Psychology is rooted in science that seeks to understand our thoughts, feelings and actions. It is also a broad field – some psychology professionals develop and test theories through basic research; while others work to help individuals, organizations, and communities better function; still others are both researchers and practitioners.
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Dr Amir Sepehry
Dre Diana Velikonja
Dr Amir Sepehry and Dre Diana Velikonja, Psychopharmacologie
Au carrefour de la psychologie et de la médecine se situent la psychopharmacologie. Les psychopharmacologues sont des psychologues qui peuvent prescrire des médicaments comme le font les psychiatres, mais qui possèdent une formation de psychologue sur les interventions basées sur le comportement et la thérapie. Le Dr Amir Sepehry et la Dre Diana Velikonja nous en parlent davantage.
Au Canada, il faut habituellement environ 10 ans pour devenir psychologue. Il s’agit de l’un des domaines d’études les plus longs et les plus intensifs puisqu’on exige généralement un doctorat en psychologie professionnelle ou un doctorat en psychologie clinique. Or, ces programmes sont assez limités, et il faut plus de temps pour terminer un programme de doctorat en psychologie que la plupart des autres programmes. Imaginez franchir toutes ces étapes, puis décider que finalement, vous voulez poursuivre vos études plus longtemps. D’où vient votre extrême passion, qui vous donnera envie de POURSUIVRE vos études lorsque vous avez enfin terminé?
Pourtant, c’est la décision qu’ont prise les gens qui ont emprunté la voie de la psychopharmacologie. La Dre Diana Velikonja a une formation en neuropsychologie. Elle est psychologue clinicienne et détient une maîtrise en psychopharmacologie clinique qui lui permet d’offrir des consultations impliquant des médicaments psychotropes. Elle a travaillé auprès de personnes ayant subi des traumatismes crâniens, a été présidente de l’Ontario Psychological Association, et elle a mené des initiatives militant en faveur de l’élargissement de la portée de la pratique des psychologues ontariens pour y inclure la prescription de médicaments psychotropes. Elle décrit la psychopharmacologie de la manière suivante :
« Pour traiter plusieurs problèmes émotionnels et cognitifs, on utilise certains types de médicaments qui sont appelés « médicaments psychotropes ». Ils sont principalement utilisés pour traiter des troubles tels que l’anxiété, la dépression, les hallucinations. Par ailleurs, ils aident à gérer les symptômes des troubles de santé mentale ou de dépendance. La psychopharmacologie consiste en fait à prescrire des médicaments, parallèlement à d’autres traitements fondés sur des données probantes. La raison pour laquelle les psychologues sont impliqués dans ce domaine est qu’ils sont formés aux interventions basées sur le comportement et la thérapie, et ceux d’entre eux qui ont demandé une certification supplémentaire en matière de prescription de médicaments psychotropes sont capables d’intégrer les deux – le comportement et les médicaments – afin d’orienter les patients vers les meilleures stratégies pour gérer les symptômes qu’ils éprouvent. »
La prescription de médicaments pour traiter la maladie mentale est depuis longtemps, du moins au Canada, l’apanage de la psychiatrie. Les psychopharmacologues représentent les quelques rares psychologues qui possèdent le savoir requis quand il s’agit de ces médicaments. Le Dr Amir Ali Sepehry est le président de la Section de psychopharmacologie de la SCP. Il détient un doctorat en neurosciences, une formation postdoctorale en neurologie, une maîtrise en psychiatrie scientifique axée sur la médication, et d’autres formations sur les lésions médullaires et en psychologie du counselling. Le Dr Sepehry enseigne actuellement à l’université Adler de Vancouver, collabore avec l’université de la Colombie-Britannique et travaille avec des neuropsychologues médico-légaux sur des cas de nature juridique et médicale. Il affirme que la discipline de la psychopharmacologie est à la fois très ancienne et très nouvelle.
« Elle remonte aux temps anciens où les gens de diverses spécialités utilisaient des substances psychoactives, des herbes et ainsi de suite pour traiter les maladies mentales. Cependant, on constate une incroyable accélération depuis cinq ans, parce qu’il s’est produit beaucoup de choses. C’est en partie dû à l’actuelle crise du SARS-COVID-19. Quelques développements mineurs surviennent pendant que plusieurs d’entre nous tentent de repositionner les médicaments. »
La réaction immunitaire antivirale normale d’une personne exige l’activation des voies inflammatoires du système immunitaire. Les cytokines sont produites dans le contexte de la réaction immunitaire. Une réaction immunitaire incontrôlée et excessive est connue sous le nom de cascade de cytokines ou tempête de cytokines. Ceci peut causer des dommages aux tissus, ce qu’on a observé dans plusieurs cas de COVID-19 graves et survient en raison d’une surabondance de cytokines pro-inflammatoires. Le Dr Sepehry souligne que c’est l’un des angles sous lequel les psychopharmacologues examinent le repositionnement des médicaments existants.
« Les antidépresseurs ont montré des propriétés anti-inflammatoires. Ils pourraient donc être utilisés pour contrer les cascades de cytokines qui sont produites par la COVID. Nous en sommes encore au stade où nous devons déterminer les effets à long terme de la COVID sur le cerveau et le comportement, sur les changements sur le plan de la personnalité, sur la maladie mentale et sur l’éventuel rétablissement. Nous avons besoin de l’engagement d’un plus grand nombre de psychologues. Nous savons qu’il y a des taux croissants de maladie mentale, particulièrement chez les personnes âgées qui ont contracté la COVID. Ainsi, l’apport de la psychopharmacologie est crucial. »
Selon la Dre Velikonja, il existe d’autres manières d’étudier les médicaments, en particulier dans le contexte de la COVID, au fur et à mesure que nous comprenons ses effets à court et à long terme.
« Les médicaments pourraient être repositionnés pour traiter certaines choses comme la fatigue, ce que les gens appellent le brouillard mental, qui, avec d’autres symptômes, est présent dans ce que l’on désigne comme la COVID longue. Lorsque les gens manquent d’énergie ou de motivation physique pour faire des choses, il y a probablement lieu de cibler ce domaine. »
Au cours des deux dernières années, on a observé une mobilisation sans précédent de l’expertise scientifique mondiale. Les experts de presque toutes les disciplines scientifiques se sont réunis pour aborder chaque aspect de la pandémie, et le travail interdisciplinaire et transdisciplinaire atteint des sommets inégalés. Les psychopharmacologues ont l’habitude du travail interdisciplinaire et ils apportent une vaste étendue d’expertise à cette arène scientifique. La Dre Velikonja considère que leur engagement dans ce gigantesque effort est essentiel.
« Je crois que cela est primordial à de nombreux égards, au sens où tout le monde parle de la prochaine vague, ce qui est en réalité la vague de la santé mentale. Nous connaissons les nombreux défis du domaine de la psychiatrie, notamment sur le plan du nombre de praticiens disponibles. Je crois que les psychologues sont bien placés pour jouer ce rôle, pour travailler de concert avec la psychiatrie afin d’examiner la question de la prescription de médicaments et l’intégration de stratégies comportementales. Nous aurons besoin que tous mettent la main à la pâte pendant que se déploie la vague de problèmes de santé mentale. »
Cette vague est en mouvance actuellement, et nous constatons la montée des situations de violence familiale, ainsi que l’augmentation des taux de dépression, d’anxiété, de traumatismes et de problèmes de toxicomanie. Personne ne sait à quoi ressemblera cette vague dans quelques mois ou quelques années. Mais quand elle déferlera, nous devrons tous vraiment mettre la main à la pâte. Et nous pouvons nous sentir un peu rassurés en sachant que certaines de ces mains appartiendront à des personnes qui ont passé des années à devenir des experts dans leur domaine respectif, des scientifiques pour qui apprendre une seule chose n’est pas suffisant, qui veulent en apprendre toujours plus. Vous savez, les passionnés…
Dr Kerry Mothersill
Dre Kelsey Collimore
Dre Stephanie
Greenham
Dr Kerry Mothersill, Dre Kelsey Collimore, et Dre Stephanie Greenham, Psychologues en milieux hospitaliers et en centres de santé
Plusieurs psychologues travaillent dans le système public de soins de santé, certains dans les hôpitaux et d’autres, dans les centres de santé comme membres d’équipes interdisciplinaires traitant une grande diversité de patients. Les Drs Kelsey Collimore, Stephanie Greenham et Kerry Mothersill nous proposent certaines réflexions sur leur travail.
Psychologues en milieux hospitaliers et en centres de santé
Brooke d’Hondt n’a que seize ans, et elle a déjà une équipe d’entraîneurs et d’experts qui l’aident à exceller en snowboard demi-lune. Brooke a terminé à la dixième place à l’épreuve de demi-lune en planche à neige pour le Canada aux Jeux olympiques de Beijing, et lorsque les Jeux seront terminés, elle retournera à l’école. Imaginez être dans son cours de gymnastique!
La psychologie du sport a en quelque sorte émergé des cours de gymnastique; l’éducation physique est née dans le monde de l’éducation et a évolué au fil du temps vers la psychologie du sport que nous connaissons aujourd’hui. Habituellement, les programmes d’études supérieures en psychologie du sport sont dispensés dans les écoles de kinésiologie des universités. Ils offrent des diplômes qui produisent des scientifiques spécialistes de la psychologie du sport.
Aujourd’hui, deux voies principales s’offrent aux personnes qui souhaitent exercer la psychologie du sport et deux types de titres de compétences existent en Amérique du Nord. L’un d’eux est le psychologue agréé, dont le champ d’activité est le plus vaste lorsqu’il a acquis la formation et l’expérience nécessaires pour se dire spécialisé en psychologie du sport et de l’exercice ou en psychologie de la performance. L’autre est un professionnel appelé « conseiller en performance mentale » (CPM). Les personnes qui détiennent ce titre sont titulaires de diplômes scientifiques et ont suivi une formation appliquée, mais leur champ d’activité est limité à l’application des connaissances psychologiques dans le contexte de la performance ou du sport.
La Dre Zarina Giannone a emprunté ces deux voies. Psychologue agréée spécialisée en psychologie du sport et de la performance, la Dre Giannone a fait sa formation de deuxième cycle en psychologie du counseling, mais a suivi une formation appliquée en psychologie du sport (le CPM).
« La psychologie du sport est l’un des domaines de la science du sport au sens large, explique-t-elle. Même mon propre travail en tant que psychologue du sport n’est qu’une petite part d’un plus grand gâteau, dans la mesure où il couvre l’application de la psychologie de la performance. Il consiste à prendre des données scientifiques et théoriques et à les appliquer à des situations réelles. »
La question de la santé mentale des athlètes n’a jamais été autant sous les projecteurs qu’aujourd’hui. Des athlètes de haut niveau parlent de leur santé mentale, se retirent de leur sport pour prendre soin de leur santé mentale et rendent publiques leurs difficultés. Naomi Osaka, Simone Biles, Calvin Ridley, Clara Hughes, Andy Robertson. La liste des athlètes qui ont commencé à parler publiquement de la santé mentale s’allonge de jour en jour. C’est une tendance qui enthousiasme la Dre Giannone.
« Même pendant mes sept années d’études supérieures, j’ai remarqué certains changements très intéressants. Au début des années 2000, le domaine se concentrait davantage sur les aptitudes mentales traditionnelles enseignées aux équipes, aux athlètes et aux entraîneurs. Imagerie mentale, régulation de l’éveil, contrôle de l’attention, ce genre de choses. Ce sont des compétences importantes qui, si elles sont bien maîtrisées par les athlètes, peuvent améliorer leurs performances. Il s’agit également de compétences transférables qui peuvent améliorer le bien-être général et le fonctionnement quotidien. Ces derniers temps, les psychologues et les CPM personnels sont de plus en plus recherchés. Cela s’explique, entre autres, par le fait que les athlètes se sentent plus à l’aise pour divulguer leurs problèmes de santé mentale. La stigmatisation associée à ces problèmes a diminué. Cela signifie que le rôle des psychologues dans les clubs et les organismes sportifs est plus prisé qu’avant. »
Les Colts d’Indianapolis, par exemple, ont lancé une initiative appelée Kicking The Stigma et le porte-parole de la campagne est le défenseur vedette Darius Leonard, qui parle ouvertement de ses crises d’angoisse et de sa dépression. Mais pour chaque équipe qui s’attaque aux problèmes de santé mentale et tente de lutter contre la stigmatisation qui leur est associée, il semble y avoir un autre groupe qui tarde à faire de même. La Ligue canadienne de hockey a récemment publié un rapport dévastateur sur l’existence d’un « code du silence » qui a permis à l’inconduite à l’extérieur de la patinoire de devenir une « norme culturelle ».
« Je connais certaines organisations et certaines équipes qui prennent la santé mentale très au sérieux, et il y a des psychologues du sport qui sont impliqués dans la résolution de problèmes dans une perspective de justice sociale, poursuit la Dre Giannone. Par exemple, ceux qui travaillent avec des cas d’abus ou d’inconduite sexuels. Ces psychologues ont contribué à la création de changements systémiques dans certaines organisations. On observe de plus en plus de politiques de santé mentale, ou de politiques de diversité et d’inclusion être mises en œuvre dans les organisations. J’espère que les gens en ressentiront les effets, et que ce ne sera qu’une question de temps avant que toutes les grandes organisations sportives emboîtent le pas. »
Pour la première fois depuis longtemps, les joueurs de la LNH ne sont pas présents aux Jeux olympiques. Cela signifie que les équipes de hockey qui s’affrontent se répartissent en deux catégories : soit un groupe de joueurs qui jouent ensemble dans un contexte ou un autre depuis longtemps, soit une équipe composée des meilleurs joueurs disponibles qui ont peu d’expérience de jeu entre eux. Comment créer une dynamique de groupe et développer la confiance de l’équipe? Selon la Dre Giannone, ces questions sont de plus en plus du ressort des psychologues du sport et des CPM.
« Les psychologues du sport ne se contentent plus d’offrir des formations classiques sur les aptitudes mentales et de simples évaluations des compétences mentales. Aujourd’hui, mon travail se concentre sur l’optimisation des performances, mais il concerne également d’autres difficultés propres au sport, notamment la dynamique de groupe entre les membres de l’équipe, le leadership des entraîneurs et la gestion de divers problèmes de santé mentale rencontrés par les athlètes, comme l’épuisement professionnel, la dépression, l’anxiété ou les troubles de l’alimentation. À bien des égards, le rôle du psychologue du sport a été réinventé et consiste désormais à répondre à la fois aux besoins psychologiques et aux exigences de la performance inhérentes au sport. »
La Dre Giannone travaille principalement en pratique privée au Vancouver Psychology Centre, où elle reçoit des clients en psychologie générale et d’autres personnes qu’elle aide en sa qualité de psychologue spécialisée en psychologie du sport et de la performance. Dans cet espace, elle voit un large éventail d’athlètes et d’artistes – des jeunes jusqu’aux professionnels. À l’occasion, elle accepte un contrat avec une équipe, pour laquelle elle met en œuvre un programme de développement des aptitudes mentales ou fournit d’autres services de groupe. Elle travaille également avec le Canadian Centre for Mental Health in Sport (CCMHS), où elle offre des services de santé mentale aux athlètes et aux artistes.
« Depuis 2013, le financement fédéral de ces services a vraiment augmenté, et ce, assez rapidement. Il existe aujourd’hui quelques services financés par le gouvernement fédéral destinés aux sportifs de niveau national. Par exemple, il y a le programme Plan de match, qui offre une vaste gamme de services aux athlètes brevetés de haut niveau au Canada. Mon rôle au CCMHS s’adresse à tous les sportifs, entraîneurs et administrateurs, quel que soit leur niveau, et permet à certaines personnes d’accéder à du financement à cet effet. Les autres pays sont un peu en retard dans ce domaine, ce qui fait du Canada un chef de file dans la sphère de la santé mentale des sportifs. »
Comme c’est le cas de tous les événements majeurs des deux dernières années, la COVID est une question centrale des Jeux olympiques de 2022. Elle a perturbé l’entraînement, entravé la consolidation des équipes et fait perdre à de nombreux athlètes la chance de concourir sur la scène mondiale. La COVID a même coûté à certains athlètes la chance de concourir après leur arrivée aux Jeux, lorsqu’un test positif a mis fin prématurément à leur parcours olympique. La Dre Giannone a vu tous les hauts et les bas créés par la pandémie chez les athlètes de tous les niveaux.
« Au début, les sports étaient sur pause. Les tournois importants ont été reportés. À ce moment-là, il fallait vraiment modifier et faire évoluer les services psychologiques vers un mode de prestation en ligne. Nous avons fait des choses en équipe avec plus de 25 personnes sur Zoom! Au cours de la dernière année, de nombreux athlètes ont repris le sport, et il se présente des défis nouveaux auxquels nous n’avons jamais été confrontés auparavant. Le contenu du travail a changé – imaginez un jeune athlète qui n’a participé à aucune compétition au secondaire depuis deux ans. Il était en secondaire 2, et il est maintenant en secondaire 4. Ce que cela représente pour ces jeunes sur le plan du développement et du perfectionnement des compétences propres au sport est intéressant.
Mes recherches portent principalement sur le développement de l’identité dans le sport. Ce qui arrive lorsqu’une personne se blesse ou prend sa retraite, et la perte d’identité qui en découle. La COVID est à l’origine d’un grand nombre de menaces pour l’identité, qu’il s’agisse d’enfants ou d’athlètes olympiques. Ces personnes qui tirent du sport une telle estime de soi et une telle valeur sont involontairement contraintes de le mettre de côté pendant un certain temps. Cela peut être très déstabilisant pour les gens.
Je dirais, à l’inverse, que la COVID a offert aux athlètes une occasion inédite de pratiquer leur sport d’une manière nouvelle et différente. Prenons l’exemple d’un sportif qui n’avait jamais le temps de regarder des vidéos de lui-même. Désormais, il est capable d’apprendre des choses différentes sur lui-même. Il est peut-être capable de faire un peu plus de musculation. J’ai été frappée par la résilience et la créativité dont ont fait preuve les gens durant cette période.
Ce qui m’a vraiment frappée au début de la pandémie, c’est le passage de l’entraînement aux compétences physiques et mentales à la création de nouvelles conceptions de la culture d’équipe. Je me souviens d’être intervenue dans des équipes et d’avoir aidé à faciliter la réalisation des objectifs, et à cultiver les valeurs de l’équipe et les relations entre ses membres. Cela ne veut pas dire que je ne le ferais pas pendant une saison régulière, mais la pandémie a vraiment mis cela en évidence car il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire quand la situation était si incertaine. »
La santé mentale des athlètes est un domaine en expansion rapide. Le rôle des psychologues dans la résolution de certains problèmes sociaux et systémiques tels que les comportements inappropriés des athlètes, la violence dans le sport, les abus et le harcèlement, l’inclusion et la diversité culturelle, devient de plus en plus important. Les psychologues participent à la création de mesures de soutien, mais aussi à la promotion de changements systémiques au sein des systèmes et des organisations, et tout cela se répercute sur les athlètes. Mais leur influence et leur implication ne se limitent plus aux vestiaires.
Comme l’évoque la Dre Giannone, « les professionnels de la psychologie du sport sont désormais sortis du cadre traditionnel du sport et de l’exercice. Ils s’occupent des problèmes liés à la performance dans d’autres domaines. Il n’est pas rare de voir des psychologues du sport travailler avec des militaires, des artistes de la scène, des premiers intervenants ou des dirigeants d’entreprise de haut niveau. Presque tout le monde se retrouvant dans des situations très stressantes. Je m’attends à voir davantage de psychologues possédant ces compétences spécialisées se frayer un chemin dans divers milieux. »
Les Jeux olympiques, qui se déroulent en ce moment même, présentent une gamme de situations stressantes pour les athlètes, sous le regard du public, tous les jours, toute la journée. Nous pouvons nous réjouir de la performance improbable de l’équipe canadienne en poursuite par équipes de patinage de vitesse, mais aussi compatir à la douleur de l’équipe japonaise, dont la chute de l’une de ses membres a donné la médaille d’or au Canada. Nos yeux, les yeux du monde, ajoutent une pression inédite pour ces sportifs. Cette situation peut être difficile, et un psychologue peut aider l’athlète à y faire face. Que vous soyez Jennifer Jones, qui participe à ses deuxièmes Jeux olympiques à l’âge de 47 ans ou une planchiste de 16 ans, qui s’apprête à retourner à ses cours de géographie.
Dr Jude Mary Cénat
Dre Helen Ofosu
Anita Shaw
Dr Jude Mary Cénat, Dre Helen Ofosu, Anita Shaw, Kafui Sawyer, Dre Erin Beettam, et Dre Monnica Williams, Section de Personnes Noires en Psychologie
Kafui Sawyer
Dre Erin Beettam
Dre Monnica Williams
L’une des deux nouvelles sections de la SCP est la Section de la psychologie des Noirs; elle vise à accroître la présence des professionnels de la psychologie noirs et à accroître l’accès aux services de santé mentale pour la communauté noire.
