Erinn C. Cameron, M.A., Doctoral Candidate in Clinical Psychology at Fielding Graduate University

Women are disproportionately impacted by the adverse effects of climate change, with women’s intersecting identities exacerbating impact. Erinn Cameron’s research investigates the psychological consequences of climate change for women in Northern rural Ghana and pregnant women living with HIV in semi-urban Western Cape, South Africa. Her work focuses on common mental health problems such as depression, anxiety, and trauma in the context of water scarcity. She also assesses climate anxiety, environmental distress, coping mechanisms, adaptive strategies, and violence against women. For questions, or to learn more about the research, please visit: http://www.erinncameron.com/ or https://www.researchgate.net/profile/Erinn-Cameron


Série « La psychologie peut vous aider » : La crise des opioïdes au Canada

Comprendre la crise des opioïdes

Lorsqu’on évoque les opioïdes, tels que la codéine, la morphine et l’oxycodone, on pense souvent à des médicaments prescrits pour soulager la douleur. Cependant, les sentiments de joie et de bien-être que procure le soulagement de la douleur sont aussi ce qui fait des opioïdes une substance qui crée de la dépendance, conduisant parfois à une utilisation problématique qui va au-delà de l’usage médical auquel ils sont destinés.

Au Canada, la crise des opioïdes est un problème de santé publique qui a des effets dévastateurs, les décès liés aux opioïdes étant en augmentation constante depuis une dizaine d’années. En 2018, près de 10 % des Canadiens à qui l’on avait prescrit des opioïdes ont déclaré en faire un usage problématique. Dans ces cas, faire un usage problématique peut signifier altérer le produit avant de le prendre ou prendre une dose supérieure à ce qui a été prescrit afin de se sentir mieux ou d’atteindre un état d’euphorie.

Les facteurs de risque

Alors, comment en sommes-nous arrivés là et pourquoi cela empire-t-il? Pour assembler toutes les pièces du puzzle, il est important d’examiner les facteurs de risque systémiques (c’est-à-dire le rôle de la société dans son ensemble) et qui contribuent à la crise des opioïdes.

facteurs de risque systémiques et biopsychosociaux

Quelles sont les personnes les plus exposées?

Même si tout le monde doit être conscient des risques de dépendance liés à la prise d’un opiacé sur ordonnance, certains groupes peuvent être particulièrement vulnérables à l’utilisation problématique d’opioïdes.

  • En 2021, 88 % des surdoses d’opioïdes se sont produites dans trois provinces canadiennes : la C.-B., l’Alberta et l’Ontario[1]. Le fait que les populations y soient plus nombreuses et que la prévalence de l’itinérance chronique y soit plus élevée contribue probablement à aggraver l’impact de la crise des opioïdes dans ces provinces.
  • La majorité des décès liés aux opioïdes au Canada sont le fait de personnes d’âge moyen (c.-à-d. entre 20 et 59 ans) (voir note de bas de page 1).
  • Les hommes sont à l’origine de la plupart des hospitalisations (68 %) et des décès (74 %; voir note de bas de page 1) liés aux opioïdes, car ils sont plus susceptibles de chercher et de consommer des opioïdes de manière risquée. Par exemple, ils sont plus susceptibles de se procurer des opioïdes auprès d’une source illégale, de consommer des médicaments au-delà du dosage recommandé, d’utiliser des médicaments plus puissants (par exemple, le fentanyl) ou de ne pas utiliser les médicaments selon le mode d’ingestion recommandé.
  • Les femmes seraient plus promptes à passer de la consommation d’opioïdes à la dépendance, souffriraient de conséquences émotionnelles et physiques plus graves de la consommation de drogue et seraient plus susceptibles de faire un mauvais usage des opioïdes après s’en être fait prescrire.

Les impacts de la COVID-19

Bien que le paysage de la COVID-19 évolue rapidement, on ne peut pas parler de la crise des opioïdes sans tenir compte des effets de la pandémie. D’une part, les personnes qui consomment des opioïdes et d’autres substances psychoactives courent un risque plus élevé de contracter la COVID-19. D’autre part, la COVID-19 a considérablement aggravé l’impact de la crise des opioïdes. En effet, par rapport à l’année précédant la pandémie (avril 2019 – mars 2020, 3 747 décès), les décès liés aux opioïdes ont augmenté d’environ 95 % (avril 2020 – mars 2021, 7 362 décès; voir note de bas de page 1). Ces statistiques inquiétantes ont conduit à ce que certains experts appellent « la pandémie de l’ombre ». Ainsi, en Colombie-Britannique, près de quatre fois plus de personnes sont décédées d’une surdose d’opioïdes que de COVID-19.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cette recrudescence des décès liés aux opioïdes pendant la pandémie, notamment : 1) produits de rechange plus puissants accessibles sur le marché des drogues illicites toxiques; 2) mesures de confinement réduisant l’accès au soutien social/par les pairs, aux sites d’injection supervisés et aux services sociaux; 3) consommation accrue de substances psychoactives pour faire face à l’isolement, à l’anxiété et au stress (voir note de bas de page 1).

Comment la psychologie peut-elle être utile?

Traitement

Le traitement de première ligne pour le trouble lié à l’usage d’opioïdes est la médication. Plus précisément, des opioïdes plus doux et à action plus longue, comme la méthadone, sont utilisés pour remplacer les opioïdes à action plus courte (par exemple, l’héroïne, l’oxycodone, le fentanyl) afin de prévenir les symptômes de sevrage et de réduire l’état de manque. Cela se fait sans sensation d’euphorie ou somnolence, ce qui permet à la personne dépendante aux opioïdes de réduire sa dépendance et de retrouver une vie stable sans perturber le système.

Les approches psychosociales pour traiter le trouble lié à l’usage d’opioïdes tendent à être associées à des traitements pharmacologiques. Par exemple, lorsqu’elles sont associées à un traitement à la méthadone, plusieurs approches psychologiques se sont révélées efficaces pour réduire la consommation d’opioïdes. Il s’agit notamment de la thérapie cognitivo-comportementale, de la thérapie d’organisation des contingences et des interventions comportementales dispensées sur le Web.

La dépendance aux opioïdes survient souvent après qu’un individu s’est vu prescrire des opioïdes comme analgésiques par le système médical. Les interventions psychologiques pour la prise en charge de la douleur constituent donc une autre voie de traitement importante des troubles liés à l’usage d’opioïdes. La recherche montre que les interventions psychologiques de prise en charge de la douleur suivantes sont efficaces :

  • Thérapie cognitivo-comportementale
  • Thérapie d’acceptation et d’engagement
  • Méditation de pleine conscience
  • Hypnothérapie
  • Rétroaction biologique
  • Autogestion du trouble
  • Entretien motivationnel

Prévention

Les interventions préventives « en amont » visent à aborder les facteurs de risque biopsychosociaux tout au long de la vie, tels que les antécédents familiaux/personnels de toxicomanie, le faible niveau socio-économique, les expériences négatives vécues pendant l’enfance (par exemple, abus et/ou négligence), les troubles mentaux coexistants (par exemple, l’anxiété et la dépression), la prise en charge de la douleur chronique, le manque de soutien social et les traumatismes présents ou passés. Il peut s’agir de stratégies de santé publique ciblées visant à réduire le risque de consommation d’opioïdes sur ordonnance à des fins non médicales.

Réduction des méfaits

La réduction des méfaits fait référence à l’ensemble des stratégies utilisées pour minimiser les conséquences négatives souvent liées à la consommation de substances psychoactives. En ce qui concerne la consommation d’opioïdes, il s’agit de services tels que des sites d’injection sûrs où les personnes peuvent s’injecter des stupéfiants en présence de personnel médical, des trousses de naloxone à emporter pour renverser les effets d’une surdose, des tests de dépistage des maladies infectieuses, des thérapies de substitution aux opioïdes et la fourniture de seringues propres aux personnes qui consomment de la drogue par voie intraveineuse. L’accès équitable, le jour même, aux services de réduction des méfaits s’est avéré être une stratégie efficace et essentielle pour sauver des vies et réduire l’impact de la crise des opioïdes.

Tandis que la COVID-19 continue d’aggraver la crise des opioïdes, de nombreux hauts responsables de la santé publique ont exhorté le gouvernement fédéral à miser davantage sur les stratégies de réduction des méfaits. Parmi ces stratégies figure la décriminalisation de la possession d’opioïdes et d’autres drogues illégales pour un usage personnel. Cela permettrait d’éliminer les obstacles juridiques qui empêchent les personnes souffrant de troubles liés à l’usage d’opioïdes d’accéder à ces derniers. En outre, fournir un « approvisionnement sécuritaire » aux personnes souffrant de troubles liés à l’usage d’opioïdes est une autre stratégie réalisable et efficace. Cela permettrait aux personnes qui en ont besoin d’avoir facilement accès à des opioïdes légaux et réglementés.

Où puis-je obtenir plus d’informations?

Guides pratiques de l’Initiative canadienne de recherche en abus de substances : https://crism.ca/projects/covidfrench/

Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances : https://www.ccsa.ca/fr

Trousse d’outils de Santé Canada : COVID-19 et consommation de substances : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/dependance-aux-drogues/trousse-outils-consommation-substances-covid-19.html

 Lettre de la ministre de la Santé à l’appui de traitement et l’approvisionnement plus sécuritaire : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/dependance-aux-drogues/lettre-ministre-traitement-approvisionnement-plus-securitaire.html

Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse http://www.cpa.ca/publicfr/Unpsychologue/societesprovinciales/.

La présente fiche d’information a été préparée par Madeleine Sheppard-Perkins, M. Sc., candidate au doctorat, Université Carleton.

Date : septembre 2023

Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4

Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) :  1-888-472-0657


[1] Santé Canada, Agence de la santé publique du Canada, et Department of Health and Human Services des États-Unis. (2022). Livre blanc conjoint Canada–États-Unis : Consommation de substances et méfaits pendant la pandémie de COVID-19 et approches de la surveillance et réponses fédérales. Department of Health & Human Services des États-Unis, Office of the Assistant Secretary for Health. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/livre-blanc-canada-etats-unis-consommation-substances-mefaits-pendant-pandemie-covid-19-approches-surveillance-reponses-federales.html

Break the Cycle: Dr. Alex DiGiacomo Completes her Cross-Canada Ride


Break the Cycle: Dr. Alex DiGiacomo Completes her Cross-Canada Ride

A month ago, we spoke to Dr. Alex DiGiacomo while she was at the halfway point of her cross-Canada cycling trip. She was raising money and awareness for kids’ mental health in this country, and the major gaps youth have in accessing that care. She has now completed the entire journey, so we invited her back to talk about the big picture, the fundraising effort, the pool noodle, and the incredible community she met and created along the way!


La SCP publie des lignes directrices en matière de télépsychologie (septembre 2023) 

Le conseil d’administration de la SCP a approuvé récemment la publication de nouvelles lignes directrices en matière de télépsychologie. L’objectif de ces lignes directrices est de fournir des orientations et du soutien aux psychologues canadiens afin de leur permettre d’exercer leur profession de manière éthique, compétente et réfléchie lorsqu’ils interviennent dans un environnement virtuel. Les lignes directrices remplacent les lignes directrices déontologiques provisoires pour les psychologues fournissant des services psychologiques par voie électronique, approuvées en 2020.


La RCPE lance actuellement un appel de propositions de numéros spéciaux

La RCPE lance actuellement un appel de propositions de numéros spéciaux, qui seront examinées par l’équipe de rédaction principale pour trois échéances par année—15 septembre, 31 décembre et 15 juin. Si vous envisagez de soumettre une proposition de numéro spécial, vous pouvez communiquer avec la rédactrice en chef Debra Titone à l’avance pour discuter de votre idée et la préciser.

Chaque proposition ne doit pas contenir plus de deux pages; elle doit être rédigée à simple interligne et aborder les points suivants.

