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Année : 2019
Psynopsis Vol.41, Issue 1 now available online
Série « La psychologie peut vous aider » : La dysfonction sexuelle chez la femme
La plupart des femmes ont des questions ou éprouvent certaines difficultés par rapport à leur sexualité à un moment ou à un autre de leur vie. Plusieurs livres, ressources en ligne et médias sociaux fournissent de l’information sur la sexualité. Cependant, il est parfois difficile de séparer les articles racoleurs du fait que la sexualité est une expérience extrêmement individuelle, qui dépend d’un éventail de facteurs, dont les valeurs et les attitudes, les expériences sexuelles antérieures, la santé physique et mentale globale, et l’influence de l’entourage. Les psychologues peuvent aider les femmes à réfléchir sur leur sexualité ou à explorer les questions qui les préoccupent à ce sujet ; en outre, les psychologues qui ont une formation adéquate en matière de sexualité peuvent fournir des traitements fondés sur des données probantes pour la dysfonction sexuelle.
Dysfonctions sexuelles féminines
Désir
- Manque d’appétit sexuel
- Divergences de désir sexuel entre partenaires
- Aversion pour l’activité sexuelle
Excitation
- Diminution de l’intérêt sexuel ou de l’excitation sexuelle
- Manque de lubrification
- Difficultés à maintenir l’excitation
Orgasme
- Difficulté à atteindre l’orgasme
Douleur
- Douleur pendant l’activité sexuelle
- Pénétration vaginale difficile (anxiété, tension musculaire)
Absence de satisfaction sexuelle et de plaisir
Les dysfonctions sexuelles sont-elles courantes ?
Selon des recherches menées aux États-Unis et en Europe, une femme sur trois éprouve des difficultés d’ordre sexuel. La plupart de ces femmes souffrent beaucoup de leurs problèmes de dysfonction sexuelle et d’insatisfaction sexuelle, et par les effets qu’ils peuvent avoir sur leur couple. Le problème le plus fréquemment signalé est le manque d’intérêt à l’égard de la sexualité. Viennent ensuite la douleur ou l’anxiété ressentie pendant les relations sexuelles, la difficulté à atteindre l’orgasme, la difficulté à atteindre ou à maintenir l’excitation sexuelle et l’absence de plaisir ou de satisfaction lors des relations sexuelles.
Les différentes étapes de la vie d’une femme sont ponctuées de situations et d’événements qui peuvent entraîner des difficultés sexuelles temporaires. Par exemple, certaines femmes enceintes voient leur désir sexuel diminuer et, après l’accouchement, elles éprouvent des difficultés sur le plan de la lubrification vaginale. En outre, il se peut que le désir sexuel soit moins présent chez une femme qui s’occupe d’un enfant ou d’une personne âgée. Les femmes qui ont des problèmes de santé physique ou mentale peuvent observer des changements sur le plan de leur sexualité. Avec l’âge, les femmes peuvent également observer des changements mais, à l’exception de la diminution de la lubrification vaginale, les dysfonctions sexuelles chez la femme n’augmentent pas avec l’âge. Les difficultés sexuelles temporaires n’entraînent pas toujours de détresse personnelle ou interpersonnelle, et, souvent, les problèmes sexuels se règlent d’eux-mêmes grâce à une prise en charge personnelle et à mesure que l’on surmonte les défis de la vie. Toutefois, le manque d’information exacte sur la sexualité et les attitudes négatives de l’individu ou du partenaire par rapport à la sexualité peuvent entraîner des problèmes persistants et beaucoup de détresse. Les psychologues sont bien placés pour accompagner les femmes sur la voie du bien-être sexuel en respectant les besoins, les valeurs et les motivations psychologiques de la femme.
Quelles sont les causes de la dysfonction sexuelle ?
La dysfonction sexuelle chez la femme peut avoir une ou plusieurs causes. Parmi ces causent figurent les problèmes physiques, comme la maladie, les déséquilibres hormonaux ou les réactions aux médicaments. Les facteurs psychologiques qui peuvent contribuer au développement de difficultés sexuelles chez la femme sont, par exemple, le fait d’avoir été agressée sexuellement dans le passé, les croyances à l’égard de la sexualité, l’image de soi et l’humeur. La sexualité de la femme peut également être influencée par sa situation personnelle, le stress, la fatigue ou les grossesses, et par la famille qui grandit. Les difficultés conjugales peuvent affecter la vie sexuelle du couple. La culture et la religion influencent également l’attitude des femmes à l’égard de leur sexualité.
Que peuvent faire les psychologues ?
Le traitement psychologique de la dysfonction sexuelle commence habituellement par une évaluation rigoureuse de l’historique et des circonstances des problèmes sexuels. Le psychologue peut également poser des questions sur les antécédents sexuels et conjugaux de sa patiente, ainsi que sur sa santé physique et émotionnelle globale. Dans certains cas, le traitement de la dysfonction sexuelle fait appel à d’autres fournisseurs de soins de santé, comme les gynécologues ou les physiothérapeutes spécialisés en rééducation pelvienne périnéale. Les traitements psychologiques dispensés varient quelque peu en fonction de la dysfonction sexuelle et de l’approche thérapeutique du psychologue. En général, les psychologues qui traitent les dysfonctions sexuelles offrent à leurs patientes un lieu sécurisant et dénué de jugement, et fournissent des informations fiables sur la sexualité. Ils adaptent les traitements aux circonstances, aux besoins et aux valeurs personnelles de la femme. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est le traitement psychologique à court terme le plus souvent utilisé et le plus reconnu pour la dysfonction sexuelle. Dans le cadre d’une TCC, la femme travaille avec le thérapeute pour déterminer et modifier les émotions, les pensées et les comportements problématiques qui interfèrent avec une vie sexuelle agréable. Cela se fait au cours de séances hebdomadaires ou bimensuelles avec le psychologue, et par des exercices réalisés à la maison. De plus en plus, les interventions basées sur la pleine conscience sont incorporées aux interventions thérapeutiques cognitivo-comportementales ou sont utilisées seules. Il a été démontré que la pleine conscience est particulièrement efficace pour traiter les problèmes liés au manque d’intérêt sexuel et à la difficulté d’éprouver de l’excitation, diminuer la douleur et l’anxiété relatives à la pénétration et soigner les problèmes sexuels causés par la maladie (p. ex., le cancer).
Comment obtenir de l’aide d’un psychologue pour traiter un problème d’ordre sexuel ?
Il n’est pas facile de parler de choses aussi intimes que sa vie sexuelle, mais cela est essentiel. Beaucoup de femmes souffrent en silence pendant de nombreuses années à cause de leurs problèmes. C’est pourquoi les problèmes peuvent s’aggraver et la détresse, augmenter. Une femme souffrant de dysfonction sexuelle peut en venir à remettre en question son amour pour son partenaire et sa capacité à maintenir la relation. Si elle est célibataire, elle peut se mettre à douter de sa capacité à commencer une nouvelle relation. Il est important de prendre le temps de s’occuper de sa santé sexuelle et de demander des conseils, et ce, le plus tôt possible. Les femmes qui veulent suivre une thérapie sexuelle seront surprises de l’aide que peuvent leur apporter les psychologues lorsqu’il s’agit de se confier sur leur sexualité, car ils offrent un lieu non menaçant, où les patientes se sentent à l’aise ; parler de ses interrogations, de ses préoccupations et de sa détresse est un pas dans la bonne direction. Il peut être bénéfique pour le partenaire de participer à la thérapie sexuelle. Cependant, si ce n’est pas possible, la thérapie sexuelle reste utile. Ce ne sont pas tous les psychologues qui sont formés pour offrir des traitements psychologiques pour la dysfonction sexuelle. Lorsque l’on communique avec un psychologue pour prendre un premier rendez-vous, il est important de se renseigner sur ses compétences et son expérience professionnelle en la matière.
Où puis-je obtenir plus d’information ?
Voici quelques exemples de sites Web et de livres qui fournissent beaucoup d’informations sur la sexualité et les dysfonctions sexuelles féminines :
- http://www.sieccan.org
Le Conseil d’information & d’éducation sexuelles du Canada (CIÉSCAN) est un organisme national sans but lucratif à vocation éducative créé en 1964 pour améliorer la sensibilisation du public et des professionnels sur la sexualité humaine. - https://www.sexandu.ca/fr/
Géré par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, ce site Web fait de l’éducation sexuelle et fournit des renseignements sur la santé. - https://www.actioncanadashr.org/fr
Action Canada pour la santé et les droits sexuels est un organisme de bienfaisance progressiste et pro-choix voué à la promotion et à la défense de la santé et des droits sexuels et génésiques au Canada et dans le monde. - https://pflagcanada.ca/resources/
Ressources LBGTQ2 - Better sex through mindfulness: How women can cultivate desire par Lori Brotto (Greystone Books)
Excellent résumé des approches thérapeutiques utilisées pour traiter les difficultés sexuelles chez la femme en mettant l’accent sur des interventions basées sur la pleine conscience fondées sur des données probantes. - The Guide to Getting It Onpar Paul Joannides (Daerick Gross : Books)
Il s’agit d’un guide complet, pragmatique et divertissant, qui traite de toutes sortes de questions sexuelles… Aucune question ne restera sans réponse ! - Come as you are: The surprising new science that will transform your sex life par Emily Nagoski (Simon & Schuster)
Voici une brève présentation du livre : https://scribepublications.com.au/explore/video-audio/come-as-you-are-the-surprising-new-science-that-will-transform-your-se - The Vagina Bible: The vulva and the vagina–separating the myth from the medicine par Jen Gunter (Random House Canada)
Découvrez également : https://gem.cbc.ca/season/jensplaining/season-1/9064a0b9-bbd2-4129-8998-a30cc97ebbb2 - Mating in captivity: Unlocking erotic intelligence par Esther Perel (Harper Paperbacks)
Pour en savoir plus : https://www.youtube.com/channel/UC4eN7PS9mi8__4EYxy6VpFw. Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour obtenir le nom et les coordonnées des associations provinciales et territoriales en psychologie, visitez https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
Vous trouverez également une liste de fournisseurs canadiens de services de thérapie sexuelle sur le site Web suivant : https://sstarnet.org/find-a-therapist/?s2-s=canada.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par la Dre Elke Reising, professeure au Programme de psychologie clinique de l’Université d’Ottawa, Ottawa (Ontario).
Révision : octobre 2019
Votre opinion est importante ! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
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Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) : 1-888-472-0657
Série « La psychologie peut vous aider » : Les soins palliatifs pédiatriques
Définition des soins palliatifs pédiatriques
Les soins palliatifs pédiatriques sont des soins actifs complets, qui tiennent compte du bien-être physique, émotionnel, social et spirituel de l’enfant. Ils visent à améliorer la qualité de vie d’un enfant ou d’un adolescent, et de sa famille, tout au long d’une maladie grave ou d’une maladie limitant l’espérance de vie. Les maladies graves ou limitant l’espérance de vie se divisent en quatre catégories : les maladies graves pour lesquelles un traitement curatif existe, mais n’est pas nécessairement efficace (p. ex., cancer), les maladies présentant une forte probabilité de décès prématuré (p. ex., fibrose kystique), les maladies chroniques évolutives incurables (p. ex., céroïde-lipofuscinose neuronale juvénile ou maladie de Batten) et les maladies irréversibles, mais non évolutives, dont les complications sont susceptibles d’entraîner une mort prématurée (p. ex., paralysie cérébrale sévère). À la différence des soins de fin de vie et des soins palliatifs, les soins palliatifs pédiatriques sont plus vastes et sont fournis à l’enfant dès qu’il reçoit un diagnostic de maladie grave ou limitant l’espérance de vie. Ils peuvent donc être utilisés pendant tout le cheminement de l’enfant ou de l’adolescent, simultanément avec des traitements curatifs ou des soins susceptibles de prolonger la vie, et culminent avec les soins palliatifs ou les soins de fin de vie, lorsque la maladie évolue et que la mort devient imminente.
Les soins palliatifs sont souvent dispensés par une équipe interdisciplinaire composée de divers professionnels, comme les médecins, les infirmières praticiennes, les travailleurs sociaux, les pharmaciens et les psychologues. Cette approche peut aider à atténuer les lacunes sur le plan des soins tout en traitant plusieurs symptômes courants chez les enfants et les adolescents atteints d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave. D’autres formes de soutien s’intéressant, notamment, à l’amélioration de la communication, au bien-être psychologique, aux soins spirituels, à la prise de décision, à la prise en charge complète de la douleur et des symptômes et à l’aide aux personnes endeuillées peuvent aussi être offertes dans le cadre des soins palliatifs.
Quel est le rôle de la psychologie dans les soins palliatifs pédiatriques ?
Le parcours de l’enfant ou de l’adolescent atteint d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave est long, complexe et difficile pour le malade et pour sa famille. Le stress ou le traumatisme qu’engendre la situation peut avoir de nombreuses répercussions sur le bien-être de la personne, qui se traduisent notamment par une tension accrue, des relations tendues et une vulnérabilité émotionnelle plus grande. Les psychologues peuvent aider à répondre aux besoins et aux objectifs de l’enfant ou de l’adolescent et de sa famille, avec comme objectif ultime d’améliorer la qualité de vie des enfants et des adolescents atteints d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave, et de leurs familles. Par exemple, ils peuvent aider les enfants et les adolescents et leurs familles de la manière suivante :
- Aider à développer leur capacité d’adaptation au diagnostic et aux émotions qui l’accompagnent
- Traitement des troubles de l’humeur et des troubles anxieux concomitants
- Aider les enfants, les adolescents et les familles de manière structurée à résoudre les problèmes et à prendre des décisions difficiles
- Aborder avec les enfants, les adolescents et les familles le sujet de la mort, et les croyances et les souhaits qui s’y rapportent
- Gestion de la douleur (p. ex., avec la visualisation assistée ou la relaxation)
- Orientation et éducation parentale pour apprendre aux parents à s’occuper d’un enfant ou d’un adolescent atteint d’une maladie qui limite l’espérance de vie ou d’une maladie grave, et de ses frères et sœurs
- Se préparer à la mort de l’enfant ou de l’adolescent (p. ex., deuil blanc, réaliser des activités significatives en lien avec leur proche)
- Aider les parents et les frères et sœurs à faire face à la perte, au chagrin et au deuil
Dans ces situations, les psychologues utilisent une variété de thérapies :
- La thérapie cognitivo-comportementale, qui peut aider à remettre en question ou à modifier les modèles de pensée et de comportement mal adaptés, à favoriser des pensées et des comportements sains et adaptés et à encourager le recours à des stratégies d’adaptation efficaces.