Section de Personnes Noires en Psychologie
« Quel domaine peut être plus antiraciste que la psychologie? Nous sommes là pour soutenir les êtres humains, le développement de la personne et le bien-être des individus! Il n’y a pas de domaine qui puisse aborder les questions raciales aussi bien que la psychologie. »
Jude Mary Cénat, Ph. D., se passionne pour la lutte contre le racisme en psychologie et invite ses collègues du secteur de la santé mentale à se joindre au mouvement. Le Dr Cénat est professeur agrégé à l’École de psychologie de l’Université d’Ottawa et le directeur du Laboratoire de Recherche Vulnérabilité, Trauma, Résilience et Culture (V-TRaC).
Au Canada, les populations racisées vivent des traumatismes et des problèmes de santé mentale qui leur sont propres. Les Canadiens noirs ne font pas exception. En plus des choses qui touchent tout le monde – la pandémie, le stress au travail, les problèmes familiaux –, ils doivent faire face au racisme sociétal, ainsi qu’à l’hostilité et aux microagressions au travail, qui font partie de la vie quotidienne dans notre pays.
« Nous ne pouvons continuer à perpétuer et à encourager la discrimination raciale. Nous ne pouvons continuer à nous contenter d’être une société “sans préjugés raciaux”. Les personnes qui connaissent de hauts niveaux de discrimination raciale sont trente-six fois plus susceptibles de présenter des symptômes graves de dépression. »
La volonté de s’assurer que la psychologie joue le rôle de chef de file qu’elle peut et doit jouer dans la résolution des problèmes raciaux est l’un des principes qui ont amené cinq membres et affiliées de la SCP à devenir la force motrice de la création d’une nouvelle section, la Section de la psychologie des Noirs. Kafui Sawyer, Anita Shaw, la Dre Helen Ofosu, la Dre Monnica Williams et la Dre Erin Beettam ont donné à la section la mission de soutenir et de servir les praticiens, les éducateurs, les étudiants et les scientifiques du domaine de la psychologie qui s’identifient comme Noirs et qui s’intéressent aux questions de nature psychologique qui ont une incidence sur la population noire. Chacune d’entre elles a vu l’impact de la discrimination raciale, certaines personnellement, au cours de sa carrière.
La Dre Helen Ofosu est psychologue du travail et des organisations, coach pour cadres et conseillère en ressources humaines à Ottawa. Elle travaille avec des organisations, y compris des ministères, pour améliorer la culture organisationnelle et l’inclusion. Dans les deux dernières années, depuis le début de la pandémie, elle a remarqué que beaucoup d’employés racisés décident de chercher du travail dans des organisations plus inclusives, car ils se rendent compte qu’en travaillant à domicile, ils ne sont plus soumis aux outrages quotidiens qu’ils subissent dans un lieu de travail physique. « Ce genre de choses se produit depuis des années, mais maintenant, les gens ne sont plus dans leur environnement habituel, et ils ont la tranquillité d’esprit que procure le fait de pouvoir travailler sans se soucier des microagressions ou craindre de se faire regarder de travers ou d’être exclus des déjeuners, des pauses-café et des conversations. Lorsque tout cela disparaît, les gens se sentent beaucoup plus détendus car ils peuvent se concentrer sur leur travail.
Je crois que le véritable déclencheur a eu lieu à l’été 2021, au moment où de nombreuses organisations planifiaient le retour au travail de leurs employés dans leurs locaux. Ce n’est que lorsque les gens ont commencé à réaliser “Oh mon Dieu, je vais peut-être devoir retourner au bureau” qu’ils se sont mis à se dire “Un instant! Je ne pense pas être capable de retourner au bureau. Je ne veux pas retourner au bureau! Je ne veux pas retourner à ce que les choses étaient avant.” »
Pendant tout ce temps de réflexion, beaucoup de gens ont jugé qu’il était opportun pour eux de changer d’emploi et de trouver un lieu de travail où il y a plus de représentation, plus d’inclusion, plus de diversité, en somme, un milieu où il y a une meilleure culture organisationnelle. D’après ce que j’ai vu, les gens réfléchissent à plein de choses pendant la pandémie. Ils tentent donc de trouver un emploi où ils peuvent être eux-mêmes et se concentrer sur leur travail au lieu de chercher continuellement à se protéger contre toutes ces agressions psychologiques. »
Anita Shaw est étudiante au doctorat à l’Université de Northern British Columbia.
« Pendant que je fais mon doctorat, je réfléchis vraiment à la décolonisation, raconte-t-elle. Non seulement la décolonisation de ma propre pensée, mais aussi la façon dont la psychologie a contribué à la colonisation et comment elle pourrait contribuer à la décolonisation. J’ai travaillé avec un mentor qui est un chercheur autochtone, et nous avons élaboré un modèle de programme de cours visant à décoloniser la psychologie. »
Kafui Sawyer est une psychothérapeute, une consultante en traumatologie pour Santé Canada et la directrice clinique du Joy Health and Research Centre. Elle aide les familles à traverser des expériences traumatisantes, aide les employés du gouvernement qui ont vécu certaines expériences et situations difficiles (comme le racisme) dans leur milieu de travail, et bien plus encore. Souvent, les clients demandent de travailler avec elle, car elle est Noire et a un vécu commun avec eux. Pour elle, ce qui est le plus gratifiant, c’est de travailler sur des cas complexes comme les troubles de la personnalité, et de voir ses clients passer d’une personnalité pathologique à une personnalité plus saine.
Comme le mentionne Mme Sawyer, ce qu’espèrent les fondatrices de la section, c’est « créer un espace où des gens qui ont des valeurs et des croyances similaires peuvent faire bouger les choses. Nous espérons que la section rassemblera des personnes animées du même esprit afin de prendre notre place au sein de la SCP. » Pour les fondatrices, la section offre l’occasion de créer un espace où les gens peuvent mettre en commun leurs intérêts et leurs expériences de manière à « se donner les moyens de devenir meilleurs ».
De plus, la Section de la psychologie des Noirs est un espace important pour les alliés des membres, des étudiants et des affiliés noirs. La Dre Erin Beettam s’identifie comme une psychologue clinicienne pour enfants et adolescents. Bien qu’elle ait reçu une formation en psychologie scolaire, elle travaille principalement dans les hôpitaux, en pédopsychiatrie et dans le système public de santé mentale. Erin se spécialise dans le traitement des adolescents et des jeunes adultes qui souffrent d’anxiété, de dépression, de troubles de la personnalité en émergence et de troubles de l’alimentation. Elle travaille actuellement dans une commission scolaire et exerce en pratique privée. Elle mentionne qu’elle est de plus en plus consciente de « l’absence de services accessibles et efficaces pour les personnes de couleur, pour les communautés noires, dans les milieux de travail et dans les milieux d’enseignement ». Cette prise de conscience l’a amenée à examiner ce qu’elle « peut donner et faire pour apporter son soutien dans ce paysage en mutation ».
La Dre Monnica Williams est chercheuse à l’Université d’Ottawa et milite depuis longtemps pour l’inclusion dans la recherche. Pendant trop longtemps, les personnes de couleur ont été exclues des recherches de toutes sortes, notamment dans divers domaines de la psychologie.
« Une grande partie de la recherche qui se fait exclut d’emblée la diversité, et non seulement elle perpétue le problème, mais elle en est aussi le symptôme. Le fait que nous n’ayons pas assez de chercheurs de couleur pour faire des recherches pour les personnes de couleur est une partie du problème.
Je fais beaucoup de recherches pour mettre en lumière ces questions – comment les traitements doivent être adaptés aux personnes de couleur, comment les thérapeutes qui sont actuellement en formation peuvent en apprendre davantage sur la manière de traiter les gens dans une optique plus inclusive. Tout le monde doit comprendre les meilleures pratiques lorsqu’il s’agit de travailler avec les questions raciales, ethniques et interculturelles. »
Le collègue de la Dre Williams à l’Université d’Ottawa, le Dr Cénat, fait également la promotion de ces meilleures pratiques en matière de race, d’ethnicité et d’interculturalisme. Ses collègues et lui ont créé un cours appelé « Comment fournir des soins de santé mentale antiracistes », qui donne droit à des crédits de formation continue approuvés par la SCP. Le Dr Cénat espère que tous les professionnels de la santé mentale et les Canadiens en général s’engageront dans la lutte contre le racisme.
« Comme l’a dit Ikram Kendi, il n’y a pas de “racistes” et de “non-racistes”. Il y a des “racistes” et des “antiracistes”. Si vous êtes simplement “non raciste”, vous ne posez pas de geste qui puisse contrer le racisme. Et ce n’est qu’en agissant contre le racisme que nous créerons une société antiraciste. »
La Section de la psychologie des Noirs, dont la création a été approuvée par le conseil d’administration de la SCP en novembre 2021, recrute désormais des membres. Une fois que les membres seront réunis, la section proposera son mandat au conseil d’administration de la SCP aux fins d’approbation, et procédera ensuite à l’élection de son comité exécutif; toutes ces démarches devraient être achevées en 2022. L’objectif de la section sera de travailler avec d’autres intervenants pour accroître la présence de professionnels noirs en psychologie et faciliter l’accès de la communauté noire aux services de santé mentale, de mieux-être et de consultation, ainsi qu’aux services organisationnels, en mettant l’accent sur les membres de cette communauté qui ont de la difficulté à avoir accès aux soins de santé mentale appropriés et à d’autres services psychologiques (p. ex., formation, leadership, interventions organisationnelles, recherche fondamentale et appliquée, etc.). La section pourra éventuellement devenir un espace communautaire pour les membres, les affiliés et les étudiants affiliés de la SCP qui s’intéressent à ces questions et, en particulier pour les étudiants, les éducateurs, les chercheurs et les psychologues noirs. Pour en savoir plus sur la façon de se joindre à la section, rendez-vous à l’adresse https://cpa.ca/fr/sections/black-psychology/.
Février, c’est le Mois de l’histoire des Noirs, et la SCP met en vedette des psychologues noirs contemporains tout au long du mois. La Dre Monnica Williams est chercheuse à l’Université d’Ottawa et se consacre à rendre la recherche plus ouverte aux personnes de couleur. En particulier, aujourd’hui, la recherche sur la médecine psychédélique.
La Dre Monnica Williams est thérapeute, auteure et chercheuse à l’Université d’Ottawa (entre autres choses, la liste de ses titres de compétences étant très longue). Elle a une longue expérience du militantisme, de l’activisme et de la défense de la justice sociale et s’est spécialisée dans la problématique des disparités raciales dans le domaine de la santé, de la recherche et ailleurs. Experte des troubles anxieux, elle est actuellement l’une des très rares personnes à faire de la recherche sur l’inclusion des personnes de couleur dans la médecine psychédélique.
« Une grande partie de mes recherches a été consacrée aux traumatismes, particulièrement aux traumatismes vécus par les personnes racisées, qui sont liés au racisme, et à la façon d’aider le mieux possible les personnes qui en souffrent. Lorsque j’ai appris, il y a six ou sept ans, que des recherches étaient menées sur l’utilisation de la MDMA pour le traitement du SSPT, j’ai été très intéressée. Premièrement, est-ce que ça fonctionne? Si l’on regarde les essais cliniques et les recherches qui ont été menées, il semble que ce soit très efficace. Et deuxièmement, est-ce que cela fonctionnera chez les gens de couleur? Il était évident que si la recherche était prometteuse, elle n’était pas inclusive.
Le fait de voir des millions et des millions de dollars investis dans cette nouvelle approche thérapeutique, qui, à mon avis, va vraiment changer la donne pour la santé mentale, et de constater en même temps que les personnes de couleur n’en font pas partie, m’a inquiétée – et m’a mise un peu en colère, en fait. C’est bon pour les Blancs, alors pourquoi n’en profitons-nous pas?
J’ai donc entrepris de faire des recherches à ce sujet afin de pouvoir quantifier le degré d’exclusion que nous subissons. J’espérais aussi que cela puisse servir d’appel à l’action – pour sensibiliser les gens au fait que nous devons être inclus et que notre opinion doit être entendue, et que les approches thérapeutiques doivent être adaptées à nos communautés. Il ne s’agit pas seulement de ce que l’on pourrait considérer comme un client blanc typique de la classe moyenne, mais de toute une variété de personnes qui pourraient bénéficier de ces traitements.
Il est également important de souligner que non seulement un grand nombre de ces médicaments psychédéliques ont été volés aux cultures autochtones, mais que certaines méthodes ont également été volées aux cultures autochtones. Nous devons donc être conscients de cela lorsque nous abordons ces recherches. »
La Dre Williams est depuis longtemps une défenseur de l’inclusion dans la recherche. Depuis trop longtemps, les personnes de couleur sont exclues des recherches de toutes sortes, notamment dans divers domaines de la psychologie.
« Une grande partie de la recherche qui se fait exclut d’emblée la diversité, et non seulement elle perpétue le problème, mais elle en est aussi le symptôme. Le fait que nous n’ayons pas assez de chercheurs de couleur pour faire des recherches pour les personnes de couleur est une partie du problème. Certes, il y a beaucoup de Blancs qui font des recherches sur ces populations, mais nous devons aussi être inclus. Comme le dit le dicton, « Rien pour nous sans nous ». Le milieu de la recherche doit nous représenter et nous devons en faire partie.
Une des choses importantes que je préconise est une plus grande inclusion : ouvrir les portes de nos établissements d’enseignement à des thérapeutes de couleur et souligner la nécessité d’y être inclus. Je fais également beaucoup de recherches pour mettre en lumière ces questions – comment les traitements doivent être adaptés aux personnes de couleur, comment les thérapeutes qui sont actuellement en formation peuvent en apprendre davantage sur la manière de traiter les gens dans une optique plus inclusive. Même les rares thérapeutes de couleur qui réussissent sont formés pour traiter les Blancs. Par conséquent, tout le monde doit comprendre les meilleures pratiques lorsqu’il s’agit de travailler avec les questions raciales, ethniques et interculturelles. »
La Dre Williams explique que, pendant ses études et par la suite, elle n’a pas pu trouver de mentor noir dans son établissement d’enseignement, et c’est pourquoi il est très important pour elle de servir de mentor à autant d’étudiants que possible qui se trouvent dans la même situation qu’elle lorsqu’elle était aux études.
« Je fais beaucoup de mentorat auprès des étudiants de couleur, parce que je n’ai pas pu bénéficier de ce genre de mentorat. Lorsque j’étais une jeune psychologue, au début de ma carrière, la personne qui était censée me servir de mentor était en fait assez violente. Je suis donc allée ailleurs et j’ai trouvé mes propres mentors à la Delaware Valley Association of Black Psychologists. J’ai travaillé avec quelqu’un là-bas, et c’était bien. Le travail que je faisais et ce qu’il faisait ne correspondaient pas exactement, mais j’étais vraiment heureuse que des Noirs me soutiennent, m’encouragent et croient en moi. C’était très différent de mon environnement actuel, et cela a beaucoup compté. »
Malheureusement, encore aujourd’hui, les établissements d’enseignement n’offrent pas tous un environnement inclusif et accueillant pour les étudiants ou les professionnels noirs. C’est pourquoi Monnica a choisi d’aller ailleurs lorsqu’elle était une jeune psychologue, et c’est pourquoi les personnes de couleur cherchent souvent à aller ailleurs aujourd’hui. La création de ces espaces inclusifs fait partie de la mission qu’elle s’est donnée, et c’est un objectif dont le reste du Canada – dans les établissements d’enseignement et ailleurs – devrait se rapprocher.
Dr Vinay Bharadia
Dre Kristina Gicas
Dr Vinay Bharadia et Dre Kristina Gicas, Neuropsychologie clinique
Notre cerveau et notre corps entretiennent une relation, parfois harmonieuse, parfois conflictuelle. C’est le domaine de la neuropsychologie clinique. Nous avons parlé au Dr Vinay Bharadia et à la Dre Kristina Gicas pour en savoir plus.
Le mot « neuropsychologie » est difficile à prononcer. Il ressemble à un mot que l’on utilise pour avoir l’air intelligent. Comme « nomenclature » ou « cumulatif ». Comme il faut beaucoup de temps pour le dire, les neuropsychologues ont trouvé un moyen astucieux de raccourcir ce terme – ils disent plutôt « neuropsy ». Le fait d’omettre les deux dernières syllabes a sans aucun doute permis, au fil des décennies, d’économiser un nombre incalculable d’heures de conversation dans les départements universitaires de partout au Canada.
Ajoutez le mot « clinique » et vous voilà dans un tout nouveau monde, à la nomenclature encore plus complexe. Et ce monde, la Dre Kristina Gicas, présidente de la Section de neuropsychologie clinique de la SCP, est heureuse de le faire découvrir. La Dre Gicas est neuropsychologue clinicienne et professeure adjointe à l’Université York, où elle forme des étudiants en neuropsychologie clinique. Elle enseigne, fait de la recherche et exerce aussi des activités cliniques à Toronto.
« La neuropsychologie clinique est l’étude de la relation entre le cerveau et le comportement, dit-elle. Nous examinons la structure et le fonctionnement du cerveau, et nous étudions comment ces éléments sont reliés aux capacités de réflexion. Cela comprend l’attention, la mémoire, le langage, les habiletés visuelles, la vitesse de traitement et même le fonctionnement émotionnel. »
Les neuropsychologues sont des spécialistes de l’étude de ces relations entre le cerveau et le comportement, et de l’utilisation de ces informations à diverses fins. La première chose qu’ils font est de diagnostiquer certaines choses comme les blessures ou les maladies qui touchent le cerveau (commotion cérébrale, accident vasculaire cérébral, tumeurs, démence). Ils cherchent également à comprendre le développement normal de la personne et son vieillissement. Un autre domaine de spécialisation des neuropsychologues est la conception et la mise en œuvre d’interventions visant à améliorer le fonctionnement quotidien des individus.
La SCP désigne cette section sous le nom de « neuropsychologie clinique », car tous les neuropsychologues reçoivent d’abord une formation de psychologue clinicien. Le volet « neuropsychologie » est une spécialisation, que les praticiens acquièrent en suivant des cours supplémentaires, par exemple, des cours de doctorat en neuroanatomie (un autre mot difficile à prononcer – seulement, celui-ci est difficile à contracter). Ils apprennent ce que sont les outils d’évaluation et les tests cognitifs, ce qu’ils signifient et comment ils sont utilisés. La plupart des psychologues peuvent faire passer ces tests, mais ce sont les neuropsychologues qui peuvent les relier au fonctionnement du cerveau – la relation entre cerveau et comportement dont il est question ci-dessus.
Vous avez peut-être remarqué que l’un de vos parents commence à perdre la mémoire et à être moins attentif aux tâches qu’avant. Vous pourriez l’amener chez le médecin, qui pourrait alors lui faire passer un test, comme le MoCA Test (Montreal Cognitive Assessment). Il s’agit d’une évaluation préliminaire qui peut aider à déterminer dans quelle mesure une intervention est nécessaire. Si votre parent atteint un certain seuil, il pourrait être dirigé vers un neuropsychologue clinicien, comme le Dr Vinay Bharadia.
Le Dr Bharadia partage son temps entre un cabinet privé, les Cliniques TELUS Santé, où il occupe le poste de responsable de la neuropsychologie, et l’Université de Calgary, où il forme des psychologues au niveau du doctorat et de la maîtrise. Il travaille principalement avec des personnes souffrant de lésions cérébrales, de démence, de la maladie de Parkinson, de la sclérose en plaques et d’autres pathologies neurologiques qui affectent la fonction cognitive.
« Si vous êtes dirigé vers nous, nous effectuons des tests plus poussés de la mémoire, de l’attention et d’autres capacités cognitives, après que votre médecin généraliste a effectué un test de dépistage, comme le MoCA Test, explique-t-il. Nous recherchons également des signes de dépression et d’anxiété, car ils peuvent également affecter les capacités cognitives. Nous établissons ensuite un lien entre les tests que nous effectuons et l’hippocampe ou le thalamus – des parties du cerveau que nous savons liées à la mémoire – ou d’autres zones et réseaux neuronaux. Nous examinons vos antécédents médicaux, les résultats de vos tests d’IRM et de tomodensitogramme, etc., et nous tentons de poser un diagnostic ou de déterminer le traitement à prodiguer. »
Une grande partie des recherches effectuées par les spécialistes des sciences cognitives, comme Jonathan Wilbiks, de la Section cerveau et science cognitive (voir l’article précédent du Mois de la psychologie), influencent le travail des neuropsychologues cliniciens. Les spécialistes des sciences cognitives produisent des recherches et des données, et il revient ensuite aux neuropsychologues cliniciens d’appliquer ces connaissances dans un cadre clinique pour améliorer la vie de leurs patients. Et ces patients sont très différents selon leur état, leurs symptômes et leur âge.