  • Titre du numéro spécial
  • Description et justification du numéro spécial
  • Nom et affiliation du ou des rédacteurs en chef invités, et une description de leurs compétences en ce qui concerne l’organisation du numéro spécial
  • Le numéro spécial sera-t-il composé d’articles sur invitation ou fera-t-il l’objet d’un appel d’articles, et pourquoi (nous préférons les appels d’articles dans la mesure du possible)?
  • Liste de chercheurs potentiels au Canada et à l’étranger qui pourraient soumettre un article pour le numéro spécial
  • Dates limites prévues relatives aux lettres d’intention de soumettre un article et à la présentation du manuscrit final

Soumissions d’articles : https://www.editorialmanager.com/cep/default2.aspx


Consultations prébudgétaires du gouvernement fédéral de 2024 (août 2023)

En prévision du budget fédéral de 2024, la SCP a présenté un mémoire au Comité permanent des finances de la Chambre des communes, qui contient quatre demandes financières axées sur l’amélioration de l’accès aux soins dans les secteurs public et privé, la création d’un plus grand nombre de postes de stagiaire en psychologie, l’augmentation du financement de la recherche destiné aux trois conseils et le financement des étudiants et des boursiers postdoctoraux. L’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM), dont la SCP est un membre fondateur, a également présenté un mémoire.


La SCP publie des recommandations concernant la décriminalisation des substances illégales au Canada (septembre 2023)

Sous la direction des coprésidents, Andrew Kim, Keira Stockdale et le regretté Peter Hoaken, le conseil d’administration de la SCP a récemment approuvé un énoncé de position sur la décriminalisation des substances illégales au Canada élaboré par le groupe de travail sur la décriminalisation. En plus de présenter sept recommandations concrètes aux gouvernements et aux intervenants concernés, le rapport demande que les sanctions pénales associées à la possession simple de substances illégales soient supprimées de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et recommande vivement que la détermination de la quantité « utilisée à des fins personnelles » se fasse en concertation avec tous les intervenants concernés, y compris les personnes ayant une expérience vécue passée ou présente de la consommation de substances psychoactives. Voir notre communiqué.


Making connections: Shanique Victoria and Black Mental Health Canada


Shanique Victoria

For many Black Canadians, their first contact with the mental health system is through the criminal justice system. Both systems that have historically marginalized and victimized minority communities, and in many ways are still doing so. Black Mental Health Canada (BMHC) is one of the organizations trying to change this paradigm. Shanique Victoria, Research Project Lead at BMHC, joins Mind Full to tell us more.


Série « La psychologie peut vous aider » : l’insécurité alimentaire

Concepts, définitions et mesures

Dans un premier temps, il est utile de réfléchir à ce qu’est la sécurité alimentaire.

Selon l’Organisation des Nations Unies, la sécurité alimentaire existe « lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive pour mener une vie saine et active[i]. »

L’insécurité alimentaire des ménages est l’accès inadéquat ou incertain à la nourriture en raison de contraintes financières[ii]. L’insécurité alimentaire va de marginale à grave.

  • On parle d’insécurité alimentaire marginale lorsque les ménages craignent de manquer de nourriture et/ou limitent leur choix d’aliments en raison de leur coût.
  • Il y a insécurité alimentaire modérée lorsque les personnes font des compromis sur la qualité et/ou la quantité des aliments consommés en raison de leur coût.
  • On parle d’insécurité alimentaire grave lorsque les personnes sautent des repas, réduisent leur consommation d’aliments ou, dans les cas extrêmes, passent une ou plusieurs journées sans manger.

Tendances récentes observées au Canada

  • En 2019, 15,6 % des personnes vivant dans les provinces ont été confrontées à une insécurité alimentaire marginale, modérée ou grave[iii]. Parmi elles, 7,9 % étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée et 3,6 % en situation d’insécurité alimentaire grave.
  • L’insécurité alimentaire est plus importante dans les territoires que dans les provinces. En 2017-2018, près de la moitié (49 %) de tous les ménages du Nunavut ont connu un certain niveau d’insécurité alimentaire, suivis par les Territoires du Nord-Ouest (15,9 %) et le Yukon (12,6 %). Dans les provinces, c’est au Québec que le taux d’insécurité alimentaire est le plus faible (7,4 %) et en Nouvelle-Écosse qu’il est le plus élevé (10,9 %)[iv].
  • Bien qu’il ne s’agisse pas d’un indicateur parfait de l’insécurité alimentaire, le recours à de l’aide alimentaire d’urgence peut indiquer que les besoins alimentaires ne sont pas satisfaits. Entre 2019 et 2021, la fréquentation des banques alimentaires au Canada a augmenté de 20,3 %, et en mars 2021, 1,3 million de personnes se sont rendues dans les banques alimentaires[v].

Qui souffre d’insécurité alimentaire?

Si l’insécurité alimentaire peut toucher n’importe qui, certains groupes de la population peuvent être plus exposés que d’autres.

  • En 2019, on observait les taux d’insécurité alimentaire les plus bas chez les couples âgés et les plus élevés chez les familles monoparentales dirigées par une femme. Les adultes célibataires et les familles monoparentales présentaient également un taux d’insécurité alimentaire supérieur à la moyenne nationale5.
  • Les taux d’insécurité alimentaire sont élevés chez les étudiants de niveau postsecondaire, allant de 42 % en 2017[vi] à 57 % en 2021[vii]. Les étudiants étrangers, les étudiants autochtones, latino-américains et noirs, les étudiants qui s’identifient comme personne LGBTQ2+, ainsi que les étudiants qui vivent dans des conditions de logement précaires, sont plus vulnérables à l’insécurité alimentairevii.
  • Les Autochtones, les immigrants récents et les personnes handicapées sont plus susceptibles d’être confrontés à l’insécurité alimentaire; en 2019, le nombre d’Autochtones en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave était plus de deux fois supérieur à celui de l’ensemble de la population5.
  • La plupart des ménages en situation d’insécurité alimentaire font partie de la population active et sont susceptibles d’occuper des emplois mal rémunérés et d’avoir des conditions de travail précaires.
  • Les ménages qui connaissent l’insécurité alimentaire peuvent être à la fois locataires et propriétaires, bien que le taux d’insécurité alimentaire soit nettement plus élevé chez ceux qui vivent dans des logements locatifs[viii].

Bien qu’il soit utile de comprendre qui est le plus susceptible de souffrir d’insécurité alimentaire, il est important d’éviter de dépeindre les groupes sociaux comme intrinsèquement vulnérables[ix]. Les systèmes sous-jacents qui rendent certaines personnes vulnérables doivent être pris en compte, comme l’héritage de la colonisation, la pauvreté et le racisme systémique. Les personnes confrontées à l’insécurité alimentaire ont des points de vue et des idées importants et devraient être incluses de manière appropriée dans les processus de prise de décision.

Les causes complexes de l’insécurité alimentaire

Niveau de revenu

L’insécurité alimentaire découle essentiellement de la capacité des gens à se procurer la nourriture dont ils ont besoin[x]. Le niveau de revenu a un impact sur l’insécurité alimentaire, y compris les emplois faiblement rémunérés et les conditions de travail précaires. Les prestations d’assurance sociale insuffisantes exposent les ménages, en particulier les ménages d’une seule personne, à un risque élevé d’insécurité alimentaire; en fait, un ménage sur cinq qui bénéficie de prestations gouvernementales est en situation d’insécurité alimentaire grave4.

Coût des autres besoins de base

D’autres facteurs ont une incidence sur la capacité à s’offrir des aliments nutritifs, notamment le coût des autres besoins de base, tels que le logement, qui oblige parfois à faire des compromis entre l’achat de nourriture et le paiement du loyer ou des factures de services publics. L’insécurité alimentaire est la plus forte chez les locataires : 19 % d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, contre seulement 4 % des propriétaires[xi].

Des coûts ou des événements inattendus, tels que des réparations importantes ou une perte d’emploi soudaine, peuvent compromettre la capacité à se procurer de la nourriture.

Le coût de la nourriture elle-même peut également constituer un obstacle, et les récentes augmentations du prix des denrées alimentaires peuvent affecter plus sévèrement les ménages à faible revenu[xii].

Facteurs sociaux

Certains facteurs sociaux, tels que le manque de moyens de transport pour avoir accès à des aliments sains, l’inadéquation culturelle des aliments disponibles et abordables, la difficulté de stocker des aliments sains et le manque de temps pour préparer des aliments sains, peuvent également avoir une incidence sur la sécurité alimentaire.

Les répercussions de l’insécurité alimentaire

L’insécurité alimentaire peut avoir des répercussions négatives sur la santé physique et mentale à long terme des enfants. Elle peut augmenter le risque de maladies telles que la dépression et l’asthme, augmenter le risque d’idées suicidaires et avoir des effets sur la performance scolaire et le développement[xiii].

Les effets de l’insécurité alimentaire se font également sentir chez les adultes; ils sont liés à un état de santé globalement moins bon et à des maladies chroniques (telles que la dépression, le diabète et les maladies cardiaques), et peuvent entraîner des dépenses médicales plus élevées dans la mesure où les pathologies existantes sont difficiles à prendre en charge[xiv].

Dans sa forme extrême, l’insécurité alimentaire est également associée à une mortalité prématurée, la durée de vie moyenne des adultes issus de ménages en situation d’insécurité alimentaire grave étant inférieure de neuf ans à celle des adultes issus de ménages en situation de sécurité alimentaire[xv].

L’insécurité alimentaire a également des conséquences sociales importantes. L’incapacité à fournir une alimentation adéquate peut être associée à des sentiments de honte et à la crainte d’être jugé. Cela peut conduire les gens à se retirer de la vie sociale. En outre, la nourriture est souvent une forme importante de socialisation et le fait de ne pas pouvoir offrir de la nourriture peut entraîner une réduction de la socialisation, en particulier chez les enfants dont les parents n’ont pas les moyens d’offrir de la nourriture à leurs camarades[xvi].

Politiques et bonnes pratiques en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire

L’accès à la nourriture est un droit fondamental de la personne. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, dont le Canada est signataire, énonce ce qui suit : « Les États parties au présent Pacte reconnaissent le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu’à une amélioration constante de ses conditions d’existence. » Article 11, paragraphe 1. Aborder l’insécurité alimentaire sous l’angle des droits de la personne signifie que l’on comprend qu’il existe « certains droits auxquels chacun peut prétendre, indépendamment de son identité ou de son origine. »[xvii] [traduction] Selon cette conception, le manque de nourriture constitue une violation des droits de la personne et n’est pas simplement dû aux décisions prises par les individus ou à l’inefficacité des politiques et des programmes.

Pour agir sur les causes profondes de l’insécurité alimentaire, il est important de s’attaquer au lien entre le revenu et l’insécurité alimentaire. Cela peut se faire en améliorant les ressources financières des ménages à faibles revenus au moyen d’interventions gouvernementales particulières. Les politiques qui augmentent les salaires et la qualité des emplois réduiront le risque d’insécurité alimentaire chez les personnes qui travaillent. Le renforcement de la protection sociale au Canada par des montants appropriés d’aide au revenu permettrait de garantir que les personnes qui ont besoin d’une aide au revenu ne risquent pas de souffrir d’insécurité alimentaire. En particulier, la mise en place d’une allocation universelle permettrait de résoudre le problème de l’insécurité alimentaire de manière générale, car l’insécurité alimentaire touche une grande diversité de ménages, et une allocation universelle pourrait bénéficier à tous les ménages dont le revenu est insuffisant[xviii].

Le rôle de la psychologie dans la lutte contre l’insécurité alimentaire

La psychologie a un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, au même titre que la pauvreté et l’itinérance, qui sont étroitement liées.

En ce qui concerne les services de santé mentale, malheureusement, de nombreuses personnes en situation d’insécurité alimentaire ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins de base. D’un point de vue économique, les personnes en situation d’insécurité alimentaire sont moins susceptibles d’avoir des revenus suffisants pour payer des services psychologiques privés et sont moins susceptibles de recourir à des services psychologiques. Ainsi, les psychologues peuvent collaborer avec les services locaux d’aide au logement, les refuges, les organismes communautaires et les banques alimentaires – pour n’en citer que quelques-uns – afin d’offrir leurs services à ces personnes en utilisant un barème dégressif ou en le faisant bénévolement. Davantage de psychologues devraient participer à la prestation de services de santé mentale axés sur le client et le rétablissement à l’échelle communautaire.