- La relaxation, qui peut aider à réduire l’hypervigilance et à améliorer le sommeil.
- La thérapie interpersonnelle, qui peut aider les individus à analyser leurs difficultés relationnelles et à les surmonter.
- La thérapie existentielle, qui peut aider l’individu à explorer son rapport au monde, à accroître sa conscience de soi et à trouver un sens à sa vie.
L’approche thérapeutique utilisée variera en fonction de la personne, de la famille et de ses besoins ou objectifs.
Considérations relatives au développement dans les soins palliatifs pédiatriques
Les enfants et les adolescents sont en plein développement physique, affectif, cognitif et spirituel. Selon leur stade de développement, ils ont des compétences particulières et des besoins différents sur le plan émotionnel et physique, et sur le plan du développement. Le développement cognitif et l’âge de l’enfant ou de l’adolescent peuvent également influencer la façon dont il appréhende certains concepts, comme la maladie dont il souffre, le pronostic, les expériences émotionnelles et la mort. Il est donc important de reconnaître les problèmes et les besoins particuliers qui surgissent dans le cadre des soins palliatifs destinés aux enfants et aux adolescents.
- Les enfants et les adolescents communiquent différemment et, selon leur stade de développement, ils comprennent différemment la maladie, la mort et l’agonie. L’idée que se fait un enfant ou un adolescent de la mort évolue avec le temps et est influencée par de nombreux facteurs (p. ex., croyances religieuses et culturelles, modes d’adaptation, expérience de la maladie, expériences vécues en lien avec la perte ou la mort, émotions associées à la perte d’un être cher).
- Les enfants et les adolescents font partie de plusieurs collectivités, comme celles que constituent la famille, le quartier et l’école. Ils devraient continuer à y prendre part malgré leur maladie. Par exemple, l’école fait partie intégrante de leur vie, et il est essentiel qu’ils puissent maintenir leurs contacts avec leurs pairs dans le contexte scolaire et social normal.
- Dans la plupart des cas, les enfants et les adolescents sont moins capables de défendre leurs intérêts et ils comptent souvent sur les membres de leur famille pour prendre des décisions en leur nom.
Où puis-je obtenir plus d’information ?
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été rédigée pour le compte de la Société canadienne de psychologie par Lara M. Genik, M.A., Danielle Cataudella, Psy. D., psychologue agréée, et Cathy Maan, Ph. D., psychologue agréée.
Révision : octobre 2019
Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
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Lettre conjointe de la SCP, de l’Ontario Psychological Association et de la CAPDA (mars 2019)
La SCP, de concert avec l’Ontario Psychological Association (OPA) et la Canadian Academy of Psychologists in Disability Assessment (CAPDA), ont écrit une lettre afin d’exprimer leurs profondes préoccupations relatives à la motion, adoptée en septembre 2018 par le conseil de l’Ordre des psychologues de l’Ontario (OPO), dans le but de continuer à inscrire les psychologues praticiens titulaires d’une maîtrise et, de ce fait, leur accorder le titre de « psychologue ». Cette motion infirme une décision prise en 2013 par le Conseil pour cesser d’inscrire les psychologues praticiens titulaires d’une maîtrise.
Série « La psychologie peut vous aider » : L’oncologie pédiatrique
Le cancer chez l’enfant et l’adolescent
À la différence du cancer chez les adultes, le cancer chez les enfants et les adolescents (ci-après nommé « cancer pédiatrique ») se développe habituellement dans différents types de tissus corporels, sans cause connue; il a tendance à s’étendre rapidement et agressivement et à bien réagir au traitement (Pizzo et Poplak, 2010). Les trois types de cancers les plus courants chez l’enfant sont la leucémie (cancer du sang), les cancers du système nerveux central (p. ex. tumeurs cérébrales) et les lymphomes (cancers du système lymphatique). Même si le cancer chez l’enfant est relativement rare, le nombre d’enfants diagnostiqués annuellement semble augmenter d’environ 1 % chaque année (Santé Canada, 2017). Les efforts pour traiter le cancer continuent d’être un axe de recherche important, le taux de survie à cinq ans pour tous les cancers pédiatriques confondus étant aujourd’hui de 81,5 % (Santé Canada, 2017).
Pendant qu’augmentent les taux de survie, nous comprenons de mieux en mieux les séquelles que peuvent avoir les cancers pédiatriques et leurs traitements longtemps après la fin des traitements. Le risque d’« effets tardifs » dépend du type et du nombre de traitements reçus; toutefois, la recherche révèle que plus de 60 % des survivants d’un cancer pédiatrique seront atteints d’au moins une maladie chronique, tandis que 30 % environ souffriront de problèmes de santé graves ou potentiellement mortels (Santé Canada, 2017). Les effets tardifs sont, notamment : retard de croissance, infertilité, lésions aux organes principaux (p. ex. cœur, rein, poumons, système nerveux central), troubles neurocognitifs (p. ex. troubles d’apprentissage, problèmes de mémoire, vitesse de traitement, attention) et cancers secondaires (Santé Canada, 2017). Sans surprise, ces effets peuvent affecter d’autres aspects du fonctionnement individuel et familial, comme les relations sociales, le succès scolaire, le travail et la vie quotidienne.
Traitements contre le cancer et soutien pour les personnes atteintes de cancer
Les cancers pédiatriques peuvent se traiter à l’aide d’une combinaison de traitements, choisis en fonction du type et du stade du cancer. Pour les cancers pédiatriques, il existe des traitements médicaux classiques, comme la chimiothérapie, la radiothérapie, la chirurgie, la greffe de moelle osseuse et la greffe de cellules souches. Toutefois, des approches novatrices pour traiter le cancer pédiatrique continuent d’être étudiées.
Au Canada et aux États-Unis, la plupart des enfants atteints de cancer sont traités dans un centre hospitalier pédiatrique universitaire qui est membre du Children’s Oncology Group (COG). En étant soignés dans ces centres hospitaliers, les enfants et les adolescents ont l’avantage d’être traités par une équipe de spécialistes qui connaissent les différences entre les cancers de l’adulte et de l’enfant, ainsi que les besoins particuliers des enfants atteints de cancer et leur famille. Cette équipe se compose habituellement d’oncologues pédiatriques, de chirurgiens, de radio-oncologues, de pathologistes, d’infirmières en oncologie pédiatrique et d’infirmières praticiennes. Ces centres disposent aussi de psychologues, de travailleurs sociaux, de spécialistes pour enfants, de nutritionnistes, de physiothérapeutes et d’éducateurs qui peuvent soutenir et informer toute la famille. Les soins palliatifs peuvent également répondre aux besoins physiques, psychologiques, émotionnels et sociaux des patients. En outre, il est important de reconnaître que, au-delà des traitements mentionnés ci-dessus, plusieurs autres traitements et formes de soutien peuvent être offerts, ou demandés par les familles. Par exemple, dans certains cas, différentes approches issues des médecines douces et complémentaires, comme les herbes médicinales, les régimes et les compléments alimentaires, la guérison par la foi, l’homéopathie, les approches corps-esprit et la massothérapie, peuvent être utilisées.
Pour les enfants qui ont survécu au cancer, le soutien et le traitement des effets tardifs qui continueront d’être fournis constitueront une composante essentielle de leur vie. Les cliniques pour les survivants de cancer pédiatrique (par exemple, les soins de suivi) ont été créées pour : (a) favoriser la santé et l’éducation sur la santé; (b) surveiller régulièrement chez les survivants les effets tardifs potentiels afin de les identifier et de les traiter le plus tôt possible.
Comment la psychologie peut-elle aider?
Un diagnostic de cancer engendre de nombreux changements et plusieurs défis pour les enfants, les adolescents et leurs familles. Par exemple, les malades et leur famille pourraient avoir de la difficulté à s’adapter à la maladie et subir les effets de différents facteurs de stress liés à la maladie (p. ex., hospitalisations et rendez-vous fréquents, effets secondaires, schémas thérapeutiques complexes, fréquentation scolaire irrégulière, nécessité de prendre des décisions difficiles, fin de vie). Plusieurs facteurs (p. ex., l’âge, le niveau de développement, la personnalité, le mode habituel d’adaptation, le réseau de soutien, les expériences de vie) peuvent influencer la façon dont l’enfant, l’adolescent ou sa famille s’adapte à la crise provoquée par la maladie, et plus l’adaptation à la nouvelle situation se fait tôt, plus l’adaptation perdurera à long terme. Une bonne adaptation permet de soulager à la fois le stress à court et à long terme et de composer avec la situation. Si, avant le diagnostic de cancer pédiatrique, la famille vivait des choses stressantes (par exemple, décès, perte d’emploi, déménagement, problèmes conjugaux, divorce, problèmes émotionnels ou toxicomanie), il se peut que des difficultés d’adaptation susceptibles d’avoir des répercussions négatives sur le fonctionnement quotidien surviennent.
La psychologie pédiatrique est un domaine de pratique spécialisé qui se concentre sur les aspects psychologiques de la maladie et des blessures, et la promotion de comportements sains chez les enfants, les adolescents et les familles dans un contexte de soins pédiatriques (c.-à-d. psychologie de la santé et de la réadaptation). Les psychologues pédiatriques ont une présence forte et croissante dans les programmes de traitement du cancer pédiatrique et jouent un rôle important tout au long du processus par lequel passe un enfant ou un adolescent atteint du cancer, notamment :
- au moment initial du diagnostic;
- tout au long du traitement;
- à la fin du traitement;
- après la fin du traitement;
- en cas de rechute;
- en fin de vie.
Plus précisément, les psychologues pédiatriques utilisent des approches fondées sur des données probantes pour :
- Évaluer et traiter les problèmes comportementaux, cognitifs et émotionnels associés au diagnostic de cancer pédiatrique (p. ex., adaptation), au traitement du cancer (p. ex., stress chirurgical, douleur, inquiétude, sentiments de tristesse), pendant les soins prodigués aux survivants du cancer et en fin de vie (p. ex., aide aux personnes en deuil) pour les enfants, les adolescents, et leurs familles.
- Effectuer des évaluations neuropsychologiques spécialisées pour évaluer et surveiller la façon dont le cancer et les traitements connexes affectent le fonctionnement cognitif et le fonctionnement scolaire, social et professionnel. Les résultats de ces évaluations permettent de comprendre les besoins éducatifs de l’enfant ou de l’adolescent et de faire des recommandations à cet égard.
- Conseiller le personnel scolaire ou d’autres membres de la collectivité et soutenir la participation et la réinsertion scolaires. Par exemple, il se peut que les enfants et les adolescents aient besoin d’aide pour retourner à l’école, et pour donner de l’information aux autres élèves et au personnel sur le cancer.
- Collaborer avec d’autres fournisseurs de soins de santé et les membres de l’équipe afin de fournir des soins appropriés et coordonnés aux enfants, aux adolescents et à leurs familles. Par exemple, les psychologues pourraient aider à élaborer des stratégies pour améliorer l’observance de la médication si les autres membres de l’équipe médicale ont de la difficulté à le faire.
- Aider de manière structurée à résoudre les problèmes et à prendre des décisions difficiles. Par exemple, les psychologues peuvent aider les parents à prendre des décisions difficiles concernant les traitements anticancéreux de leur enfant.
- Mener des recherches sur l’impact individuel et familial du cancer pédiatrique et élaborer des interventions fondées sur des données probantes pour régler les difficultés.
Où puis-je obtenir plus d’information?
Vous trouverez de l’information sur l’oncologie pédiatrique, les interventions, le suivi, l’adaptation et beaucoup plus sur le site du Children’s Oncology Group (COG) à l’adresse www.childrensoncologygroup.org. Des sites Web et des ressources provinciaux comme le « POGO » (Pediatric Oncology Group of Ontario) peuvent également être utiles.
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été rédigée pour le compte de la Société canadienne de psychologie par Lara M. Genik, M.A., Danielle Cataudella, Psy. D., psychologue agréée, et Cathy Maan, Ph. D., psychologue agréée.
Révision : octobre 2019
Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
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“Psychology Works” Fact Sheet: Alcoholism
What is alcohol use disorder?
Most of us drink alcohol. A large survey showed that about 78% of Canadians drank alcohol in the previous year, 21% exceeded low-risk consumption guidelines and about 6% drank heavily at least once a month (five or more drinks per occasion for men and 4 or more drinks per occasion for women).
Many people who misuse alcohol have occasional problems in their lives because of alcohol such as social/family, health, legal, or financial difficulties. Some people experience so many problems because of their drinking that they can be considered to have an Alcohol Use Disorder.
Alcohol use disorder occurs when there are ongoing negative consequences from drinking. For people with alcohol use disorder their drinking commonly results in significant distress and problems functioning in their daily life. Alcohol use disorder ranges from mild to severe, but anyone who is experiencing problems from their alcohol use should seek help to avoid the problem escalating.
In a recent survey of Canadians, approximately 18 % of the population met the criteria for some level of alcohol use disorder with the prevalence being higher for men than for women.
What are the symptoms of alcohol use disorder?
The number of symptoms a person meets is used to determine the severity of the disorder. Those who experience 6 or more of the symptoms below are considered to have a severe alcohol use disorder. However, a person who is experiencing any of these symptoms may benefit from professional help.
Alcohol is often taken in larger amounts or over a longer period of time than was intended.