Le Dr Bharadia poursuit : « Si vous avez 25 ans et présentez des symptômes de dépression, vous ne verrez probablement pas un neuropsychologue. Vous serez plus susceptible de consulter un psychologue clinicien ou un thérapeute, et peut-être un omnipraticien pour la prise de médicaments. Mais si vous avez 55 ans et êtes atteint de dépression, il est à espérer que l’omnipraticien se demande si cela pourrait être autre chose. Qu’est-ce qui ressemble à une dépression dans la cinquantaine? Si l’on tient compte de certains éléments de vos antécédents médicaux et des informations que pourrait révéler une IRM, il pourrait s’agir d’un symptôme de démence frontotemporale, qui ressemble parfois à une dépression dans certains groupes d’âge. À ce moment-là, il serait bon que vous passiez un test avec un neuropsychologue afin d’affiner le diagnostic. »
Cela signifie que les neuropsychologues travaillent beaucoup en équipe, avec les omnipraticiens, les psychiatres, les neurologues qui effectuent des IRM et de nombreux autres professionnels du monde des sciences du cerveau, dont les compétences se chevauchent. Si la personne de 55 ans présentant des symptômes de dépression rencontre cette équipe, celle-ci pourrait déterminer que la cause est neurologique, et dans ce cas, elle suggérera un traitement. Si, toutefois, on détermine que la cause est psychologique, un neuropsychologue pourra travailler avec la personne pour la soigner (car, ne l’oublions pas, les neuropsychologues sont d’abord des psychologues cliniciens).
La neuropsychologie est un domaine officiel qui existe depuis 70 ans. Les travaux précurseurs de la Dre Brenda Milner, à l’Université McGill, réalisés dans les années 1950 avec le patient H.M., ont révolutionné notre compréhension de la mémoire. Ce remarquable travail a été réalisé aux côtés du Dr Wilder Penfield, neurochirurgien. La Dre Milner EXERCE ENCORE à McGill à l’âge de 102 ans. D’autres pionniers ont mis sur pied un programme de neuropsychologie à l’Université de Victoria, où la Dre Gicas a fait son baccalauréat. C’est ce qui l’a conduite sur cette voie (ainsi que sa fascination pour le cerveau et sa passion pour la science en général).
« Je me souviens d’avoir lu un livre d’Oliver Sacks, intitulé L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1985), mentionne-t-elle. Ce livre présentait une série de cas neurologiques et je suis tout de suite devenue férue de neuropsychologie. »
Dans un épisode de Parcs et loisirs, Ben ne comprend pas la relation entre Jerry (Jim O'Heir) et sa femme Gayle (Christie Brinkley), visiblement plus belle, et suppose que c’est le résultat d’un trouble neurologique (« l’un des troubles évoqués par Oliver Sacks – elle pense peut-être que Jerry est un chapeau sympa? »). Ce n’est peut-être pas le meilleur exemple de neuropsychologie dans la culture populaire, dans la mesure où il est tout à fait faux – mais ce n’est pas une étude aussi simple à réaliser! À moins que vous ne puissiez contourner l’effet cumulatif de toute cette nomenclature difficile.
Dre Karen Blair
Dr. Rhea Ashley
Hoskin
Bre O’Handley
Dre Karen Blair, Dre Rhea Ashley Hoskin, et Bre O’Handley Orientation sexuelle et identité sexuelle
Le champ de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre a grandement évolué au cours des dernières années, de l’obtention du mariage entre personnes de même sexe, en passant par l’abolition des thérapies de conversion. Nous avons discuté de ces progrès avec la Dre Karen Blair, la Dre Rhea Ashley Hoskin et Bre O’Handley. Nous avons aussi abordé une expression que vous n’avez peut-être jamais entendue auparavant, la « féminophobie ».
Orientation sexuelle et identité sexuelle
« Je n’aime plus la bière. »
Un message publicitaire à la télé nous présente un homme qui avoue à l’un de ses amis, en murmurant honteusement, qu’il n’aime plus le goût de la bière. S’installe alors une entente implicite entre nous, les téléspectateurs, et les hommes de la publicité : le fait qu’il n’aime plus la bière atteint son sentiment de masculinité. Que de boire une bière avec les « gars » fait partie de son identité mâle qu’il est honteux de perdre. Et que le fait de ne pas aimer la bière le rend ‘féminin’, et donc moins digne de mérite que les autres.
La Dre Rhea Ashley Hoskin est titulaire de la bourse postdoctorale AMTD Waterloo Global Talent de l’Université de Waterloo, où elle est affectée au département de sociologie et d’études juridiques et à celui des études sur la sexualité, la famille et le mariage. Elle est secrétaire-trésorière de la Section de l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle de la SCP. En général, son travail est axé sur la diversité sexuelle et de genre, plus particulièrement sur le traitement sociétal de la féminité et la « féminophobie ».
« La féminophobie évoque la manière dont la société déprécie et régule la féminité et tout le monde peut en être la cible. Elle peut viser un homme cisgenre qui commande une salade, ou qui est vu comme efféminé, parce que la féminité est souvent perçue comme une rétrogradation sociale. Nous observons également la féminophobie qui cible les femmes du domaine scientifique pouvant être vues comme trop ‘féminines’ et être traitées comme si elles étaient incompétentes parce qu’elles sont trop maquillées ou parce qu’elles n’ont pas l’air de scientifiques. »
Dans la publicité, l’ami du protagoniste traite son aveu de ne plus aimer la bière avec un haussement d’épaules et ne semble pas croire que celui-ci soit pour autant un homme diminué. Et puis, évidemment, il lui offre autre chose qu’une bière, un alcool fort, que nous les téléspectateurs supposons être une substitution adéquate et aussi masculine aux yeux de la société.
La féminophobie touche à la fois les gais et les hétérosexuels, les hommes et les femmes, et même les personnes qui s’identifient comme non-binaires. Nous vivons tous, la plupart du temps inconsciemment, les tiraillements entourant la définition de notre personnage public en fonction de ce qui est vu comme féminin. Chacun de nous est, d’une façon ou d’une autre, touché par cette situation, que ce soit les hommes qui commandent une bière régulière au lieu d’une bière légère, par crainte d’être vus comme trop ‘féminins’, ou les femmes qui portent moins de maquillage pour paraître plus intelligentes ou ‘professionnelles’.
La Dre Karen Blair est professeure adjointe de psychologie à l’Université Trent. Elle est la présidente de la Section de l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle de la SCP depuis 2014. Ce qui est bien avec la féminophobie, c’est qu’une fois qu’elle a fait tilt, on commence à la voir partout. On commence à remarquer toutes les façons dont nous dévalorisons la féminité. Chez les hommes, nous avons un éventail assez étroit de la « féminité acceptable », et la plupart du temps, nous préférons qu’ils n’en aient aucune. Dans les vestiaires d’une équipe de football, l’entraîneur pourrait, pour invectiver les joueurs de son équipe, dire qu’ils jouent comme « des filles ». C’est dit pour injurier, et les joueurs comprennent le message, et que l’entraîneur est insatisfait. Si un homme a une démarche trop ‘féminine’, parle de manière efféminée, ou parle avec ses mains, il perd des points pour ces raisons. Dans notre société, nous utilisons la féminité comme une arme ou une insulte. »
L’occupation se déployant à Ottawa depuis quelques semaines a donné lieu à une recrudescence des attaques envers le premier ministre, à la fois parmi les insurgés et dans les médias sociaux. La Dre Blair et la Dre Hoskin surveillent ce genre de choses. À quoi ressemblent les attaques dirigées envers les personnalités publiques et les politiciens, et pourquoi la féminophobie en fait-elle si souvent partie?
« Quand les gens veulent attaquer Justin Trudeau, ils posent certains gestes : d’abord, ils ont tendance à l’appeler par son prénom. Quand nous étions irrités par Stephen Harper, nous l’appelions quand même Harper. Mais quand nous sommes irrités par Trudeau, nous employons son prénom, et certains l’appellent même Justine. Pourquoi serait-ce une insulte que d’appeler quelqu’un par un prénom féminin? Pourquoi est-ce insultant de féminiser une autre personne? La réponse est la misogynie et la féminophobie. Ce ne sont pas que les politiciens comme le premier ministre qui en sont la cible; nous faisons cela à tous les niveaux. Quand les gens veulent se moquer de Poutine ou de Trump, l’un des mèmes les plus communs sur Internet est d’ajouter du fard à leurs visages pour leur donner l’allure d’une femme trop maquillée. Peu importe ce que l’on pense de Trudeau, Trump ou Poutine, ils se font tous écraser par la même attaque contre la ‘féminité’. On l’emploie pour affirmer qu’ils sont inférieurs, stupides, idiots, frivoles, ou excessifs. Toutes ces idées peuvent être transmises simplement en les rendant féminines. Ce qui nous donne à penser : que disons-nous vraiment des gens qui sont féminins? C’est un peu comme quand les gens avaient l’habitude de dire “oh, c’est tellement gai”, alors qu’ils voulaient en fait qualifier une chose de stupide ou insignifiante. »
‘Nous’ (la société) avons fait beaucoup de chemin au cours des dernières décennies. Lorsque la Section de l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle a été lancée au début des années 2000, la question la plus urgente était le mariage entre personnes de même sexe. L’expansion des droits civils au Canada pour les couples de même sexe était une préoccupation majeure chez plusieurs psychologues. Pendant cette période, un énoncé de politique de la SCP affirmait notre soutien à l’idée selon laquelle les couples de même sexe avaient le droit de se marier. Cela semble un peu étrange aujourd’hui, le fait que nous soutenions évidemment cette idée, mais la Dre Blair affirme qu’il s’agissait d’un énoncé assez novateur et stimulant à l’époque.
« Au début des années 2000, la recherche démontrait que les relations entre personnes de même sexe étaient semblables aux relations entre personnes de sexes différents en ce qu’elles étaient bénéfiques pour les gens, et saines, et que l’amour, c’est l’amour. C’est sur ces éléments que s’attardaient les chercheurs. Ils essayaient d’aider les responsables des politiques à comprendre que si on exclut les gens d’une institution comme celle du mariage, cela modifie les relations qu’ils entretiennent avec leur famille, leurs amis et leurs collègues. Prenons l’exemple anodin des célébrations du temps des Fêtes dans une entreprise où les invitations incluent les conjoints. En 1999, il était loin d’être évident, pour un couple de même sexe, que le conjoint allait être inclus, et souvent, il était assez clair qu’il ne le serait pas. »
À cette époque, plusieurs estimaient qu’ils ne pouvaient pas parler de leur conjoint au travail, pas plus qu’avoir sa photo sur leur bureau. Les psychologues travaillant dans ce contexte ont été en mesure de souligner qu’au fil de temps, ces situations avaient des répercussions néfastes sur la santé mentale et le bien-être des personnes concernées. La Dre Blair poursuit ainsi : « Plusieurs recherches révélaient que les familles des personnes LGBTQ ne ‘comprenaient pas’. Et qu’elles ne comprenaient vraiment qu’au moment où elles assistaient au mariage. Les cérémonies de mariage comportent plusieurs conventions sociales qui nous indiquent quand il faut se lever, quand il faut porter un toast, quand il faut applaudir, et ainsi de suite. En intégrant les relations de même sexe à un rituel social que les gens comprenaient, on a instauré un environnement où les familles et les amis pouvaient comprendre la relation, ce qui à son tour a suscité un plus vaste soutien des cercles intimes de plusieurs individus LGBTQ, et par ricochet, une amélioration du bien-être mental au sein de toute la communauté. »
La santé mentale en a pris un coup pendant la pandémie, et ce, pour plusieurs raisons. Bre O’Handley est étudiante à la maîtrise en psychologie à l’Université de Trent et la Dre Blair est sa superviseure. Elle travaille à une thèse qui étudie le bien-être des personnes LGBTQ pendant la pandémie et la manière dont les mécanismes de soutien peuvent jouer un rôle dans cette situation.
« J’examine les trajectoires du bien-être chez les personnes LGBTQ pendant la COVID. De nombreuses études effectuées partout dans le monde ont révélé que les individus LGBTQ se portent plutôt mal pendant la pandémie. Leur santé mentale a été très affectée, ils rapportent des taux plus élevés de dépression, d’anxiété et de stress que les autres. Tout le monde vit la COVID et l’isolement social, mais il existe des facteurs supplémentaires qui pourraient avoir des répercussions chez les individus LGBTQ. Il se peut qu’ils vivent dans un milieu qui ne les soutient pas, particulièrement s’ils sont plus jeunes. Ils sont séparés des communautés solidaires, comme si vous aviez un groupe d’amis à l’école qui vous soutiennent et vous acceptent, mais que vous n’alliez plus à l’école. La pandémie diminue l’accès aux centres de ressources LGBTQ. Pendant longtemps, les personnes trans n’ont pas eu accès à leur traitement hormonal substitutif (THS) et aux chirurgies d’affirmation de genre, puisque ces services ont été jugés non essentiels au début de la pandémie, et que les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement ont créé des délais dans la livraison d’importants médicaments et hormones. »
Dans plusieurs pays, on a même adopté des politiques de lutte contre la COVID discriminatoires. Au Pérou, on a mis en place un règlement qui obligeait les hommes à ne quitter la maison qu’à certains jours précis et les femmes, les autres jours. Par conséquent, les individus trans et ceux qui ne s’identifiaient comme homme ni comme femme faisaient face à des situations intenables. Ils sont plusieurs à avoir été harcelés et à subir des crimes haineux alors qu’ils étaient à l’extérieur de la maison. La recherche de Bre n’aborde pas la discrimination comme telle, mais davantage le soutien qui est nécessaire à ceux qui sont la cible de cette discrimination.
« Comment favoriser la résilience dans ces circonstances, et comment les personnes LGBTQ s’en sortent-elles pendant cette pandémie? Si je me sens proche de la communauté LGBTQ, alors ça devrait atténuer certains des problèmes qui touchent la santé mentale. Mais comment établir une distinction entre cet aspect et le soutien social plus général? Est-ce que le simple fait de compter sur le soutien des gens et des membres de la famille qui vous entourent est suffisant, ou avez-vous plutôt besoin de contacts sociaux avec les membres de votre groupe de pairs pour maintenir véritablement votre résilience? La situation actuelle, avec l’avènement de la COVID, nous donne l’occasion de démêler tout cela. »
Le travail n’est jamais terminé et de nouveaux défis émergent constamment. Le mariage entre personnes du même sexe est inscrit à la législation canadienne depuis seize ans. Depuis une décennie, l’adoption par les couples de même sexe est légale dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada. La thérapie de conversion est maintenant prohibée et plusieurs membres de la Section de l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle se sont activement engagés dans les discussions avec les responsables des politiques pour que cela se produise. Aujourd’hui, l’identité de genre rejoint la lutte pour les droits à l’égalité des couples homosexuels et lesbiens. Comme le mentionne la Dre Blair, « on peut en savoir beaucoup sur l’orientation sexuelle et les minorités sexuelles et ne rien savoir sur l’identité de genre et les minorités de genre, et vice-versa. Les deux dimensions se sont rejointes dans une même section de la SCP, alors que l’identité de genre était moins courante et que l’intérêt était probablement plus centré sur l’orientation sexuelle à ce moment-là. Avec le temps, le genre est devenu une question tout aussi importante que l’orientation sexuelle au sein de la section. »
Tous autant que nous sommes dans la société canadienne en apprenons un peu plus sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, à l’instar des scientifiques qui acquièrent des connaissances sur le sujet et nous renseignent en cette matière. La Dre Hoskin cadre cela sous l’angle de la féminophobie.
« Notre capacité de détecter la féminophobie provient de l’étude de la diversité sexuelle et de genre. La féminophobie est éclairée par notre habileté à établir des distinctions entre l’identité de genre et le sexe assigné à la naissance, et l’expression de genre. Lorsque nous pouvons voir ces choses comme différentes, nous pouvons voir comment l’expression du genre entre en jeu et comment elle est régulée par la société. »
Nous faisons tous partie de cette société, et la manière dont nous régulons nos attitudes à l’égard des membres de la population LGBTQ+ joue un rôle primordial dans le maintien et l’amélioration de leur santé mentale. Il peut s’agir d’utiliser les bons pronoms pour s’adresser à quelqu’un, d’embrasser sa fille lesbienne, ou quelque chose d’aussi simple que de dire avec assurance « Je n’aime plus la bière. »
Dre Shahnaz Winer
Dre Shahnaz Winer, Carrières et professions en psychologie
L’une des deux nouvelles sections de la SCP, la Section des carrières et des professions en psychologie, est un endroit où réseauter et collaborer, destiné aux personnes qui ont un diplôme en psychologie, mais qui travaillent dans d’autres sphères que le milieu universitaire ou la pratique clinique.
Carrières et professions en psychologie
En juin 2014, l’État islamique/DAESH envahit le territoire kurde du nord de l’Irak, capturant successivement Samarra, Mosul et Tikrit. La Dre Shahnaz Winer est une jeune célibataire qui enseigne la psychologie dans une université du Moyen-Orient de la région, endroit où elle est née et que sa famille l’incite à quitter. Elle choisit donc de monter dans l’avion qui la ramènera au Canada, alors que le Kurdistan est frappé de bouleversements et de violents affrontements.
La Dre Winer se remémore affectueusement la période où elle enseignait en Irak, soulignant qu’il s’agissait des meilleurs moments de sa carrière. Elle est évidemment attristée que ce chapitre ait dû prendre fin, et surtout de la manière dont il s’est terminé. Mais cette morosité est de courte durée. Elle occupe une série d’emplois voués à une sphère qui l’a motivée pendant toute sa carrière : la mise en application de la science et du savoir en psychologie pour rehausser le quotidien de… eh bien… tout le monde! Après plusieurs emplois à l’intérieur et à l’extérieur du milieu universitaire, elle démarre sa propre entreprise. Et c’est en tant que propriétaire de cette entreprise qu’elle s’adresse l’an dernier aux étudiants, lors du salon de l’emploi de la SCP.
Les salons de l’emploi de la SCP, tenus depuis quelques années, comptent parmi les activités les plus attendues, attirant une importante participation. Au cours de ces évènements, les étudiants ont l’occasion de se familiariser avec divers postes et parcours professionnels destinés aux diplômés en psychologie, et ce, à l’extérieur de la prestation de services de santé et des milieux universitaires. Qui plus est, ils sont en mesure de rencontrer des personnes qui occupent ces postes et d’explorer toute la gamme de possibilités d’emploi qui s’offrent aux diplômés en psychologie.
Des gens comme Sophie Kenny, qui travaille en technologie des mouvements oculaires chez VPixx Technologies. Ou encore Anne-Marie Côté, de TakingITGlobal, qui coordonne des excursions virtuelles pour les étudiants habitant les communautés autochtones des régions nordiques et éloignées. Ou bien notre collègue, la directrice générale associée de la SCP, Lisa Votta-Bleeker, dont le travail à la SCP est certainement distinct des milieux universitaires ou de la pratique clinique.
Ces activités permettent aux étudiants, aux professionnels et à d’autres personnes intéressées de réseauter dans un milieu conçu pour élargir les options offertes aux diplômés en psychologie et à tous ceux qui sont attirés par un parcours professionnel moins traditionnel. Mais que se passerait-il si ces gens qui partagent une vision commune pouvaient profiter d’un réseau pendant toute l’année, plutôt que seulement quelques fois lors d’activités ponctuelles? Voilà l’idée derrière la création de la toute nouvelle Section des carrières et des professions en psychologie de la SCP.
La Dre Winer s’est alliée à la Dre Votta-Bleeker pour lancer cette section. La Dre Winer détient un doctorat en neuroscience cognitive de l’Université de Waterloo. Elle est l’une de ces personnes ayant choisi un parcours non traditionnel. L’entreprise qu’elle a créée, Vibrant Minds, est une plateforme éducative en ligne où la Dre Winer amalgame les principes de la psychologie à d’autres sujets d’intérêt. Elle crée des produits numériques qui aident les gens à planifier, à fixer et à atteindre leurs objectifs de carrière et de vie.
« Le fait que je puisse toucher un auditoire international d’étudiants par ce moyen est l’un des aspects que j’apprécie le plus. Je peux entrer en contact avec plein de gens différents, et les aider à appliquer ce que la psychologie nous enseigne et ce que la recherche universitaire a découvert. »
La Dre Winer a bien fait un séjour dans un rôle traditionnel en milieu universitaire, en tant que professeure. Elle souligne que pendant cette période, elle a constaté que les étudiants convergeaient davantage vers un type particulier de cours.
« Les parties des cours qui soulevaient l’enthousiasme des étudiants étaient celles où ils pouvaient mettre en application ce qu’ils apprenaient dans leur propre vie. Par exemple, si nous explorions la mémoire, une session entière était consacrée à l’application du savoir pour qu’ils puissent étudier plus efficacement et se souvenir plus aisément des matières liées aux examens. Alors, c’est ce genre d’application qui m’a réellement stimulée et j’estimais que cet aspect était largement absent au sein de la psychologie traditionnelle et de toutes les autres professions et disciplines. Jeter un pont entre le volet universitaire et rejoindre les gens pour transmettre cette information. »
Lorsque la Section des carrières et des professions en psychologie commencera à recruter ses membres, la plupart d'entre eux seront des personnes qui comblent ce fossé; des personnes qui appliquent la science et le savoir en psychologie à toutes les industries imaginables à travers le Canada; des personnes qui rendent le transport aérien plus sûr, les milieux de travail plus inclusifs et créent des édifices à haut rendement qui minimisent l’empreinte écologique. Ce nouvel espace de collaboration rassemblera ces personnes, dans toute leur diversité.