La psychologie joue également un rôle essentiel dans la défense des intérêts, en particulier en ce qui concerne : 1) la disponibilité des aliments (une source fiable et constante d’aliments de qualité); 2) l’accès aux aliments (les gens ont suffisamment de ressources pour produire et/ou acheter des aliments); 3) la consommation des aliments (les personnes disposent de connaissances suffisantes en matière d’alimentation et de préparation des repas, et des conditions sanitaires de base pour choisir, préparer et distribuer des aliments sains à leur famille); 4) la stabilité (un environnement stable et durable permettant d’accéder à des aliments sains et de les consommer)[xix]. Elle a aussi un rôle à jouer dans la défense des intérêts liés aux déterminants sociaux de la santé, au besoin de logements abordables, au besoin de services de santé mentale et à l’interaction entre la santé mentale et les déterminants sociaux, qui sont souvent associés à l’insécurité alimentaire. En tenant compte des différents niveaux de système, au micro-niveau, la psychologie peut assurer la liaison avec les équipes de soins élargies du client et les organismes communautaires afin de plaider pour la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et la qualité nutritionnelle des sources de nourriture. Au macro-niveau, les psychologues peuvent militer à l’échelle de la collectivité et à un échelon plus large pour des changements de fond, pour le droit à la sécurité alimentaire, l’allocation universelle, le financement de logements abordables et/ou à loyers déterminés en fonction du revenu, l’augmentation de l’aide sociale et l’accès aux services de santé mentale.

Dans le milieu universitaire, la psychologie communautaire devrait être enseignée dans le cadre des cours d’introduction à la psychologie, et davantage d’enseignants et de chercheurs en psychologie communautaire devraient être embauchés.

En ce qui concerne la recherche, la psychologie peut être utilisée pour :

  • Comprendre les attitudes et les comportements des personnes en situation d’insécurité alimentaire et à leur égard. On pourrait, notamment, chercher à savoir comment augmenter le soutien et l’action collective face à l’insécurité alimentaire, ainsi que déterminer les interventions possibles, tant individuelles que structurelles.
  • Comprendre les réactions sociales à l’insécurité alimentaire qui font obstacle à la résolution de ce problème.
  • Évaluer l’efficacité des initiatives en matière de santé publique et de sensibilisation afin de modifier les réactions sociales à la sécurité alimentaire.
  • Employer différentes méthodologies et pistes de recherche, notamment en collaborant avec des personnes ayant une expérience vécue de l’insécurité alimentaire et avec des dirigeants autochtones.
  • Explorer les différentes composantes de l’insécurité alimentaire et l’incidence qu’elles ont sur les individus de différents horizons.

La psychologie peut également faciliter l’organisation de forums dans lesquels différentes professions et organisations, et différents pionniers de la psychologie et chefs de file de la lutte contre l’insécurité alimentaire, pourraient se réunir pour se livrer à des échanges interdisciplinaires sur les solutions à apporter à l’insécurité alimentaire, puis présenter les résultats obtenus aux organismes gouvernementaux concernés par l’intermédiaire d’activités de représentation concertées.

Pour obtenir de plus amples renseignements

Vous trouverez des informations et des ressources supplémentaires sur l’insécurité alimentaire au Canada en consultant les sources suivantes.

Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.

 

La présente fiche d’information a été rédigée pour le compte de la Société canadienne de psychologie par

The Canadian Poverty Institute
Université Ambrose
150, Ambrose Circle SW
Calgary, Alberta T3H 0L5

www.povertyinstitute.ca; povertyinstitute@ambrose.edu

 Date : mai 2023

Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4

Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) :  1-888-472-0657


Références

[i] FAO, FIDA, UNICEF, PAM et OMS, The state of food security and nutrition in the world 2021. Transforming food systems for food security, improved nutrition and affordable healthy diets for all. Rome : FAO 2021

[ii] Tarasuk, V. et Mitchell, A., Household food insecurity in Canada, 2017-18. Toronto : PROOF 2020.

[iii] PROOF Food Insecurity Policy Research, New food insecurity data for 2019 from Statistics Canada. Toronto : PROOF 2022.

[iv] Caron, N. et Plunkett-Latimer, J. Enquête canadienne sur le revenu : insécurité alimentaire et besoins insatisfaits en matière de soins de santé, 2018 et 2019. Statistique Canada, 2022.

[v] Banques alimentaires Canada, Bilan-Faim 2021. Mississauga : Banques alimentaires Canada, 2021.

[vi] Hamilton, Taylor, D., Huisken, A. et Bottorff, J. L. (2020). Correlates of food insecurity among undergraduate students. Canadian Journal of Higher Education, 50(2), 15–23. https://doi.org/10.47678/cjhe.v50i2.188699

[vii] Meal Exchange. (2021). 2021 National Student Food Insecurity Report. Tiré de www.mealexchange.com/resources

[viii] Tarasuk, V. et Mitchell, A., Household food insecurity in Canada, 2017-18. Toronto : PROOF 2020.

[ix] Sauchyn, D., Davidson, D. et Johnston, M, Provinces des Prairies, chapitre 4 dans Le Canada dans un climat en changement : Le rapport sur les Perspectives régionales, gouvernement du Canada : 2020.

[x] Tarasuk, V., Implications of a basic income guarantee for household food insecurity, Thunder Bay : Northern Policy Institute : 2017.

[xi] Statistique Canada L’insécurité alimentaire des ménages au Canada. Ottawa : gouvernement du Canada : 2020.

[xii] Agri-Food Analytics Lab, Canada’s food price report: 2022. Université Dalhousie, Université de Guelph, Université de la Saskatchewan et Université de la Colombie-Britannique : 2022.

[xiii] PROOF. Household food insecurity in Canada. Toronto : Université de Toronto. Accessible [en ligne ] https://proof.utoronto.ca/food-insecurity/. Consulté le 18 mars 2022.

[xiv] Tarasuk, V., Mitchell, A. et Dachner, N., Household food insecurity in Canada, 2014. Toronto : PROOF : 2016.

[xv] PROOF. Ibid.

[xvi] Purdam, K., E. Garratt et A. Esmail. “Hungry? Food Insecurity, Social Stigma and Embarrassment in the UK.” Sociology. Vol. 50, n° 6 : 1072-1088. Décembre 2016

[xvii] Canada Sans Pauvreté, Human rights and poverty reduction strategies. Ottawa : Canada Sans Pauvreté : 2015.

[xviii] Tarasuk, V., Implications of a Basic Income Guarantee for household food insecurity, Thunder Bay : Northern Policy Institute : 2017.

“Psychology Works” Fact Sheet: Poverty

Concepts, Definitions and Measures

The common understanding of poverty is that it involves a critical lack of income that interferes with a person’s ability to meet their basic needs. The experience of poverty, however, is much more complex. The Oxford Multi-Dimensional Poverty Index (MPI) includes the following factors, in addition to income, as constitutive of poverty: quality of work; empowerment; physical safety; social connectedness; psychological well-being, and happiness.[i] The multi-dimensional nature of poverty is reflected in the definition of poverty that was recently adopted by the Government of Canada in its national poverty strategy. According to this definition, poverty is: The condition of a person who is deprived of the resources, means, choices and power necessary to acquire and maintain a basic level of living standards and to facilitate integration and participation in society[ii].

Percentage of the Population Living in Low-Income Households by Population Group, Canada 2016

Despite the multi-dimensional nature of poverty, poverty measures continue to be based on income. One important measure of poverty is the Low Income Measure (LIM).

This internationally used measure defines a household as poor if it is earning less than 50% of the median income, adjusted for household size.

In Canada, the Market Basket Measure (MBM) has been adopted as the official measure of poverty. The MBM considers a household poor if its income is insufficient to purchase a basket of goods and services deemed essential for basic human functioning. Income thresholds are adjusted for household size and the region in which one lives.

In 2019, the income thresholds for a family of four (2 adults and 2 children) for major Canadian cities were as follows[iii]:

Halifax – $46,147 Winnipeg – $45,164
Montreal – $41,090 Calgary – $49,462
Toronto – $49,304 Vancouver – $50,055

 

Poverty Rate by Age and Region, Canada 2018

Incidence of Poverty

According to Canada’s official measure of poverty, 3.73 million Canadians were living in poverty in 2018, accounting for 10.1% of the population.

Poverty rates vary by region.

Just under 10% of children under the age of 18 were living in poverty that same year[iv].

Profile

Certain population groups are at greater risk of poverty. In Canada, populations with a higher incidence of poverty include persons living alone, Indigenous persons, racialized persons, recent immigrants, persons with disabilities, and lone-parent families.[v]

Causes of Poverty

Poverty is often thought to result from the deficits of an individual. Lack of education or skills, poor language proficiency, mental health or addictions challenges, lack of financial literacy and poor life choices are some of the factors that can increase a person’s risk of poverty. While these factors do contribute to poverty, it is also important to understand the social conditions in which a person lives.

Where a person is in their life course is an important contributing factor. Stages of life where there is increased dependency, such as childhood or advanced age, increase the risk of poverty. Also at risk are caregivers who support people in dependent situations. Social connections also matter, as those who are isolated or living alone tend to have above average rates of poverty. The stigma attached to poverty can also limit one’s life choices.

Finally, systemic forces act to increase the risk of poverty. Workers employed in precarious positions that are part-time, insecure, and low-waged are at much greater risk of poverty. The lack of recognition of foreign credentials places many immigrants at an increased risk of poverty. Structural conditions including racism, discrimination, patriarchy, and the impacts of colonization are further factors that greatly increase the risk of poverty for people from particular social groups. The inadequacy of Social Assistance benefits further impacts those whose life circumstances require them to rely on income supports, leaving them in deep poverty.

Impacts of Poverty

Poverty comes at a cost. It is estimated that Canada spends between $72.5 and 86.1 billion annually due to the costs associated with poverty[vi] while the annual cost of homelessness is estimated at $7 billion.[vii]

Poverty is associated with reduced levels of trust and social cohesion that affect all of society.[viii]

Poverty also compromises the mental and physical health of adults and children and compromises cognitive functioning.[ix] The developmental impacts on children are particularly important as they can affect future life chances throughout adulthood, affecting biological, cognitive, emotional, and social domains of development. Lack of nutrition, increased experienced stress, decreased maternal supports, increased exposure to trauma and violent neighborhoods interact in a cumulative manner. Noted latent outcomes, resistant to intervention, result from permanent impacts on the developing brain. Specifically, the child is more likely to experience heightened anxiety, emotional difficulties, and difficulties in learning stemming from executive functioning deficits.[x] [xi] These outcomes limit gains in language development, reading and writing and social development. They may also result in problems maintaining healthy relations with parents, peers, and authority figures, such as teachers.[xii] [xiii] [xiv] These cumulative

impacts have been connected to increases in deviant behaviour, early pregnancy, and school dropout, thereby limiting social destinations that increase health and well-being.[xv] [xvi] [xvii]

Policy and Best Practice

Increasingly, poverty is understood as a violation of human rights. Under the international human rights framework of which Canada is a part, people are guaranteed the right to work, fair wages, safe and healthy working conditions, to form or join trade unions, an adequate standard of living, social security, food, clothing, housing, education, health care, and participation in cultural life.[xviii] From this standpoint, addressing poverty involves ensuring that the full array of rights people enjoy are realized. In 2018, Canada adopted a national poverty strategy called Opportunity for All.[xix] This federal strategy has three pillars:

  • Dignity: Lifting Canadians out of poverty by ensuring basic needs—such as safe and affordable housing, healthy food, and health care are met
  • Opportunity and Inclusion: Helping Canadians join the middle class by promoting full participation in society and equality of opportunity
  • Resilience and Security: Supporting the middle class by protecting Canadians from falling into poverty and by supporting income security and resilience

The national strategy acknowledges that freedom from poverty is a human right.

Role of Psychology in Addressing Poverty

Psychology has a critical role to play in addressing poverty, along with homelessness and food insecurity which are often outcomes/consequences of poverty.

In terms of mental health services, unfortunately, many people who are experiencing poverty are unable to care for their basic needs and may subsequently experience in transient circumstances compounded by unmanaged mental health, trauma, or substance use challenges. Economically, people who are experiencing poverty do not have sufficient income to pay for privately provided psychological services, nor may they know where to begin in terms of finding a psychologist. As such, psychologists can work with local housing, shelter, or community services to bring their services to where the impoverished are, and if able, to do so on a sliding scale or pro bono manner. More psychologists should be included in more client-centered, recovery-oriented mental health service delivery at the community level.

Psychology also has a critical role to play in advocacy, particularly as relates to the anti-poverty initiatives, social determinants of health, the need for affordable housing and food security, the need for access to mental health services that are covered under provincial health plans, and the interplay between mental health and the social determinants. Considering different system levels, at the micro-level, psychology can liaise with a client’s wider care team and community organizations to ensure their core health and psychological needs are met. At the macro-level, psychologists can advocate at the community and larger levels for policy change, for funding of affordable and/or rent geared to income housing, food security, increased social assistance, access to mental health services, and coverage of psychological services under provincial health plans.