- There is a persistent desire or unsuccessful efforts to cut down or control alcohol use.
- Craving, or a strong desire or urge to use alcohol.
- Recurrent alcohol use resulting in a failure to fulfill major role obligations at work, school, or home.
- A great deal of time is spent in activities necessary to obtain alcohol, use alcohol, or recover from its effects.
- Continued alcohol use despite having persistent or recurrent social or interpersonal problems caused or exacerbated by the effects of alcohol.
- Important social, occupational, or recreational activities are given up or reduced because of alcohol use.
- Recurrent alcohol use in situations in which it is physically hazardous.
- Alcohol use is continued despite knowledge of having a persistent or recurrent physical or psychological problem that is likely to have been caused or exacerbated by alcohol.
- Tolerance, as defined by either of the following: a) A need for markedly increased amounts of alcohol to achieve intoxication or desired effect, or b) A markedly diminished effect with continued use of the same amount of alcohol.
- Withdrawal, as manifested by either of the following: a) The characteristic withdrawal syndrome for alcohol b) Alcohol (or a closely related substance, such as a benzodiazepine) is taken to relieve or avoid withdrawal symptoms.
Is alcoholism a disease?
Some experts believe alcohol use disorder is a medical disease that cannot be cured, just like diabetes. This is known as the medical model. They believe that people with alcohol use disorder have no control over their alcohol use and that their disease can only be managed by avoiding alcohol altogether.
Other experts argue that alcohol use disorder is a psychological disorder rather than a disease. They do not believe that alcoholism is an incurable disease. Experts from this perspective believe that people attempting to recover from alcohol disorders can choose to stop drinking altogether or can learn to drink moderately instead.
Who is at risk for developing alcohol use disorder?
If a person has a biological parent with alcohol use disorder, that person is at increased risk. Children may also learn patterns of heavy drinking from their parents.
Those in cultures or social groups where heavy drinking is accepted (e.g., those working in bars) are at increased risk. Also people’s attitudes and beliefs are important (e.g., believing alcohol has lots of positive effects). However, it is still very difficult to predict precisely who will develop alcohol use disorder.
What psychological approaches are used to treat alcohol use disorder?
The best known treatment for alcohol use disorder is Alcoholics Anonymous (AA). The AA approach is consistent with the medical model and includes a strong spiritual component. Abstinence (no drinking at all) is the treatment goal. Research has shown AA is effective for those who stick with it. One of its strengths is peer support and encouragement. However, AA has high dropout rates.
Two common psychological treatments have similar effectiveness to AA.
Cognitive Behavioural Therapy (CBT) helps a client change his/her drinking as well as their risky attitudes and beliefs. The goal of CBT can be either no drinking or moderate/controlled drinking (i.e., harm-reduction). CBT helps the client identify his/her own unique high-risk situations for heavy drinking. Then, they develop plans and skills that are alternatives to heavy drinking in these situations.
CBT also increases the client’s confidence about his/her ability to resist heavy drinking. Because alcohol abuse/dependence has high rates of return to heavy drinking, CBT often includes relapse-prevention.
Motivational Interviewing (MI) is another effective psychological treatment. MI is based on the fact that people with alcohol problems are at different stages of readiness to change their drinking.
Some are completely ready and simply need help to change. Others are thinking of changing but are not quite ready. Still others are not even considering changing or deny they have a problem.
MI helps clients move to a stage where they are more ready to change their alcohol use. For example, the therapist might encourage the client to really examine the pros and cons of continuing versus changing their current drinking patterns.
Severely dependent clients may be treated in a detoxification program in the initial stages to provide medical supervision of withdrawal from alcohol. Detoxification can precede treatments such as CBT, MI and AA.
There are also medications that may help people quit drinking. However, they only work while people take them, and they can cause side effects. Thus, MI and CBT are seen by some as safer, or as producing longer-lasting benefits than medications. Sometimes psychological interventions are used with medications to maximize benefits. For people who have problems with their alcohol use they should consult with their doctor to find out what the best treatment approach is for them.
Where do I go for more information?
More information regarding alcohol abuse and dependence can be found at the website of the Centre for Addiction and Mental Health at http://www.camh.net and the website of the Canadian Centre on Substance Abuse at http://www.ccsa.ca.
You can consult with a registered psychologist to find out if psychological interventions might be of help to you. Provincial, territorial and some municipal associations of psychology often maintain referral services. For the names and coordinates of provincial and territorial associations of psychology go to http://cpa.ca/public/whatisapsychologist/PTassociations/.
This fact sheet has been prepared for the Canadian Psychological Association by Drs. S.H. Stewart and Cheryl D. Birch, Dalhousie University.
Revised: September 2019
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Série « La psychologie peut vous aider » : Le deuil chez les adultes
Le deuil désigne la période au cours de laquelle une personne éprouve de la tristesse ou de la douleur à la suite de la perte d’un être cher, comme un parent, un enfant, un conjoint, une conjointe, un ami ou une amie proche. Le deuil désigne également la réaction psychologique à la perte d’un proche. Le deuil peut faire suite à différentes pertes :
- Décès du conjoint ou de la conjointe: avant l’âge de 55 ans, environ un pour cent des adultes sont veufs ou veuves, mais à 85 ans, c’est le cas de la majorité des gens. La mort du conjoint ou de la conjointe après plusieurs décennies de vie commune peut être un choc énorme et oblige la personne endeuillée à s’adapter à la perte de l’être cher.
- Deuil blanc: lorsque le conjoint ou la conjointe est atteint d’une maladie débilitante, comme la maladie d’Alzheimer, ou est admis dans un établissement de soins pour les personnes âgées, le deuil peut survenir avant la mort physique. On parle parfois de « deuil blanc », mais il s’agit à bien des égards d’un véritable deuil. Alors que la personne qui s’occupe du conjoint ou de la conjointe malade subit beaucoup de stress du fait de son rôle d’aidant, elle fait aussi le deuil d’un compagnon de vie et de l’affection qu’apportait la relation conjugale.
- Mort d’un enfant: pour les parents, la mort d’un jeune enfant peut être une expérience douloureuse sur le plan émotionnel. Pour nous tous, la mort d’un enfant est bouleversante. Les travailleurs de la santé, comme les médecins et les infirmières qui travaillent en pédiatrie, éprouvent parfois une grande détresse lorsqu’ils sont témoins de la mort de leurs jeunes patients. Environ une personne sur dix de plus de 65 ans perdra un de ses enfants adultes, et cette perte peut épuiser considérablement le réseau de soutien familial pendant que les parents vieillissent.
- Deuils successifs: en raison de leur âge, les personnes âgées vivront plusieurs deuils du fait de la perte successive de leurs frères et sœurs et de leurs amis, desquels elles étaient souvent très proches. À mesure que nous vieillissons, il se peut que notre réseau social rétrécisse avec la mort de nos amis, et nous devons nous reconstituer notre réseau, parfois plusieurs fois. Pour bien vieillir, il est essentiel de maintenir et de rebâtir notre réseau social.
- Animaux de compagnie: la recherche montre que la mort d’un animal de compagnie peut entraîner beaucoup de douleur.
- D’autres situations, rencontrées dans la vie, peuvent également déclencher une réaction d’adaptation semblable à une réaction de deuil, comme la détérioration de la santé (amputations), la retraite et la perte du statut de travailleur, et le divorce.
Bien que plusieurs éléments que nous présentons dans la présente fiche d’information s’appliquent aux jeunes adultes et aux enfants, une grande partie de ce que nous savons sur le deuil vient de l’étude psychologique du deuil chez les personnes d’âge mûr et les personnes âgées, en particulier le deuil faisant suite à la mort du conjoint ou de la conjointe.
Qu’est-ce que le deuil?
Le chagrin et la douleur causés par la perte d’un être cher sont normaux. Le deuil, en particulier celui qui suit la mort d’un enfant, a été observé chez plusieurs animaux sociaux intelligents comme le dauphin et l’éléphant. La création de liens sociaux et de liens d’attachement est nécessaire pour la survie et le bien-être de nombreuses espèces. Lorsque ce lien est rompu, le deuil est une réaction normale.
Lorsqu’une personne qui était toujours à nos côtés, avec laquelle nous avions un fort attachement émotionnel meurt, nous devons intégrer plusieurs changements dans notre vie. Après avoir vécu plusieurs années une relation étroite avec un compagnon ou une compagne de vie, il se peut que nous nous définissions à travers la relation, et nous devons redéfinir notre identité. C. S. Lewis, l’auteur de la série de livres Narnia, décrit ainsi sa propre expérience du deuil : « Le deuil vient des innombrables pulsions, devenues habituelles, qui ne sont pas satisfaites. » Lewis a observé chez lui que beaucoup de pensées, de sentiments et d’actions quotidiennes se concentrent sur l’être aimé objectifié, « mais il se dresse alors un poste-frontière infranchissable entre soi et l’être aimé. » [traduction]
Modèles de réactions de deuil
Quelles sont l’intensité et la durée normales du deuil? Y a-t-il des étapes ou des phases qui jalonnent cette expérience? Le deuil se manifeste de plusieurs façons, et aucun modèle universel ne s’applique à la majorité des personnes.
Une personne sur trois (environ 30 % ou plus) éprouve une détresse relativement légère à la suite de la mort d’un conjoint, réussit à accepter rapidement la perte de l’être cher et reprend ses activités normales. Généralement, ces personnes ne vivent pas de deuil à retardement et leur santé n’est pas affectée. D’autre part, environ 30 % des personnes vivent des périodes de grande détresse. Enfin, environ le tiers des personnes se situe entre ces extrêmes et vit une détresse modérée. Pour terminer, 10 % des gens semblent vivre un deuil légèrement tardif environ six mois suivant le décès. Ces estimations sont approximatives car certaines études révèlent des résultats légèrement différents.
L’idée selon laquelle le deuil passe par différentes étapes est courante, et a été évoquée par Charles Darwin en 1872 : « Après une violente crise de souffrance morale et lorsque la cause de ces souffrances subsiste encore, nous tombons dans un état d’abattement; l’abattement et le découragement sont même quelquefois absolus. » Chez certaines personnes, la première étape est un état de choc ou de torpeur; environ trois mois suivant le décès, la personne endeuillée affiche une humeur dépressive accrue et souffre énormément de l’absence de l’être cher. En général, à mesure que se concrétise l’acceptation de la mort, vers la fin de la première année, la douleur, la tristesse et la colère associées à l’absence de l’être cher diminuent progressivement.
L’expérience du deuil
Le chagrin et la douleur causés par le deuil peuvent être très intenses. Les personnes chez lesquelles le chagrin est intense passeront, entre autres, par des périodes de tristesse, d’insomnie, de fatigue, de difficulté de concentration et de perte d’appétit. Elles souffriront beaucoup de l’absence de l’être cher. Lorsque la personne décédée est un conjoint de longue date, la personne endeuillée peut sentir la présence du conjoint décédé, par exemple, en entendant brièvement sa voix; cela est très fréquent et peut durer plus d’un an. Lorsqu’elles savent que c’est normal, plusieurs personnes trouvent réconfortant d’entendre la voix du conjoint décédé ou de rêver à lui la nuit.
Les symptômes d’un deuil intense ressemblent beaucoup aux symptômes de dépression. En fait, le deuil peut être plus intense qu’une dépression. Selon le DSM-5, le manuel diagnostique de l’American Psychiatric Association, il est parfois nécessaire de faire appel au jugement clinique d’un professionnel pour différencier un deuil intense d’une dépression. D’après le DSM-5, le deuil se différencie de la dépression du fait que le deuil se manifeste par vagues d’émotions, tandis que la dépression majeure est caractérisée par une humeur négative constante. Dans le cas du deuil, la personne endeuillée conserve habituellement une estime de soi positive et les réactions qui accompagnent le deuil sont reliées à la perte d’un être cher, tandis que la dépression englobe une perception négative de soi beaucoup plus vaste.
Combien de temps dure un deuil?
Combien de temps devrait durer un deuil? Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Cela dépend de la personne, des circonstances et de la culture. Nous n’avons pas à oublier l’être cher, et les souvenirs rappelant cette personne peuvent être douloureux pendant des années. De plus en plus, les experts du deuil croient qu’il est tout à fait normal et sain de sentir que le lien et la relation avec le défunt ne sont pas rompus. L’objet du deuil n’est pas d’oublier la personne décédée ni de réduire l’affection que nous avons pour elle. Mais la personne endeuillée doit pouvoir reprendre ses activités normales.
Plusieurs événements qui surviennent au cours de la première année peuvent être difficiles, comme le premier dîner en famille, le premier anniversaire de naissance, le premier anniversaire de mariage, les premières fêtes religieuses importantes ou le premier anniversaire du décès. Après le premier anniversaire du décès, l’intensité des réactions de deuil a généralement diminué, la personne étant revenue à ses activités quotidiennes et ayant retrouvé une humeur normale. Cependant, même après plusieurs années, de brèves vagues de chagrin peuvent encore surgir, en particulier lors des anniversaires.
Quand un deuil prolongé est-il considéré comme un deuil problématique?
Après la mort d’un proche, on considère généralement comme normales la plupart des réactions de deuil, même les plus intenses. Le deuil n’est généralement considéré comme un problème de santé mentale que s’il se prolonge excessivement. C’est le cas chez environ 7 % des gens.
Dans le cas d’un deuil prolongé ou compliqué, l’individu cesse de progresser, tarde à se remettre du stress du deuil et est habité par les souvenirs du passé, et ce, pendant des mois et des années. La personne endeuillée continue de s’ennuyer douloureusement de la personne décédée et s’isole, repoussant le retour à ses activités sociales normales. Les rappels et les réminiscences quotidiens du défunt continuent de s’accompagner d’accès émotionnels intenses. Parfois, la personne est dans un état de torpeur constant par rapport à son entourage, elle ressent continuellement de la solitude, une impression de vide et le sentiment que la vie n’a pas de sens; elle a des regrets et de la difficulté à accepter la mort. Dans certains cas, elle évitera constamment les lieux et les situations qui lui rappellent la personne décédée, y compris les rassemblements familiaux, les activités sociales avec les amis, l’église qu’elles fréquentaient toutes les deux, les centres médicaux et les funérailles. Chez la plupart des personnes en deuil, une grande partie de ces symptômes se manifestent de temps en temps; ce n’est que lorsque ces symptômes se prolongent exagérément et interfèrent avec le fonctionnement quotidien que le deuil est considéré comme étant problématique.