« Cette section s’est réellement inspirée du besoin de fournir un lieu à ceux d’entre nous qui, comme moi, avons des antécédents en psychologie, sans avoir suivi une voie traditionnelle. Je suis devenue membre de la SCP quand j’étais étudiante. Mais quand j’ai quitté le milieu universitaire, j’ai aussi quitté la SCP parce que j’estimais qu’il n’y avait plus rien pour moi. Et je me sentais en fait très seule! C’était merveilleux de pouvoir compter sur ce genre de communauté, ce soutien et les ressources qu’offre la SCP. Alors, quand on a communiqué avec moi, avec l’idée de créer une nouvelle section, destinée particulièrement aux personnes intéressées aux champs d’activité extérieurs aux domaines typiques de la psychologie, mon intérêt s’est immédiatement éveillé! »
La Section des carrières et des professions en psychologie est actuellement à l’étape où elle a été approuvée. La prochaine tâche consiste à recruter les membres fondateurs. Avec 90 nouveaux membres dès les premières semaines de recrutement, la section connaît un départ dynamique. La Dre Winer a une idée de ce que pourraient être ces premiers membres. Elle songe à une alliance diversifiée composée de professionnels établis, en début de carrière et évidemment, d’étudiants.
« Nous voulons créer un espace accueillant pour les étudiants qui explorent leurs possibilités de carrière. Ce groupe compte beaucoup pour moi parce que je sens que j’ai été très privilégiée. Quand j’effectuais mes études de doctorat, pendant la première année, toute l’information qui me parvenait, tous les ateliers et tous les séminaires et salons de l’emploi, toutes ces activités étaient axées sur les étapes à franchir pour intégrer le milieu universitaire ou encore la pratique clinique. À ce moment-là, je ne savais pas ce que je voulais faire, mais je souhaitais connaître les autres options qui m’étaient offertes.
Ma superviseure, la Dre Myra Fernandes, croyait vraiment que nous devions explorer toutes les options mises à notre disposition. Alors, dans le cadre de notre propre laboratoire, elle a créé une série de séminaires où elle invitait différents conférenciers. Par exemple, une personne ayant fait des études en psychologie qui travaillait pour l’entreprise pharmaceutique Eli Lilly est venue nous entretenir de son parcours et de son travail. Le fait d’être exposée à ces débouchés m’a inspirée et m’a transmis beaucoup plus de connaissances. Cependant, mes camarades des études supérieures ne profitaient pas de ces occasions ou de ces renseignements supplémentaires. »
Certaines des autres personnes qui ont manifesté un intérêt pour la section sont des professionnels qui souhaitent échanger entre eux, des personnes qui sont disposées à offrir du mentorat aux étudiants et des personnes qui ont choisi la voie universitaire ou clinique, mais qui ont aussi d’autres intérêts. Plusieurs font ce que de nombreux diplômés en psychologie font, comme de la recherche. Mais ils l’effectuent dans un cadre hospitalier, gouvernemental, dans le secteur privé ou encore dans de jeunes entreprises, plutôt que dans une université. Par conséquent, ils ne se sentent pas très branchés au traditionnel volet universitaire.
Comme l’évoque la Dre Winer, « bon nombre de personnes se situent dans l’entre-deux, et c’est ce qui est si formidable de ce vaste spectre. Nous accueillons toute personne, d’où elle provienne, qui souhaite se joindre à nous et entrer en contact avec ce groupe de gens qui ont une large gamme d’intérêts. »
La Dre Winer s’estime chanceuse et elle est reconnaissante d’avoir vécu ces expériences lors de ses études et d’avoir par conséquent choisi une trajectoire non traditionnelle. En plus d’être doyenne des sciences sociales, d’occuper un éventail de postes d’enseignante et de mener sa propre entreprise, elle a aussi travaillé comme conceptrice et éducatrice de programmes d’enseignement, directrice d’une école de programmation pour les jeunes, et comme animatrice et coordonnatrice du Programme mémoire et vieillissement pour un groupe de centres d’hébergement pour personnes âgées de l‘Ontario.
Ce sont ces expériences que Dre Winer souhaite partager avec les autres membres de la nouvelle section – des personnes ayant des visions communes qui ont choisi différentes trajectoires de carrière et des étudiants qui tireraient grandement profit d’être exposés à des débouchés différents qu’ils n’auraient peut-être pas découverts autrement. L’idée derrière tout cela est de concevoir un grand et long salon des carrières, qui évolue et se développe sans cesse; un salon qui crée un lieu pour les diplômés en psychologie qui pourraient autrement avoir l’impression d’être sur une île; un salon qui fonctionne, collabore et agit en réseau, non seulement 48 heures à la fois, mais 365 jours par année.
Dr Marvin McDonald
Dre Tanya Mudry
Dre Jessica Van Vliet
Dr Houyuan (Hy) Luo
Dre Janet Miller
Dr Marvin McDonald, Dre Tanya Mudry, Dre Janet Miller, Dr Houyuan (Hy) Luo, et Dre Jessica Van Vliet, Psychologie du counseling
La psychologie du counseling a de nombreuses facettes et est exercée par de nombreux praticiens différents. Nous avons parlé avec cinq d’entre eux de leur travail et de la manière dont il influence la vie quotidienne des gens.
Syd Barrett a fondé Pink Floyd en 1964, et a été la force motrice de l’album phare du groupe, The Piper at the Gates of Dawn, paru en 1967. Il n’a participé qu’à un seul autre album, A Sauceful of Secrets, avant que des problèmes de drogue et de santé mentale ne conduisent à son départ du groupe. Il s’est ensuite retiré de la vie publique, gardant obsessionnellement sa vie secrète pendant 35 ans, jusqu’à sa mort en 2006.
En insistant pour qu’il y ait cinq membres sur scène en tout temps, la Section de la psychologie du counseling pourrait bien être la Pink Floyd des disciplines de la psychologie. Étant donné qu’il s’agit d’une discipline collaborative et inclusive, je n’étais pas surpris, lorsque j’ai demandé à rencontrer la Section de la psychologie du counseling de la SCP, qu’un groupe de cinq personnes se présente sur Zoom.
Le Dr Marvin McDonald est professeur à l’Université Trinity Western, en Colombie-Britannique. Il est le Syd Barrett du groupe (en ce sens qu’il est là depuis le début), l’ancien président qui a contribué à faire de cette section ce qu’elle est aujourd’hui. Le Dr McDonald a un peu plus d’expérience que les autres et a bien sûr vu l’évolution de la discipline.
« Lorsque j’ai fait mes études de doctorat aux États-Unis dans les années 1980, le cours d’éthique était un cours optionnel! souligne-t-il. Ce n’était pas un cours obligatoire; j’évoque ce fait simplement pour vous donner un exemple très concret de la façon dont ont changé les choses. Le point positif de la transition qui s’est opérée au fil des ans est que les normes professionnelles ont suivi les preuves empiriques. Lorsque j’ai commencé mon cours sur la psychopathologie de l’enfant, les données des enquêtes communautaires sur les besoins en santé mentale n’avaient pas encore été regroupées. La question des différences entre les sexes en ce qui concerne les besoins en santé mentale était toujours débattue dans la documentation. Ce n’est qu’à la fin des années 1980 et au début des années 1990 que les données ont montré clairement que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à demander de l’aide, et que les hommes présentent des taux plus élevés de consommation de drogue et de toxicomanie. C’est ce type de connaissances qui a fait progresser la psychologie du counseling au cours des dernières décennies et qui a une incidence considérable sur la pratique, et pas seulement sur la recherche. »
La Dre Tanya Mudry, professeure de psychologie à l’Université de Calgary et psychologue du counseling qui a quelques clients en pratique privée, est la nouvelle présidente de la section. Elle est la David Gilmour du groupe, dans la mesure où elle a remplacé le Dr McDonald – et dans le sens où elle fait avancer le groupe avec un but précis.
Pour elle, la psychologie du counseling est « un groupe assez diversifié. Nous avons tendance à travailler dans la collectivité avec les familles, les enfants et les couples. Nous travaillons souvent avec des personnes qui sont confrontées aux transitions de la vie – cela peut être des problèmes familiaux ou conjugaux – et avec des personnes qui ont des problèmes de santé mentale ou des troubles liés à l’usage de substances psychoactives. Nous avons tendance à adopter une perspective diversifiée – de nombreux psychologues privilégient une méthode particulière de thérapie, tandis que les psychologues du counseling sont plus polyvalents. Certains s’intéressent au passé et à l’enfance. Certains s’intéressent au contexte social de l’individu ou à ce qui se passe à l’intérieur du cerveau, et d’autres encore se concentrent sur les questions de justice sociale et la défense des intérêts. »
La Dre Janet Miller est la Richard Wright de l’appel Zoom (Wright était le claviériste de Pink Floyd, connu pour sa maîtrise de divers instruments et pour les rythmes et mélodies jazz syncopés qu’il apportait à la musique). La Dre Miller travaille à l’Université Mount Royal de Calgary, mais elle n’est pas professeure. Elle est conseillère d’orientation et exerce également en pratique privée à Calgary. Elle apporte un style jazz improvisé à la conversation, lorsqu’on lui demande comment la psychologie du counseling peut affecter la vie quotidienne d’une personne qui ne suit pas, elle-même, une thérapie.
« Lorsque vous arrivez à la caisse à l’épicerie, l’employé vient tout juste de sortir d’une séance de counseling, où il apprend à gérer son anxiété sociale pour pouvoir travailler avec le public et être à l’aise avec les interactions publiques. En thérapie, il aura appris à prendre conscience de son corps, à se centrer et à mettre son anxiété de côté pendant un certain temps afin de pouvoir entrer véritablement en contact avec les gens. Il a peut-être utilisé les mécanismes d’adaptation qu’il a appris, et lorsque vous êtes arrivé à la caisse pour payer votre épicerie, l’interaction entre vous deux s’est déroulée sans heurts. Votre séance de magasinage à l’épicerie a été agréable, l’employé a passé une belle journée au travail et est rentré à la maison avec de l’énergie à consacrer à sa charmante famille. »
Le percussionniste du groupe, Nick Mason, est le seul membre de Pink Floyd à figurer sur ses cinq albums. Il est devenu l’emblème du « son Pink Floyd » et a écrit certaines des plus grandes chansons du groupe. Le Nick Mason de notre quintette est le Dr Houyuan (Hy) Luo, qui incarne tout à fait la définition classique du psychologue du counseling. Il exerce en pratique privée à Toronto et est le président désigné de la Section de la psychologie du counseling. Le Dr Luo affirme que, bien que la pandémie ait rendu la prestation de services de counseling plus difficile à certains égards, plusieurs de ses clients accueillent favorablement les nouvelles méthodes de prestation.
« J’ai commencé à offrir des services de counseling complètement virtuels en mars 2020. Je travaille au centre-ville de Toronto, dans les gratte-ciel, et les bureaux ont été pendant de nombreux mois désertés par les travailleurs. Les services de counseling en ligne étaient alors plus pratiques et plus faciles pour beaucoup de gens. Avec la vaccination, les gens reviennent lentement au bureau et nous nous attendons à recommencer graduellement à offrir des services en personne en plus des services virtuels. »
Le Dr Luo souhaite élargir le domaine de la psychologie du counseling pour y inclure davantage de personnes de couleur, car il y a une véritable pénurie de psychologues capables de partager leur vécu avec leurs clients, qui peuvent provenir de milieux différents.
« Toronto, où je travaille, est une ville très diversifiée. Les clients qui veulent travailler avec un psychologue qui a la même origine ethnique qu’eux ont de la difficulté à en trouver un, même à Toronto. Nous devons vraiment aider les étudiants PANDC du premier cycle dès qu’ils entrent à l’université, pour veiller à ce qu’ils soient soutenus tout au long de leur parcours. »
La Dre Jessica Van Vliet, la Roger Waters du groupe, est également très impliquée dans les changements sociaux et la défense de la justice sociale. Roger Waters, le bassiste et l’auteur-compositeur principal de Pink Floyd, est le membre qui a fait évoluer le groupe dans une direction plus ouvertement sociale (pensez à The Wall). La Dre Van Vliet, professeure à l’Université de l’Alberta en psychologie du counseling, affirme que le plus grand changement récent observé dans le domaine de la psychologie du counseling concerne la justice sociale.
« La justice sociale a toujours été importante en psychologie du counseling, mais elle l’est aujourd’hui plus que jamais. Elle est désormais à l’avant-garde de tout ce que nous faisons. Nous avons toujours mis l’accent sur la diversité, mais aujourd’hui plus que jamais, je pense que notre discipline joue un rôle de premier plan dans le domaine du travail interculturel et avec des personnes, des questions et des méthodologies différentes. Je pense également que le leadership et la défense des intérêts sont de plus en plus valorisés et mis en avant dans notre domaine. »
Pour l’instant, le plus grand problème de la psychologie du counseling – et de pratiquement toutes les autres industries, professions et disciplines de la psychologie du monde entier – est la COVID. Elle a fait augmenter le besoin de thérapeutes capables d’aider les personnes confrontées à l’épuisement professionnel, à la dépression, au désespoir et à tous les autres problèmes de santé mentale qui sont apparus dans la foulée de la pandémie. Nous avons enregistré notre appel Zoom en octobre 2021, et les pensées de la Dre Mudry exprimées à cette époque semblent prémonitoires.
« L’un des domaines où les psychologues du counseling vont jouer un rôle déterminant est celui de la reconstruction après la COVID. J’ai récemment participé à des travaux sur l’épuisement professionnel parmi les travailleurs des soins intensifs, et je crois que les besoins seront énormes. En Alberta, en particulier, et partout au Canada, nos professionnels de la santé sont exténués. Aussi les familles et les personnes qui ont de la difficulté à travailler de la maison, le manque d’interactions sociales, nos enfants ont de la difficulté à s’adapter au va-et-vient de la maison à l’école. Dans les prochaines années, les psychologues du counseling seront très occupés. »
En quoi la psychologie du counseling aidera-t-elle particulièrement à traiter l’épuisement professionnel et tous les autres problèmes qui sont apparus? La Dre Van Vliet répond ainsi à la question :
« Une partie de ce que nous faisons est de modifier le discours que les gens entretiennent dans leur esprit. Nous aidons à transformer ce discours en le faisant passer de “Qu’est-ce qui ne va pas chez moi?” à “Qu’est-ce qui va bien chez moi?” L’accent mis sur les forces, l’aspect positif de la psychologie du counseling, constitue une énorme richesse dans notre domaine. Je pense que cela a largement contribué à la manière dont les gens se perçoivent eux-mêmes, perçoivent les autres et perçoivent le monde. »
Très peu de gens, voire personne, ne savent ce que Syd Barrett a fait pendant les 35 dernières années de sa vie. À la fin des années 1970, Roger Waters l’a aperçu dans le grand magasin Harrods de Londres. Barrett a vu Waters, a laissé tomber ses sacs et est sorti du magasin en courant. C’était la dernière fois qu’un membre de Pink Floyd voyait son fondateur. Nous savons qu’il est devenu un jardinier passionné et qu’il s’est consacré à la peinture, mais c’est à peu près tout. Nous espérons qu’il s’en est bien sorti pendant les dernières années de sa vie et qu’il a pu surmonter certains de ses problèmes avec un professionnel qui aura pu l’aider à améliorer son sort. Un professionnel, comme un psychologue du counseling peut-être?
Dre Jenna Boyd
Dr. Rachel Langevin
Dre Jenna Boyd et Dre Rachel Langevin, Section du stress traumatique
Traumatic Stress shows itself in more than just PTSD, and can be caused by more than just major single events. Dr. Jenna Boyd and Dr. Rachel Langevin are working to help those affected by trauma, and working to learn more about traumatic stress as they do.
“In the 80s and early 90s, there was nothing known about the victims of child sexual abuse. Now, there are volumes of research on the subject.”
Dr. Rachel Langevin is an assistant professor of counselling psychology at McGill University, as well as a clinical psychologist who does a bit of private practice. She is currently the Chair-Elect of the CPA’s Traumatic Stress Section. She says her PhD advisor was one of the pioneers in researching the sexual abuse of children in Quebec and Canada. At the time she decided to work on this, it was a reality that many people didn’t even recognize existed. The first step had to be acknowledging, socially, that the sexual abuse of children DID exist, and that often it happened within families. It may seem difficult to imagine now, but it took a very long time for this kind of abuse to be recognized as real in the public at large.
“In the early 80s, some researchers in the States, like David Finkelhor, started trying to really understand child sexual abuse and the specific impact it had related to other traumatic experiences. One of the first to start working on it here in Quebec was Martine Hébert, who was my PhD advisor. Her advisor had been a specialist looking at perpetrators of sexual abuse, but not victims – and Dr. Hébert was the only one looking at that side. She did her research with a lot of autonomy, because no one else had that expertise!”
Today, child sexual abuse is one of the most-studied types of child maltreatment. Research into traumatic stress has come a long way in a short time. Dr. Jenna Boyd is a psychologist at an anxiety treatment and research clinic at St. Joseph’s Healthcare Hamilton, and an assistant professor in the department of psychiatry and behavioural neuroscience at McMaster University. She is the current Chair of the CPA’s Traumatic Stress Section, and specializes in the treatment of Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD).
“Cognitive Behavioural Therapy (CBT) is my main area of practice. A little more than 20 to 30 years ago, the main therapies that we’re using now were just emerging. From the perspective of treating PTSD, there was almost a thought that we couldn’t really treat it, but we could kind of help people cope with it. Today, we do have some really effective treatments.
Potentially traumatic experiences are pretty common. Over the course of their lives, most of us will be exposed to a traumatic event. It could be the death of someone close to us, a serious injury, sexual or intimate partner violence, or a frightening near-death experience. For some of us, it’s part of our jobs – a first responder or someone in the military could be exposed to a traumatic event more than once in a day. ‘Traumatic stress’ is what comes about as a reaction to that trauma.
It’s quite normal to have a stress-based reaction to a traumatic event or series of events. Most people who are exposed to one will have some kind of stress-response as a result. Many people will recover over time through a process of natural recovery, but others may go on to develop PTSD. This is where the symptoms related to the trauma persist over a longer period of time. Dr. Langevin says those symptoms can be multiple, complex, and varied.
“We encounter many different symptoms in this line of work. Re-experiencing symptoms, like nightmares, intrusive memories. Someone might be doing something and suddenly an image pops into their head causing distress. Every time they’re exposed to something that might resemble the trauma they endured, or something that makes them think about it, they will have a stress reaction, and anxiety will rise up. That might lead them to the second category of symptoms, which is avoidance. People start avoiding things that remind them of the trauma because it’s too stressful and uncomfortable.
The third big category of symptoms is a change in cognition, mood, and self-image. This includes things like self-blame, taking an overly large share of responsibility over what happened, feeling disconnected from others, or feeling no emotion whatsoever. And finally, there are arousal and reactivity symptoms. This is a more physiological response, and includes things like always being on your guard and looking over your shoulder, being very easily startled, difficulty sleeping, irritability, and possibly self-harm behaviours.”
When a clinical psychologist specializing in trauma sees someone who presents with a cluster of these symptoms, that persists for a month or longer after the traumatic event, and those symptoms are affecting that person’s life, that’s when they start talking about something like PTSD. At that point, it is no longer a normal reaction, and it requires attention. As Dr. Boyd says, there are now many ways that attention can be delivered.
“We now have Cognitive Processing Therapy, Prolonged Exposure Therapy, Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) to name just a few. These treatments have had a lot of research supports behind them over the past 20 or 25 years. We now know they’re really effective for many people, and we have tools where we can say ‘let’s try this and see if we can get you to a place where you’re functioning better’. Many people can return to some of the things in their lives that have been taken away from them.”
Treatments are always improving, clinical psychologists are always innovating, and researchers are continually expanding our understanding of trauma, stress, and the interaction of the two. Dr. Langevin’s current research is looking into the intergenerational continuity of family violence, including child maltreatment and intimate partner violence.
“We know that a parent who was maltreated in their childhood is at increased risk of having a child that will also experience trauma and maltreatment – whether or not it’s at their own hands. Sometimes the mistreated parent becomes a perpetrator of abuse, and other times that doesn’t happen but the child still ends up being mistreated by someone else in the environment. There’s this continuity that we see in the data and in clinical practice, but the mechanisms that are responsible for this – the protective factors, the risk factors that are involved – are still trying to be understood. What makes one parent end up in a cycle where there is repetition of their own maltreatment history with their child, versus parents who are able to break those cycles? We’re looking to help parents who have been in this situation end the cycle, and foster resilience and positive adaptation in their children and themselves.”