Within academia, community psychology should be taught as part of introductory psychology courses, and more community psychology faculty and researchers should be hired.

In terms of research, psychology can be used to understand:

  • Understand attitudes and behaviours of and towards those who experience poverty. This can include how to increase support and collective action towards combatting poverty, along with identifying possible interventions – both individual and structural.
  • Understand social responses to poverty that maintain barriers to addressing this problem.
  • Evaluate effectiveness of public health initiatives and education to shift social responses to poverty.
  • Employ different research methodologies and approaches, including but not limited to collaborating with those with lived experience and with Indigenous leaders.
  • Exploring how poverty impacts individuals of different walks of life.

Psychology can also facilitate forums in which different professions, organizations, and pioneer psychologist leaders in addressing poverty, can come together to have interdisciplinary conversations about solutions to poverty, and then present any findings via consolidated advocacy efforts to relevant government bodies and agencies.

For Additional Information

You can consult with a registered psychologist to find out if psychological interventions might be of help to you. Provincial, territorial and some municipal associations of psychology often maintain referral services. For the names and coordinates of provincial and territorial associations of psychology, go to  https://cpa.ca/public/whatisapsychologist/PTassociations/.

This fact sheet has been prepared for the Canadian Psychological Association by:

The Canadian Poverty Institute
Ambrose University
150 Ambrose Circle SW
Calgary, Alberta T3H 0L5

www.povertyinstitute.ca; povertyinstitute@ambrose.edu

Date: May 2023

Your opinion matters! Please contact us with any questions or comments about any of the Psychology Works Fact Sheets:  factsheets@cpa.ca

Canadian Psychological Association

Tel: 613-237-2144
Toll free (in Canada): 1-888-472-0657


References

[i] Oxford Poverty and Human Development Initiative. https://ophi.org.uk/research/multidimensional- poverty/ Accessed 19 January 2022.

[ii] Government of Canada. 2018. Opportunity for All: Canada’s First Poverty Reduction Strategy Ottawa: Government of Canada.

[iii] Statistics Canada. Table 11-10-0066-01 Market Basket Measure (MBM) thresholds for the reference family by Market Basket Measure region, component, and base year. https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/en/tv.action?pid=1110006601

[iv] Statistics Canada. Table 11-10-0135-01 Low-income statistics by age, sex, and economic family type. https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/en/tv.action?pid=1110013501

[v] Statistics Canada. 2016. Census of Canada.

[vi] Government of Canada. 2010. Federal Poverty Reduction Plan: Working In Partnership Towards Reducing Poverty In Canada. Report of the Standing Committee on Human Resources, Skills and Social Development and the Status of Persons with Disabilities. Ottawa: Government of Canada.

[vii] Gaetz, S., J. Donaldson, T. Richter and T. Gulliver-Garcia. 2013. The State of Homelessness in Canada 2013. Toronto: The Canadian Observatory on Homelessness and the Canadian Alliance to End Homelessness.

[viii] Ross, C. 2011. “Collective Threat, Trust and the Sense of Personal Control.” Journal of Health and Social Behaviour 52, no. 3 (September).

[ix] Mikkonen, J., & Raphael, D. 2010. Social Determinants of Health: The Canadian Facts. Toronto: York University School of Health Policy and Management.

[x] Anasuri, S. 2017. Children living in poverty: Exploring and understanding its developmental impact. Journal Humanities and Social Science (IOSR-JHSS) 22, (6), Ver. 9 (June. 2017) PP 07-16.

[xi] Barch, D., Pagliaccio, D., Belden, A., Harms, M. P., Gaffrey, M., Sylvester, C. M., Tillman, R., & Luby, J. (2016). Effect of Hippocampal and Amygdala Connectivity on the Relationship Between Preschool Poverty and School-Age Depression. The American Journal of Psychiatry, 173(6), 625–634.

[xii] Anasuri. 2017. Ibid.

[xiii] Chaudry, A., & Wimer, C. 2016. Poverty is Not Just an Indicator: The Relationship Between Income, Poverty, and Child Well-Being. Academic Pediatrics, 16 (3 Suppl), S23–S29.

[xiv] Hyde, L. W., Gard, A. M., Tomlinson, R. C., Burt, S. A., Mitchell, C., & Monk, C. S. 2020. An ecological approach to understanding the developing brain: Examples linking poverty, parenting, neighborhoods, and the brain. American Psychologist, 75(9), 1245–1259.

[xv] Anasuri. 2017. Ibid.

[xvi] Larson C. P. (2007). Poverty during pregnancy: Its effects on child health outcomes. Paediatrics & Child Health, 12(8), 673–677.

[xvii] Maggi, S., Irwin, L. J., Siddiqi, A., & Hertzman, C. (2010). The social determinants of early child development: an overview. Journal of Paediatrics and Child Health, 46(11), 627–635.

[xviii] Canada Without Poverty. n.d. Human Rights and Poverty Reduction Strategies: A Guide to International Human Rights Law and its Domestic Application in Poverty Reduction Strategies. Ottawa: Canada Without Poverty.

[xix] Government of Canada. 2018. Ibid.

Série « La psychologie peut vous aider » : l’itinérance

Concepts, définitions et mesures

L’itinérance est un continuum qui va de l’absence d’un toit à l’hébergement d’urgence, en passant par l’hébergement provisoire et le risque d’itinérance.

  • Être sans toit : personnes qui résident dans des lieux non destinés à l’habitation humaine, comme les voitures, les parcs, les immeubles abandonnés, les ruelles et les rues.
  • Hébergement d’urgence : personnes résidant dans des centres d’hébergement, y compris celles qui fuient une situation de violence familiale.
  • Provisoirement hébergé : personnes qui vivent dans des logements précaires, par exemple, qui logent temporairement dans leur famille ou chez des amis[i].
  • Les personnes à risque d’itinérance sont considérées comme ayant des « besoins impérieux en matière de logement ». Selon Statistique Canada, « [o]n dit d’un ménage qu’il éprouve des “besoins impérieux en matière de logement” si son habitation n’est pas conforme à au moins une des normes d’acceptabilité (qualité, taille et abordabilité) et si 30 % de son revenu total avant impôt est insuffisant pour payer le loyer médian des logements acceptables (répondant aux trois normes d’occupation) situés dans sa localité[ii]. » Un logement est considéré comme abordable lorsque moins de 30 % du revenu familial y est consacré. Pour satisfaire à la norme d’acceptabilité, le logement ne doit pas nécessiter de réparations majeures et le ménage doit disposer d’un revenu suffisant pour prendre en charge les dépenses, y compris les réparations majeures. Un logement est considéré comme étant de taille convenable s’il dispose d’un nombre suffisant de chambres en fonction de la taille et de la composition du ménage.

Il est également important de faire la distinction entre l’itinérance chronique et l’itinérance épisodique.

  • Personne en situation d’itinérance chronique : personne qui est sans abri depuis au moins six mois
  • Personne en situation d’itinérance épisodique : personne qui a vécu trois épisodes ou plus d’itinérance d’une durée de moins de six mois[iii].

Incidence et tendances

On estime à 35 000 le nombre de personnes sans-abri au Canada pendant une nuit donnée, et à plus de 235 000 le nombre de personnes sans-abri à un moment ou à un autre de l’année.

  • La population des personnes provisoirement hébergées peut en outre compter jusqu’à 50 000 personnes chaque nuit[iv], tandis qu’on estime que 8 % de la population générale a été hébergée provisoirement à un moment ou à un autre de sa vie[v]. Plus de la moitié (55 %) des personnes provisoirement hébergées sont dans cette situation pendant plus d’un mois.
  • Parmi les personnes qui ont recours à des refuges, la durée moyenne de séjour dans ces refuges est d’environ 10 jours[vi].
  • Environ les deux tiers (60 %) des personnes sans-abri sont des sans-abri chroniques[vii].
  • Au Canada, 1 644 900 ménages ont été déclarés comme ayant des besoins impérieux en matière de logement en 2018 et sont donc exposés à un risque d’itinérance[viii].

Profil des personnes itinérantes ou des personnes qui sont à risque d’itinérance

Certains groupes de personnes restent plus exposés que d’autres au risque d’itinérance.

  • Au Canada, les Autochtones représentent une part disproportionnée des personnes sans-abri ou provisoirement hébergées. Les Autochtones représentent entre 28 et 34 % des résidents des refuges, malgré le fait qu’ils ne constituent que 4,3 % de la population totale[ix]. On estime également que 18 % des Autochtones ont été provisoirement hébergés à un moment ou à un autre de leur vie[x].
  • Environ la moitié (52 %) des personnes sans-abri au Canada sont des adultes âgés de 25 à 49 ans.
  • Les jeunes constituent toutefois un groupe important, les personnes âgées de 13 à 24 ans représentant, selon les estimations, 19 % de la population de sans-abri. Parmi les jeunes sans-abri, environ un sur cinq s’identifie comme LGBTQ2[xi].
  • Plus du quart (27 %) des personnes itinérantes sont des femmes[xii].

Les causes diverses et complexes de l’itinérance

Abordabilité du logement

L’abordabilité du logement est un facteur crucial. L’insuffisance des revenus combinée à l’augmentation rapide du coût du logement, tant pour les locataires que pour les propriétaires, a une incidence sur l’abordabilité. En outre, les investissements dans les logements sociaux sont insuffisants, ce qui se traduit par de longues listes d’attente pour les personnes qui ont besoin d’un logement abordable. L’insuffisance des prestations de soutien du revenu est un autre facteur important, car les bénéficiaires de l’aide sociale n’ont généralement pas les moyens de payer les loyers du marché. Le manque de logements abordables augmente la vulnérabilité à l’itinérance causée par d’autres facteurs.

Violence et abus

La violence familiale peut mener à l’itinérance, en particulier chez les femmes. Les personnes fuyant des situations de violence sont parfois dans l’incapacité de trouver un logement abordable pour se reloger. Parallèlement, les maisons d’hébergement d’urgence pour les victimes de violence familiale sont souvent occupées au maximum de leur capacité, et la durée autorisée pour rester dans une maison d’hébergement est limitée.

Chez les jeunes, les situations d’abus psychologique, physique ou sexuel à la maison peuvent également conduire le jeune à s’enfuir et à devenir sans-abri.

Santé mentale et abus de substances psychoactives

Les problèmes de santé mentale et d’abus de substances psychoactives contribuent également à l’itinérance. Cette situation est en partie due aux politiques de désinstitutionnalisation et à la réduction du soutien offert dans la communauté aux personnes confrontées à ces problèmes. De même, les transitions mal coordonnées au départ des soins en établissement, tels que les soins de santé, les services correctionnels ou la protection de l’enfance, laissent souvent les personnes sans soutien et exposées au risque d’itinérance.

Situation personnelle

La situation personnelle peut également conduire à l’itinérance. L’éclatement de la famille ou des relations, qui n’est pas nécessairement dû à la violence, est un facteur de risque, tout comme les traumatismes ou les abus subis pendant l’enfance.

Les événements traumatisants ou déstabilisants, tels que la perte d’un emploi, un incendie ou l’apparition d’une incapacité mentale ou physique, peuvent également conduire à l’itinérance.

Enfin, le risque de se retrouver sans abri ne peut être dissocié d’autres formes plus larges de désavantage socio-économique et de marginalisation, notamment le racisme, le patriarcat et la colonisation.

Répercussions de l’itinérance

L’itinérance a des répercussions diverses sur les individus et la société.

  • D’un point de vue économique, on estime que le coût de l’itinérance au Canada s’élève à environ 7 milliards de dollars par année[xiii].
  • Sur le plan individuel, les personnes itinérantes ont une santé mentale et physique amoindrie du fait d’un système immunitaire affaibli, d’une hygiène et d’une alimentation insuffisantes, de la promiscuité dans les refuges ou des dangers liés au fait de dormir à l’extérieur.
  • Les personnes itinérantes sont également plus exposées à la violence. Un rapport sur la sécurité des personnes qui dorment dans la rue à Toronto a révélé qu’environ le tiers d’entre elles avaient été frappées, avaient reçu des coups de pied ou avaient été victimes d’une autre forme de violence. Une proportion similaire a été attaquée par des objets, et près d’une personne sur 10 s’est fait uriner dessus pendant qu’elle était dans la rue[xiv]. Un rapport antérieur (1993) a révélé que plus d’une femme itinérante sur cinq (21 %) avait été violée l’année précédente[xv].
  • On estime également que l’itinérance peut réduire l’espérance de vie dans une proportion pouvant aller jusqu’à 40 %[xvi].