Plusieurs facteurs contribuent à prolonger le deuil. Le deuil peut être compliqué par les circonstances de la mort, par exemple, lorsque le proche est décédé subitement, de manière accidentelle, par suicide ou après une maladie grave et souffrante. La mort de son enfant, peu importe son âge, est difficile à accepter. D’autres facteurs, propres à la situation personnelle, peuvent contribuer au développement d’un deuil compliqué, comme le manque de soutien de la famille et des amis. Le style de personnalité de la personne endeuillée peut aussi conduire à un deuil compliqué. Par exemple, si la personne était excessivement dépendante du conjoint ou du parent décédé, le processus de deuil peut être plus difficile ou se prolonger.
Après combien de temps détermine-t-on qu’un deuil est trop long? La durée au-delà de laquelle le deuil doit être considéré comme un deuil prolongé fait l’objet de débat et de controverse. Selon la CIM-11 de l’Organisation mondiale de la santé, le trouble de deuil prolongé fait partie d’une catégorie diagnostique à part. Pour être considéré comme tel, il doit s’être écoulé au moins six mois après le décès. Dans la CIM-11, le trouble de deuil prolongé est considéré comme une réaction de stress aigu, semblable au trouble d’adaptation. Le DSM-5 de l’American Psychiatric Association propose une catégorie diagnostique similaire de trouble de deuil complexe persistant; pour être reconnu comme tel, il doit s’être écoulé 12 mois après le décès. Les durées minimales recommandées pour diagnostiquer un trouble de deuil prolongé doivent être considérées comme arbitraires. On considère qu’il faut au moins 12 mois pour se rétablir d’un deuil difficile. Il existe de nombreuses situations et une grande variété de réactions de deuil.
Quand et comment traite-t-on un deuil prolongé compliqué?
La douleur qui accompagne la mort d’un proche est une réaction normale. Le deuil n’est pas une maladie et ne requiert généralement pas de médicaments ou de traitements psychologiques, à moins que la sécurité de la personne soit menacée. Le traitement du deuil doit être abordé avec attention. Il n’est pas nécessairement souhaitable d’éliminer le chagrin et la douleur, lesquels font partie de l’adaptation affective normale à la mort d’un conjoint de longue date ou d’un être cher.
Il n’a pas été démontré que des interventions préventives, immédiatement après le décès, soient efficaces à long terme. Les interventions précoces auprès des personnes endeuillées, comme les groupes de soutien, peuvent apporter un soutien social utile ainsi que du réconfort, si elles sont menées avec soin, mais elles semblent n’avoir qu’un effet positif temporaire, et peu de données probantes confirment leur utilité à long terme. Les groupes de soutien pour les personnes endeuillées pourraient au contraire faire du tort s’ils transmettent à la personne que son deuil n’est pas normal ou s’ils nuisent à la capacité normale de la personne à faire face à son deuil en la confrontant à une douleur émotionnelle trop intense.
Les interventions psychologiques sont davantage indiquées lorsqu’il s’agit d’un deuil prolongé compliqué. Il est démontré que les interventions psychothérapeutiques utilisées pour traiter un deuil prolongé et effectuées au moins six mois suivant le décès sont modérément bénéfiques, mais leur efficacité est durable. Dans le cas du deuil prolongé, les thérapies individuelles s’avèrent plus bénéfiques que les interventions de groupe.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie de traitement cognitif, la psychothérapie interpersonnelle, la thérapie psychodynamique brève ou d’autres psychothérapies peuvent être utilisées pour aider la personne à faire des activités, et à explorer et comprendre l’impact de la perte. Certaines personnes devront aborder les aspects de leur relation avec la personne décédée qui compliquent le deuil. Il peut être important de réfléchir sur les regrets associés à la personne décédée. Par exemple, il pourrait être utile de revoir les blessures relationnelles passées, de pardonner les fautes et de se débarrasser des regrets, de la colère et de la culpabilité.
Les interventions cognitivo-comportementales sont utilisées pour aider les gens à revenir progressivement à leur routine quotidienne. L’un des éléments importants du traitement psychologique du traumatisme causé par le décès d’un être cher consiste à aider la personne à affronter les situations qu’elle évite par crainte qu’elles ne lui causent des souvenirs douloureux. L’évitement constant de ces situations augmente la réactivité aux émotions pénibles associées au deuil, et c’est seulement en s’exposant à ces situations que la détresse aiguë se dissipe progressivement. Il a été démontré que les stratégies cognitivo-comportementales sont plus efficaces que le soutien psychologique pour éliminer les comportements d’évitement.
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/ .
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par le Dr Lorne Sexton, gestionnaire du service de psychologie de l’Hôpital général de Saint-Boniface, Office régional de la santé de Winnipeg, et professeur agrégé, département de psychologie clinique de la santé, Université du Manitoba.
Révision : septembre 2019
Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
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Série « La psychologie peut vous aider » : Le syndrome du côlon irritable
Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable?
Les symptômes du syndrome de l’intestin irritable (SCI) sont les suivants : douleurs ou inconfort dans le bas de l’abdomen (sous le nombril) et changements dans les habitudes intestinales, comme des diarrhées fréquentes ou le besoin urgent d’aller à la selle, ou de la constipation. Les ballonnements sont également courants. Le SCI est un trouble médical qui affecte l’une des composantes de l’appareil digestif, à savoir la partie inférieure du tube digestif (l’intestin grêle et le gros intestin).
On considère qu’il s’agit d’un problème de fonctionnement de l’intestin, qui résulte d’une mauvaise communication entre le cerveau et l’intestin. La recherche indique que les personnes atteintes du SCI éprouvent des problèmes de motilité (mouvement des aliments digérés dans les intestins) et une sensibilité viscérale accrue (une sensibilité accrue aux gaz et aux sensations des activités gastro-intestinales normales).
On ne comprend pas bien ce qui cause le SCI. Chez certaines personnes, il se manifeste dès l’enfance, sous la forme d’un « estomac sensible », pour s’intensifier à l’âge adulte; chez d’autres, les problèmes gastro-intestinaux apparaissent soudainement pendant une période de stress ou après une infection intestinale. Le diagnostic du SCI se base sur la présence des symptômes décrits ci-dessus et l’absence d’autres symptômes d’alarme (comme la perte de poids ou des saignements).
Le SCI est très courant. On estime qu’il touche jusqu’à un Canadien sur cinq. Il commence souvent à l’âge adulte et est beaucoup plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Il s’agit de la deuxième cause d’absentéisme au travail et l’un des motifs les plus courants de visite chez le médecin. Selon les estimations, le SCI coûte chaque année au Canada plus de 350 millions de dollars en coûts directs et plus d’un milliard de dollars en coûts indirects liés aux soins de santé et à perte de productivité.
Bien que ses répercussions sur la société soient assez importantes, le SCI peut être très difficile à vivre pour l’individu. La douleur, les crampes ou le besoin urgent et fréquent d’aller à la selle peuvent nuire aux activités professionnelles et domestiques. Les ballonnements, les gaz et les aller et retour aux toilettes peuvent être embarrassants, de sorte que les gens souffrent souvent dans le silence.
Beaucoup de gens pensent que certains aliments sont responsables du SCI, mais aucune preuve scientifique n’appuie l’idée que le SCI est lié aux allergies alimentaires ou à une sensibilité aux aliments. Toutefois, une fois que le SCI se développe, l’intestin réagit de manière excessive à divers éléments, comme le régime alimentaire, le stress, l’état émotionnel, voire les fluctuations hormonales, ou est déclenché facilement sous l’effet de ces éléments.
Le stress ne cause pas le SCI, mais il semble jouer un rôle particulièrement important dans le déclenchement des symptômes du SCI, probablement en raison de la communication étroite entre le cerveau et l’intestin, qui passe par les voies nerveuses et chimiques. En fait, les deux tiers des personnes en bonne santé qui ne souffrent pas du SCI signalent des symptômes de douleur ou de troubles intestinaux en réponse au stress, et les chiffres sont encore plus élevés chez les personnes atteintes du SCI.
Les recherches indiquent que les « facteurs de stress aigus », comme les échéances, les examens, les entretiens d’embauche ou les conflits interpersonnels, ainsi que les « facteurs de stress chroniques », comme les préoccupations financières, les contraintes de temps ou les problèmes familiaux, peuvent irriter l’intestin.
La psychologie peut-elle aider?
Absolument. Pour les personnes atteintes du SCI mais qui éprouvent des symptômes légers, les médicaments en vente libre et une modification du mode de vie, qui préconise des habitudes alimentaires et de sommeil plus régulières, une alimentation plus saine, s’accompagnant d’une consommation accrue de fibres et d’eau, ainsi que la pratique régulière d’exercices aérobiques, sont généralement suffisants pour apporter un certain soulagement.
Toutefois, pour les personnes présentant des symptômes modérés à graves, des traitements médicaux et psychologiques sont recommandés. Ces traitements ciblent habituellement les symptômes éprouvés (comme la douleur, la diarrhée ou la constipation) ou visent à diminuer les déclencheurs (comme le stress) qui aggravent les symptômes.
Le traitement médical conventionnel comprend des suppléments de fibres, des antispasmodiques, des agents de la motilité gastro-intestinale et des médicaments qui agissent sur des récepteurs biochimiques comme la sérotonine dans le tractus gastro-intestinal et le système nerveux central. À ce jour, les examens de l’efficacité des traitements médicamenteux ont conclu que ces derniers sont utiles pour de petits sous-groupes de personnes atteintes du SCI, mais que leur impact est globalement décevant. Pour obtenir des renseignements à jour sur les traitements médicamenteux adaptés à votre situation, nous vous encourageons à vous adresser à votre médecin de famille pour en discuter.
Plusieurs traitements psychologiques particuliers se sont avérés efficaces pour soulager les symptômes du SCI ainsi que pour réduire la détresse et les difficultés d’adaptation qui surviennent souvent chez les personnes qui souffrent d’une maladie chronique. Ces psychothérapies sont axées sur la réduction du stress et sur l’apprentissage de nouvelles façons de faire face aux difficultés, pour empêcher que le stress n’active le mouvement des intestins.
Quels sont les traitements psychologiques efficaces?
Quatre approches ont été soigneusement étudiées au cours des dernières années et se sont avérées bénéfiques. Ces traitements sont dispensés par des professionnels formés aux interventions psychologiques pour les problèmes de santé.
Les techniques de relaxation enseignent comment détendre le corps et l’esprit.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) incorpore une série d’interventions visant à modifier le comportement afin d’améliorer la santé et la capacité d’adaptation. Ce type de thérapie consiste souvent à donner de l’information permettant de mieux comprendre la maladie (afin d’atténuer les craintes et les inquiétudes), à enseigner différentes stratégies destinées à modifier les modèles de pensée qui peuvent contribuer à de fortes réactions émotionnelles et physiques, à apprendre à gérer les situations difficiles ou stressantes qui sont susceptibles de déclencher les mouvements intestinaux et à se fixer des objectifs pour développer des habitudes saines et optimales. La TCC comprend généralement des cours de relaxation.
L’hypnothérapie a recours à l’imagerie mentale et à l’hypnose pour réduire précisément les sensations intestinales et développer un état de calme et de relaxation.
La thérapie psychodynamique brève se concentre sur les relations personnelles significatives. La personne est amenée à déterminer et à aborder les situations interpersonnelles difficiles et les facteurs de stress interpersonnels qui peuvent déclencher les réactions intestinales.
La thérapie cognitivo-comportementale est le type de traitement psychologique du SCI le plus offert au Canada et aux États-Unis. Des études d’évaluation ont montré que les traitements psychologiques peuvent conduire à une amélioration plus grande que les traitements médicaux habituels. De plus, les thérapies psychologiques ont des effets durables, qui se maintiennent pendant des mois et des années après la fin du traitement.
Les traitements médicamenteux, en revanche, ont tendance à ne plus avoir d’effet lorsque les patients cessent de les prendre. Certaines recherches donnent à penser que le degré d’amélioration dépend en partie de l’effort et du temps mis par l’individu pour apprendre et maîtriser de nouvelles stratégies.
Où puis-je obtenir plus d’information?
Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le syndrome du côlon irritable et sur les thérapies psychologiques dont il est question ci-dessus, veuillez consulter les ouvrages suivants :
- Breaking the bonds of irritable bowel syndrome: A psychological approach to regaining control of your life. (2000) Barbara Bolen. New Harbinger Publications Inc.
- IBS Relief: A complete approach to managing irritable bowel syndrome. 2nd edition (2006) Dawn Burstall, T. Michael Vallis, Geoffrey Turnbull. John Wiley & Sons Inc.
- Controlling IBS the drug-free way. A 10-step plan for symptom relief. (2007) Jeffrey Lackner. Stewart Tabori et Chang.
Pour obtenir des informations générales sur le SCI et sur les troubles gastro-intestinaux similaires, veuillez consulter le site Web de l’International Foundation for Functional Gastrointestinal Disorders à l’adresse http://www.iffgd.org.
Vous pouvez consulter un psychologue agréé pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour obtenir le nom et les coordonnées des associations provinciales et territoriales en psychologie, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par Lesley Graff, professeure agrégée au Département de psychologie clinique de la santé, Faculté de médecine, Université du Manitoba, et psychologue au Health Sciences Centre, Winnipeg (Manitoba). Les travaux cliniques et les recherches de la professeure Graff portent principalement sur la douleur chronique, le stress et les troubles gastro-intestinaux.