Dr. Langevin is quick to point out that treating traumatic stress, and the problems that come along with it, go far beyond PTSD. She says,
“Everything can be associated with trauma, including behaviour problems, emotion regulation, depression, anxiety, bullying, difficulties with attachment and relationship. There are a host of different areas where we can see the consequences of traumatic events. PTSD is just one part of it, there’s a lot more. And we’ve come a long way in learning about it!”
Février, c’est le Mois de l’histoire des Noirs, et la SCP met en vedette des psychologues noirs contemporains tout au long du mois. Jude Mary Cénat, Ph. D., est le directeur du Laboratoire de Recherche Vulnérabilité, Trauma, Résilience et Culture (V-TRaC) de l’Université d’Ottawa et le directeur du Centre Interdisciplinaire pour la santé des Noir.e.s.
« Quel domaine peut être plus antiraciste que la psychologie? Nous sommes là pour soutenir les êtres humains, le développement de la personne et le bien-être des individus! Il n’y a pas de domaine qui puisse aborder les questions raciales aussi bien que la psychologie. »
Jude Mary Cénat, Ph. D., se passionne pour la lutte contre le racisme en psychologie et invite ses collègues du secteur de la santé mentale à se joindre au mouvement. Le Dr Cénat est professeur agrégé à l’École de psychologie de l’Université d’Ottawa et directeur du Laboratoire de Recherche Vulnérabilité, Trauma, Résilience et Culture (V-TRaC) de la même université. Il est en outre le directeur du Centre Interdisciplinaire pour la santé des Noir.e.s.
Le laboratoire V-TRaC a trois axes. Le premier s’intéresse aux aspects familiaux, sociaux et culturels des traumatismes et de la résilience. Le deuxième axe est consacré à la santé mentale mondiale. Le laboratoire mène un projet sur différents pays d’Afrique visant à documenter les problèmes de santé mentale liés aux maladies infectieuses, comme le virus Ebola et la COVID-19. Cet axe s’intéresse également à la violence fondée sur le sexe et la santé mentale dans les Caraïbes. Le troisième axe porte sur les disparités raciales en matière de santé et de services sociaux.
« Nous menons des projets sur la santé mentale des Noirs, et nous avons réalisé la première enquête sur la santé mentale des Noirs au Canada, dans le cadre d’un projet important financé par l’Agence de la santé publique du Canada visant à documenter la santé mentale des Noirs et à créer et mettre en œuvre des programmes liés à cette question. Nous nous penchons sur la surreprésentation des enfants noirs dans les organismes de protection de la jeunesse pour essayer de comprendre tous les facteurs qui sont à l’origine de cette situation et proposer des solutions. » En décembre 2021, le laboratoire V-TRaC a dévoilé 13 recommandations visant à réduire la surreprésentation des enfants noirs dans le système de protection de la jeunesse.
L’implication des services de protection de la jeunesse dans la vie de l’enfant est le principal facteur permettant de prédire si un jeune se retrouvera sans abri et si d’autres problèmes, comme la pauvreté et une faible scolarisation, apparaîtront plus tard. La surreprésentation des jeunes noirs dans ce système fait qu’ils subissent ces effets plus souvent que les autres groupes, ce qui entraîne un cycle perpétuel.
« Le premier facteur est que les professionnels des organismes de protection de la jeunesse ne sont pas formés pour prendre en compte les aspects culturels des familles noires. Nous réunissons beaucoup de groupes de discussion avec les intervenants, et l’une des choses qu’ils soulignent est qu’ils ne sont pas assez formés pour aborder les questions culturelles. Nous avons mené une étude qui a montré que, en 2020, plus de 48 % des programmes de travail social offerts dans les universités et les collèges de l’Ontario ne comptaient pas de cours obligatoire sur la culture. Il existe aussi des facteurs systémiques, comme la pauvreté dans les communautés noires, et la discrimination raciale que beaucoup d’enfants et de jeunes noirs ont vécue dans le système de protection de la jeunesse.
Mais ce n’est pas seulement le système de protection de la jeunesse comme tel qui est en cause, c’est aussi la société en général. Dans les écoles, par exemple, les enseignants sont plus susceptibles d’appeler les services de protection de la jeunesse en cas de problème avec un enfant noir qu’avec un enfant blanc. La société canadienne est une société “sans préjugés raciaux”; nous disons : “Je ne vois pas la couleur de votre peau, je vois vos problèmes et j’essaie de les régler”. Lorsqu’un enfant a des problèmes à l’école, on peut appeler ses parents pour le régler. Mais souvent, s’il s’agit d’un enfant blanc, l’enseignant aborde le problème directement avec les parents, alors qu’il risque d’appeler la protection de la jeunesse directement s’il s’agit d’un enfant noir. »
L’idée d’une société “sans préjugés raciaux” équivaut à celle d’une société “non raciste”. C’est un moyen passif d’aborder la race, où le fait de ne pas rire d’une blague raciste ou de ne pas se faire complice d’un recrutement discriminatoire est suffisant. Mais cela ne va pas assez loin pour corriger les inégalités raciales existantes. Le Dr Cénat espère que nous pourrons dépasser les notions de “non-racisme” et d’“absence de préjugés raciaux” pour devenir une société véritablement antiraciste au Canada.
« Comme l’a dit Ikram Kendi, il n’y a pas de “racistes” et de “non-racistes”. Il y a des “racistes” et des “antiracistes”. Parce que si vous êtes simplement “non raciste”, vous vous autorisez à observer des personnes se montrer racistes et vous vous rassurez en vous disant que vous n’êtes pas l’une d’elles. Vous ne posez pas de geste qui puisse contrer le racisme. Et ce n’est qu’en agissant contre le racisme que nous créerons une société antiraciste. »
C’est dans cet esprit que le Dr Cénat et son équipe ont créé le cours Comment fournir des soins de santé mentale antiracistes, qui donne droit à des crédits de formation continue approuvés par la SCP. Si les professionnels de la santé mentale, les universitaires des établissements d’enseignement supérieur et les dirigeants de tout le pays adoptent les principes de l’antiracisme, nous pourrons véritablement commencer à nous approcher d’un Canada inclusif où tout le monde se sent le bienvenu, où la discrimination et le profilage ne sont pas tolérés, où nous sommes tous sur un pied d’égalité et où nous avons tous les mêmes chances.
Le Dr Cénat a publié un article dans The Lancet dans lequel il explique que les soins de santé mentale antiracistes sont des soins proactifs, dans le sens où ils abordent les questions raciales sans attendre que les clients ou les patients les soulèvent. Les soins antiracistes vont au-delà des soins interculturels. Ils intègrent à la fois des aspects culturels et des éléments qui permettent de tenir compte des dommages causés par la discrimination raciale, le profilage racial et les microagressions raciales. C’est une façon de créer des espaces dans une société exempte de racisme.
« Le problème de la notion de société “sans préjugés raciaux” est le suivant. Prenons l’exemple d’un homme noir qui se présente dans votre bureau; vous vous dites : “Je ne vois pas la couleur de sa peau, je l’évalue et je lui offre des soins sans voir la couleur de sa peau.” Mais le fait est qu’il se peut que la couleur de sa peau fasse partie de son problème. Cet homme noir est peut-être déprimé, et l’un des facteurs qui expliquent sa dépression est la discrimination raciale qu’il vit au travail. Ou parce que ses enfants sont victimes de discrimination et qu’il n’a pas assez de pouvoir pour défendre ses enfants, ce qui lui rappelle qu’enfant, il a subi la même discrimination de la part des autres enfants et des enseignants. Lorsque vous vous dites que vous ne voyez pas la couleur de sa peau, vous ne traitez pas son problème, car la couleur de sa peau fait partie intégrante de son problème. »
Il ne s’agit pas seulement d’une situation hypothétique à laquelle un professionnel de la santé mentale pourrait être confronté, mais d’une situation étayée par des données. L’équipe du Dr Cénat a publié un article qui montre que les Canadiens noirs âgés de 15 à 40 ans qui connaissent de hauts niveaux de discrimination raciale sont trente-six fois plus susceptibles de présenter des symptômes graves de dépression que ceux qui connaissent des niveaux inférieurs de discrimination.
« Si vous recevez un membre de la communauté noire présentant des symptômes dépressifs, vous devez l’interroger sur la discrimination raciale et les traumatismes qu’il a subis ou qu’il subit. C’est ce que notre cours Comment fournir des soins de santé mentale antiracistes apprend aux cliniciens : ils sont amenés à s’interroger sur eux-mêmes pour se connaître davantage et pour prendre conscience de leurs propres préjugés, puis à évaluer les problèmes raciaux et les traumatismes dans leurs activités cliniques. Enfin, ils apprennent comment fournir des soins antiracistes aux enfants, aux adolescents et aux familles. »
Du 26 au 28 octobre de cette année, le Dr Cénat et son équipe tiendront la première conférence consacrée exclusivement à la santé mentale des Noirs, qui s’intitule « Black Mental Health in Canada: Overcoming Obstacles, Bridging the Gap ». Comme le dit le Dr Cénat, aucune profession ne dispose de meilleurs outils pour lutter contre le racisme que la psychologie. Et il est déterminé à mettre autant d’outils qu’il le peut dans cette boîte à outils.
Dr Andrew Hyounsoo Kim
Dr Nassim Tabri
Dr Andrew Hyounsoo Kim et Dr Nassim Tabri, Psychologie de la dépendance
La psychologie de la toxicomanie couvre de nombreux domaines, de la consommation de substances psychoactives jusqu’aux jeux vidéo. Le Mois de la psychologie met en vedette aujourd’hui le Dr Andrew Hyounsoo Kim et le Dr Nassim Tabri, qui parlent du travail qu’ils font dans le domaine des dépendances et de la lutte contre la stigmatisation qui entoure le sujet.
« Je n’ai jamais eu de client qui, à la question “Qu’est-ce qui vous amène ici?”, me réponde “Je voulais devenir accro, alors me voilà.” Ça ne m’est jamais arrivé. »
Andrew Hyounsoo Kim est professeur adjoint au département de psychologie de l’Université Ryerson et président de la Section de la psychologie des toxicomanies de la SCP. Psychologue clinicien (exercice autonome provisoire), le Dr Kim a fait sa résidence au Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants du Royal. Il souligne que personne ne commence à consommer de la drogue ou de l’alcool ou à adopter un comportement donné avec une intensité telle que son fonctionnement en sera perturbé.
Presque tout le monde a déjà consommé de l’alcool et de la drogue. Rares sont les Canadiens qui n’ont jamais parié ni joué à un jeu vidéo en ligne. Certaines personnes finissent par s’adonner à ces activités de manière excessive ou à se livrer à ce genre de comportements plus souvent et plus longtemps que d’autres. Mais très peu de personnes développent une dépendance. Nous faisons tous le choix d’essayer certaines choses et nous pouvons choisir de continuer à les faire dans une certaine mesure – mais personne ne choisit de devenir dépendant.
La toxicomanie est l’un des problèmes de santé mentale les plus stigmatisés. Dans le but de remédier à cette situation et de susciter une plus grande compréhension de la part du public, un réel changement s’est opéré au cours de la dernière décennie pour abandonner le langage stigmatisant qui lui est associé. Les chercheurs et les cliniciens de ce domaine n’utilisent plus les mots « addiction » ou « abus », mais plutôt le terme « usage de substances psychoactives ».
« Nous n’utilisons plus le mot “drogué”, dit le Dr Kim. Nous disons plutôt “une personne qui souffre d’une dépendance”. Nous n’utilisons pas le mot “héroïnomane ou junkie”, et même l’expression “être clean” ne fait plus partie de notre vocabulaire car ces mots ont plutôt une connotation négative. »
En eux-mêmes, les mots « addiction, dépendance ou toxicomanie » sont largement utilisés – et mal utilisés – dans la société en général. Nous avons tendance à les utiliser pour décrire toute activité à laquelle les gens s’adonnent pendant une longue période de temps.
« Pensez à toutes les publicités qui disent par exemple : “Cette émission de télévision est vraiment addictive” ou “Je suis accro à ce jeu”. Les gens utilisent abondamment ces termes sans vraiment savoir ce qu’ils signifient. La dépendance a une signification très précise qui est beaucoup plus nuancée qu’une simple activité à laquelle une personne s’adonne pendant de longues périodes. Elle englobe non seulement le biologique (le cerveau), mais aussi le comportement, les émotions, les pensées et les conséquences qui en découlent. »
Outre le mauvais usage du mot, il subsiste de nombreuses idées fausses sur la dépendance elle-même, à savoir qu’il s’agit d’un échec moral ou d’un choix personnel, et que devenir dépendant est le signe d’un manque de caractère.
« Au tout début, lorsque vous commencez à vous livrer à un comportement de dépendance, c’est vous qui décidez de le faire, poursuit le Dr Kim. Mais avec le temps, le problème devient beaucoup plus complexe qu’un simple manque de volonté. Des changements se produisent dans le cerveau et dans le contexte émotionnel et psychosocial de la personne, et l’on passe d’un choix à une compulsion, c’est-à-dire que la personne s’y adonne même si cela ne lui procure plus de plaisir. S’il suffisait, pour arrêter, de se dire “arrête de consommer”, les psychologues cliniciens qui se spécialisent en toxicomanie ne travailleraient pas. Les dépendances, c’est beaucoup plus complexe que le simple fait d’arrêter. »
Le Dr Nassim Tabri est professeur adjoint de psychologie à l’Université Carleton. Ses recherches portent sur la toxicomanie et la santé mentale, en particulier les facteurs transdiagnostiques qui sont présents dans une gamme de comportements problématiques, comme le jeu et les troubles de l’alimentation.
« Pour comprendre ce qu’est une dépendance et comment une personne peut développer éventuellement une dépendance, il faut voir les choses de la manière suivante. Vous buvez de l’alcool pour la première fois, pour essayer, ou vous prenez un jeu vidéo et commencez à jouer. Cela ne signifie pas nécessairement que, parce que vous faites une chose qui a un fort potentiel addictif, vous développerez une dépendance. La dépendance s’installera si vous répétez le comportement même si vous n’en retirez plus de plaisir. Alors, vous devez répéter le comportement pour mieux fonctionner, et non plus pour le plaisir, et le fait de ne pas consommer ou vous adonner au comportement en question vous rend malheureux. »
La psychologie de la toxicomanie est une vaste discipline qui touche à pratiquement tous les aspects de nos vies connectées. Les publicités, les jeux, les téléphones, etc. sont conçus selon les principes de la science de la toxicomanie. Mais il existe un seuil défini de comportements qui constituent une dépendance. Ce n’est pas un seuil précis, car il peut être un peu différent chez chaque personne qui souffre de dépendance, mais le degré auquel l’activité, la consommation de la substance ou le comportement affectent la vie de cette personne est très élevé.
« La “dépendance” est un terme qui doit être réservé à une pathologie grave, souligne le Dr Tabri. Les publicités ou les jeux d’argent nous incitent, d’une certaine manière, à adopter un certain comportement. Le fait qu’une personne développe ou non une dépendance dépend en fait de son profil de risque (facteurs de risque biopsychosociaux). Le fait de se livrer modérément à ces activités, même si l’on est influencé, ne mérite pas le terme de “dépendance” ».
Je n’ai pas touché à mon téléphone depuis environ deux heures. Je le prends et je fais défiler les notifications – CBS Sports veut m’informer que les Broncos de Denver ont embauché le coordonnateur offensif de Green Bay, Nathaniel Hackett, comme nouvel entraîneur. L’appli Flipp voudrait que je voie les nouvelles aubaines disponibles cette semaine chez Loblaws. Mon petit jeu mobile veut que je sache qu’il m’a accordé des vies supplémentaires, Pharmaprix est très inquiète que je rate ma chance d’obtenir 10 000 points Optimum en dépensant 40 $ à son magasin et Twitter m’a envoyé huit notifications à propos de huit nouveaux abonnés que j’ai attirés aujourd’hui.
Bien que ces notifications ne concernent pas nécessairement le travail des psychologues spécialisés en toxicomanie, elles sont toutes influencées par la psychologie de la toxicomanie. Toutes sont conçues pour provoquer une réponse de ma part, pour me faire interagir avec l’appli, la boutique d’applis ou le contenu de manière à maximiser le temps que je passe sur mon téléphone et, par extension, à minimiser le temps que je passe à faire d’autres choses, vraisemblablement plus productives, mais moins intéressantes sur le moment. Bien que ces choses soient créées et étayées par la psychologie de la toxicomanie, le fait qu’elles m’influencent ne signifie pas que je suis « dépendant »; il y a un certain seuil à partir duquel on peut utiliser ce terme et si je ne me prive pas de sommeil, ne saute pas les repas et ne quitte pas le travail quatre heures plus tôt pour jouer à Words With Friends, je n’ai probablement pas dépassé ce seuil.
« Certains principes utilisés augmentent la probabilité de comportements addictifs sur les téléphones intelligents, ajoute le Dr Kim. Il s’agit de choses qui augmentent le temps passé sur l’appareil. Pour rendre l’appli plus attrayante, envoyer des notifications. Par exemple, avec les jeux vidéo en particulier, les tableaux des meneurs ou des messages comme “Voici une offre spéciale aujourd’hui – pour seulement 1,99 $, vous pouvez obtenir des vies supplémentaires”. Le jeu est un autre exemple : des connaissances et des principes psychologiques ont été utilisés pour développer les machines à sous, de sorte que les gens restent plus longtemps devant la machine. »
Bien que les principes psychologiques de la dépendance puissent être, et ont été utilisés pour engendrer des comportements addictifs qui entraînent parfois une dépendance, les psychologues qui se spécialisent dans ce domaine ont tendance à travailler sous l’angle opposé. Ils se concentrent sur la prévention et le traitement. Ils ont créé les Directives de consommation d’alcool à faible risque, les Lignes directrices sur les habitudes de jeu à moindre risque et les Recommandations pour l’usage du cannabis à moindre risque, les théories derrière le certificat Smart Serve Ontario et des initiatives de réduction des méfaits comme les sites d’injection supervisée. C’est là que les connaissances en psychologie sont directement appliquées pour réduire les méfaits que peuvent causer certaines de ces substances ou certains de ces comportements.
« La psychologie est l’étude scientifique de l’esprit et des comportements humains, ajoute le Dr Kim. En ce sens, la psychologie de la toxicomanie utilise des méthodes psychologiques scientifiquement fondées pour mieux comprendre pourquoi certaines personnes consomment des substances psychoactives jusqu’à en devenir dépendantes, et d’autres, non. La psychologie essaie aussi de mieux comprendre les effets des substances et d’autres comportements addictifs sur le cerveau, et, ce que je trouve le plus intéressant, les façons de mettre au point des interventions, des traitements et des mesures de prévention de manière à réduire les préjudices et la souffrance subis par les personnes qui vivent ou ont vécu avec une dépendance. »
Lorsque nous entendons le mot « dépendance », nous avons tendance à l’associer à des substances plutôt qu’à des comportements. La cigarette, l’alcool, la crise des opiacés nous viennent à l’esprit lorsqu’il est question de dépendance, mais ces comportements addictifs sont-ils similaires, par exemple, à ceux associés aux jeux d’argent ou aux jeux vidéo? Selon le Dr Tabri, ce n’est pas nécessairement le cas.
« Une des choses sur lesquelles nous nous concentrons est le cerveau. Je donne un cours complet sur le système dopaminergique de la récompense. Il me semble que le grand public comprend que les comportements addictifs ont une influence similaire sur le cerveau car ils détournent le système dopaminergique de la récompense. Cela signifie que la personne qui a développé une dépendance ne s’adonne plus aux activités qui ont du sens pour elle et qui la font se sentir bien, mais qu’elle fait la seule et unique chose qui la fait se sentir vraiment bien, au détriment de toutes les autres choses qui composent sa vie.
Mais toutes les dépendances sont-elles identiques dans le cerveau? Pas nécessairement. À une certaine époque, la théorie la plus répandue était que tout est dû à la dopamine, qui est à la base de tout. Cela a commencé par des recherches sur les rats dans les années 1950, et l’histoire s’est imposée parce qu’elle était attrayante. L’idée que la dopamine peut expliquer toutes sortes de comportements addictifs s’est développée. Mais quand on regarde les publications, on constate que la dopamine est très utile pour expliquer les comportements liés à l’alcool, par exemple, ou à la nicotine dans une certaine mesure. Mais elle ne l’est pas tellement, lorsqu’il s’agit de la dépendance au cannabis, par exemple. La dopamine n’explique pas tout, et les choses sont plus nuancées et complexes. Elle joue probablement un rôle, mais elle n’est pas la clé de tout dans le cerveau. »
La science de la toxicomanie et la psychologie qui la sous-tend évoluent constamment à mesure que nous apprenons des choses nouvelles et que nous abordons celles-ci d’une manière différente. Tout comme nous avons modifié la terminologie utilisée relative à la santé mentale, à la consommation de substances et aux personnes qui souffrent de dépendance, nous avons mis en place de nombreux programmes, campagnes et initiatives pour réduire les risques et la stigmatisation. À travers tout cela, plusieurs choses restent vraies, la plus importante étant que « personne ne choisit la toxicomanie ».