Politiques et bonnes pratiques en matière de lutte contre l’itinérance

Le droit au logement est de plus en plus utilisé comme cadre pour comprendre l’itinérance au Canada. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels garantit le droit au logement. Au Canada, le droit au logement a été récemment inscrit dans la Stratégie nationale sur le logement, qui prévoit la création d’un poste de défenseur du logement. Malgré cela, le logement n’est pas un droit garanti dans la Loi constitutionnelle (1867) ni dans la Charte canadienne des droits et libertés, et il n’est pas non plus protégé par les provinces.

La Stratégie nationale sur le logement réaffirme l’engagement du gouvernement fédéral à travailler à fournir des logements adéquats et abordables, conformément aux obligations internationales du Canada en matière de droits de la personne. Il s’agit d’une réaffirmation importante du rôle du gouvernement fédéral dans le domaine du logement, après son retrait du secteur du logement abordable dans les années 1990. Au cours des deux dernières décennies, les municipalités ont joué un rôle prépondérant dans la lutte contre l’itinérance. De nombreuses villes ont élaboré des plans décennaux de lutte contre l’itinérance. Au cours de cette période, l’approche Logement d’abord s’est imposée comme une philosophie dominante dans la lutte contre l’itinérance. L’approche Logement d’abord repose sur le principe du droit au logement et vise à faire sortir les personnes en situation d’itinérance chronique de la rue ou des refuges pour leur permettre d’accéder immédiatement à un logement, tout en leur offrant un soutien global. Selon cette approche, en stabilisant d’abord la vie des gens, on crée un environnement plus propice à la résolution des autres problèmes personnels, tels que les dépendances.

Le rôle de la psychologie dans la lutte contre l’itinérance

La psychologie a un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre l’itinérance, au même titre que la pauvreté et l’insécurité alimentaire, qui sont souvent des éléments précurseurs de l’itinérance.

En ce qui concerne les services de santé mentale, malheureusement, de nombreuses personnes qui sont à risque d’itinérance ou qui sont sans abri ne sont pas en mesure de répondre à leurs besoins fondamentaux et continueront à vivre dans des conditions précaires en raison de problèmes de santé mentale, de traumatismes ou de toxicomanie non traités. D’un point de vue économique, les personnes à risque d’itinérance ou qui sont sans abri n’ont pas d’emploi qui leur permette de se faire rembourser les services psychologiques, n’ont pas de revenus suffisants pour payer des services psychologiques privés et ne savent pas non plus comment s’y prendre pour trouver un psychologue. Ainsi, les psychologues peuvent collaborer avec les services locaux d’aide au logement ou les refuges pour offrir des services aux personnes itinérantes, et si possible, en utilisant un barème dégressif ou en le faisant bénévolement. Davantage de psychologues devraient participer à la prestation de services de santé mentale axés sur le client et le rétablissement à l’échelle communautaire.

La psychologie a aussi un rôle essentiel à jouer dans la défense des intérêts, en particulier en ce qui concerne les déterminants sociaux de la santé, le besoin de logements abordables, le besoin de services de santé mentale et l’interaction entre la santé mentale et les déterminants sociaux. En tenant compte des différents niveaux de système, au micro-niveau, la psychologie peut assurer la liaison avec les équipes de soins élargies du client et les organismes communautaires afin de plaider pour l’accès au logement. Au macro-niveau, les psychologues peuvent militer à l’échelle de la collectivité et à un échelon plus large pour des changements de fond, le financement de logements abordables et/ou à loyers déterminés en fonction du revenu, l’augmentation de l’aide sociale et l’accès aux services de santé mentale.

Dans le milieu universitaire, la psychologie communautaire devrait être enseignée dans le cadre des cours d’introduction à la psychologie, et davantage d’enseignants et de chercheurs en psychologie communautaire devraient être embauchés.

En ce qui concerne la recherche, la psychologie peut être utilisée pour :

  • Comprendre les attitudes et les comportements des personnes en situation d’itinérance et à leur égard. On pourrait, notamment, chercher à savoir comment augmenter le soutien et l’action collective en vue de réduire l’itinérance, ainsi que déterminer les interventions possibles, tant individuelles que structurelles.
  • Comprendre les réactions sociales à l’itinérance qui font obstacle à la résolution de ce problème.
  • Évaluer l’efficacité des initiatives en matière de santé publique et de sensibilisation afin de modifier les réactions sociales à l’itinérance.
  • Employer différentes méthodologies et pistes de recherche, notamment en collaborant avec des dirigeants autochtones et en intégrant les enseignements et les connaissances autochtones.
  • Explorer les répercussions de l’itinérance (ou du risque d’itinérance) sur les individus de différents horizons.

La psychologie peut également faciliter l’organisation de forums dans lesquels différentes professions et organisations, et différents pionniers de la psychologie et chefs de file de la lutte contre l’itinérance, pourraient se réunir pour se livrer à des échanges interdisciplinaires sur les solutions à apporter à l’itinérance, puis présenter les résultats obtenus aux organismes gouvernementaux concernés par l’intermédiaire d’activités de représentation concertées.

Pour obtenir de plus amples renseignements

Vous trouverez des informations et des ressources supplémentaires sur l’itinérance au Canada en consultant les sources suivantes.

 Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/.

 

La présente fiche d’information a été rédigée pour le compte de la Société canadienne de psychologie par

The Canadian Poverty Institute
Université Ambrose
150, Ambrose Circle SW
Calgary, Alberta T3H 0L5

www.povertyinstitute.ca; povertyinstitute@ambrose.edu

Date : novembre 2022

Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4

Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) :  1-888-472-0657


Références

[i] Gaetz, S., E. Dej, T. Richter et M. Redman. 2016. The State of Homelessness in Canada. Toronto : Canadian Observatory on Homelessness.

[ii] Statistique Canada. 2017. Dictionnaire, Recensement de la population, 2016. Ottawa : ministère de l’Industrie.

iiiGouvernement du Canada. 2019. Tout le monde compte 2018 : Faits saillants – résultats préliminaires du deuxième dénombrement ponctuel de l’itinérance coordonné dans les communautés canadiennes. Ottawa : Emploi et Développement social Canada.

[iv] Gaetz, S., E. Dej, T. Richter et M. Redman. 2016. The State of Homelessness in Canada. Toronto : Canadian Observatory on Homelessness.

[v] Centre ontarien de défense des droits des locataires https://www.acto.ca/accueil/

[vi] Gaetz et coll. 2016. Ibid.

vii Gouvernement du Canada. 2019. Tout le monde compte 2018 : Faits saillants – résultats préliminaires du deuxième dénombrement ponctuel de l’itinérance coordonné dans les communautés canadiennes. Ottawa : Emploi et Développement social Canada.

[viii] Statistique Canada. Tableau 46-10-0037-01 Dimensions des besoins impérieux en matière de logement, selon le mode d’occupation, y compris le statut d’accédant à la propriété et de logement social et abordable

[ix] Gaetz et coll. 2016. Ibid.

[x] Centre ontarien de défense des droits des locataires https://www.acto.ca/accueil/

X1 Gouvernement du Canada. 2019. Tout le monde compte 2018 : Faits saillants – résultats préliminaires du deuxième dénombrement ponctuel de l’itinérance coordonné dans les communautés canadiennes. Ottawa : Emploi et Développement social Canada.

[xii] Gaetz et coll. 2016. Ibid.

[xiii] Gaetz, S., J. Donaldson, T. Richter et T. Gulliver-Garcia. 2013. The State of Homelessness in Canada 2013. Toronto : Canadian Observatory on Homelessness et Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance.

[xiv] Safe Haven Toronto. “Attacks On Homeless People Make Sleeping Rough Even Rougher.” 13 octobre 2019. https://www.haventoronto.ca/single-post/2019/10/13/Attacks-On-The-Homeless

[xv] Crowe C, Hardill K. Nursing research and political change: the street health report. Infirmière canadienne. Janv. 1993; 89(1) : 21-4

[xvi] Webster, P. 2017. “Bringing homeless deaths to light”. CMAJ. 20 mars 2017, 189(11)

Nouvel énoncé de position: Promotion de la diversité et de l’expression de genre et prévention de la haine et des préjudices liés au genre

La Société canadienne de psychologie (SCP), par son Code d’éthique et ses énoncés de politique, est engagée depuis longtemps en faveur des droits de la personne, de la justice sociale et de la dignité des personnes. Malgré cet engagement, reflété dans les modifications apportées à la Loi canadienne sur les droits de la personne et au Code criminel, ainsi que dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, les stéréotypes, les préjugés et la discrimination fondés sur le genre sont toujours présents dans les systèmes et les services sociaux (p. ex. dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la justice).

Face à la montée de la haine et de la violence à l’égard des minorités de genre dans le monde entier, le présent énoncé de politique expose la discrimination dont sont victimes les personnes appartenant à une minorité de genre, ainsi que les changements qui doivent être apportés pour y remédier. La SCP s’engage à favoriser l’avènement de ces changements et appelle les législateurs, les décideurs politiques, ainsi que les organismes et les personnes qui fournissent des services sociaux et de santé, à affirmer leur engagement à se joindre à nous.

Voir toute la Énoncé de position ici (PDF).

Consultez tous les énoncés de position et de politique du SCP ici


Programme de bourses d’études de SCP pour étudiants autochtones

L’objectif de ce programme est d’encourager et de soutenir les étudiants autochtones (Inuits, Premières nations ou Métis) qui entament un programme de premier cycle ou un programme d’études supérieures en psychologie dans les universités canadiennes. Il s’agit d’une bourse fondée sur les résultats scolaires qui prend également en considération les circonstances personnelles du candidat, comme la volonté d’exceller dans le domaine de la psychologie et ce dont il a besoin pour surmonter les obstacles à la poursuite d’études universitaires.  Pour remplir le formulaire de candidature, vous aurez besoin des éléments suivants : relevé de notes officiel, curriculum vitae, déclaration personnelle et une lettre de soutien.

FERMÉ pour 2025 – La date limite de candidature est le 10 mai.


Série « La psychologie peut vous aider » : la retraite

La retraite, qu’est-ce que ça désigne exactement?

La retraite fait généralement référence à une réduction ou à une cessation de l’activité professionnelle liée à l’âge. Le mot « retraite » évoque beaucoup de choses différentes selon les personnes. Pour certains, c’est la récompense tant attendue d’une vie de travail. Pour d’autres, c’est le signal de la fin de l’utilité et de la pertinence d’une personne dans le monde. Selon le point de vue, la retraite peut susciter des sentiments de soulagement et de bonheur ou de tristesse et d’anxiété. En réalité, il n’y a pas une seule façon de prendre sa retraite. Celle-ci peut prendre de nombreuses formes, depuis la poursuite du travail avec réduction des heures jusqu’à l’emploi dans une autre profession, en passant par le retrait complet du marché du travail.

Autrefois, les gens travaillaient jusqu’à leur mort en raison d’une faible espérance de vie et de l’absence de pensions ou de sécurité sociale. L’Allemagne a été le premier pays à introduire des prestations de retraite, à la fin du XIXe siècle. Le chancelier Otto von Bismarck estimait que les travailleurs âgés qui n’étaient plus en mesure de travailler méritaient d’être soutenus par l’État. Toutefois, il souhaitait également que les travailleurs âgés quittent le marché du travail pour laisser la place au grand nombre de jeunes chômeurs de l’époque. Depuis, la plupart des autres pays ont adopté une forme ou une autre de programme de retraite.

Est-on obligé de prendre sa retraite?

Au Canada, il n’y a plus d’âge obligatoire de départ à la retraite, ce qui signifie qu’à quelques exceptions près (p. ex. les pilotes), les salariés sont protégés contre l’obligation de quitter leur emploi uniquement en raison de leur âge. Les employeurs doivent fournir une raison valable pour licencier leurs employés, peu importe leur âge, y compris après 65 ans. Cela dit, les travailleurs âgés peuvent être victimes d’âgisme au travail et se sentir contraints de prendre leur retraite plus tôt qu’ils ne le souhaiteraient. Il peut être utile dans ce cas d’avoir une discussion avec un membre du service des ressources humaines ou de demander une consultation juridique.