Révision : septembre 2019
Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
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Série « La psychologie peut vous aider » : La fin de vie
Faire face psychologiquement à une maladie grave et incurable
Lorsqu’une personne tombe gravement malade, elle se retrouve souvent plongée dans une série de tests et de traitements médicaux. Elle doit se frayer un chemin à travers un parcours de soin complexe et un langage médical peu familier.
Naturellement, le cheminement de la maladie, ainsi que l’inconnu qui l’accompagne, affecte différents aspects de la vie physique, émotionnelle, sociale et spirituelle de la personne. Cela peut avoir un impact psychologique profond. Par exemple, les tests médicaux peuvent être très angoissants, car la personne se prépare à la possibilité que la maladie soit très grave. Après le diagnostic, la personne peut être sous le choc pendant un certain temps, éprouver de l’anxiété, de la peur, voire de la colère.
Les traitements médicaux peuvent aussi engendrer des effets secondaires gênants, parfois sans la certitude d’une guérison. Les nombreux changements qui surviennent au fil de la maladie peuvent augmenter le stress psychologique. Le déclin des capacités physiques, la modification du rôle familial et social, la dépendance accrue au système de soins de santé ainsi que la confrontation à l’idée de sa propre mort, sont autant de sources de stress psychologique.
Les personnes utilisent différentes stratégies d’adaptation pendant ces périodes stressantes. Elles peuvent réagir en essayant d’éviter les rappels de leur maladie, tout comme elles peuvent y penser tout le temps.
Les personnes qui utilisent des stratégies d’adaptation plus actives, comme chercher le soutien d’autrui, résoudre les problèmes de manière constructive et trouver un sens à ce qu’elles vivent, ont tendance à mieux s’adapter.
La plupart des gens à qui l’on annonce une maladie incurable passent à travers des périodes d’anxiété, de tristesse et de deuil. À mesure que leur santé décline, ces personnes peuvent ressentir de nombreuses émotions à l’approche de leur propre mort. Ces réactions sont toutes considérées comme faisant partie du processus d’adaptation normal, même si celui-ci est extrêmement difficile.
Pour beaucoup de personnes très malades, cependant, ces émotions peuvent devenir très douloureuses. Par exemple, on estime qu’environ 25 % des personnes atteintes d’un cancer incurable développent des troubles dépressifs ou anxieux.
Il est important de reconnaître et de traiter ces problèmes, car ils sont très éprouvants. En outre, ils rendent plus difficiles la prise en charge des symptômes physiques ainsi que la préparation à la fin de vie et la vaste gamme d’inquiétudes qui lui sont associées.
Avoir des désirs de mourir occasionnels et passagers est relativement fréquent parmi les individus qui sont atteints d’une maladie incurable. Pour certains, les demandes d’aide à mourir sont constantes et associées à des souffrances physiques et émotionnelles.
Pour certains, réfléchir à un moyen de hâter leur mort de façon hypothétique peut être réconfortant lorsque les symptômes de la maladie deviennent intolérables. Pour d’autres, mourir amène un grand désespoir, et le soutien psychologique peut aider à faire face à ce désespoir. Certaines personnes, qui sont prêtes à mourir, s’y sont préparé du mieux qu’elles le peuvent et sont prêtes à discuter des options de fin de vie avec leur équipe médicale. Les options de fin de vie peuvent inclure l’arrêt de traitement, l’ordonnance de ne pas réanimer ou l’aide médicale à mourir, qui est légale au Canada depuis 2016.
Des soins de santé de qualité en fin de vie
Qu’attendent les gens du système de soins de santé à ce stade? D’abord et avant tout, les patients disent vouloir un traitement adéquat pour soulager la douleur et les autres symptômes qu’ils ressentent.
Ils veulent prendre part aux décisions relatives au traitement pour sentir qu’ils ont du contrôle sur leur vie et être traités comme une « personne entière » par les professionnels. La plupart des gens veulent qu’on leur dise la vérité sur leur état, et qu’on le fasse tout en tenant compte de leurs espoirs et de leurs peurs.
Ils veulent aussi se préparer à leur propre mort dans un esprit de plénitude.
Ils veulent épargner à leur famille tout le fardeau des soins. Dans la mesure du possible, ils veulent résoudre les conflits qui pourraient exister entre eux et leurs proches, et pouvoir dire au revoir, en espérant que leur famille et les personnes importantes dans leur vie survivront bien à leur départ.
Que peuvent faire les psychologues?
Le soin des personnes atteintes d’une maladie incurable grave est complexe. Il exige souvent la contribution de différents types de professionnels de la santé, qui travaillent en équipe, chacun apportant ses compétences particulières. Les psychologues peuvent participer aux soins de la manière suivante :
Gestion du stress
Différentes méthodes de relaxation peuvent aider les gens à se calmer, à mieux dormir et à se détacher du stress engendré par les symptômes physiques.
Résolution de problèmes
Les personnes atteintes d’une maladie incurable font face au déclin de leur santé. Elles ont également des préoccupations d’ordre pratique, par exemple, gérer les finances, faire fonctionner leur ménage et soutenir leurs proches, qui doivent aussi s’adapter à la réalité de la maladie. Certaines interventions psychologiques apprennent au patient à se fixer des priorités, à diviser les problèmes en petits éléments gérables et à trouver des solutions.
Soutien psychologique
Le soutien psychologique offre aux gens une relation de confiance sans jugement. La personne en fin de vie peut parler ouvertement des problèmes personnels qui la perturbent. La peur, la colère et la culpabilité, la détresse associée à la modification de son apparence ou de son fonctionnement, ou les inquiétudes par rapport aux membres de sa famille, sont autant de problèmes sur lesquels la personne pourrait aimer se confier.
Thérapie familiale
Les familles gèrent le stress de différentes façons. Certaines peuvent être marquées par les conflits familiaux. D’autres peuvent avoir tendance à éviter d’exprimer des émotions profondes. Il arrive que les membres de la famille n’atteignent pas tous en même temps le même niveau d’acceptation de la maladie. La thérapie familiale pourrait aider les membres de la famille à affronter ensemble les difficultés en établissant entre eux une communication véritable.
Psychothérapie
Différents types de psychothérapie peuvent être utiles aux personnes atteintes d’une maladie incurable.
La thérapie de soutien par l’expression encourage les gens à exprimer et à explorer leurs préoccupations et leurs inquiétudes profondes. Elle les aide à identifier la façon dont elles font face à la maladie et reconnaît les efforts qu’ils font pour donner un sens au temps qui leur reste à vivre. Cela se fait habituellement dans des groupes de soutien formés de personnes atteintes d’une maladie incurable.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) aide les gens à juger leur situation de manière réaliste. Elle les pousse à penser différemment lorsque des pensées négatives engendrent chez eux beaucoup de détresse. La TCC les encourage également à continuer à s’adonner à des activités agréables tant qu’ils en sont capables. La réalisation de petits objectifs peut engendrer un sentiment d’accomplissement personnel.
Psychothérapie de soutien : en plus de la thérapie de soutien par l’expression et de la thérapie cognitivo-comportementale, d’autres approches peuvent être utiles.
Thérapie centrée sur le sens : le sens que l’on donne à une « bonne mort » est très personnel et peut varier d’une personne à l’autre. Pour certaines personnes, une « bonne mort », cela signifie s’éteindre sans souffrir et après que les préoccupations psychologiques, sociales et spirituelles importantes ont été abordées en fin de vie.
Les gens veulent sentir que leur vie a compté. Ils veulent savoir qu’ils ont touché les autres de manière significative et qu’ils laisseront un héritage qui durera au-delà de leur présence physique.
La thérapie axée sur l’espoir permet aux gens de déterminer et d’éveiller l’espoir dans leur vie, sans nier la réalité de la gravité de leur maladie. Différentes stratégies peuvent être utilisées pour aider à se rappeler de beaux souvenirs, laisser un héritage, trouver des points de vue positifs, aborder l’incertitude, maintenir des relations d’espoir et motiver les gens à trouver un sens à leur vie.
Art-thérapie
L’art-thérapie peut être utilisée pour aider les gens à exprimer leurs émotions, à trouver un sens à leur souffrance et à créer un héritage, lorsque les mots ne suffisent pas.
Bilan de vie
En se livrant à une discussion profonde et en faisant un bilan de sa vie, la personne en fin de vie peut être amenée à « résumer » sa vie, à trouver un sens à l’expérience qu’elle vit et à réfléchir sur les contributions importantes qu’elle a apportées dans sa vie.
Thérapie de la dignité : la thérapie de la dignité est l’une des méthodes utilisées pour faire le point sur sa vie. Cette approche par entrevues peut être utilisée pour aider les gens à déterminer et à accepter leurs accomplissements. Elle peut également être utilisée pour produire un document, où la personne mourante partage avec ses proches sa sagesse et les souvenirs importants de sa vie.
Décisions en matière de fin de vie
Les médecins et les infirmiers peuvent offrir des options de traitement et évaluent l’admissibilité de la personne à l’aide médicale à mourir. Les psychologues peuvent travailler avec les individus et/ou les familles pour examiner les pensées, les émotions et les possibles préoccupations d’ordre social (p. ex. le fardeau des soins et l’isolement) que peuvent ressentir les personnes qui font face aux options de traitement de fin de vie.
Où puis-je obtenir plus d’information?
- Vivre avec le cancer. Un bouleversement affectif, 4e édition (2012). Association canadienne d’oncologie psychosociale http://www.capo.ca.
- Le cancer avancé (2015). Société canadienne du cancer http://www.cancer.ca/~/media/cancer.ca/CW/publications/Advanced%20cancer/32043-2-NO.pdf (Des exemplaires sont également disponibles par l’entremise du Service d’information de la Société canadienne du cancer : sans frais au 1-888-939-3333)
- Portail canadien en soins palliatifs http://www.virtualhospice.ca/fr_CA/Main+Site+Navigation/Home.aspx.
- Aide médicale à mourir : Aperçu https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/services-avantages-lies-sante/aide-medicale-mourir.html
Vous pouvez consulter un psychologue agréé pour déterminer si les interventions psychologiques peuvent vous venir en aide. Les associations de psychologie provinciales et territoriales ainsi que certaines associations municipales offrent souvent des services d’aiguillage. Pour obtenir le nom et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, rendez-vous à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/
La présente fiche d’information a été préparée à l’origine pour la Société canadienne de psychologie en collaboration avec la Coalition canadienne pour la santé mentale des aînés par le Dr Keith Wilson. Au moment de la publication originale, le Dr Wilson était psychologue au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé de médecine et de psychologie à l’Université d’Ottawa.
Cette fiche d’information a d’abord été mise à jour par la Dre Cheryl Nekolaichuk, psychologue agréée au Covenant Health Palliative Institute, et professeure à la Division de la médecine palliative de l’Université de l’Alberta, Edmonton (Alberta), puis l’a été à nouveau en 2021 par la Dre Kerri Ritchie, psychologue, coordonnatrice de la pratique professionnelle, éducation – psychologie, à l’hôpital d’Ottawa.
Dernière révision : Décembre 2021
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Société canadienne de psychologie
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Série « La psychologie peut vous aider » : Le trouble du spectre de l’autisme
Qu’est-ce que le trouble du spectre de l’autisme (TSA)?
Le trouble du spectre de l’autisme (ASD) est un trouble neurologique (d’origine cérébrale) qui affecte le développement des habiletés sociales et de la capacité à communiquer, ainsi que d’autres aspects du comportement, et présente des caractéristiques qui lui sont propres. Le terme « trouble du spectre de l’autisme » (TSA) reflète le point de vue actuel selon lequel l’impact du TSA sur l’apprentissage et le comportement varie selon son degré – de relativement léger à grave – dans tous les aspects ou dans certains aspects du développement. Par exemple, bien que certaines personnes atteintes du TSA soient également atteintes d’une déficience intellectuelle, le modèle de caractéristiques sociales et comportementales propres au TSA peut coexister avec tous les niveaux d’intelligence. Les personnes qui souffrent du TSA éprouvent des difficultés à comprendre les autres et à développer des relations sociales qui impliquent la réciprocité. Par exemple, bien qu’elle souhaite avoir des interactions et des relations sociales, une personne atteinte du TSA ne maîtrise pas naturellement les habiletés que requièrent les contacts interpersonnels, comme la capacité de comprendre le point de vue de l’autre. Pour certaines personnes atteintes du TSA, les troubles du langage (ou l’absence de langage) rendent encore plus difficiles l’expression des idées ou la compréhension d’idées complexes exprimées verbalement par une autre personne. Toutefois, même si le langage est bien maîtrisé, la façon particulière de communiquer de la personne autiste peut teinter les situations sociales dans lesquelles elle se trouve. Par exemple, une personne atteinte du TSA peut avoir de la difficulté à entamer une conversation ou poursuivre une conversation avec fluidité, et dans les deux sens. Les personnes atteintes du TSA ont tendance à utiliser des modèles de pensée et de comportement stéréotypés. Par exemple, leurs intérêts et leurs activités sont parfois restreints, inhabituels ou plus intenses que chez d’autres personnes. Chez certaines personnes atteintes du TSA, les réponses sensorielles inhabituelles peuvent prendre la forme de réaction excessive ou d’absence de réaction à la lumière, aux sons, au contact physique, aux goûts, aux odeurs ou à la douleur. Le résultat à long terme de ce trouble à l’âge adulte varie grandement chez les personnes souffrant du TSA. Certaines d’entre elles réussiront sur le plan scolaire et professionnel, et seront autonomes, surtout depuis que nos collectivités acceptent de plus en plus les différences dans la société. La vulnérabilité aux problèmes de santé mentale, comme l’anxiété et la dépression, est présente chez plusieurs de ces adultes, par ailleurs doués, qui vivent avec le TSA.
