentielles de la douance.
- D’autres peuvent être évalués par un membre du personnel enseignant qualifié à l’aide d’une mesure de dépistage cognitif administrée en groupe dans leur école et permettant d’identifier la douance.
- Dans certains cas, une combinaison d’évaluations individuelles et de groupe peut être utilisée pour l’identification.
Le processus d’évaluation officielle vise à offrir une compréhension globale des capacités de l’enfant et à faire en sorte qu’un soutien et des programmes appropriés soient proposés pour cultiver ses talents et satisfaire ses besoins uniques. L’évaluation peut également fournir aux parents, au personnel de l’éducation et à l’enfant des informations cruciales sur les facteurs qui expliquent les résultats scolaires de l’enfant et les difficultés auxquelles il peut être confronté. En ce qui concerne l’école, les psychologues scolaires jouent un rôle essentiel dans la mise en place des interventions et du soutien. Leur implication ne se limite pas à déterminer les besoins de l’enfant. Ils collaborent avec les parents, le personnel enseignant et d’autres professionnels pour mettre au point des stratégies et mesures d’adaptation personnalisées afin d’aider l’enfant à s’épanouir sur le plan scolaire et émotionnel, notamment par des programmes d’enrichissement, des activités extrascolaires, un soutien par l’éducation spécialisée et un soutien en matière de santé mentale (Worrell et coll., 2021).
Identification officielle de la douance
Il est important de noter que la douance n’est pas un diagnostic psychologique, mais plutôt un terme descriptif. Les psychologues et les systèmes d’éducation utilisent ce terme pour répondre aux besoins de ces élèves. Cela permet une meilleure compréhension et un soutien des forces et besoins uniques de ces élèves, afin de les aider à réussir sur le plan scolaire et personnel.
Dans le domaine de l’éducation, le concept de douance est défini comme le résultat de l’offre de possibilités à tous les individus de développer leur potentiel. Pour ce faire, il faut les exposer à des domaines où leurs capacités intrinsèques peuvent s’épanouir (Worrell et coll., 2021). On peut généralement regrouper les enfants et adolescents doués en trois catégories, selon leurs résultats scolaires :
- Certains obtiennent des résultats supérieurs à ceux de leurs pairs qui se situent dans la moyenne
- D’autres obtiennent des résultats équivalents à ceux de leurs pairs qui se situent dans la moyenne
- Certains peuvent avoir des résultats inférieurs ou des difficultés scolaires.
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles certains élèves ne donnent pas leur pleine mesure, par exemple les troubles neurodéveloppementaux, le manque d’habiletés sociales et le manque de motivation. Quelle que soit la catégorie à laquelle les élèves appartiennent, il est essentiel de répondre à leurs besoins en matière de douance, car cela peut notamment conduire à un meilleur état de santé mentale et une plus grande réussite scolaire (García-Martínez, 2021). Cela peut se faire de manière officielle dans le cadre du système d’éducation ou au moyen d’activités d’enrichissement extrascolaires adéquates.
Quelques faits sur les élèves doués
- Les élèves doués ne sont pas toujours les meilleurs de leur classe. Le fait d’être doué ne garantit pas des résultats scolaires élevés. Certains élèves doués ont des résultats inférieurs à la moyenne pour diverses raisons, notamment en raison d’une exceptionnalité concomitante, de problèmes de motivation, d’un manque d’implication ou de difficultés sur le plan des fonctions exécutives.
- Les élèves doués ne sont pas forcément capables de s’en sortir seuls. Les élèves doués ont besoin d’un milieu éducatif approprié qui les stimule et enrichit leurs expériences d’apprentissage. S’ils ne bénéficient pas d’un soutien et d’une stimulation adaptés, ils peuvent s’ennuyer et se désinvestir, ce qui peut entraîner une sous-performance et les empêcher de réaliser leur potentiel. S’ils ne bénéficient pas de conditions d’enseignement favorisant le développement de leurs capacités uniques, les élèves doués risquent de ne pas s’épanouir sur le plan scolaire et peuvent même ressentir de la frustration ou un désintérêt par rapport à leurs études.
- On peut être doué et avoir un trouble de l’apprentissage. Comme indiqué précédemment, les élèves doués ayant un trouble de l’apprentissage sont qualifiés de doublement exceptionnels. Ces personnes présentent des défis et des forces uniques. Leur douance peut masquer leurs difficultés d’apprentissage, et leurs difficultés d’apprentissage peuvent masquer leur douance, ce qui rend l’identification et le soutien essentiels. Pour que ces élèves réalisent tout leur potentiel, il est essentiel de mettre en place des mesures de soutien appropriées qui répondent à leurs besoins particuliers.
- Les enfants doués ne présentent pas tous les mêmes caractéristiques. On considère généralement que la douance concerne les individus faisant partie des 2 % de la population les plus doués sur le plan des capacités intellectuelles, mais au sein de ce groupe, les caractéristiques et les capacités varient considérablement. Les élèves doués peuvent présenter une très grande variété de forces et de difficultés. Certains peuvent exceller dans les aspects socioémotionnels, tandis que d’autres peuvent éprouver des difficultés. De même, certains élèves doués peuvent avoir un ensemble plus équilibré de capacités de traitement cognitif, tandis que d’autres peuvent avoir des forces et des faiblesses particulières dans différents domaines cognitifs. Une évaluation psychopédagogique est un outil précieux pour repérer les forces et les besoins particuliers des élèves doués.