Le processus de la retraite

Phase de préretraite

La retraite n’est plus considérée comme un événement ponctuel. C’est un processus qui commence bien avant que la personne ne quitte le marché du travail. La phase de préretraite commence généralement en milieu de carrière, lorsque les gens commencent à réfléchir à ce que sera leur vie une fois à la retraite. Les éléments importants à prendre en compte lors de cette phase sont le montant de l’épargne accumulée, l’état de santé de la personne et l’état de ses relations. C’est le moment d’examiner d’éventuelles lacunes dans ces domaines et d’agir pour y remédier. Commencer à planifier sa retraite à ce stade augmente considérablement les chances d’une retraite réussie.

Phase de transition

Une fois la date de la retraite arrivée, la phase de transition commence. Les premiers moments de cette phase peuvent s’apparenter à une « lune de miel », au cours de laquelle les retraités savourent la liberté de ne plus être liés à un emploi. D’autre part, cette étape peut être source d’anxiété en créant un sentiment de rupture avec la structure du milieu de travail. L’isolement et l’ennui peuvent s’installer, de même que l’inquiétude quant à la manière d’occuper tout ce temps libre. Il peut être utile durant cette période de consulter un ou une psychologue pour mieux vivre ce passage si le stress est trop important.

Phase d’adaptation

Finalement, on atteint la phase d’adaptation, au cours de laquelle la plupart des personnes ne travaillent plus et adoptent un nouveau mode de vie qui leur convient et qui les satisfait.

Quel est le bon moment pour prendre sa retraite?

Décider du moment de la retraite peut être l’une des décisions les plus importantes et les plus difficiles à prendre. De nombreux éléments doivent être pris en considération. Parler avec des amis ou des collègues qui ont pris leur retraite avec succès peut vous fournir de bonnes pistes. Songez à assister à un atelier sur la retraite; en plus de fournir des informations sur les prestations de retraite, ces ateliers abordent généralement certains des aspects sociaux et psychologiques associés à la retraite.

Voici certaines des questions les plus importantes à se poser lorsqu’on envisage de prendre sa retraite :

Avez-vous assez d’argent?

C’est une question à laquelle il est difficile de répondre et c’est souvent la première chose à laquelle les gens pensent lorsqu’ils songent à prendre leur retraite. De combien d’argent avez-vous besoin pour mener le style de vie que vous souhaitez? L’argent dont vous disposez sera-t-il suffisant pour le reste de votre vie? La réponse à ces questions peut être différente selon que l’on bénéficie d’un régime de retraite ou que l’on finance soi-même sa retraite. Il faut également vous demander quel est le meilleur moment pour commencer à percevoir les prestations du Régime de pensions du Canada (RPC), si vous y avez droit, ou de la Sécurité de la vieillesse (SV).

Il existe des spécialistes en finances personnelles qui peuvent vous aider à prendre ce type de décision. Il s’agit en fait de déterminer ce qu’il vous faudra pour financer votre style de vie (ainsi que d’éventuelles dépenses imprévues), puis de calculer vos revenus anticipés pour déterminer s’ils seront suffisants. Vous pouvez vous attendre à une diminution des dépenses liées à l’emploi, comme les frais de transport quotidien, mais il est possible aussi que les dépenses nécessaires augmentent si, par exemple, vous ne bénéficiez plus de prestations de santé après avoir quitté votre emploi. Pour beaucoup de personnes cependant, la principale source d’anxiété vient du fait qu’elles ne savent pas ce que l’avenir leur réserve ou quelles seront les implications financières pour elles ou, éventuellement, pour les membres de leur famille et leur héritage ou leur patrimoine.

Sur le plan de la satisfaction à l’égard de la retraite, les gens dont le revenu de retraite est insuffisant pour mener le style de vie qu’ils avaient envisagé affichent une satisfaction plus faible. Par ailleurs, un niveau de revenu supérieur à la retraite n’est pas associé à une augmentation du bonheur[1].

Qu’en est-il de la santé?

En général, l’état de santé est l’un des facteurs les plus importants pour déterminer votre satisfaction à la retraite. Il est difficile de profiter de sa retraite si l’on est en mauvaise santé physique ou mentale, en raison des limites qu’une mauvaise santé peut imposer à son mode de vie. Certains facteurs influençant votre état de santé sont indépendants de votre volonté, mais le maintien d’un mode de vie sain, dans la mesure du possible, avant même la retraite, peut contribuer à une retraite heureuse.

Votre état de santé peut également être un facteur déterminant dans votre décision de départ à la retraite. Il est possible que des problèmes de santé vous obligent à quitter le marché du travail. Les personnes qui prennent leur retraite pour cette raison ne sont souvent pas heureuses de terminer leur carrière de cette manière. Il se peut qu’elles ne se sentent pas prêtes à prendre leur retraite et qu’elles souhaitent continuer à travailler, mais elles ne le peuvent pas.

Comme elles avaient l’intention de continuer à travailler, il se peut qu’elles n’aient rien prévu pour cette retraite anticipée. Faire face à cette nouvelle réalité est très stressant. Si vous vous trouvez dans cette situation, un accompagnement professionnel par un ou une psychologue peut faciliter cette transition en vous aidant à trouver des moyens de gérer le stress et les sentiments négatifs qui y sont associés.

Et la famille dans tout ça?

Des recherches menées au Canada ont montré que les personnes mariées ou en couple sont plus satisfaites à la retraite que celles qui sont séparées, veuves, divorcées ou qui n’ont jamais été mariées1. Cette constatation s’applique aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Cependant, toutes les personnes âgées, peu importe leur situation matrimoniale, étaient plus satisfaites de leur vie si elles pouvaient passer le temps qu’elles souhaitaient avec les membres de leur famille. Cette donnée vient relativiser l’importance de la situation matrimoniale dans la satisfaction à l’égard de la vie. Ainsi, passer le temps qu’ils souhaitent avec leurs proches est un facteur de joie important dans la vie des retraités. Pour certains, il peut même être question de déménager pour se rapprocher de leurs proches.

Pour les retraités en couple, la satisfaction à l’égard de la retraite est liée au degré d’implication du ou de la partenaire dans la décision de retraite et au fait que les partenaires ont les mêmes objectifs pour leurs années de retraite. L’implication de votre partenaire dans la planification de votre retraite peut également faciliter la transition vers la retraite. Les partenaires peuvent constituer une ressource sociale à la retraite en apportant un soutien à un moment où vous risquez de perdre d’autres soutiens sociaux et en facilitant la réalisation de vos objectifs. Ils apportent également un sentiment de continuité à un moment où de nombreux autres aspects de votre vie changent. Une étape importante de la planification de votre retraite consiste donc à impliquer directement votre partenaire dans vos projets et à essayer de faire concorder vos visions de la retraite.

À quoi ressemblera votre vie sociale?

Lorsque vous travaillez, vous passez plus de temps avec vos collègues qu’avec les membres de votre entourage. Vous les voyez et interagissez avec eux tous les jours. Lorsque vous prenez votre retraite, vous n’avez plus ce contact quotidien avec vos collègues et vous pouvez ressentir cette perte. Le fait de ne plus avoir de lieu de travail ni de vie professionnelle en commun peut également conduire à s’éloigner de certains de ses anciens amis de travail. C’est peut-être le moment de rencontrer de nouvelles personnes dont le mode de vie ressemble davantage au vôtre – des gens avec qui vous pouvez socialiser ou participer à des activités durant le jour. Le sentiment d’isolement à la retraite peut être source d’insatisfaction. Trouver des façons de combler ce manque de vie sociale peut apporter une plus grande satisfaction à l’égard de la retraite. Faire du bénévolat ou participer à des activités que vous aimez au sein de la collectivité vous mettra en contact avec d’autres personnes qui partagent vos intérêts et vous permettra de vous faire de nouveaux amis.

Que faire de tout ce temps?

C’est une question qui préoccupe souvent les personnes qui envisagent de prendre leur retraite. Il est facile de voir comment utiliser une partie de ce temps, mais le fait est qu’on dispose désormais de beaucoup de temps. Et si vous prenez votre retraite à 65 ans, il vous reste peut-être 20 ou 30 ans à vivre.

Pour certains retraités, la solution consiste à se lancer dans une nouvelle carrière ou à travailler à temps partiel. Vous avez maintenant la liberté de travailler selon vos conditions – quand et où vous le souhaitez, dans un poste qui peut être moins stressant ou qui demande moins de temps – tout en restant en contact avec le monde du travail. Travailler vous permettra également d’augmenter vos revenus à la retraite.

La retraite est également l’occasion de pratiquer des activités auxquelles vous n’auriez peut-être pas eu le temps de vous adonner lorsque vous étiez sur le marché du travail. Il peut s’agir par exemple d’acquérir de nouvelles habiletés, de voyager dans des endroits que l’on a toujours voulu voir ou de rendre service à la communauté en faisant du bénévolat. Chez les Canadiens âgés, la participation à des activités réduit les symptômes de détresse psychologique tels que la dépression et l’anxiété[2]. Cependant, ce n’est pas seulement le geste de participer qui compte, mais le fait de se sentir impliqué ou lié à d’autres personnes. Cela signifie que vous passez du temps avec des personnes dont vous vous sentez proche et sur lesquelles vous pouvez compter pour obtenir de l’aide et du soutien. Ce sont des facteurs importants pour réduire le stress.

Identité

La question de l’identité peut être une source de stress lors de la transition entre l’emploi et la retraite. Comment expliquer qui vous êtes sans expliquer ce que vous faites? Qui êtes-vous si vous n’êtes plus enseignante, dentiste, vendeur, etc. Après avoir occupé un rôle bien défini dans la société pendant la vie active, la retraite peut entraîner un sentiment de perte d’identité et une difficulté à se créer une nouvelle identité. Ce processus est plus difficile pour les personnes qui ne se sont définies jusque-là que selon un seul aspect de la vie – généralement celui de leur travail. Il est plus facile de se forger une identité de retraité si l’on se voit déjà dans des rôles multiples avant de prendre sa retraite. Il est donc utile de s’impliquer dans plus d’une sphère de la vie pour faciliter la transition vers la retraite.

La quête de sens

Au cours de votre vie, ce sont tout d’abord les études, puis le travail qui ont occupé une grande place. Vous avez peut-être élevé des enfants ou participé à d’autres activités valorisantes. Vous aviez ainsi un but qui donnait un sens à votre vie. À la retraite, la plupart de ces activités sont maintenant terminées et vous pouvez ressentir un vide. Quelle est la prochaine étape? La réponse à cette question dépend de chaque personne. La peur de cette étape et l’incapacité à envisager l’avenir peuvent inciter une personne à rester sur le marché du travail plus longtemps qu’elle ne le devrait, ou bien à nier le fait qu’un jour ou l’autre, tout le monde doit partir à la retraite. La non-acceptation de ce fait entraîne un manque de planification et de préparation et donc une expérience de la retraite plus stressante et plus malheureuse. Elle peut également faire en sorte que ce soient des circonstances extérieures qui dictent le moment de la retraite, par exemple des problèmes de santé ou la nécessité de s’occuper d’un membre de la famille. Idéalement, pour une retraite heureuse et réussie, c’est vous qui décidez du moment de votre départ à la retraite. Ne pas être maître d’une décision aussi importante peut conduire à une retraite très stressante et malheureuse.

La retraite est l’occasion de consacrer son temps et son énergie à des choses qui ont un sens et qui donnent de la valeur et un but à sa vie, en dehors du fait de générer un revenu. Pour certains, la transition vers la retraite peut être un processus difficile à traverser, les nombreux changements et incertitudes étant source de stress et d’anxiété. Si vous avez du mal à trouver une valeur et un sens à votre vie et que vous traversez des périodes prolongées de tristesse et de dévalorisation, il est peut-être temps de demander de l’aide. Un ou une psychologue peut vous guider dans cette transition vers un nouveau mode de vie et vous aider à trouver un sens et, en fin de compte, à trouver satisfaction dans votre nouvelle vie. Il est important de prendre toutes les mesures nécessaires pour profiter au maximum de cette étape importante et gratifiante de la vie.

Pour en savoir plus

Lamarche, V. M. For couples, a happy retirement requires shared goals. https://www.psychologytoday.com/ca/blog/love-chaos/202202/couples-happy-retirement-requires-shared-goals

Dychtwald, K. et Morison, R. (2020). What retirees want: A holistic view of life’s third age. John Wiley & Sons.

Martin, T. et Dagys, A. (2019). The Canadian’s guide to retirement planning. John Wiley & Sons.