Juanita Mureika
Dawn Hanson
Juanita Mureika et Dawn Hanson, Psychologues et la retraite
Même après la retraite, de nombreux psychologues poursuivent leurs activités professionnelles. Le Mois de la psychologie met en vedette aujourd’hui Juanita Mureika et Dawn Hanson, qui nous parlent de leur travail dans ce domaine.
Beaucoup de psychologues se lancent dans la profession dans un but de défense des intérêts – ceux de leurs clients, de l’avancement de la recherche en psychologie, de la mobilisation des connaissances et de la déstigmatisation entourant la santé mentale. Que la défense des intérêts soit une ambition explicite ou implicite, c’est un élan universel chez les personnes qui consacrent leur vie à aider les autres.
Cette motivation à être au service des autres ne prend pas fin une fois la carrière terminée. Prendre sa retraite après avoir exercé la profession de psychologue ne signifie pas nécessairement cesser de militer pour les grandes causes. En fait, la fin de la vie active pourrait donner plus de temps pour relever ce genre de défis, voire découvrir de nouvelles causes à défendre.
C’est le cas de Juanita Mureika et de Dawn Hanson, coprésidentes de la Section des psychologues et la retraite de la SCP. Juanita a pris sa retraite en 2011 après avoir exercé comme psychologue scolaire, mais elle demeure active dans l’arène politique du Nouveau-Brunswick. Elle a passé une grande partie de l’année 2021 à faire pression contre le projet de loi-35, dans le cadre duquel le gouvernement du Nouveau-Brunswick a l’intention de retirer les évaluations des élèves des mains des psychologues scolaires et de permettre aux enseignants d’effectuer ces évaluations à la place.
Dawn a pris récemment sa retraite de la présidence de la Manitoba Association of School Psychologists, mais elle reste active et impliquée dans le projet de loi-64 qui vient d’être proposé. Le projet de loi ferait disparaître tous les conseils scolaires, afin de centraliser l’administration scolaire à Winnipeg. « À la Manitoba Association of School Psychologists, nous sommes toujours à l’affût de tout ce qui pourrait avoir une incidence sur les services psychologiques au Manitoba, particulièrement en ce qui concerne les enfants d’âge scolaire et les familles, dit Dawn. Je ne peux pas imaginer – à la retraite ou non – ne pas être impliquée dans ces dossiers et ces questions brûlantes. Nous avons été très impliqués dans la création d’un nouvel ordre des psychologues au Manitoba. Nos psychologues scolaires ne faisaient pas encore partie de l’organisme de réglementation avant aujourd’hui. Ainsi, avec l’arrivée d’un nouvel ordre, nous travaillons pour que les psychologues scolaires puissent y être représentés, tâche que nous avons entreprise il y a plusieurs années. »
Pour Juanita, Dawn et la Section des psychologues et la retraite dans son ensemble, la représentation des intérêts ne cesse pas avec la retraite. Et la retraite elle-même ouvre en fait d’autres domaines où la défense des intérêts peut être très utile. Partout au Canada, les psychologues à la retraite sont très préoccupés par les règlements en vigueur dans leur province respective en ce qui concerne la durée de conservation des dossiers. Dans une province, les dossiers doivent être conservés en lieu sûr pendant 15 ans – mais si le client est un enfant d’âge scolaire, le dossier doit être conservé en lieu sûr pendant 15 ans après l’année où l’enfant atteint l’âge de la majorité. Selon Dawn, « il s’agit d’une tâche très lourde pour les psychologues qui doivent trouver un moyen de garder et de conserver ces dossiers en lieu sûr, parfois pendant des décennies! Juanita et moi avons exercé la plupart de nos activités dans le cadre scolaire, de sorte que, après avoir pris notre retraite, ce problème ne nous concernait plus. L’école doit garder ces dossiers en lieu sûr, conformément à ce qui est exigé par l’organisme de réglementation ou par la province. »
Ni Dawn ni Juanita ne sont concernées par ce problème, mais elles défendent néanmoins la cause. La Section des psychologues et la retraite a envoyé un sondage à tous les autres organismes de réglementation du Canada, y compris ceux des territoires, afin de déterminer quels étaient les problèmes en matière de confidentialité, de conservation des dossiers, de consentement éclairé, etc. Au moment d’écrire ces lignes, les réponses de ces groupes continuent de nous parvenir – lentement. Jusqu’à présent, la seule chose qui est claire, c’est que les règlements, les politiques et les pratiques régissant la conservation des dossiers varient énormément d’une province à l’autre.
Imaginez que vous fermez votre cabinet et que vous prenez votre retraite. En plus de détenir un grand nombre de fichiers électroniques, vous avez également des mètres et des mètres de dossiers papier que vous devez garder en sécurité pendant encore 15 ans. Il est probablement peu pratique et peu sûr, voire illégal, de garder tous ces documents dans votre sous-sol. Allez-vous payer pendant 15 ans un garde-meuble, à même votre revenu de retraite? Quelles sont vos options et comment pouvez-vous procéder? Et par qui seront assurés ces dossiers, selon l’endroit où ils sont stockés?
Dawn et Juanita sont sur l’affaire. Cela peut prendre un certain temps avant d’obtenir des réponses, car à chaque étape du processus, une nouvelle difficulté surgit. Comme le dit Juanita, « Une autre chose dont nous devons dorénavant tenir compte est le fait que de nombreuses provinces exigent un testament professionnel aux personnes qui projettent de prendre leur retraite. La conservation des dossiers deviendra donc le problème de quelqu’un d’autre si vous prenez votre retraite ou si vous mourez. Or ce ne sont pas toutes les provinces qui l’exigent. Il y a toujours quelque chose de nouveau. Mais pensez aux dossiers médicaux ou dentaires; ils sont conservés pendant très longtemps et il devrait en être de même des dossiers psychologiques. C’est simplement un peu trop lourd pour les gens qui se demandent « combien de temps cela va-t-il durer? »
Juanita, Dawn et les membres de la Section des psychologues et la retraite sont peut-être à la retraite, mais ils sont de plus en plus impliqués dans la représentation des intérêts. Au sein des conseils scolaires, des politiques provinciales et de la section elle-même, il existe de multiples possibilités d’influencer les systèmes afin de les améliorer. Juanita et Dawn vont continuer de faire avancer les questions importantes – pour les retraités, pour les psychologues scolaires et pour tous les autres.
La Dre Gittens est professeure au Georgian College et enseigne au programme universitaire de formation policière. Elle aide les étudiants à confronter leurs préjugés avant d’obtenir leur diplôme et devenir policiers, en les emmenant à la Barbade!
Le plat national de la Barbade est le poisson volant frit au coucou (une bouillie à base de farine de maïs et de gombos) agrémenté d’une sauce épicée. La cuisine barbadienne est aussi appelée cuisine Bajan, et les beignets de poisson et les gourmandises frites typiques de la Barbabe ont influencé la cuisine du monde entier. Comme c’est le cas de la nourriture, la Barbade elle-même a eu un impact culturel hors norme par rapport à sa petite taille. La Barbade a une population de moins de 300 000 habitants.
La ville de Barrie, en Ontario, fait, à elle seule, la moitié de la taille de la Barbade. Elle compte un peu plus de 150 000 habitants, et l’un d’eux est la Dre Eleanor Gittens. Native de la Barbade, la Dre Gittens est professeure au Georgian College et enseigne au programme universitaire de formation policière. Les principaux cours qu’elle donne actuellement portent sur les méthodes de recherche, la cybercriminalité, les problèmes de santé mentale dans les services policiers et les mouvements sociaux contemporains.
« Ce qui me passionne, c’est la recherche, dit-elle. J’aime faire des recherches avec les services de police, surtout lorsqu’ils ont une question ou une préoccupation, mais ne savent pas comment s’y prendre pour obtenir les preuves ou les données à partir de ce qu’ils ont déjà. Je peux les aider à y répondre. »
L’une de ces questions concernait les appels provenant d’établissements locaux de soins de longue durée de la ville d’Orillia. Le service de police de la PPO de la région a communiqué avec la Dre Gittens parce qu’il était préoccupé par le fait qu’il recevait de ces établissements trop d’appels de service qui ne nécessitaient pas la présence de la police. Étant donné que toute possibilité de recherche peut être intégrée à l’enseignement, la Dre Gittens et quelques-uns de ses étudiants ont créé une équipe de recherche chargée d’examiner la question. L’équipe a examiné tous les appels effectués pendant une certaine période pour déterminer ce que les preuves montraient.
Elle a découvert que la police provinciale de l’Ontario avait raison : de 60 % à 70 % des appels provenant d’établissements de soins de longue durée ne nécessitaient pas la présence de la police. Dans beaucoup de cas, les résidents appelaient le 9-1-1 directement de leur chambre pour une raison futile comme avoir égaré leur télécommande. La Dre Gittens et ses étudiants ont présenté leurs conclusions à la fois au service de police et aux établissements de soins de longue durée (et lors du congrès de la SCP de cette année-là).
Leurs recommandations ont conduit à des changements tant au service de police que dans les centres de soins eux-mêmes. Les organismes de soins de longue durée ont modifié la façon dont leurs résidents accèdent aux téléphones et les processus par lesquels le personnel communique avec les services d’urgence. La police a modifié ses politiques en ne se contentant pas de déterminer quand intervenir, mais en modifiant la manière dont elle répond aux appels de ces établissements afin de s’assurer que l’intervention est adaptée à la situation.
La plupart des étudiants qui suivent les cours de la Dre Gittens deviennent des policiers. Ces dernières années, l’accent a été mis sur les préjugés implicites dans le travail de la police et sur les conséquences de ces préjugés, en particulier pour les communautés de couleur.
« Souvent, les policiers se font une idée de l’identité des criminels et de l’endroit où se déroule l’activité criminelle en fonction de leurs propres préjugés et des sentiments qu’ils ont développés au fil du temps en travaillant sur le terrain, explique-t-elle. L’une des choses que nous essayons de faire lorsqu’il s’agit des droits de la personne et de la justice sociale est de briser certains de ces préjugés afin que les gens puissent commencer à voir les choses pour ce qu’elles sont plutôt que de les voir à travers le prisme de leurs préjugés. »
Alors, comment déconstruire certains de ces préjugés avant que ces étudiants obtiennent leur diplôme et deviennent des policiers un peu partout au Canada, au service de communautés très différentes ayant des besoins et des problèmes systémiques très différents? Même si, selon elle, il est impossible de se débarrasser entièrement des préjugés, la Dre Gittens s’est dit que le meilleur moyen de pousser les futurs policiers dans cette direction serait d’emmener ses étudiants – qui sont majoritairement blancs – à un endroit où ils constitueraient la minorité, loin de leur environnement social habituel. Les étudiants se trouvent à Orillia, une ville très peu diversifiée. La Dre Gittens est la seule professeure noire du Georgian College. Alors, où emmener ces étudiants?
À la Barbade. Elle les emmène à la Barbade.
« La Barbade est à 95 % noire. Les étudiants peuvent explorer la nourriture et la culture et visiter les postes de police et la prison. [Oui, il n’y a qu’une seule prison à la Barbade.] Nous avons déjà fait une visite de la Cour suprême, où les étudiants ont pu assister à une audience. Lors de ces voyages, ils ont l’occasion de voir certaines des subtilités du rôle de la culture dans le comportement des gens, la façon dont ils pensent et la façon dont ils sont perçus. Ce n’est qu’une expérience pour eux, mais je pense que c’est mieux que pas d’expérience du tout. »
Il est difficile de comprendre l’impact de la culture et de la tradition tant que l’on n’est pas en plein milieu d’une culture qui n’est pas la sienne. Bien sûr, les étudiants adorent l’expérience.
« Non seulement tous les étudiants aiment leur expérience, mais c’est aussi ce que recherchent les services de police de nos jours. Lorsque que je dois fournir des références pour un étudiant qui se destine au métier de policier, l’une des questions que posent les employeurs est : « que savez-vous de son point de vue sur la diversité? » Lorsqu’il s’agit d’un étudiant que j’ai emmené en voyage, je peux parler de la façon dont il s’est comporté pendant sa visite. Qu’est-ce qui le distingue des autres étudiants? Comment a-t-il accueilli, par exemple, la nourriture? Il y a des gens qui refusent de goûter à de nouveaux plats, simplement parce qu’ils ne les connaissent pas ou ne les comprennent pas! La peur est une émotion qui peut vraiment paralyser les gens. »
La Dre Gittens aime aider ses étudiants à améliorer leurs compétences culturelles dans sa vie professionnelle, et aime voyager dans sa vie personnelle. Malheureusement, les voyages avec ses étudiants et ses voyages personnels ont dû être mis en veilleuse durant la pandémie. Un jour, tout cela sera à nouveau possible. En attendant, la Dre Gittens se réjouit à l’idée d’amener d’autres étudiants à la Barbade pour qu’ils découvrent la culture, l’atmosphère et, bien sûr, la cuisine. Petit conseil pour quiconque y ira : « Goûtez au poisson! ».
Dr Jonathan Wilbiks
Dr Jonathan Wilbiks , Cerveau et sciences cognitive
Les chercheurs du domaine des sciences du cerveau et des sciences cognitives s’intéressent à la façon dont le cerveau fonctionne et à la façon dont il perçoit et trie les stimuli externes. La rubrique du Mois de la psychologie d’aujourd’hui se penche sur ce sujet, avec le Dr Jonathan Wilbiks, qui nous parle de son travail – et de Snoop Dogg et Angela Hewitt.
« With so much drama in the LBC
It's kinda hard bein’ Snoop D-O-double-G. »
Vous assistez au spectacle de la mi-temps du Super Bowl. Dr. Dre, Eminem, Mary J. Blige, Snoop Dogg et Kendrick Lamar sont sur scène, et vous vibrez au rythme de la musique. Sur le grand écran, vous pouvez voir Snoop faire du rap, et la musique frappe fort dans vos oreilles. La foule qui vous entoure hurle et applaudit. Vous êtes perdu dans le moment présent et vous ne vous demandez pas vraiment « comment savoir que tout cela est réel? Qu’est-ce qui me dit que c’est bien la voix de Snoop Dogg que j’entends? Comment puis-je être certain que le bruit de la foule autour de moi est fait par les autres supporters? » Vous n’avez pas à répondre à ces questions parce que votre cerveau rassemble les informations pour vous. Les lèvres de Snoop bougent sur le grand écran et semblent correspondre aux paroles que vous entendez. Le bruit de la foule vient de derrière, de devant et tout autour de vous, et votre cerveau fait le tri pour vous, de sorte que vous savez qu’il y a des milliers de personnes qui crient de milliers de façons, et vous n’avez pas besoin de prêter attention à une quelconque voix dans la foule.
La façon dont le cerveau exécute ces tâches est le domaine des sciences cognitives, qui est la spécialité de chercheurs comme le Dr Jonathan Wilbiks, professeur agrégé en psychologie à l’Université du Nouveau-Brunswick, Saint John. Le Dr Wilbiks est le président de la Section cerveau et science cognitive de la SCP et il étudie l’intégration audiovisuelle et le traitement multisensoriel – comment le cerveau reçoit diverses informations sensorielles et décide implicitement si ces choses proviennent de la même source. (Vos lèvres bougent et j’entends chanter – c’est probablement votre voix que j’entends.)
Dernièrement, certains des travaux du Dr Wilbiks ont porté sur la perception et les aptitudes musicales. Son équipe de chercheurs a constaté que les musiciens obtiennent de bien meilleurs résultats que les non-musiciens dans des tâches où le son et les images sont en concordance, c’est-à-dire que l’image correspond au son et se produit au même moment. Mais les musiciens sont moins performants que les non-musiciens lorsque le son et les images ne sont pas en concordance. Les personnes qui ont une formation en musique, plus que celles qui n’en ont pas, utilisent l’information auditive pour donner un sens à ce qu’elles voient.
Lorsque Angela Hewitt s’assoit devant son piano et place devant elle la partition des Variations Goldberg, tout est parfaitement logique. Chaque note qui figure sur la feuille représente une note qu’elle doit jouer au piano, et les deux choses concordent : elle a fait cela toute sa vie et c’est plus facile pour elle que pour… eh bien, tout le monde. Mais si, au lieu de la partition, on lui avait présenté une tablette cunéiforme représentant une notation musicale, il se peut qu’elle soit complètement perdue. En fait, quelqu’un qui ne sait pas du tout lire la musique pourrait être capable d’accomplir cette tâche mieux qu’elle. (Les plus anciennes notations musicales jamais découvertes datent d’environ 1 400 avant J.-C. et sont inscrites sur une tablette cunéiforme trouvée dans l’actuel Irak.)
Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le béhaviorisme était le courant le plus populaire en psychologie. Les chercheurs béhavioristes plaçaient un rat dans une boîte et l’exposaient à un stimulus, puis ils mesuraient les réactions du rat et la façon dont elles évoluent dans le temps avec une exposition répétée au même stimulus. Ils ne portaient pas vraiment attention à ce qui se passait réellement dans le cerveau. Selon le Dr Wilbiks, c’est parce que la science repose sur des faits observables, et qu’à l’époque, il n’y avait aucun moyen d’observer ce qui se passait dans le cerveau. Cela a commencé à changer à la fin des années 1960, lorsque le psychologue germano-américain Ulric Neisser a publié Cognitive Psychology, où il avançait que les processus mentaux d’un individu peuvent, en fait, être mesurés et analysés.
« Les chercheurs en sciences cognitives qui ont fait leur apparition dans les années 1960 ont dit “il se produit plein de choses dans le cerveau”, explique le Dr Wilbiks. Bien sûr, nous ne savons pas exactement ce qui s’y produit, mais il se produit quelque chose, et ce serait une erreur de ne pas en tenir compte. Ils ont donc essayé d’émettre des hypothèses sur ce qui se produit et de mesurer cela à l’aide d’observations secondaires. La tâche de temps de réaction en est un exemple simple. Je vous donne un bouton et vous demande d’appuyer dessus chaque fois qu’une lumière clignote sur l’écran devant vous. Les gens sont généralement assez rapides – leur temps de réaction est d’environ 200 millisecondes. Mais si je vous donne deux boutons et que je vous demande d’appuyer sur le bouton de gauche lorsque la lumière verte clignote et sur le bouton droit lorsque la lumière rouge clignote, il faudra plus de temps – peut-être 400 millisecondes. Nous ne pouvons pas voir ce qui se produit dans le cerveau, mais nous pouvons supposer que si la première tâche prend 200 millisecondes et la deuxième, 400 millisecondes, cela signifie très clairement que le traitement des informations dans le cerveau prend du temps. »
Avec le temps, bien sûr, les choses ont dépassé le stade de la lumière rouge et de la lumière verte lorsque les expériences sont devenues plus sophistiquées et que la technologie nous a permis de voir réellement ce qui se passe dans notre tête. Nous sommes capables de voir la tension électrique créée par les impulsions neurales dans le cerveau. Les appareils d’IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) permettent aux scientifiques d’observer et de mesurer les variations de l’oxygénation du sang qui indiquent des niveaux différents d’activité cérébrale. Nous pouvons désormais dire quelles zones du cerveau sont actives, quand elles le sont, et ensuite corréler cela avec les informations comportementales que nous recueillons.
Le domaine des sciences du cerveau et des sciences cognitives est vaste et a une incidence qui se manifeste dans notre vie quotidienne, et ce, de multiples façons. En ce moment, il se passe plein de choses autour de vous. Supposons que vous êtes assis sur une chaise. Il y a d’autres meubles dans la pièce, peut-être des décorations sur les murs. Il y a de la circulation à l’extérieur, le lave-vaisselle fonctionne peut-être en arrière-plan et quelqu’un regarde la télévision dans une autre pièce, tout cela pendant que vous lisez cet article. Il vous est impossible de prêter attention à tout en même temps, c’est pourquoi votre cerveau filtre tous ces stimuli externes avant même que vous ne les perceviez, pour éviter que vous ne soyez submergé.
Votre cerveau décide, pour vous, de ce qui est important. La circulation que vous entendez dehors? Vous pouvez l’ignorer parce qu’elle ne constitue pas une menace. Comme le dit le Dr Wilbiks, il est rare qu’une voiture percute une maison; ainsi, lorsque vous êtes assis dans votre maison, vous n’avez pas à faire attention au bruit des voitures. Mais lorsque vous marchez dans la rue, le bruit des voitures est très important pour vous – si vous entendez le bruit d’une voiture qui accélère au moment où vous vous engagez sur un passage pour piétons, vous devriez à l’évidence tourner la tête vers ce bruit pour voir ce qui se passe, car il existe maintenant une réelle possibilité de danger.