La recherche montre que le TSA est un trouble génétique, mais on n’en connaît pas encore les causes. Le risque de développer le TSA est plus grand chez les enfants nés dans une famille dont un membre a déjà reçu un diagnostic de TSA; le TSA est plus fréquent chez les garçons/hommes que chez les filles/femmes (même si le TSA est aussi moins souvent diagnostiqué avec précision chez les filles et les femmes). Le TSA est un trouble permanent, dont les formes les plus graves sont détectées habituellement avant l’âge de deux ou trois ans, car à cet âge, un enfant a commencé à parler et à s’intéresser aux gens, ce qui n’est pas le cas chez les enfants atteints d’un TSA sévère. Toutefois, des signes plus subtils du TSA peuvent se constater beaucoup plus tard, souvent lorsque l’enfant entre à l’école et que ses différences par rapport à ses camarades de classe deviennent de plus en plus évidentes.
Comment diagnostique-t-on le TSA?
Le TSA est diagnostiqué par un praticien expérimenté (habituellement un pédopsychologue clinique ou un médecin spécialiste) et repose sur les types de comportements. Il n’existe aucun examen médical pour diagnostiquer le TSA. Le diagnostic se fait par la collecte d’informations détaillées de la part des parents et d’autres personnes sur certains aspects particuliers du développement et du comportement de l’enfant, et en faisant des observations systématiques directes du comportement — à la fois, les choses inhabituelles que fait l’enfant, et les choses qu’il ne fait pas, mais que l’on s’attend à voir chez un enfant du même âge.
Grâce à la détection précoce de ce trouble chez les jeunes enfants et notre compréhension accrue des formes légères et des formes plus graves chez les personnes de tous âges, le diagnostic de TSA est de plus en plus courant. Une récente estimation canadienne indique qu’au moins 1 enfant sur 66 est touché (Agence de la santé publique du Canada, 2018). Les répercussions du TSA varient, mais elles peuvent être pénibles pour les familles, ainsi que pour les services de santé et les services scolaires et communautaires qui soutiennent les personnes qui en souffrent. De nombreuses collectivités tentent de s’adapter au besoin croissant de services pour les personnes atteintes du TSA et leurs proches.
Que faisons-nous à l’égard du TSA? La psychologie peut-elle aider?
Pour plusieurs personnes atteintes du TSA, les résultats des traitements qui leur sont offerts sont significativement meilleurs que dans les décennies précédentes. Les progrès de la recherche en psychologie nous ont aidés à mieux comprendre les différences fondamentales sur le plan du développement ainsi que les défis auxquels sont confrontées les personnes qui souffrent du TSA. De nombreux psychologues ont contribué à l’amélioration des méthodes de dépistage, d’évaluation et de traitement du TSA. L’évaluation psychologique des enfants selon leur profil d’aptitude – les points forts et les points faibles – ainsi que l’évaluation des symptômes du TSA et de ses problèmes concomitants est à même d’orienter l’élaboration de programmes appropriés pour les enfants vivant avec le TSA. Les traitements fondés sur les principes psychologiques sont à la fine pointe de l’intervention en autisme.
L’intervention précoce intensive fondée sur les principes scientifiques de l’apprentissage (analyse appliquée du comportement, ou AAC) peut aider les enfants atteints du TSA, si elle est utilisée dans le cadre d’un programme de traitement individualisé. Les principaux domaines d’intervention sont, entre autres, les aptitudes à la communication et les compétences sociales, les tâches de la vie quotidienne, la maîtrise de soi ou la capacité d’adaptation, ainsi que le soutien de la famille. Plusieurs autres interventions psychologiques peuvent être intégrées aux techniques fondées sur l’AAC afin de répondre aux besoins de la personne. Il s’agit, notamment, de l’enseignement accessoire et d’autres stratégies (comme l’enseignement d’habiletés clés) qui misent sur des situations propices à l’apprentissage à la maison et dans la collectivité. Les méthodes d’enseignement structuré mettent l’accent sur l’organisation de l’environnement de la personne (horaires, matériel pédagogique et cadre) afin d’optimiser l’apprentissage et le fonctionnement. Les interventions par les pairs, dans lesquelles les autres enfants apprennent à interagir efficacement avec un enfant atteint du TSA, peuvent favoriser les possibilités de socialisation. Pour les personnes plus âgées et plus autonomes atteintes du TSA, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut aider à gérer l’anxiété, qui est courante dans le TSA. Dans le cadre d’une TCC, on apprend à la personne à modifier sa façon de penser et à utiliser des techniques de relaxation systématiques dans les situations qui provoquent chez elle de l’anxiété. Les stratégies de régulation des émotions peuvent également être enseignées à l’aide de méthodes cognitivo-comportementales adaptées. Il peut être particulièrement difficile de trouver un traitement fondé sur l’expérience clinique pour répondre aux besoins en santé mentale des adultes atteints du TSA. Les psychologues et les autres professionnels de la santé mentale qui comprennent le TSA peuvent modifier des programmes existants afin de personnaliser le traitement lorsque les services en matière de TSA sont inexistants. Les mesures de soutien professionnel, comme l’encadrement professionnel et les activités de loisir appropriées peuvent également être bénéfiques à de nombreuses personnes atteintes du TSA.
Où puis-je obtenir plus d’information?
- Organismes provinciaux/territoriaux voués à l’autisme : https://autismcanada.org/about-us/board-advisors/provincial-territorial-council-3/
- National Autistic Society (R.-U.) http://www.autism.org.uk
- Associations provinciales de psychologues : http://www.cpa.ca/public/whatisapsychologist/PTassociations
- Fondation de psychologie du Canada : http://www.psychologyfoundation.org
- American Psychological Association (APA): http://www.apa.org/helpcenter
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales, et certaines associations municipales offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse http://www.cpa.ca/publicfr/Unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par Isabel M. Smith, Ph. D. La Dre M. Smith est une psychologue clinicienne agréée; elle est titulaire de la chaire de recherche Joan et Jack Craig en autisme et est professeure aux départements de pédiatrie et de psychologie et neuroscience de l’Université Dalhousie. Les travaux de la Dre Smith au centre de recherche du Centre de soins de santé IWK, situé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, portent sur les enfants et les adolescents souffrant du TSA et leurs familles.
Juillet 2019
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Série « La psychologie peut vous aider » : Le diabète
Qu’est-ce que le diabète et quelle est sa prévalence?
Le diabète est une maladie bien connue qui se caractérise par l’incapacité de l’organisme à produire de l’insuline ou à utiliser correctement l’insuline qu’il produit. Le diabète de type 1 apparaît lorsque le pancréas est incapable de produire de l’insuline, tandis que le diabète de type 2 apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme ne parvient pas à utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. La plupart des Canadiens atteints de diabète sont atteints de diabète de type 2 (90 %), qui est fortement associé à l’obésité, à l’inactivité, aux habitudes alimentaires malsaines et au vieillissement.
Selon Diabète Canada, environ 10 % des Canadiens vivent actuellement avec le diabète de type 1 ou de type 2, et on prévoit que ce pourcentage passera à 12 % d’ici 2034[1]. Le coût total estimé de cette maladie sur le système de santé en 2024 était de 18,25 milliards de dollars, avec des frais remboursables pouvant atteindre 12 % du revenu familial pour les personnes atteintes de diabète de type 1 et 7 % du revenu familial pour celles atteintes de diabète de type 2. L’Atlas du diabète de la Fédération internationale du diabète 2025 évalue à 589 millions le nombre d’adultes actuellement atteints de diabète dans le monde (environ 11 %), un chiffre qui devrait passer à 853 millions d’ici 2050[2].
Le prédiabète est une catégorie diagnostique qui, bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler de diabète de type 2, indique le début d’une résistance à l’insuline et est associé à un risque métabolique (en particulier des risques de macroangiopathie). Les données probantes semblent indiquer que le fait de s’attaquer rapidement au problème, en particulier en modifiant les comportements liés à la santé, peut retarder l’apparition du diabète de type 2.
Comment traite-t-on le diabète?
Beaucoup de gens pensent que le traitement du diabète est très simple une fois que la bonne dose de médicaments ou d’insuline est déterminée. Malheureusement, la prise en charge du diabète est beaucoup plus compliquée. Pour que la prise en charge soit efficace, il faut que la personne s’implique activement dans l’autogestion et fasse passer les tâches liées au diabète avant les autres tâches de la vie quotidienne. Les principales étapes psychologiques qui sont tributaires d’une bonne prise en charge personnelle sont l’acceptation de la maladie, l’acceptation du traitement et la volonté de s’occuper de sa propre santé. Une intervention psychologique peut aider les personnes atteintes de diabète à atteindre ces objectifs.
Le traitement du diabète repose sur le respect d’une routine quotidienne impliquant la prise de médicaments ou l’utilisation d’insuline, l’autosurveillance de la glycémie (soit en se testant soi-même à l’aide d’une lancette, soit en utilisant un dispositif de surveillance continue de la glycémie) et le respect des recommandations en matière d’alimentation saine et d’activité physique. Toutes ces tâches doivent être effectuées plusieurs fois par jour et de manière très coordonnée. Le diabète est une maladie qui se traite principalement par un ensemble complexe de mesures d’autogestion. On estime que la totalité des exigences comportementales imposées par l’autogestion du diabète requiert plus d’une heure par jour dans le cas du diabète de type 2 et plus d’une heure et demie par jour dans le cas du diabète de type 1.
L’autogestion du diabète est difficile, et ce, pour plusieurs raisons :
- Les exigences liées à la prise en charge personnelle du diabète peuvent être énormes. Idéalement, lorsque les gens apprennent une nouvelle routine complexe, ils expérimentent progressivement de nouveaux comportements, jusqu’à ce que ceux-ci s’intègrent à leur nouvelle routine. Cependant, lorsqu’on est atteint de diabète, il faut rapidement apprendre un grand nombre de nouveaux comportements et commencer à les mettre en pratique immédiatement et en même temps (p. ex., une personne qui vient de recevoir un diagnostic de diabète doit apprendre à surveiller elle-même sa glycémie, à modifier son alimentation, à prendre des médicaments ou de l’insuline et à faire un minimum d’exercice).
- L’autogestion du diabète est complexe et met en jeu les multiples effets de plusieurs facteurs qui agissent dans des directions opposées. Par exemple, l’activité physique, l’insuline et le temps écoulé depuis la dernière dose d’insuline font baisser la glycémie, tandis que les aliments ingérés et le stress la font augmenter.
- La gestion efficace du comportement repose sur la possibilité de faire des pauses ou de s’accorder un répit lorsqu’on est confronté à des tâches difficiles. Cependant, lorsque l’on souffre de diabète, il n’y a pas de fin de semaine, pas de vacances et pas de retraite. L’autogestion du diabète ne laisse aucun répit.
- La gestion du diabète est parfois frustrante, car les efforts que l’on met n’entraînent pas toujours des résultats prévisibles. Il arrive parfois que la personne fasse tout ce qu’on lui demande et que malgré tout, elle ne réussisse pas à contrôler sa glycémie.
Si la plupart des personnes atteintes de diabète devront vivre avec cette maladie toute leur vie, celles qui souffrent de diabète de type 2 peuvent éventuellement obtenir une rémission. La rémission du diabète est un terme introduit récemment pour décrire le fait qu’une personne atteinte de diabète de type 2 puisse maintenir, principalement grâce à une perte de poids importante (~15 % du poids corporel), un indice glycémique normal sans avoir besoin de médicaments. Le respect d’un mode de vie sain semble essentiel au maintien de la rémission du diabète chez les personnes qui y parviennent.
Quel est l’impact psychologique du diabète?
Vivre avec le diabète présente plusieurs dimensions psychologiques qui peuvent avoir une incidence sur le fonctionnement, la santé et la qualité de vie.
La détresse liée au diabète est un construit validé récemment qui fait référence à la détresse associée à la charge émotionnelle du diabète, au régime de vie qu’impose l’autogestion du diabète, à la stigmatisation sociale associée au diabète, ainsi qu’aux difficultés interpersonnelles associées aux relations avec la famille et les amis et aux relations avec les prestataires de soins de santé. Plusieurs outils d’évaluation de la détresse liée au diabète, qui peuvent être autoadministrés, mesurés et interprétés, sont accessibles à l’adresse www.diabetesdistress.org.
D’autres conséquences psychologiques importantes découlant du fait de vivre avec le diabète sont, entre autres, la peur de l’hypoglycémie et, chez les personnes atteintes de diabète de type 2, la résistance psychologique à l’insuline (attitudes négatives envers l’utilisation de l’insuline lorsque celle-ci est nécessaire en raison du dysfonctionnement des cellules bêta). De plus, les personnes atteintes de diabète peuvent être plus susceptibles de développer un trouble des conduites alimentaires que celles qui ne le sont pas. L’autorestriction insulinique, un trouble des conduites alimentaires associé au diabète de type 1, est une pratique qui consiste, pour une personne diabétique, à ne pas prendre d’insuline afin de perdre du poids.
Les problèmes psychologiques propres au diabète nuisent à la santé et à la qualité de vie et peuvent être associés au développement de troubles dépressifs ou anxieux.
Que peuvent faire les psychologues pour aider les personnes atteintes de diabète?
Le diabète représente un défi et un stress importants pour les personnes atteintes de diabète et celles qui les soutiennent. Les psychologues peuvent jouer un rôle précieux en aidant les personnes atteintes de diabète à bien vivre avec leur maladie (voir ici un récent rapport publié sur le rôle des psychologues cliniciens dans la prise en charge du diabète et les compétences qu’ils doivent posséder).
Les psychologues ont reçu une formation approfondie sur la gestion des émotions et les interventions visant à modifier les comportements. Les Lignes directrices de pratique clinique de Diabète Canada recommandent d’effectuer une évaluation psychologique de toutes les personnes qui vivent avec le diabète et d’offrir du soutien psychologique à celles-ci. Les psychologues accompagnent les personnes atteintes de diabète et/ou leurs proches de plusieurs façons :
- Ils peuvent aider la personne qui vient de recevoir un diagnostic de diabète à comprendre les répercussions de ce diagnostic et au rôle qu’elle doit jouer pour gérer sa maladie.