Pascale, R., Primavera, L.H., et Roach, R. (2012). The retirement maze: What you should know before and after you retire. Rowman & Littlefield

Waldinger, R. et Schultz, M. (2023). The good life: Lessons from the world’s longest scientific study of happiness. Simon & Schuster.

Pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider, consultez un psychologue agréé. Les associations provinciales et territoriales, et certaines associations municipales offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales.

La présente fiche d’information a été rédigée pour la Société canadienne de psychologie par Jean Haley Ph. D., C. Psych. (à la retraite) au nom de la Section psychologues et la retraite de la SCP.

Date : février 2023

Votre opinion est importante! Veuillez communiquer avec nous pour toute question ou tout commentaire sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider » : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4

Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) :  1-888-472-0657


[1] Uppal, S. et Barayandema, A. La satisfaction à l’égard de la vie chez les personnes âgées au Canada. Date de publication : 2 août 2018. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/75-006-x/2018001/article/54977-fra.htm

[2] Mackenzie, C. S. et Abdulrazaq, S. (2021). Social engagement mediates the relationship between participation in social activities and psychological distress among older adults. Aging and Mental Health25(2), 299-305.

La SCP publie un rapport sur la psychologie et les prestations de soins de santé offertes par les employeurs (mai 2023)

Afin de mieux comprendre la valeur que les employés accordent à l’accès aux services psychologiques, ainsi que la perception des employeurs quant à la valeur de leurs régimes d’assurance maladie, la SCP a publié un rapport intitulé Employés, employeurs et données probantes… Arguments en faveur de l’élargissement de la couverture des services psychologiques au Canada. Ce rapport résume les preuves cliniques à l’appui des services psychologiques, la rentabilité de l’investissement de l’employeur dans le contexte d’un rendement du capital investi et un certain nombre de pratiques exemplaires utilisées par des employeurs. Lisez le communiqué et le rapport complet.


Sports, gender, and…pickleball? With Sara Weiss


Sara Weiss

We’ve spoken a fair amount on Mind Full the last few months about many aspects of gender diversity. Unfortunately, the misinformation and hatred directed at transgender and gender diverse people in both the public and political spheres continues to escalate.

Today, we wanted to speak with someone directly affected by this vitriol. Sara Weiss was targeted for her participation in the US Open pickleball tournament, and joins Eric to discuss the facts, the fiction, and the impact this has had on her directly.


Solutions d’assurance sur mesure pour les membres de la SCP

BMS logoLes membres ont accès à une couverture d’assurance complète qui répond aux besoins uniques des praticiens en psychologie en matière de risques liés à la pratique, y compris :

  • L’assurance responsabilité civile professionnelle et l’assurance responsabilité civile générale
  • L’assurance responsabilité professionnelle d’entreprise
  • L’assurance responsabilité civile générale d’entreprise
  • La couverture du contenu, le crime, et la perte d’exploitation
  • Le forfait d’entreprise
  • L’assurance cybersécurité et atteinte à la vie privée
  • L’assurance responsabilité liée aux pratiques d’emploi
  • Le forfait de services juridiques
  • Les solutions juridiques personnelles
  • Les solutions juridiques pour les entreprises
  • La couverture accident 24 heures sur 24

Pour en savoir plus sur les produits d’assurance disponibles pour les membres de la SCP ou pour acheter une couverture, veuillez visiter www.psychology.bmsgroup.com, ou contacter un courtier BMS au 1-855-318-6038 ou par courriel à psy.insurance@bmsgroup.com.

Il existe une panoplie de produits d’assurance et il est parfois difficile de déterminer celle dont vous avez besoin et, ce qui est tout aussi important, celle dont vous n’avez pas besoin. Cliquez ici pour en savoir plus sur l’assurance recommandée pour votre pratique.

Avez-vous reçu une citation à comparaître? Cliquez ici pour obtenir des conseils pratiques pour répondre aux demandes de participation à une procédure judiciaire.

Pour plus d’informations sur votre courtier d’assurance, le BMS et les principes de conduite de la réglementation des assurances, veuillez cliquer ici.

Corporal Punishment and the law with Dr. Joan Durrant


Dr. Joan Durrant
The CPA recently sent a letter of support for Bill S-251, Nova Scotia Senator Stan Kutcher’s bill that would repeal Section 43 of the Criminal Code of Canada. It would make it illegal to hit children for any reason. This has been a very long, very arduous process and effort.

Dr. Joan Durrant has been campaigning for this for more than 30 years, while dozens of other countries around the world have listened to the science and the evidence and have adopted this policy. She joins us on the CPA podcast Mind Full to talk about the science, the outcomes, and the need to ban corporal punishment in Canada once and for all.


The Mind-Body Way with Dr. Julie Beaulac and Casey Berglund


Dr. Julie Beaulac and Casey Berglund
Embodiment is a recognition of the way your mind and body are connected – paying attention to the signals your body sends you can help a great deal. Dr. Julie Beaulac, Casey Berglund, and Courtney Amo have written a book on the subject, specifically for leaders and bringing embodiment to a leadership role. Dr. Beaulac and Casey sit down with Mind Full to tell us about it.


2022 Award for Best Journal Article, Canadian Psychology / Psychologie canadienne

Congratulations to Sophia Gran-Ruaz, Juliane Feliciano, Amy Bartlett, and Monnica T. Williams: , Implicit Racial Bias Across Ethnoracial Groups in Canada and the United States and Black Mental Health (2022, Vol. 63, No. 4, 608-622), which was selected as the winner of the 2022 CPA Best Article Award in the Canadian Psychology / Psychologie canadienne.

The CP Editorial team nominates articles for this award, and the articles are adjudicated by the CPA Board of Directors representing Science, Practice, and Education.

Members can download the full article via APA PsycNet® through their member account: https://secure.cpa.ca/apps/Pages/PsycNET


A new approach to collaborative learning – Dr. Steve Joordens and PeerScholar


Dr. Steve Joordens and PeerScholar
PeerScholar is a tool used by universities and schools around the world to assist students in working collaboratively – reviewing papers and projects for one another, and getting feedback outside of the direct student-to-teacher system of handing in assignments. We spoke to Dr. Steve Joordens, one of the creators of PeerScholar, about how it works and the needs it is meeting.


The psychology of organ donation with Dr. Jake Crawshaw


Dr. Jake Crawshaw
It’s Be A Donor month in April, and we wanted to explore the factors that either encourage or discourage people from becoming organ donors. The vast majority of Canadians say they are in favour of organ donation, yet most are not organ donors. Why is this? And why doesn’t an ‘opt-out’ option solve the problem? We spoke with Dr. Jake Crawshaw about this and more.
 


More integrated and more accessible mental health with Dr. Caitlin Davey and Dr. Randi McCabe


More integrated and more accessible mental health with Dr. Caitlin Davey and Dr. Randi McCabe

Ontario Health’s Mental Health and Addictions Centre of Excellence is looking to create a more integrated, higher quality, and more accessible mental health and addictions system in Ontario. To that end, they have recruited five Provincial Clinical Leads to champion different areas of focus. Two of those Clinical Leads, Dr. Caitlin Davey and Dr. Randi McCabe join Mind Full to talk about this program and how to improve provincial delivery of mental health supports.


Intimate Racism with Dr. Maya Yampolsky


Intimate Racism with Dr. Maya Yampolsky

Dr. Maya Yampolsky’s research introduces the concept of ‘intimate racism’ – that being racism that comes from those closest to us, particularly in intercultural relationships. Dr. Yampolsky has shown that this kind of racism is far more prevalent than we might otherwise think, and shares some personal examples that illustrate the issue in vivid context.


Environmental Psychology – And The Environment! With Dr. Lindsay McCunn


Environmental Psychology - And The Environment! With Dr. Lindsay McCunn

We invited Dr. Lindsay McCunn on to the Mind Full podcast to talk about a chapter she co-wrote with CPA CEO Dr. Karen Cohen in the recent book ‘Climate Action and Global Psychology’, and psychology’s role in protecting our world. We ended up talking about what environmental psychologists do (it’s not all about climate change!) and, eventually, got to the book chapter.


The serotonin myth and the case for therapy with Dr. Joel Paris


The serotonin myth and the case for therapy with Dr. Joel Paris

For years, it has been conventional wisdom that depression can be caused by a chemical imbalance in the brain. Conventional wisdom in the general public – but not among psychiatrists who have long known this is not necessarily the case. We speak to Dr. Joel Paris about the persistence of this myth, and the value of increasing funding for therapy in addition to – and on occasion in place of – medication.


Better Sex Through Mindfulness with Dr. Lori Brotto


Better Sex Through Mindfulness with Dr. Lori Brotto

Dr. Lori Brotto is the author of the 2018 book ‘Better Sex Through Mindfulness: How Women Can Cultivate Desire’. This year she published a companion piece, a workbook that provides strategies that women (and men!) can use. Kathryn and Eric speak with Dr. Brotto about the new workbook, sex in relationships, and how the stigma around sex research has changed over the past few decades.


Happy Wife Happy Life? More like Happy Spouse Happy House! With Dr. Cheryl Harasymchuk


Happy Wife Happy Life? More like Happy Spouse Happy House! With Dr. Cheryl Harasymchuk

A huge international study of heterosexual male-female couples looked at whether one partner or the other had a better sense of where their relationship was headed. There was no difference between men and women when it came to measuring relationship satisfaction, busting the myth of the well-worn cliché ‘happy wife happy life’. Dr. Cheryl Harasymchuk joins us to talk about the study and the article she wrote about it in The Conversation: https://theconversation.com/happy-wife-happy-life-a-harmonious-relationship-is-the-responsibility-of-both-partners-191288


L’accès aux services de santé mentale des provinces mal noté par les Canadiens (mars 2023)

En interrogeant les résidents canadiens qui ont eu recours à des services de santé mentale au cours de la dernière année, l’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM) a constaté que les provinces ont reçu une note d’échec pour ce qui est de l’accès aux professionnels de la santé mentale. Consultez le communiqué de presse et les résultats du sondage.


La SCP discute des traitements nouveaux pour les anciens combattants (mars 2023)

La SCP a récemment été invitée à témoigner devant le Sous-comité sénatorial des anciens combattants pour discuter des nouvelles options de traitement offertes aux anciens combattants des Forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada souffrant de traumatismes liés au stress professionnel. Lisez notre déclaration préliminaire.


Mois de l’histoire des noirs : Herman George Canady

Herman George Canady photo

Dr Herman George Canady
Herman George Canady a eu une influence durable sur la psychologie, influençant des théories comme l’anxiété intergroupe et la menace des stéréotypes. Il a également été l’un des premiers à organiser un groupe de psychologues noirs.


Mois de l’histoire des noirs : Robert Lee Williams II

Robert Lee Williams II photo

Dr Robert Lee Williams II
Célèbre pour trois livres importants et pour avoir inventé le mot « Ebonics », le Dr Robert Lee Williams II a passé sa longue et influente carrière à combattre le stéréotype raciste selon lequel les Noirs étaient moins intelligents que les Blancs.


Profils du Mois de la psychologie : Marjolaine Rivest-Beauregard et Justine Fortin

Marjolaine Rivest-Beauregard et Justine Fortin

Marjolaine Rivest-Beauregard et Justine Fortin

Les étudiantes en psychologie de Montréal Marjolaine Rivest-Beauregard et Justine Fortin ont créé le balado Sors de ma tête au début de la pandémie de COVID-19 pour contrer la désinformation et rendre la science accessible aux non-scientifiques. Elles se sont joints au balado de l’SCP, Mind Full, pour discuter de leur travail qui s’est un peu élargi au moment où ils se préparent à lancer leur troisième saison.


Profils du Mois de la psychologie : Nardeen Yalda

Nardeen Yalda
Nardeen Yalda

Notre balado Mind Full a donné la parole à Nardeen Yalda et à sa professeure à l’Université Western, la Dre Leora Swartzman. La Dre Swartzman a créé un programme visant à jumeler des étudiants avec des organismes communautaires afin de mettre en œuvre le changement sur le terrain. Ce programme a permis à Nardeen de collaborer avec des organismes qui aident les sans-abri.

https://soundcloud.com/user-389503679/university-of-western-leora-nardeen-012323-mixdown/s-dg4joc01cHL


Mois de l’histoire des noirs : Ruth Winifred Howard

Ruth Winifred Howard photo

Dre Ruth Winifred Howard
L’une des premières femmes noires à obtenir un doctorat en psychologie, Ruth Winifred Howard a formé des infirmières noires et a travaillé avec des enfants et des jeunes au cours de sa longue carrière.