Le cerveau crée des raccourcis pour obtenir une efficacité maximale avec un minimum d’effort, et ce phénomène est appelé « économie cognitive ». Parce que nous utilisons de tels raccourcis, et que nous ne traitons que les informations les plus pertinentes et ne retenons que les indices les plus importants, nous sommes plus sensibles aux « incitations douces ». Ce sont de petites choses que les sciences cognitives ont créées pour nous inciter à nous comporter d’une certaine manière. Comme conduire plus prudemment. Le Dr Wilbiks en donne un exemple :
« Vous êtes sur la route au volant de votre voiture et vous savez que vous roulez dans une petite rue résidentielle. Vous savez que la limite de vitesse est de 40 km/h, vous conduisez donc plutôt lentement, et vous êtes attentif. Vous guettez s’il y a des enfants qui courent dans la rue, un chien en liberté, un ballon de basketball qui roule vers la route. Si vous roulez sur l’autoroute, vous portez attention à beaucoup d’autres choses, mais vous ne cherchez pas un ballon de basketball égaré. Nous pouvons utiliser la compréhension cognitive et les incitations douces dans une situation où, par exemple, les gens ont tendance à rouler trop vite dans une rue résidentielle. Nous pouvons faire des choses pour les faire ralentir. Vous verrez parfois de petits îlots, surmontés d’un arbre ou d’autre chose, qui rendent la route un peu plus étroite. Ces îlots ne gênent pas la circulation, mais le commun des mortels ne se sentirait pas à l’aise de passer dans cet espace étroit à une vitesse supérieure à 40 km/h. »
La seule chose sur laquelle mon cerveau se concentre, que je sois dans ma voiture ou en train de travailler sur mon ordinateur, c’est la musique. Partout où il y a de la musique, que ce soit en fond sonore ou dans le garage de mon voisin au bout de la rue, je ne peux pas l’ignorer. Le Dr Wilbiks dit que l’un des cours qu’il préfère donner est le cours de psychologie de la musique, car il englobe de nombreux aspects de la psychologie en général, et pas seulement des sciences cognitives.
« Je fais généralement peur aux étudiants lors des premiers cours, parce que nous commençons par la physique. La physique du son et des ondes sonores, et leur fonctionnement. Ensuite, nous abordons la façon dont les vibrations pénètrent dans l’oreille, comment elles se traduisent dans le cerveau et comment on les perçoit. Puis nous passons à la psychologie du développement – comment développer nos aptitudes musicales, le parallèle étroit entre développement musical et développement linguistique. Nous parlons de thérapie – il se fait des travaux très intéressants qui utilisent la musique (thérapie d’intonation mélodique) pour aider les personnes qui ont subi un accident vasculaire cérébral à retrouver certaines capacités linguistiques. »
Nous avons tous deux hémisphères dans notre cerveau, et il y a une zone dans l’hémisphère droit où nous traitons la musique. Il y a une région dans l’hémisphère gauche qui reproduit presque exactement la partie musicale, et c’est là que nous traitons le langage. Lorsque les personnes qui ont subi un accident vasculaire cérébral chantent les mots qu’elles essaient de prononcer, elles peuvent, avec le temps, entraîner l’autre hémisphère de leur cerveau pour qu’il traite à nouveau le langage. À la longue, elles pourraient retrouver jusqu’à 70 % à 80 % de leur capacité de parole. Les personnes atteintes de démence sont souvent capables de créer un lien avec la musique qu’elles ne peuvent pas établir avec le langage, car la musique peut déclencher des souvenirs qui seraient autrement inaccessibles.
Vous avez peut-être vu le mème qui circule et qui dit « my ability to remember song lyrics from the 80s far exceeds my ability to remember why I walked into the kitchen » (ma capacité à me souvenir des paroles de chansons des années 1980 dépasse de loin ma capacité à me rappeler pourquoi je suis en ce moment dans la cuisine) ». Cela pourrait bien être vrai, car la musique de notre jeunesse reste un puissant déclencheur de souvenirs. C’est pourquoi les groupes de soutien aux personnes atteintes de démence chantent souvent ensemble des chansons de leur jeunesse – des chansons des Beatles et des Beach Boys et des chansons folkloriques traditionnelles du pays où elles ont grandi. Dans quelques années, les choses seront peut-être un peu différentes – en 2054, ces groupes de soutien pourraient chanter « Gin et Juice » de Snoop Dogg. Les chansons de rap produiront-elles le même genre de souvenirs et amélioreront-elles les capacités linguistiques de la même façon? Seul le temps le dira, mais lorsque nous aurons la réponse à cette question, elle nous sera fournie par des psychologues spécialisés en psychologie cognitive et d’autres spécialistes du domaine.
Dre Gilla Shapiro
Dre Gilla Shapiro, Psychologie de la santé et médecine du comportement
La psychologie de la santé et la médecine comportementale couvrent beaucoup de domaines, qu’il s’agisse d’encourager les personnes atteintes de diabète à prendre leur insuline ou d’inciter les gens à adopter des habitudes alimentaires plus saines. Le Mois de la psychologie met en vedette aujourd’hui la Dre Gilla Shapiro, qui parle du travail qu’elle fait dans le domaine du cancer et de la vaccination.
Psychologie de la santé et médecine du comportement
« Nous savons que le taux de vaccination varie selon le vaccin. Même avant la COVID-19, certains vaccins, comme le vaccin ROR (vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole), étaient beaucoup plus administrés que le vaccin contre la grippe. Il existe également des différences entre les vaccins destinés aux enfants et aux adolescents. C’est le cas du vaccin contre le VPH [papillome humain], qui est administré dans les écoles aux adolescents. »
Les psychologues de la santé et les scientifiques du comportement possèdent une expertise qui s’étend à une grande variété de spécialités et de disciplines. Plusieurs d’entre eux sont également des psychologues cliniciens agréés, autorisés à fournir des services et des traitements psychologiques. Les cliniciens spécialisés en psychologie de la santé aident les gens à surmonter leurs problèmes médicaux, leurs maladies et leurs maladies chroniques. Les spécialistes du comportement étudient tout cela, surtout lorsqu’il s’agit de comportements de prévention et de comportements qui peuvent avoir une incidence sur l’évolution d’un diagnostic médical. Qu’est-ce qui aide une personne atteinte d’une maladie cardiaque à suivre un régime alimentaire strict? Qu’est-ce qui influence la constance avec laquelle un diabétique administre son insuline? Et – point très important ces derniers temps – quels facteurs influencent le consentement et la volonté d’une personne à se faire vacciner?
Imaginez que vous venez tout juste de recevoir un diagnostic de cancer. Des centaines de questions surgissent probablement dans votre esprit et encore plus de craintes vous assaillent soudainement. D’autres facteurs peuvent aussi ajouter à ce stress, comme la possibilité de devenir infertile, la perte de revenu possible ou la nécessité de faire garder les enfants pendant le traitement. Il se peut également que vous soyez désormais entouré de toute une série de nouveaux médecins et spécialistes que vous n’aviez jamais rencontrés auparavant – oncologues, infirmières en oncologie, intervenants-pivots, consultants en génétique. Cela fait beaucoup de choses à gérer, outre le fait d’avoir à accepter le diagnostic lui-même.
L’une des personnes qui pourrait vous aider à traverser cette période difficile est un psychologue, comme la Dre Gilla Shapiro, au Princess Margaret Cancer Centre de Toronto. La Dre Shapiro est une psychologue clinicienne spécialisée en psychologie de la santé et une psycho-oncologue (une spécialiste du cancer). Elle travaille avec des personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer, avec celles qui suivent un traitement et avec les personnes qui reçoivent des soins de fin de vie.
« De nombreuses personnes éprouvent une détresse élevée [liée au cancer et à son traitement]. Il est donc très important de disposer d’une équipe de traitement spécialisée pour les soutenir, ainsi que leurs proches. »
Une partie de l’aide offerte prend la forme de thérapies de soutien, et une autre partie est liée à la prise de décision. Si une personne atteinte d’un cancer doit prendre la décision de commencer ou non un traitement de chimiothérapie, compte tenu des effets dévastateurs de ce traitement sur l’organisme et du pourcentage de chances qu’il a de fonctionner, le fait d’en parler peut beaucoup aider. La décision de participer ou non à un essai clinique peut être un choix très difficile à faire pour une personne atteinte d’un cancer. Un psychologue, comme la Dre Shapiro, appréhende cela de plusieurs façons :
« Les gens ont besoin de soutien de différentes manières et ont des inquiétudes différentes, qui peuvent être d’ordre social, pratique, psychologique ou émotionnel. Certains se demanderont comment aborder le cancer avec leurs enfants. D’autres auront besoin de soutien pour traiter leurs symptômes comme la douleur, l’insomnie, l’anxiété ou la dépression. Certains types de cancer sont associés à une prédisposition génétique. Ainsi, si un test génétique est effectué, certaines personnes se demanderont à qui elles devraient le dire, et comment le dire. »
Au Princess Margaret Centre, une équipe travaille à l’élaboration d’interventions fondées sur des données probantes pour réduire la détresse et améliorer les conditions de vie des patients atteints de cancer. Par exemple, une intervention appelée « thérapie CALM » (Managing Cancer And Living Meaningfully) est conçue pour aider les patients à s’adapter à la vie à un stade avancé du cancer. Elle s’inspire de théories en psychologie et en santé mentale – théorie relationnelle, théorie de l’attachement et théorie existentielle – l’objectif étant d’aborder une gamme de problèmes de manière individualisée. La prise en charge des symptômes, les changements dans la relation du patient avec lui-même et avec ses proches, le sens de la vie et la finalité de l’existence, les espoirs et les préoccupations relatifs à l’avenir sont autant de facteurs pris en compte dans la thérapie CALM et sont tous vécus différemment par chaque personne qui reçoit un diagnostic de cancer en phase terminale.
Si la Dre Shapiro a décidé de travailler au Princess Margaret Cancer Centre, c’est en partie parce son superviseur, le Dr Gary Rodin, et Sarah Hales, une collège de ce dernier, est la personne qui a élaboré la thérapie CALM. Le Dr Rodin et sa collègue, la Dre Madeline Li, ont également fait des travaux intéressants pour comprendre les facteurs qui influencent les individus lorsqu’ils ont à prendre des décisions difficiles en lien avec leur santé. L’aide médicale à mourir, ou AMM, apparue très récemment, est une décision importante dans le domaine de la cancérologie. La Dre Shapiro voulait apporter à ce travail la dimension de l’équité en santé et l’optique des politiques en matière de santé. Mais ce n’est pas là que la Dre Shapiro a commencé ses travaux en psycho-oncologie et en sciences du comportement; elle a commencé à travailler en psycho-oncologie dans le domaine de la prévention du cancer et de la vaccination. Elle s’intéressait notamment aux vaccins, comme le vaccin contre le VPH, et à la façon de prévenir les virus qui causent le cancer du col de l’utérus et d’autres cancers en aidant les personnes à faire des choix comportementaux, comme se faire vacciner.
Moins de deux ans avant que la COVID-19 ne soit qualifiée de pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Dre Shapiro a fait son doctorat sur l’hésitation à l’égard du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) chez les parents canadiens. Avec ses collègues de l’Université McGill, elle a mis au point des échelles pour mesurer les attitudes à l’égard des vaccins et a mené des recherches pour comprendre les facteurs comportementaux et sociaux de la vaccination dans la population canadienne.
En 2019, elle a commencé à travailler avec l’OMS à l’élaboration d’outils de vaccination infantile systématique et à mesurer les facteurs comportementaux et sociaux de la vaccination à l’échelle mondiale. Lorsque la pandémie a frappé, ce travail a ensuite permis de comprendre l’acceptation des vaccins par les adultes et leur intention de se faire vacciner contre la COVID, lorsque le vaccin serait offert.
Pendant la pandémie de COVID-19, la Dre Shapiro faisait partie du groupe de travail sur les sciences du comportement et la lutte contre la COVID-19 de l’Ontario; de concert avec ses collègues du groupe de travail (dont plusieurs sont également des membres de la Section de psychologie de la santé et de médecine comportementale de la SCP), elle a publié en octobre un document intitulé « Behavioural Science-Informed Strategies for Increasing COVID-19 Vaccine Uptake in Children and Youth » [LIEN].
Tout en étudiant les facteurs comportementaux et sociaux qui ont une incidence sur l’acceptation des vaccins contre la COVID-19, elle a également commencé à s’intéresser à un effet domino de la pandémie, à savoir les vaccinations systématiques manquées ou retardées. La Dre Shapiro et ses collègues de l’OMS et d’autres pays viennent de terminer une étude sur l’omission des vaccins à administrer dans le cadre de la vaccination systématique des enfants dans 26 pays pendant la pandémie [LIEN - COVID-19 and missed or delayed vaccination in 26 middle- and high-income countries: An observational survey].
Imaginez que vous ayez reçu un diagnostic de cancer, que vous ayez été opérée et ayez subi une radiothérapie, et que vous soyez maintenant sortie de tout cela avec un bilan de santé (relativement) positif. Un psychologue clinicien de la santé vous a peut-être aidé tout au long du processus, mais maintenant une autre menace existentielle, hors de votre contrôle, apparaît : une pandémie mondiale. Étant immunodéprimée, votre santé dépend de la vaccination de votre entourage contre le virus. Ce n’est pas une situation facile, mais il est rassurant de savoir que des psychologues de la santé et des scientifiques du comportement comme la Dre Shapiro y sont attentifs.
Ann Marie Beals
Dre Natalie Kivell
Ramy Barhouhe
Ann Marie Beals, Dre Natalie Kivell, et Ramy Barhouhe, Psychologie communautaire
La psychologie communautaire concerne davantage l’aspect « communautaire » que l’aspect « psychologique » et est très impliquée dans les questions de justice sociale. Le Mois de la psychologie met en vedette aujourd’hui Ann Marie Beals, la Dre Natalie Kivell et Ramy Barhouhe, qui nous parlent de leur travail dans ce domaine.
« Les personnes impliquées dans la transformation sociale au sein de leur collectivité – organisateurs communautaires, responsables des mouvements populaires – s’appuient sur des théories aussi rigoureuses sur le fonctionnement du changement que celles que l’on trouve dans le monde universitaire. »
La Dre Natalie Kivell est professeure adjointe au programme de psychologie communautaire de l’Université Wilfrid Laurier. « Il y a très peu de programmes de psychologie communautaire dans les universités canadiennes, dit-elle, et les personnes qui travaillent dans le domaine tendent à être beaucoup plus impliquées dans le volet “communautaire” que dans le volet “psychologique” de leur travail. »
Ann Marie Beals est l’une de ces personnes. Ann Marie est une étudiante de deuxième cycle au programme de psychologie communautaire de l’Université Wilfrid Laurier. Elle est Micmaque – de descendance afro-néo-écossaise et micmaque – et elle s’intéresse à l’effacement des communautés métisses afro-autochtones, hier et aujourd’hui, à la vérité et la réconciliation et à l’actuelle marginalisation des nations autochtones et des communautés noires du Canada.
Ramy Barhouhe, un autre étudiant de Natalie, est originaire du Liban et vivait aux États-Unis avant de venir à l’Université Wilfrid Laurier pour étudier au programme de doctorat en psychologie communautaire. Dans le cadre de ses études, il s’intéresse au colonialisme et à la colonisation. Il cherche à savoir, d’une part, comment les structures coloniales ont façonné le développement de systèmes communautaires entiers en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Ouest, et d’autre part, comment cela oriente la façon dont les gens perçoivent, ressentent et expérimentent le monde sur le plan du temps, de l’espace, de la moralité, du pouvoir, de l’éducation, de la santé, de la justice, de la politique, de l’économie et plus encore.
Ramy, Ann Marie et Natalie sont venus à la psychologie communautaire par des chemins très différents, mais ils ont tous des vues similaires dans la mesure où ils placent tous la « communauté » avant la « psychologie ». Ils sont tous les trois très investis dans le démantèlement des systèmes actuels et très conscients qu’ils travaillent eux-mêmes dans certains de ces systèmes. Ramy étudie les moyens d’opérer la décolonisation dans le milieu universitaire, lui-même un vestige structurel des pratiques coloniales. Ann Marie est membre de la SCP et est la trésorière de la Section de la psychologie communautaire de la SCP, deux institutions qui sont façonnées par l’héritage du colonialisme. Natalie est professeure de psychologie, un domaine d’étude qui a longtemps été complice non seulement du colonialisme, mais aussi de la marginalisation des populations minoritaires.
Selon Ramy, « le monde universitaire est tellement imbriqué dans le système capitaliste néolibéral qu’il est très difficile de l’en détacher. L’écart de pouvoir entre les personnes qui contrôlent le flux de connaissances et celles qui ne le contrôlent pas est trop grand. Prenons l’exemple d’un universitaire qui reçoit une subvention pour faire des recherches, qui fait appel ensuite à une communauté pour obtenir des informations de celle-ci. Mais il n’a pas à obtenir l’approbation de cette communauté par la suite en ce qui concerne la diffusion et la mobilisation des connaissances. Il obtient le mérite, la reconnaissance et le financement, mais la communauté elle-même n’en retire rien. Elle ne fait qu’appuyer et aider l’université. Il s’agit donc d’un problème lié à la structure du colonialisme au sein de l’université dont nous devons encore parler et que nous devons surmonter.
Nous en parlons beaucoup dans notre programme et nous reconnaissons que nous faisons également partie du problème. Si nous effectuons cette recherche, nous ne sommes pas pour autant dégagés de la structure et de l’impact qu’elle a sur la communauté; nous faisons toujours partie du problème. Nous essayons de trouver une façon de reconcevoir cela, et cela exige une certaine dose de respect et d’humilité envers la communauté dans laquelle nous travaillons. Il faut s’assurer qu’elle obtient sa juste part et le respect qui lui est dû, et même des fonds, qui lui serviront à répondre à ses besoins. C’est là que la transformation s’impose : comment utiliser les ressources qui font malheureusement partie d’un système corrompu pour en faire bénéficier ces communautés? Et comment utiliser leurs connaissances comme étant les leurs, et non comme étant les miennes, simplement parce que j’ai fait une enquête dans la collectivité. »
Ann Marie considère la situation actuelle, influencée par la pandémie de COVID-19, comme une fenêtre ouverte sur le travail qui doit être fait. « La pandémie a révélé à quel point les politiques et les pratiques d’austérité néolibérale ont affecté nos systèmes de soins de santé et comment les travailleurs précaires touchant le salaire minimum ou occupant des emplois peu rémunérés – principalement des femmes noires, des personnes racisées, des nouveaux arrivants et des Autochtones – sont touchés de manière disproportionnée par le manque de compassion, de soins et de filets de sécurité adéquats, qui ont été démantelés par les gouvernements néolibéraux.
À titre d’exemple, l’actuel gouvernement de l’Ontario, dans le contexte d’un régime capitaliste, a adopté une loi limitant les augmentations de salaire à 1 % pour les travailleurs du secteur public comme les travailleurs de la santé, car l’inflation dépasse les 4 % [4,1 % en août 2021]. Dans notre programme de psychologie communautaire, nous comptons des étudiants et des chercheurs universitaires issus et résidents de communautés directement touchées par les pratiques néolibérales et coloniales, comme celle-ci, qui continuent à creuser les écarts en matière de soins de santé et de stabilité économique. En même temps, les droits fondamentaux de la personne, comme le logement, l’éducation, l’eau potable et la qualité de vie ne sont pas seulement bafoués, ils sont délibérément ignorés. En tant qu’étudiante chercheuse, j’examine, avec d’autres psychologues communautaires critiques, l’intersection entre les structures de pouvoir, comme la suprématie blanche, le colonialisme, le néolibéralisme et le patriarcat, et les êtres humains et la Terre mère à partir d’une infinité d’identités interconnectées.
Nous examinons ces structures de pouvoir, au travers du contrôle des ressources situées sur les terres autochtones volées, du racisme anti-Noirs et des politiques colonisatrices. Et j’entends par là les personnes qui soutiennent et maintiennent ces structures de pouvoir. Parfois, nous parlons des structures de pouvoir de manière abstraite ou théorique, mais nous devons être conscients du fait que les gens soutiennent et maintiennent ces structures. Ils essaient de dicter notre mode de vie et oppriment systématiquement toute personne qui ne correspond pas à la conception de ce qu’est un “Canadien”, à savoir un homme blanc cisgenre hétérosexuel et non handicapé. Pour moi, cela revient toujours à démanteler les structures de pouvoir qui oppriment les gens dans ma communauté. »
Il existe plusieurs mots qu’Ann Marie, Ramy et Natalie utilisent assez souvent : intersection, démantèlement, néolibéral, colonialisme. Un autre mot qu’ils utilisent tous, peut-être encore plus souvent, est celui de « collaboration ». Ramy parle de collaboration avec les communautés, de sorte que le travail qui y est effectué ne vise pas à extraire, mais plutôt à améliorer les connaissances, la santé et la réussite de cette communauté. Ann Marie parle de collaboration, dans le sens où le mérite du travail accompli n’est pas seulement l’objectif final, mais est contraire au processus d’autodétermination des collectivités. Natalie parle de dizaines d’autres organismes communautaires, militants locaux et disciplines scientifiques avec lesquels elle travaille pour faire avancer les innombrables causes de la justice sociale. En fait, le tout premier mot qu’elle utilise pour décrire la psychologie communautaire est « interdisciplinaire ».