- Les élèves doués peuvent ou non préférer socialiser avec leurs camarades du même âge. Si le développement intellectuel, émotionnel, social, créatif et physique de la plupart des enfants se produit à un rythme similaire, certains enfants doués connaissent un développement asynchrone. Cela signifie que les différents aspects de leur développement peuvent ne pas se produire simultanément ou au même rythme. Le développement asynchrone peut entraîner des variations dans le niveau de maturité des enfants et adolescents doués. Certains peuvent être plus matures que leurs camarades du même âge, tandis que d’autres peuvent avoir un niveau de maturité similaire. Par conséquent, leurs préférences en matière de socialisation et d’activités peuvent varier de façon importante. Il est essentiel de reconnaître le caractère unique de chaque enfant et adolescent doué, et donc la présence de préférences sociales et d’intérêts uniques à chacun. Certains élèves doués préfèrent socialiser avec des pairs ayant les mêmes intérêts et les mêmes activités intellectuelles, quel que soit leur âge. D’autres aiment interagir avec des camarades du même âge et participer à des activités typiques de leur groupe d’âge.
*Adaptation de Myths about Gifted Students|National Association for Gifted Children
Ressources utiles
Au Canada
- Ressources en français (du Québec) Association québécoise pour la douance
- Ressources en anglais (de l’Ontario) The Association for Bright Children of Ontario
Aux États-Unis
- Plusieurs études menées par l’équipe de recherche de Renzulli sont considérées comme des recherches fondamentales qui guident la conception et le développement de programmes et de services destinés à répondre aux besoins des élèves doués et talentueux. Cliquez ici
- L’organisation World Council for Gifted and Talented Children Cliquez ici
- La mission de la National Association for Gifted Children est de soutenir les personnes qui favorisent la croissance et le développement des enfants doués et talentueux, à travers l’éducation, la défense des droits, le renforcement communautaire et la recherche. Cliquez ici
- Ressources pour les parents d’enfants doués, le personnel enseignant, les professionnels de la santé mentale et les adultes doués de l’association Supporting Emotional Needs of the Gifted Cliquez ici
- Pour des ressources, articles, livres et liens pour aider et soutenir les parents, le personnel enseignant et les enfants doués, cliquez ici
Vous pouvez consulter un ou une psychologue agréée pour savoir s’il est possible d’obtenir une évaluation de la douance ou un traitement pour les difficultés qui l’accompagnent. Les associations de psychologie provinciales et territoriales et certaines associations municipales offrent souvent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, vous pouvez rendre à l’adresse : https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été rédigée pour la Société canadienne de psychologie par Nicolás Francisco Narvaez Linares, Ph. D. C. Psych., Cheryl Plouffe, Ph. D. C. Psych. et Maria Kokai, Ph. D. C. Psych, et en consultation avec la Section de la neuropsychologie clinique et la Section de la psychologie éducationnelle et scolaire de la SCP (2020–2021).
Révision : février 2024
Votre opinion est importante! Veuillez communiquer avec nous pour toute question ou tout commentaire sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider » : factsheets@cpa.ca.
Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4
Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) : 1-888-472-0657
Références
Beckmann, E. et Minnaert, A. (2018). Non-cognitive characteristics of gifted students with learning disabilities: An In-depth systematic review. Frontiers in Psychology, 9, Article 504. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2018.00504
Budding, D. et Chidekel, D. (2012). ADHD and giftedness: A neurocognitive consideration of twice exceptionality. Applied Neuropsychology. Child, 1(2), 145–151. https://doi.org/10.1080/21622965.2012.699423
Cain, M. K., Kaboski, J. R. et Gilger, J. W. (2019). Profiles and academic trajectories of cognitively gifted children with autism spectrum disorder. Autism, 23(7), 1663–1674. https://doi.org/10.1177/1362361318804019
Clark, B. (2008). Growing up gifted: Developing the potential of children at home and at school. Pearson/Merrill Prentice Hall.
Gagné, F. (2009). Building gifts into talents: Brief overview of the DMGT 2.0. https://www.eurotalent.org/Gagne_DMGT_Model.pdf
García-Martínez, I., Gutiérrez Cáceres, R., Luque de la Rosa, A. et León S. P. (2021). Analysing educational interventions with gifted students. Systematic review. Children (Basel), 8(5), Article 365. https://doi.org/10.3390/children8050365
Guignard, J.-H., Jacquet, A.-Y. et Lubart, T. I. (2012). Perfectionism and anxiety: A paradox in intellectual giftedness? PLOS ONE, 7(7), Article e41043. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0041043
Margrain, V., Murphy, C. et Dean, J. (2015). Giftedness in the early years: Informing, learning and teaching. NZCER Press.
Morawska, A. et Sanders, M. R. (2008). Parenting gifted and talented children: What are the key child behaviour and parenting issues? The Australian and New Zealand Journal of Psychiatry, 42(9), 819–827. https://doi.org/10.1080/00048670802277271
Vaivre-Douret, L. (2011). Developmental and cognitive characteristics of ‘high-level potentialities’ (highly gifted children). International Journal of Pediatrics of Giftedness, 2011, Article 420297. https://doi.org/10.1155/2011/420297
Renati, R., Bonfiglio, N. S., Dilda, M., Mascia, M. L. et Penna, M. P. (2023). Gifted children through the eyes of their parents: talents, social-emotional challenges, and educational strategies from preschool through middle school. Children (Basel), 10, Article 42. https://doi.org/10.3390/children10010042
Renzulli, J. S. (2005). The three-ring conception of giftedness: A developmental model for promoting creative productivity. In J. E. Davidson & R. J. Sternberg (Eds.), Conceptions of giftedness (2nd ed., pp. 246–279). Cambridge University Press. https://doi.org/10.1017/CBO9780511610455.015
Worrell, F.C., Olszewski-Kubilius, P. et Subotnik, R.F. (2021). Gifted and talented students. In E. Cole & M. Kokai (Eds.), Mental health consultation and interventions in school settings: A scientist-practitioner’s guide (pp. 199–216). Hogrefe Publishing GmbH.