- Ils peuvent résoudre des problèmes afin d’aider la personne à acquérir les comportements quotidiens nécessaires à une bonne gestion de sa maladie.
- Ils peuvent reconnaître et traiter la détresse psychologique, notamment la dépression et l’anxiété, qui peuvent survenir lorsqu’on vit avec une maladie imprévisible.
- Ils peuvent aider la personne à développer et à maintenir la motivation nécessaire pour suivre la routine quotidienne de l’autogestion de sa maladie.
- Ils peuvent fournir des stratégies pour faire face aux pressions sociales (p. ex., concernant les choix alimentaires/boissons, l’exercice physique) qui ne cadrent pas avec la routine d’autogestion de l’individu.
Où puis-je obtenir plus d’informations?
Les sites Web suivants fournissent des informations utiles sur le diabète et l’autogestion du diabète :
- Diabète Canada : http://www.diabetes.ca
- American Diabetes Association : http://www.diabetes.org
- Fédération internationale du diabète : https://www.idf.org/
Percée DT1 (anciennement la Fondation pour la recherche sur le diabète juvénile) et Diabète Canada ont lancé un programme de formation sur le diabète destiné aux professionnels de la santé mentale canadiens, dans le but d’améliorer l’accès à des professionnels de la santé mentale formés. Un répertoire des personnes qui ont suivi cette formation est en cours d’élaboration afin d’améliorer le choix de professionnels qualifiés pour les personnes qui cherchent un soutien psychologique pour la prise en charge du diabète (https://repertoire.perceedt1.ca/).
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues peuvent mettre à la disposition du public une liste de psychologues en exercice qui peut être consultée pour obtenir les services appropriés. Pour obtenir le nom et les coordonnées des associations provinciales et territoriales en psychologie, visitez https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par le Dr Michael Vallis, professeur agrégé en médecine familiale, Université Dalhousie.
Révision : août 2025
Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « LA PSYCHOLOGIE PEUT VOUS AIDER », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.
[1] https://www.diabetes.ca/getmedia/9c717b08-e53e-47c4-a522-c0937ce0861b/2024-Backgrounder-Canada-EN_FINAL_1.pdf
Série « La psychologie peut vous aider » : Faire une demande d’admission aux programmes d’études de cycles supérieurs en psychologie auprès des universités canadiennes
Quand commencer à chercher?
Il est sage de commencer à chercher les programmes ou les écoles de psychologie potentiels quelques années avant le moment où vous avez l’intention de faire votre demande d’admission. Bien que cela semble tôt, vous vous assurez ainsi de suivre tous les cours requis et d’acquérir l’expérience en recherche/travail/bénévolat exigée pour faire de vous un bon candidat. Les dates limites d’admission auprès des écoles d’études supérieures sont fixées au début décembre et au début mars. Prévoyez assez de temps pour remplir les documents d’admission en commençant dès l’été ou l’automne de votre dernière année d’études de premier cycle.
Comment choisir un programme?
L’une des premières décisions que vous aurez à prendre est le profil de formation dans lequel vous voulez vous spécialiser : profil recherche, profil professionnel et profil scientifique-professionnel. Cette décision dépend de vos objectifs de carrière. Les programmes d’études supérieures sont axés, à des degrés variables, sur la pratique ou la recherche. Par exemple, certains sous-domaines de la psychologie, comme la psychologie cognitive et la psychologie sociale, mettent l’accent sur la recherche et s’adressent davantage aux étudiants qui visent une carrière scientifique ou qui se destinent à l’enseignement. En revanche, d’autres programmes d’études supérieures en psychologie mettent l’accent à la fois sur la psychologie appliquée et sur la recherche; il s’agit, notamment, des programmes de psychologie clinique, de psychologie du counseling, de psychologie scolaire, de neuropsychologie, de psychologie judiciaire et de psychologie industrielle/organisationnelle. Pour vous aider à prendre une décision éclairée, allez sur le site Web des programmes et informez-vous auprès des professeurs, des étudiants actuels et des anciens étudiants afin de connaître le genre d’emploi que les étudiants obtiennent généralement, une fois leur diplôme obtenu. Gardez également à l’esprit que certaines universités offrent des programmes particuliers, spécialisés en méthodologie, en psychologie communautaire, en histoire de la psychologie, etc.
Quelles sont les universités qui offrent des programmes d’études supérieures en psychologie?
Vous trouverez sur le site Web de la SCP la liste des universités canadiennes qui offrent des programmes en psychologie (https://cpa.ca/etudiants/resources/universitescanadiennes/) et https://cpa.ca/etudiants/resources/Experimental/).
Si vous penchez pour un diplôme en psychologie professionnelle, en psychologie du counseling, en psychologie scolaire ou en neuropsychologie, consultez la section du site Web de la SCP consacrée à l’agrément. Vous y trouverez la liste des universités qui proposent une formation qui répond aux normes d’agrément des programmes de psychologie professionnelle (https://cpa.ca/agrement/programmesagrees/). Sachez que les universités ou les programmes d’études supérieures ne sont pas tous agréés et que cela pourrait affecter les possibilités d’internats et de stages, ainsi que les perspectives d’emploi. Communiquez avec les universités pour vous informer du statut d’agrément de leurs programmes.
Le site Web du Council of University Directors of Clinical Programs contient une fiche d’information qui traite précisément des demandes d’admission auprès des écoles d’études supérieures qui offrent un programme en psychologie clinique (https://cudcp.wildapricot.org/resources/Pictures/ClinicalPsychGradSchool_Updated3.pdf).
Qu’est-ce qui fera de vous un bon candidat?
Les conditions d’admission à l’université varient. En commençant votre recherche à la première ou à la deuxième année de votre formation de premier cycle, vous pourrez orienter vos expériences de recherche et vos expériences pratiques en fonction des prérequis demandés par les programmes d’études supérieures auxquels vous avez l’intention de faire une demande d’admission. En examinant les conditions d’admission, vous pourrez déterminer facilement si votre diplôme, les travaux universitaires effectués au premier cycle et les notes obtenues aux tests normalisés (s’il y a lieu) répondent aux normes des programmes. On trouve généralement en ligne des statistiques qui vous permettent d’avoir une idée de la probabilité que votre candidature soit retenue en tenant compte du contingentement des programmes.
La plupart des programmes d’études de cycles supérieurs prennent en considération les résultats scolaires (généralement au-dessus de 80 %), en particulier dans les cours en psychologie et, souvent, dans les cours de méthodologie de recherche ou de statistiques. Il est fréquent que le programme favorise les candidats qui ont produit une thèse de spécialisation et qui ont de l’expérience supplémentaire en recherche (bénévole ou rémunérée). Certaines universités exigent également des candidats qu’ils aient réussi le test GRE ou d’autres tests normalisés (p. ex., le Test of English as a Foreign Language [TOEFL] pour les étudiants francophones qui font une demande d’admission auprès d’une université anglophone). Ces tests demandent de la préparation; vous devez donc bien planifier afin de prévoir suffisamment de temps dans l’éventualité où vous auriez à repasser le test, et de veiller à ce que les résultats soient disponibles avant la date limite d’admission à l’école d’études supérieures. Vous trouverez des renseignements supplémentaires sur le test GRE et des ressources utiles pour vous y préparer, comme la mise au point d’un plan d’étude, à l’adresse suivante : https://www.mastersdegree.net/how-to-study-for-the-gre/.
Enfin, de nombreux programmes d’études supérieures exigent des lettres de recommandation. Assurez-vous de vous adresser à des personnes qui vous connaissent bien et qui savent ce que vous avez accompli et appris pendant vos études (p. ex., conseiller en recherche, professeur qui vous a enseigné un cours avancé de premier cycle), car les lettres de recommandation sont très importantes dans le processus de décision.
Combien de temps durent les études de cycles supérieurs?
Certains programmes d’études supérieures conduisent à un diplôme de maîtrise (maîtrise ès arts – M.A.; maîtrise ès sciences – M.Sc.; maîtrise en éducation – M.Ed.), tandis que d’autres aboutissent à un diplôme de doctorat (doctorat en philosophie – Ph. D.; doctorat en psychologie – Psy.D.; doctorat en éducation – D.Éd). La durée d’un programme de maîtrise est d’un an ou deux, auxquels s’ajoutent de trois à cinq ans pour l’obtention du doctorat. Certaines universités offrent également des programmes combinés de maîtrise et de doctorat. Vos aspirations professionnelles, votre capacité financière, votre situation familiale et le temps que vous pouvez consacrer à vos études influenceront votre choix par rapport au type de programme et à la durée de votre formation.
Quelles sont les exigences des programmes?
Les programmes d’études supérieures se distinguent quant au type de cours qu’ils proposent, au nombre de cours à suivre par les étudiants et au temps que les étudiants devront consacrer au programme. Les possibilités de recherche, de stages pratiques, d’enseignement et d’internats obligatoires sont différentes d’une école d’études supérieures à l’autre. Vérifiez les exigences des programmes qui vous intéressent en consultant les sites Web des établissements, pour vous assurer que ceux-ci cadrent avec votre plan de carrière.
Comment choisir un directeur de recherche?
La relation la plus significative que vous développerez pendant vos études supérieures est celle que vous entretiendrez avec votre directeur de recherche. En trouvant un professeur qui a les mêmes intérêts de recherche que vous, et en établissant une relation avec lui, non seulement vous augmenterez vos chances d’être accepté à cette université, mais vous vous assurerez aussi que le temps que vous consacrerez à vos études supérieures sera utile et satisfaisant. La plupart des départements universitaires publient sur leur site Web la liste des membres de leur corps enseignant, ainsi que leur biographie, leurs intérêts de recherche et leurs coordonnées, en plus d’indiquer comment joindre les étudiants actuels. Pour choisir la bonne école d’études supérieures, il est essentiel de trouver les directeurs de recherche potentiels et d’entrer en contact avec eux pour leur demander s’ils accepteront de nouveaux étudiants diplômés l’année suivante.
Certaines universités basent en grande partie leur décision d’accepter un étudiant en fonction de la disposition du professeur à accompagner cet étudiant pendant ses études. Commencez tôt à prendre contact avec des superviseurs potentiels dans les universités qui vous intéressent. Dès le premier contact (probablement par courriel), assurez-vous de vous familiariser avec les travaux que mène ce professeur et proposez des avenues de recherche que vous aimeriez explorer. N’oubliez pas que vous entamez une relation importante; soyez poli et patient lorsque vous attendrez sa réponse.
Comment payer les droits de scolarité?
Les études supérieures peuvent être coûteuses, les frais de scolarité variant considérablement d’une université à l’autre. Habituellement, les écoles d’études supérieures annoncent sur leur site Web ce qu’un étudiant doit s’attendre à payer en droits de scolarité et en frais supplémentaires, en plus d’indiquer si l’école offre des bourses aux étudiants, des postes d’assistant à l’enseignement et des postes d’assistant à la recherche. Les bourses/subventions provinciales, territoriales et fédérales, ainsi que les bourses/subventions privées, peuvent aussi vous aider à payer vos études et à subvenir à vos besoins pendant vos études. Pour obtenir plus d’information sur les bourses d’études canadiennes pour la maîtrise et le doctorat, rendez-vous sur les sites Web des trois Conseils du Canada :
- Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG): https://www.nserc-crsng.gc.ca/index_fra.asp
- Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) : https://cihr-irsc.gc.ca/f/193.html
- Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) : https://www.sshrc-crsh.gc.ca/home-accueil-fra.aspx
Si vous cherchez du financement pour votre première année d’études supérieures, vous devez soumettre une demande l’année précédant celle où vous avez l’intention de commencer vos études (l’année où vous faites votre demande d’admission). Généralement, les demandes de bourses doivent être déposées au début du semestre d’automne (octobre/novembre).
Vous pouvez aussi vous informer sur le Centre de service national de prêts aux étudiants et/ou sur les programmes d’aide financière aux étudiants qui sont disponibles dans la province ou le territoire où vous vivez, dont voici des exemples :
Province/territoire | Programme |
Alberta | Alberta Student Aid |
Colombie-Britannique | British Columbia Student Aid |
Manitoba | Aide aux étudiants du Manitoba |
Nouveau-Brunswick | Services financiers pour étudiants |
Terre-Neuve-et-Labrador | Newfoundland and Labrador Student Aid |
Territoires-du-Nord-Ouest | Aide financière aux étudiants |
Nouvelle-Écosse | Nova Scotia Student Assistance |
Nunavut | Aide financière aux étudiants du Nunavut |
Ontario | Régime d’aide financière aux étudiantes et aux étudiants de l’Ontario |
Île-du-Prince-Édouard | Aide financière aux étudiants |
Québec | Aide financière aux études |
Saskatchewan | Aide aux étudiants de la Saskatchewan |
Yukon | Aide financière aux étudiants et aux étudiantes |
Remarque finale
Pour décider du nombre d’écoles auprès desquelles vous voulez faire une demande d’admission, cherchez l’équilibre entre quantité et qualité afin d’augmenter vos chances d’être accepté. Ne manquez pas non plus de demander des conseils aux étudiants de cycle supérieur qui sont présentement aux études. Bonne chance!
Vous voulez plus d’informations?
- Rendez-vous à la section du site Web de la SCP consacrée aux étudiants (https://cpa.ca/etudiants/), en particulier à la page Ressources pour les étudiants, qui propose une présentation sur l’admission aux études supérieures qui a été donnée au congrès de la SCP de 2013, ainsi que des références (https://cpa.ca/etudiants/resources/).
- Consultez le site Web du CCPPP (https://ccppp.ca/bienvenue) pour vous renseigner sur la procédure à suivre pour faire une demande d’admission aux programmes d’études supérieures et aux programmes d’internats et de stages.
- Site Web de l’APA : (http://www.apa.org/education/grad/index.aspx
La présente fiche d’information a été rédigée pour la Société canadienne de psychologie par M. Colin Capaldi (Université Carleton) et Mme Lyndsay Evraire (Université Western).