Profils du Mois de la psychologie : Nancy Tangon

Nancy Tangon
Nancy Tangon

Nancy Tangon est une représentante des étudiants de la SCP à l’Université de l’Alberta. Sa famille originaire du Soudan du Sud a exercé une influence considérable sur sa vie, y compris sur sa décision de faire carrière en psychologie.

Avec son amie Priscilla Ojomu, Nancy a créé le forum en ligne Canada Confesses, qui recueille des témoignages anonymes de personnes qui mettent en lumière le racisme latent dans la société canadienne. Elles parlent de leur projet dans le balado Mind Full de la SCP https://soundcloud.com/user-389503679/mindful-9-canada-confesses-01162023-mixdown-1/s-Y9IhuOvB5gY


La SCP publie une feuille de route pour orienter la collaboration fédérale, provinciale et territoriale en matière de santé mentale et de toxicomanie (février 2023)

Sachant que les premiers ministres se réunissent le 7 février pour discuter de l’avenir des soins de santé, la SCP publie une feuille de route afin d’aider les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à discuter de la façon d’accroître les investissements dans les services de santé mentale et de traitement de la toxicomanie financés par l’État. Voir le communiqué de presse. La feuille de route, qui comprend 10 recommandations, est fondée sur une série d’entrevues avec des intervenants clés.


Profils du Mois de la psychologie : Kevin Prada

Kevin Prada and Thilini Dissanayake (and Myrtle)
Kevin Prada

Kevin Prada est étudiant à l’Université du Manitoba, où ses recherches portent sur les difficultés de la communauté francophone 2SLGBTQ+ au Manitoba.

Kevin et ses collègues, y compris Thilini Dissanayake, ont lancé une initiative dans leur région appelée A Listening Ear. Ils se sont joints au balado de l’SCP Mind Full pour expliquer le projet.
https://soundcloud.com/user-389503679/psychology-month-kevin-prada-and-thilini-dissanayake-lend-a-listening-ear/s-Ze0rXFQvsaN


Série « La psychologie peut vous aider » : Les lésions médullaires

Qu’est-ce qu’une lésion médullaire?

Le terme « lésion médullaire » désigne une blessure à la colonne vertébrale causée par un trauma (p. ex. un accident de véhicule automobile ou une chute) ou une maladie (p. ex. un cancer). La lésion peut être complète, lorsqu’elle concerne une perte de sensation ou une perte de mobilité en dessous du niveau de la lésion, ou elle peut être incomplète, lorsque sont conservées des sensations et/ou de la mobilité en dessous du niveau de la lésion.

On estime qu’il y a actuellement 85 000 personnes qui vivent avec une lésion médullaire au Canada1. Les personnes atteintes d’une lésion médullaire peuvent présenter une perte ou une modification de leurs sensations ou de leur mobilité, comme présenter une perte ou une modification de leur capacité à contrôler leur respiration, leur fréquence cardiaque, leur pression artérielle, leurs intestins ou leur vessie.

Après que la blessure ou la maladie à l’origine du problème a été stabilisée, des soins interdisciplinaires sont recommandés, étant donné l’étendue des problèmes de santé qui peuvent se développer à la suite de ce type de lésion dévastatrice. L’équipe de réadaptation peut comprendre un physiatre (un médecin qui se spécialise dans la médecine physique et la réadaptation), un physiothérapeute, un ergothérapeute, un travailleur social et un psychologue.

Les objectifs de la réadaptation évoluent selon les divers stades du rétablissement. Les premiers stades du rétablissement sont axés sur la stabilisation de la blessure ou de la maladie, et sur l’amélioration de la fonction musculaire et de l’amplitude de mouvement des articulations (p. ex. par l’étirement musculaire ou la station debout assistée)2. Aux stades plus avancés du rétablissement, l’établissement d’objectifs dépend de chaque individu, mais vise généralement l’autonomie, l’intégrité et la qualité de vie en général.

Comment les psychologues peuvent-ils aider?

Une lésion médullaire peut changer le cours d’une vie. Le rétablissement peut être difficile puisque les individus doivent composer avec des capacités physiques différentes, une nouvelle routine, des relations interpersonnelles en changement et une perception de soi qui pourrait changer. Bien que l’expérience émotionnelle de chaque individu soit différente, le fait d’éprouver des réactions émotionnelles telles que le choc, la colère et le deuil peut être normal.

Environ 20 à 30 % des personnes atteintes d’une lésion médullaire souffriront de dépression ou d’anxiété à un moment ou à un autre de leur rétablissement3 4. En particulier, les femmes qui accouchent après une lésion médullaire, surtout celles qui ont une lésion haute (c.-à-d. une blessure au niveau cervical), sont plus à risque de souffrir de dépression post-partum (25 à 37 %) et d’anxiété (18 à 33 %)5. Le taux de suicide est élevé, selon une étude qui a montré que le taux de mortalité par suicide chez les personnes qui ont une lésion médullaire traumatique est cinq fois plus élevé qu’au sein de la population en général6. Les personnes atteintes d’une lésion médullaire peuvent aussi être plus à risque de développer une dépendance, surtout au cannabis et aux opioïdes7. Les troubles de santé mentale peuvent aggraver les complications physiques associées à la lésion médullaire et compromettre la réadaptation8 9.

De plus, la présence concomitante d’un traumatisme crânien (TCC) peut survenir dans pas moins de 59 % des cas de lésion médullaire10. Les impacts physiques, émotionnels et cognitifs de la lésion médullaire, qui peuvent inclure des troubles de l’attention ou d’apprentissage, de l’agitation et des difficultés à réguler ses émotions, sont difficiles à dissocier des autres complications liées à la lésion médullaire, ce qui peut compliquer davantage le processus de réadaptation11.

Les psychologues jouent un rôle crucial dans la réadaptation des personnes atteintes de lésion médullaire. En tant que praticiens qualifiés en gestion des changements émotionnels et comportementaux, les psychologues peuvent collaborer avec les personnes atteintes d’une lésion médullaire durant et à chaque stade de leur réadaptation. Cela dit, un soutien psychologique précoce est idéal, en particulier lorsqu’un double diagnostic de TCC et de lésion médullaire est suspecté : des recherches longitudinales ont montré une stabilité des stratégies d’adaptation et de la santé mentale depuis la 12e semaine jusqu’à 10 ans11 12.

Des éléments indiquent que les traitements psychologiques sont efficaces pour les personnes atteintes d’une lésion médullaire. Il a été démontré que la thérapie cognitivo-comportementale diminue les symptômes de dépression et d’anxiété et qu’elle améliore les stratégies d’adaptation, avec la même efficacité, qu’elle soit proposée individuellement ou en groupe, en personne ou en ligne13. Il y a moins d’études portant sur la pleine conscience, mais la recherche actuelle a aussi montré des bienfaits sur la douleur et la gestion de l’humeur14. Les programmes d’autogestion peuvent réduire le stress, améliorer le sentiment de contrôle et la capacité d’adaptation, et certaines preuves laissent penser qu’il y aurait des bénéfices à long terme15. Les thérapies familiales et conjugales peuvent aussi aider les personnes atteintes d’une lésion médullaire et leurs proches à traverser les changements survenant dans la dynamique de leurs relations. Dans l’ensemble, les interventions psychologiques viennent compléter les autres traitements en rééducation (p. ex. la médication, les exercices et les chirurgies expérimentales) afin d’améliorer le bien-être des personnes atteintes d’une lésion médullaire.

References

  1. Noonan VK, Fingas M, Farry A, et coll. Incidence and prevalence of spinal cord injury in Canada: a national perspective. Neuroepidemiology 2012;38(4):219-26. doi : 10.1159/000336014 [publié sur Online First : 20120427]
  2. Nas K, Yazmalar L, Şah V, et coll. Rehabilitation of spinal cord injuries. World J Orthop 2015;6(1):8-16. doi: 10.5312/wjo.v6.i1.8 [publié sur Online First: 20150118]
  3. Williams R, Murray A. Prevalence of depression after spinal cord injury: a meta-analysis. Arch Phys Med Rehabil 2015;96(1):133-40. doi: 10.1016/j.apmr.2014.08.016 [publié sur Online First: 20140916]
  4. Le J, Dorstyn D. Anxiety prevalence following spinal cord injury: a meta-analysis. Spinal Cord 2016;54(8):626. doi: 10.1038/sc.2016.69
  5. Lee AHX, Wen B, Walter M, et coll. Prevalence of postpartum depression and anxiety among women with spinal cord injury. The journal of spinal cord medicine 2021;44(2):247-52. doi: 10.1080/10790268.2019.1666239 [publié sur Online First: 20190924]
  6. Savic G, DeVivo MJ, Frankel HL, et coll. Suicide and traumatic spinal cord injury-a cohort study. Spinal Cord 2018;56(1):2-6. doi: 10.1038/sc.2017.98 [publié sur Online First: 20170926]
  7. Graupensperger S, Corey JJ, Turrisi RJ, et coll. Individuals with spinal cord injury have greater odds of substance use disorders than non-sci comparisons. Drug Alcohol Depen 2019;205 doi: 10.1016/j.drugalcdep.2019.107608
  8. Elliott TR, Frank RG. Depression following spinal cord injury. Arch Phys Med Rehabil 1996;77(8):816-23. doi: 10.1016/s0003-9993(96)90263-4
  9. Aoki T, Hosaka T, Ishida A. Psychiatric evaluation of physical rehabilitation patients. Gen Hosp Psychiatry 1995;17(6):440-3. doi: 10.1016/0163-8343(95)00060-7
  10. Budisin B, Bradbury CC, Sharma B, et coll. Traumatic Brain Injury in Spinal Cord Injury: Frequency and Risk Factors. J Head Trauma Rehabil 2016;31(4):E33-42. doi: 10.1097/HTR.0000000000000153
  11. Kushner DS, Alvarez G. Dual diagnosis: traumatic brain injury with spinal cord injury. Phys Med Rehabil Clin N Am 2014;25(3):681-96, ix-x. doi: 10.1016/j.pmr.2014.04.005 [publié sur Online First: 20140616]
  12. Pollard C, Kennedy P. A longitudinal analysis of emotional impact, coping strategies and post-traumatic psychological growth following spinal cord injury: a 10-year review. Br J Health Psychol 2007;12(Pt 3):347-62. doi: 10.1348/135910707X197046
  13. Mehta S, Orenczuk S, Hansen KT, et coll. An evidence-based review of the effectiveness of cognitive behavioral therapy for psychosocial issues post-spinal cord injury. Rehabil Psychol 2011;56(1):15-25. doi: 10.1037/a0022743
  14. Hearn JH, Finlay KA. Internet-delivered mindfulness for people with depression and chronic pain following spinal cord injury: a randomized, controlled feasibility trial. Spinal Cord 2018;56(8):750-61. doi: 10.1038/s41393-018-0090-2 [publié sur Online First: 20180326]
  15. Kennedy P, Duff J, Evans M, et al. Coping effectiveness training reduces depression and anxiety following traumatic spinal cord injuries. Br J Clin Psychol 2003;42(Pt 1):41-52. doi : 10.1348/014466503762842002

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter un psychologue agréé pour savoir si une intervention psychologique peut vous aider. Les associations provinciales et territoriales de psychologues, et certaines associations municipales de psychologues offrent des services d’aiguillage. Pour connaître les noms et les coordonnées des associations provinciales et territoriales de psychologues, veuillez vous rendre à l’adresse https://cpa.ca/fr/public/unpsychologue/societesprovinciales/ .

La présente fiche d’information a été préparée pour la Société canadienne de psychologie par le Dr Andrei Krassioukov, professeur, division de la médecine physique et de la réadaptation, faculté de médecine, Université de la Colombie-Britannique, président et directeur adjoint, Rehabilitation Research, International collaboration on Repair Discoveries (ICORD), et Anh-Duong (Jennifer) Phan, assistance à la recherche en réadaptation, ICORD.

Date : février 2023

Votre opinion est importante! Si vous avez des questions ou des commentaires sur les fiches d’information de la série « La psychologie peut vous aider », veuillez communiquer avec nous : factsheets@cpa.ca.

Société canadienne de psychologie
1101 promenade Prince of Wales, bureau #230
Ottawa, ON K2C 3Y4

Tél. : 613-237-2144
Numéro sans frais (au Canada) :  1-888-472-0657