Dernière révision : Octobre 2021
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Série « La psychologie peut vous aider » : L’activité physique
Les bienfaits psychologiques de l’activité physique : bouger pour être en bonne santé mentale
Un mode de vie sain, cela implique beaucoup de choses, notamment faire de l’exercice tous les jours, manger sainement et de manière équilibrée, gérer son stress et avoir de bonnes nuits de sommeil. L’activité physique joue un rôle extrêmement important dans le maintien de la santé physique et psychologique.
La recherche montre que l’activité physique apporte des bienfaits psychologiques. Par exemple, l’exercice peut améliorer l’humeur et aider à se sentir plus confiant et compétent. Il peut contribuer à prévenir et à contrôler la dépression et l’anxiété, augmenter l’énergie, réduire le stress et améliorer la vigilance et l’endurance.
En outre, certains types d’activité physique, comme les sports d’équipe, procurent un réseau de soutien social, qui présente de multiples avantages, y compris le maintien de liens d’amitié, ainsi que l’amélioration de l’humeur et de la qualité de vie.
Quel type d’activité physique, et combien d’activité physique dois-je pratiquer pour me sentir mieux?
Il n’y a pas de formule unique qui fonctionne pour tout le monde. De nombreuses études montrent que l’intégration d’exercices aérobiques (c.-à-d. des activités comme la course ou le vélo, qui préparent le cœur et les poumons à répondre aux besoins du corps en oxygène) et d’exercices avec des poids lors d’une séance d’entraînement est importante pour maintenir sa forme physique.
Toutefois, la durée, la fréquence et le type d’activité physique dépendent de la condition physique actuelle de la personne et de ses objectifs de remise en forme. On recommande généralement aux gens de faire trente minutes d’exercice modéré, comme la marche, de trois à cinq fois par semaine.
Mais toutes les formes d’activité physique, aérobiques ou non, effectuées en une seule fois ou en plusieurs fois, peuvent améliorer la santé mentale. Le jardinage, le golf, promener son chien, faire du sport en sont quelques exemples.
Plusieurs personnes disent « se sentir mieux » lorsqu’elles font régulièrement de l’exercice, quel que soit le type d’activité. Il y a de fortes chances que nous continuions à faire les choses qui nous plaisent, qui sont faciles à intégrer à notre quotidien et qui nous apportent un sentiment de bien-être.
Je ne sais pas par où commencer : l’importance de se fixer un objectif
Au moment de choisir le type d’activité physique qui vous conviendra, il est important de vous fixer des objectifs réalistes et de vous donner le temps nécessaire pour les atteindre. Plusieurs personnes s’imposent, au départ, des attentes irréalistes.
Par exemple, elles veulent perdre du poids en très peu de temps ou faire de l’exercice trop souvent et trop longtemps. Si vous vous fixez un objectif que vous ne pouvez atteindre, il se peut qu’au bout du compte, vous soyez déçu de vous-même et vous vous sentiez inefficace; vous serez alors plus susceptible d’abandonner. Fixez-vous des objectifs faciles à atteindre puis, petit à petit, des objectifs plus élevés.
La modification de votre état de santé (p. ex., perte de poids, amélioration de la santé cardiovasculaire) prend parfois du temps; c’est pourquoi il est important de choisir des activités ou des objectifs de performance qui vous permettent de mesurer votre succès.
Le nombre d’étages gravis chaque jour ou le nombre de promenades effectuées chaque semaine sont des exemples d’activités mesurables. Essayez de vous fixer des objectifs précis (p. ex., je vais marcher deux kilomètres trois fois par semaine).
Si vos objectifs sont trop généraux (p. ex., je vais marcher davantage), ils sont difficiles à mesurer et sont moins motivants. Par ailleurs, l’ennui que provoque la routine peut affecter la motivation; il pourrait donc s’avérer utile de varier votre programme d’entraînement. Si vous avez du mal à définir des objectifs de remise en forme appropriés, demandez l’aide d’un professionnel de la santé et d’un professionnel du conditionnement physique.
Quelle quantité d’activité physique dois-je pratiquer, et quand l’activité physique devient-elle excessive? Les signes psychologiques du surentraînement
Plusieurs d’entre nous avons une vie très active et nous démenons pour composer avec nos nombreuses responsabilités. Il est essentiel de s’accorder du temps pour soi et de trouver des moyens de le faire.
Chacun a ses propres limites physiques et mentales. Lorsque l’entraînement est excessif et trop rapide, la capacité d’adaptation du corps est dépassée, ce qui conduit dans certains cas au surentraînement.
Les signes du surentraînement, également appelé « épuisement », « surmenage » ou « surcharge », sont très variés. L’incapacité soudaine de terminer l’entraînement, la fatigue, les troubles du sommeil, la perte d’appétit, la perturbation de l’humeur (c.-à-d. irritabilité, dépression, apathie/changement d’attitude par rapport à l’entraînement, perte de motivation à l’égard de l’entraînement ou épuisement mental) et la prédisposition accrue aux maladies/blessures en sont des indices.
Le surentraînement vient habituellement du manque de repos ou de la répétition excessive du même exercice. Plus le surentraînement est long, plus la récupération est longue. C’est pourquoi il faut le dépister le plus tôt possible. Le corps et l’esprit ont besoin de temps pour se reposer.
Si vous vous rendez compte que vos entraînements sont pénibles et que vous avez moins d’intérêt et d’énergie, il est important d’interrompre momentanément votre programme d’exercices. Se pousser à l’extrême pendant une période de surentraînement au lieu de prendre du repos peut entraîner des problèmes de santé mentale importants.
Où puis-je obtenir plus d’information?
Pour obtenir plus d’information sur l’activité physique, consultez le site Web de l’Agence de la santé publique du Canada à l’adresse http://www.phac-aspc.gc.ca.
Le site propose également un guide d’activité physique, qui pourrait vous être utile lorsque vous chercherez des façons d’intégrer l’activité physique à votre vie. Vous trouverez de l’information supplémentaire sur le site Web de Santé Canada à l’adresse http://www.hc-sc.gc.ca.
Avant de commencer à pratiquer une activité physique, parlez à votre médecin de famille afin de vous assurer d’être en bonne santé. L’exercice est parfois dangereux chez les personnes atteintes de certains problèmes de santé ou maladies.
Voici d’autres sites Web qui parlent de sport et d’activité physique :
Patrimoine canadien (http://www.pch.gc.ca).
L’Association canadienne des sports en fauteuil roulant (http://www.cwsa.ca/fr)
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales, et certaines associations municipales offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par la Dre Hannah Marchand, de l’Université d’Ottawa.
Révision : juillet 2019
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Série « La psychologie peut vous aider » : Le trouble bipolaire
Qu’est-ce que le trouble bipolaire?
Il nous arrive tous d’éprouver, de temps à autre, des changements d’humeur en réaction aux événements de notre vie. Mais lorsque ces changements d’humeur deviennent plus prononcés et graves, au point de compromettre la capacité de la personne à fonctionner normalement au travail, à l’école ou dans ses relations interpersonnelles, nous sommes peut-être en présence d’un trouble de l’humeur grave.
Le trouble bipolaire, autrefois connu sous le nom de psychose maniaco-dépressive, est un trouble mental caractérisé par des changements d’humeur graves, où se manifestent en alternance des périodes de « hauts » intenses (manie ou hypomanie) et des périodes de « bas » intenses (dépression).
Pendant une période de manie, la personne présente une humeur exaltée, voire euphorique, ou une humeur extrêmement irritable, qui dure au mois une semaine. Cette élévation considérable de l’humeur s’accompagne d’une énergie débordante et d’une diminution notable du besoin de sommeil.
La personne manifeste habituellement une forte estime de soi. Elle a tendance à parler davantage et très rapidement, ses pensées défilent à toute allure, et elle est facilement distraite. La manie se caractérise également par une augmentation des activités orientées vers un but et mène souvent à un engagement excessif dans des activités agréables pouvant avoir des conséquences fâcheuses (p. ex., dépenses excessives et irrationnelles, imprudences sexuelles, conduite dangereuse au volant).
Dans ses manifestations les plus graves, la manie s’accompagne de symptômes psychotiques, comme des hallucinations ou des idées délirantes, et la personne a presque toujours besoin d’être hospitalisée. L’hypomanie, une forme moins grave de la manie, perturbe moins le fonctionnement que la manie, mais il arrive souvent qu’elle passe inaperçue pendant des années avant que le diagnostic de trouble bipolaire soit établi et que le traitement approprié soit amorcé.
Pour être considérée comme un épisode dépressif majeur, la phase dépressive du trouble bipolaire doit présenter, pendant au moins deux semaines, des symptômes de dépression majeure (ou trouble dépressif caractérisé), qui sont similaires à ceux de la dépression unipolaire (voir la fiche d’information de la Société canadienne de psychologie portant sur la dépression).
Ces symptômes sont les suivants : humeur dépressive ou tristesse, diminution de l’intérêt pour la plupart des activités, diminution des activités ou retrait social, modification de l’appétit, insomnie ou sommeil perturbé, fatigue ou manque d’énergie, baisse du désir sexuel, difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions, sentiment d’inutilité, et idées suicidaires ou plans de suicide.
Dans ses formes plus graves, la dépression majeure met la vie de la personne en danger et nécessite l’hospitalisation car le trouble bipolaire est associé a un risque élevé de suicide.
Au Canada, 2,2 % des individus souffriront du trouble bipolaire à un moment donné de leur vie. Le trouble bipolaire apparaît habituellement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, mais il peut également se manifester dès l’enfance. Il affecte autant les hommes que les femmes.
Le trouble bipolaire étant une maladie récurrente, la plupart des personnes qui en souffrent connaîtront plusieurs épisodes au cours de leur vie. La présence de symptômes graves entre les épisodes, les problèmes que pose le retour au travail, ainsi les difficultés interpersonnelles et les séparations, sont courants chez les personnes qui souffrent du trouble bipolaire.
Nous ne connaissons pas les causes exactes du trouble bipolaire. Nous savons toutefois que les gènes et la chimie du cerveau rendent les gens plus vulnérables à la maladie.
Le stress seul ne cause pas le trouble bipolaire, mais les épisodes de manie ou de dépression sont souvent déclenchés par des événements stressants. Les facteurs de risque de rechute du trouble bipolaire sont, entre autres, l’abus d’alcool ou de drogue, la non-observance du traitement pharmacologique et les changements de routine qui entraînent un déficit de sommeil ou perturbent les habitudes de sommeil.
Quelles sont les approches psychologiques utilisées pour traiter le trouble bipolaire?
La pharmacothérapie, ou médication est essentielle au traitement du trouble bipolaire. Elle fait habituellement appel à un ou plusieurs psychorégulateurs, comme le lithium, en association avec d’autres médicaments.
Il est maintenant prouvé que les interventions psychologiques, lorsqu’elles sont associées à la pharmacothérapie, peuvent aider les personnes à mieux gérer leur maladie et à réduire la récurrence des épisodes.
Le traitement psychoéducatif consiste à renseigner les patients et leurs proches sur le trouble bipolaire ainsi qu’à enseigner des techniques d’autogestion de la maladie pour faire mieux comprendre la maladie et son traitement. Le traitement psychoéducatif est habituellement bref (de 5 à 10 rencontres) et est donné en groupe.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie interpersonnelle (TIP) sont des formes de psychothérapie brève, qui se sont avérées efficaces pour le traitement des troubles de l’humeur, dont la dépression et le trouble bipolaire.
Dans le cas du trouble bipolaire, la TCC a recours au traitement psychoéducatif et à l’auto-observation de l’humeur, afin d’aider les personnes à identifier les déclencheurs des épisodes de la maladie et à rédiger un plan de prévention des rechutes.
L’augmentation des activités pendant les périodes dépressives, la diminution des activités pendant les périodes de manie et la réévaluation des pensées irréalistes (négatives ou positives) sont d’autres stratégies utilisées par la TCC. Une version adaptée de la TIP, la thérapie interpersonnelle et d’aménagement des rythmes sociaux (TIPARS), s’est également avérée efficace dans le traitement du trouble bipolaire.
Cette thérapie vise principalement à aider les personnes à faire face à leurs difficultés relationnelles et à apprendre à maintenir une routine quotidienne stable et saine afin de stabiliser des rythmes biologiques importants (p. ex. le sommeil), qui peuvent déclencher des fluctuations de l’humeur, comme la manie.
La thérapie familiale, qui s’est avérée utile dans le traitement de la schizophrénie, a également été adaptée au trouble bipolaire, et a prouvé son efficacité.
Avec la thérapie centrée sur la famille, les patients et leur famille apprennent à mieux comprendre le trouble bipolaire en obtenant de l’information sur la maladie et sur son traitement (traitement psychoéducatif). De plus, ils développent des aptitudes à la communication et à la résolution de problèmes pour gérer plus efficacement les conséquences du trouble bipolaire.
Enfin, le soutien social est également très important pour les personnes qui souffrent du trouble bipolaire; par conséquent, les groupes de soutien locaux pour les personnes souffrant de troubles de l’humeur peuvent être utiles.
Où puis-je obtenir plus d’information?
Vous trouverez plus d’information au sujet du trouble bipolaire sur les sites Web suivants :
- Société pour les troubles de l’humeur du Canada (MDSC) : http://www.troubleshumeur.ca/;
- Depression and Bipolar Support Alliance (DBSA) : http://www.dbsalliance.org;
- Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) : https://cmha.ca/fr
Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales, et certaines associations municipales offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse http://www.cpa.ca/publicfr/Unpsychologue/societesprovinciales/.
La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par Martin D. Provencher, Ph. D. Le Dr Provencher est membre de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) et est professeur adjoint à l’École de psychologie de l’Université Laval, à Québec. Ses principaux intérêts sont la thérapie cognitivo-comportementale, les troubles de l’humeur et les troubles anxieux, le trouble bipolaire et le trouble d’anxiété généralisée.
Révision : juin 2019
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