« La psychologie communautaire est une science sociale interdisciplinaire, axée sur les valeurs et sur l’action et engagée dans la communauté. Elle s’intéresse à la justice sociale à l’intersection de la justice raciale, climatique, migratoire, sexuelle, carcérale ainsi que la justice pour les personnes handicapées. Nous travaillons à l’intersection des questions complexes de justice sociale qui se touchent de manière interconnectée. La psychologie communautaire est guidée par un ensemble de théories. Nous abordons ces questions sociales complexes à partir de lieux de prévention, de la théorie écologique, de perspectives critiques et de perspectives de décolonisation. Nous cherchons à situer les relations entre les individus, les communautés et les sociétés. Lorsque nos communautés sont justes et équitables, les personnes qui les habitent sont en meilleure santé. La psychologie communautaire a donc comme objectif de trouver des moyens de reconstruire, reconcevoir et créer collectivement des systèmes scolaires, des systèmes de santé, des systèmes pénitentiaires équitables, etc. ».
Puisque la psychologie communautaire s’attaque à un aussi vaste éventail de systèmes et de structures, le travail des psychologues communautaires transcende de nombreuses frontières et touche à d’autres aspects de la psychologie – justice pénale, environnement, éducation, etc. Bien qu’ils soient peu nombreux, leur collaboration avec les disciplines, les sciences, les groupes communautaires et les organisations militantes leur permet d’avoir un impact considérable.
Dre Milica Miočević
Dr Rob Cribbie
Dre Milica Miočević et Dr Rob Cribbie, Méthodes quantitatives
Méthodes quantitatives est une science qui fonctionne avec presque toutes les branches de la psychologie. Tous les chercheurs utilisent des méthodes différentes pour analyser les données, mais tous les chercheurs analysent les données. Dans le cadre du Mois de la psychologie d’aujourd’hui, le Dr Milica Miočević et le Dr Rob Cribbie discutent du travail qu’ils font pour rendre la collecte et l’analyse des données plus faciles, plus cohérentes et plus précises.
Dans le vaste domaine de la psychologie, les méthodes quantitatives, c’est comme la radio étudiante indé de l’université. Celle qui faisait jouer U2 et R.E.M. dans les années 1980 avant que « Sunday Bloody Sunday » et « Man on the Moon » jouent partout. Celle qui a « découvert » les Red Hot Chili Peppers au début des années 1990 avant Blood Sugar Sex Magic et les Grammys. Ou qui, il n’y a pas longtemps, a révélé les Black Eyed Peas avant l’arrivée de Fergie et leur succès commercial.
Les méthodes quantitatives, c’est l’ado avec un piercing dans le nez et une chemise à carreaux qui s’intéressait à la modélisation par équation structurelle, aux statistiques bayésiennes ou à la modélisation linéaire hiérarchique avant que ce soit branché. Celui qui a passé des mois dans sa chambre, à éplucher le catalogue, à apprendre toutes les facettes de cette méthode statistique, avant de l’abandonner et de l’envoyer dans le monde pour qu’elle soit utilisée par les chercheurs en psychologie. La plupart de ces méthodes ont été étudiées en profondeur par un très petit groupe de psychologues spécialisés en méthodes quantitatives à une certaine époque, mais sont aujourd’hui largement utilisées à la grandeur de la discipline.
Elles sont également, d’une certaine façon, le Rick Rubin de la psychologie. Vous savez comment les Red Hot Chili Peppers ont connu le succès avec Blood Sugar Sex Magic? C’est grâce au producteur Rick Rubin. Reign, le chef-d’œuvre de Slayer, 21, d’Adèle, Licensed to Ill, qui a fait connaître les Beastie Boys? Rick Rubin. Et pour les chercheurs en psychologie qui font un travail poussé – que ce soit sur la dépression, la confiance en la vaccination ou l’ESPT chez les couples de militaires –, le producteur qui travaille en coulisses pour assurer la rigueur scientifique, ce sont les méthodes quantitatives. Les psychologues spécialisés en méthodes quantitatives aident ces chercheurs à élaborer leurs études afin de déterminer la meilleure façon de recueillir les données, de tenir compte des éventuels accrocs et de définir la taille de l’échantillon nécessaire pour détecter les effets pertinents.
Le Dr Rob Cribbie est le président de la Section des méthodes quantitatives de la SCP et un psychologue spécialisé en méthodes quantitatives au département de psychologie de l’Université York.
« Les méthodes quantitatives s’intéressent aux méthodes de recherche et à l’analyse de données. Les personnes qui travaillent dans le domaine des méthodes quantitatives font tout, qu’il s’agisse de conseils sur la taille des échantillons, les plans de recherche et l’analyse des données, ou de la recherche de méthodes nouvelles ou améliorées d’analyse de données. Nous étudions également les aspects psychométriques des outils que nous utilisons et leur efficacité. », dit-il.
À quoi ressemble ce genre de travail au quotidien? Que fait exactement un psychologue spécialisé en méthodes quantitatives? La Dre Milica Miočević est la secrétaire-trésorière de la Section des méthodes quantitatives de la SCP et une psychologue spécialisée en méthodes quantitatives au département de psychologie de l’Université McGill. Elle donne un exemple de son travail :
« J’ai récemment publié un article avec un coauteur spécialisé en biostatistique sur la puissance statistique avant la répartition. Nous essayions de trouver un moyen d’utiliser les données historiques d’une étude liée à une étude en cours, mais réalisée à l’aide d’un échantillon provenant d’une population légèrement différente. Nous cherchions des façons de quantifier les différences entre les participants à l’étude précédente et les participants à l’étude en cours, et nous avons évalué si l’utilisation de notre méthode avec les données de l’étude précédente pouvait améliorer les inférences de l’étude en cours. L’article que nous avons publié permettra aux chercheurs en psychologie de
s’appuyer sur des données historiques pour améliorer les inférences statistiques des nouvelles études de recherche sans exiger des tailles d’échantillon excessivement grandes ».
Le champ lui-même est, d’une certaine manière, assez nouveau. La Section des méthodes quantitatives de la SCP célèbre son dixième anniversaire cette année, et la discipline, bien que largement reconnue aujourd’hui, était bien moins connue il y a 10 ou 20 ans.
« Je me souviens quand je menais des entretiens d’embauche, autour de l’année 2000, la plupart des personnes interviewées me demandaient « Dans quel domaine de la psychologie êtes-vous? » Et je répondais « les méthodes quantitatives », et elles disaient « Non, je veux dire, est-ce la dépression, la psychologie clinique, la psychologie culturelle, qu’étudiez-vous au juste? » Et je disais « Eh bien… les méthodes quantitatives ». Elles ne voyaient pas cela comme une discipline. Il y a eu un véritable changement depuis. Il est maintenant totalement courant de dire ‘Je suis chercheur en psychologie quantitative’. Le domaine des méthodes quantitatives est si vaste aujourd’hui, et nous utilisons tellement d’outils qu’il nous faut vraiment des gens qui se spécialisent dans les différentes méthodes », explique le Dr Cribbie.
La croissance de ce domaine a entraîné une évolution des méthodes d’analyse et d’interprétation des données par les psychologues. L’avènement de logiciels comme R et d’autres logiciels ont ouvert un monde de possibilités qui étaient beaucoup plus laborieuses, voire inaccessibles, il y a 20 ou 25 ans. Et ce monde est en constante évolution. Lorsqu’une nouvelle méthode devient populaire et se répand dans le monde de la psychologie, les psychologues spécialistes des méthodes quantitatives sont déjà passés à autre chose.
« Nous passons par des périodes où nous voyons ce qui est intéressant et ce qui doit être développé davantage. Quand je faisais mes études supérieures, les méthodes bayésiennes commençaient à faire parler d’elles. Aujourd’hui, il semble que ce soit l’apprentissage automatique, et nous attendons de voir ce qui viendra ensuite. J’ai l’impression que d’année en année, nous ajoutons quelque chose de nouveau à la boîte à outils des méthodes quantitatives en psychologie. Parfois, les approches nouvelles proviennent des statistiques, et parfois, d’autres domaines, comme l’économie. J’ai observé beaucoup de changements en 10 ans! », ajoute la Dre Miočević.
Vous connaissez les excellentes chansons de Taylor Swift, Dido, Alicia Keys ou Imagine Dragons? Celles avec un rapper invité? Ce rapper invité, c’est Kendrick Lamar. Les méthodes quantitatives sont, d’une certaine manière, le Kendrick Lamar de la psychologie, même si elles n’auront probablement jamais la même reconnaissance en solo que celle qu’il a obtenue lorsqu’il a remporté le prix Pulitzer. Elles collaborent avec n’importe qui, dans n’importe quelle discipline, à n’importe quel moment, à tel point qu’au bout d’un moment, on remarque à peine leur présence. Chaque facette de la psychologie, chaque discipline, se nourrit des derniers outils d’analyse de données, des méthodes et pratiques de recherche les plus à jour et de la rigueur scientifique que fournissent les méthodes quantitatives.
Pour le Dr Cribbie, « les méthodes quantitatives englobent tous les domaines de la discipline. Ainsi, si vous survoliez chaque section de la SCP, vous découvririez que la Section des méthodes quantitatives joue un rôle dans chacune d’elles. C’est formidable que cette section permette aux personnes intéressées de discuter de méthodes nouvelles et différentes, et de la façon dont les gens les appliquent. »
C’est pour cette raison que le Mois de la psychologie de 2022 commence par la Section des méthodes quantitatives – c’est la seule section qui alimente toutes les autres sections. Le Dr Cribbie, la Dre Miočević et leurs collègues sont les enfants cool du quartier, qui se donnaient à fond dans cette méthode de recherche bien avant que vous n’en entendiez parler. Vous pouvez suivre la Section des méthodes quantitatives sur Twitter, avec le mot-clic @cpa_qm, sur son site Web https://canadianquantpsych.wordpress.com/ ou par l’entremise de son bulletin https://cpa.ca/fr/sections/quantitativemethods/newsletter/. Vous pourrez ainsi, vous aussi, être un enfant cool, qui sait tout avant tout le monde!
Dre Elena Antoniadis
Dr Steve Joordens
Dre Elena Antoniadis, Dre Elizabeth Bowering, et Dr Steve Joordens, Enseignement de la psychologie
L’enseignement de la psychologie est une science où tout ne se passe jamais exactement de la même manière. Les groupes et les contextes d’enseignement influencent tous l’apprentissage, et ce, de multiples façons. Le Mois de la psychologie met en vedette aujourd’hui la Dre Elena Antoniadis, la Dre Elizabeth Bowering et le Dr Steve Joorden, qui nous parlent de leur travail.
Enseignement de la psychologie
Le Dr Steve Joorsens, professeur de psychologie à l’Université de Toronto, utilise une analogie pour expliquer ce qu’est l’enseignement de la psychologie :
« Je vois l’enseignement comme un art. Comme de la bière artisanale – si vous voulez être un bon brasseur, qui produit une bonne bière, vous devez connaître les éléments scientifiques des recettes et la façon de les combiner. Il y a aussi un élément subjectif. Le mélange d’ingrédients qui vous convient vraiment peut, pour une raison ou une autre, ne pas convenir à quelqu’un d’autre. Ainsi, il y a un mélange de connaissances scientifiques – les ingrédients qui pourraient constituer une expérience pédagogique marquante – mais ensuite, le professeur lui-même doit trouver ce qui lui convient, et ce qui convient à sa classe et au contexte dans lequel il enseigne. C’est là que l’art entre en jeu, fusionnant les éléments scientifiques avec l’humain pour créer une expérience pédagogique exceptionnelle pour les étudiants. »
Le brasseur Whiprsnapr Brewing Company, de Bells Corners, en Ontario, a créé une bière artisanale appelée OK Lah. Il s’agit d’une Cream ale d’inspiration sud-asiatique fabriquée avec de la coriandre et du gingembre. Elle n’est certainement pas à la portée de tous les palais, et quand j’en ai envoyé à ma sœur, elle est restée dans son garage pendant deux ans, car elle était considérée comme « la bière dont personne ne veut ». Cela dit, elle demeure l’une des plus vendues année après année. C’est une formule qui a fait ses preuves et qui convient à beaucoup de personnes, mais pas à la plupart des gens. Comme c’est le cas de l’enseignement de la psychologie, l’inspiration peut venir de n’importe où, mais la mise au point de la formule gagnante dépend de l’individu.
La Dre Elena Antoniadis est membre du corps professoral de la Red Deer Polytechnic en Alberta et est également membre du corps professoral de l’Université de Calgary. Elle est la présidente de la Section de l’enseignement de la psychologie de la SCP et fait de la recherche sur les façons d’intégrer les applications des neurosciences fondamentales à l’enseignement afin de soutenir et de faciliter l’apprentissage des étudiants des cycles supérieurs.
« La pédagogie de l’enseignement de la psychologie est un champ de formation et de recherche qui s’intéresse aux approches fondées sur la recherche qui permettent d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage en classe, explique-t-elle. Certaines de ces recherches proviennent de laboratoires qui font des études en sciences cognitives qui enrichiront nos façons d’enseigner. D’autres formes de recherche se font directement en salle de classe. Nous recueillons des données en classe, et ces données peuvent orienter nos pratiques pédagogiques, l’objectif étant de concevoir et de dispenser efficacement des programmes d’enseignement supérieur en utilisant ces études fondées sur la recherche afin d’enrichir la théorie et la pratique pédagogique. »
En 2016, la brasserie artisanale Beau’s de Vankleek Hill, en Ontario, a fait de chacun de ses employés un copropriétaire de l’entreprise. En 2011, elle s’était associée à un organisme communautaire local appelé Operation Come Home afin d’embaucher de jeunes sans-abri pour livrer sa bière. Non seulement elle a une place dans la collectivité qui achète sa bière, mais elle fait participer la collectivité à chaque étape du processus, ce qui lui a valu un énorme succès local. Ce genre d’approche influence une grande partie de l’enseignement de la psychologie, et la participation communautaire qu’elle implique est appelée « apprentissage par le service communautaire ».
La Dre Elizabeth Bowering est professeure de psychologie à l’Université Mount St Vincent et présidente de la Section de l’enseignement de la psychologie. Elle donne une gamme de cours, comme l’introduction à la psychologie, et des cours de perfectionnement. Certaines de ses recherches portent sur l’apprentissage par le service communautaire.
« Dans mon cours sur le développement de l’adolescent, je demande à mes étudiants d’effectuer des activités d’apprentissage par le service communautaire, dit-elle. Ils travaillent donc avec des jeunes qui présentent un risque de décrochage au secondaire. Ils travaillent avec eux, en leur offrant du soutien scolaire et en les encadrant, afin de les encourager dans leurs propres études. Nous essayons de multiples façons d’élargir le processus d’enseignement et d’apprentissage, non seulement pour les personnes qui sont déjà aux études, mais aussi pour les autres. »
La Church Brewing Company de Wolfville, qui se trouve à environ trois pâtés de maisons de l’Université Acadia, produit une Gose exceptionnelle baptisée Saltwater Joys. Une Gose fabriquée avec de l’eau salée, cela semble logique – après tout, l’entreprise est au bord de l’océan. Et il ne peut y avoir de bière plus locale! Mais ce n’est pas parce que quelque chose est là, accessible, et semble génial que cela va nécessairement fonctionner. Le Dr Joorsens le sait bien, car sa spécialité est l’utilisation de la technologie pour améliorer l’apprentissage. Il mentionne qu’au cours de la dernière décennie, les universités se sont montrées plutôt prudentes avant de s’enthousiasmer pour les récentes technologies.
« Dès le stade de l’approvisionnement, les universités sont beaucoup plus prudentes aujourd’hui lorsqu’il s’agit de définir les pratiques pédagogiques et de s’assurer qu’elles sont fondées sur des preuves. Il faut faire de la recherche pour encourager l’usage des nouvelles technologies tape-à-l’œil qu’elles achètent et nous ne laisserons pas les gens les utiliser simplement parce que c’est branché. L’un de nos grands rôles est de créer la base d’éléments probants requise pour soutenir ces technologies. On peut mettre la meilleure technologie entre les mains de quelqu’un, mais si on ne la soutient pas adéquatement, elle risque de ne pas fonctionner et de ne pas être utile. »
La pédagogie de l’enseignement de la psychologie repose sur ces recherches, sur ces instruments et sur la mesure des éléments probants qui sont intégrés à l’enseignement, mais pas seulement à la psychologie. Bien qu’une grande partie de ces travaux aient été réalisés dans des laboratoires ou dans des classes de psychologie, l’objectif ultime est que toutes ces recherches puissent être appliquées à d’autres classes, d’autres manières et par d’autres personnes afin d’améliorer l’expérience d’apprentissage de tous les étudiants. La Dre Antoniadis en donne un exemple :
« Une application pratique pourrait améliorer les interactions sociales en classe, les interactions sociales entre étudiants, mais aussi entre étudiant et professeur. Ou bien, une application pourrait être utilisée pour améliorer la motivation des étudiants, ou pour diriger et orienter l’utilisation des évaluations. »
Selon la Dre Bowering, « peu importe depuis combien de temps on enseigne, on apprend toujours de nouvelles choses, et on est surpris par les expériences qui se vivent à l’intérieur et à l’extérieur des salles de classe. Notre section offre soutien et encouragement aux gens à toutes les étapes de leur carrière : aux jeunes universitaires qui commencent à se faire la main, aux professeurs en milieu de carrière qui ont donné un cours des dizaines de fois et qui veulent apporter quelque chose de nouveau à leur enseignement, voire aux personnes dont la carrière est plus avancée et qui souhaitent offrir du mentorat à d’autres enseignants. L’enseignement de la psychologie est un domaine très vaste! »
La microbrasserie Lake of the Woods a pignon sur rue à Kenora, en Ontario, et à Winnipeg. Comme pratiquement toutes les autres microbrasseries, elle a récemment élargi sa gamme de produits en y ajoutant des boissons gazeuses, par exemple, la racinette Hockeytown. Bien que cela semble s’éloigner des produits standard de la brasserie, cette évolution vers les boissons gazeuses a été un succès pour les brasseries de tout le pays et lui a permis de vendre un autre produit aux personnes qui étaient cloîtrées chez elles pendant les confinements imposés par la pandémie de COVID-19. De la même façon, dans le domaine de l’enseignement de la psychologie, la pandémie a ouvert la voie à des façons de faire qui peuvent être appliquées universellement et avec succès dans l’ensemble du Canada, notamment, en faveur des étudiants, qui pourraient avoir du mal à assumer les coûts liés aux études supérieures.
« Au cours de la dernière année, j’ai fait des recherches sur les ressources pédagogiques ouvertes. J’ai également découvert le Diener Education Fund, qui a été créé par deux psychologues qui, par hasard, forment un couple et qui ont recueilli des fonds pour financer les dégagements d’enseignement des membres du corps professoral qui sont des experts dans certaines sous-disciplines, explique la Dre Antoniadis. Ils peuvent ainsi trouver un expert en psychologie évolutionniste et lui demander d’écrire un chapitre sur la psychologie évolutionniste. Puis un expert en statistiques ou en psychologie du développement, et le fonds financera le dégagement d’enseignement de l’expert pour qu’il puisse écrire ce chapitre. Le Diener Education Fund a conçu un site Web appelé Noba Project où les membres du corps professoral peuvent aller et personnaliser leurs propres manuels. Je peux entrer sur le site et prendre les chapitres de mon choix, qui couvrent la même matière que celle présentée dans les ouvrages publiés par des maisons d’édition de manuels scolaires. J’ai élaboré ainsi mon programme de cours afin de l’harmoniser avec les résultats d’apprentissage. Les modules sont accompagnés d’images libres de droits, de présentations PowerPoint que je personnalise moi-même, et j’ai intégré cette ressource pédagogique ouverte à mon système de gestion de l’apprentissage. Dans notre étude, nous cherchions à savoir si cette méthode pouvait faire vivre une expérience d’apprentissage similaire à celle d’un étudiant qui aurait acheté un manuel auprès d’une maison d’édition scolaire, et nos résultats le confirment. Les étudiants ont vécu une expérience positive et ont obtenu les résultats d’apprentissage du cours. J’ai reçu un courriel d’un étudiant qui m’a dit qu’il venait de perdre son emploi et que s’il avait dû payer les manuels, il n’aurait pas pu suivre le cours. »
« Je nous vois comme des spécialistes du « savoir-faire ». La société remet continuellement sur le tapis des choses que nous pourrions mieux faire : offrir une formation scolaire équitable, offrir un enseignement de haut niveau accessible, tenter d’améliorer les compétences de tous nos étudiants afin qu’ils obtiennent leur diplôme équipés d’une pensée critique aiguisée et d’une grande créativité, et ainsi de suite. S’assurer que les pédagogies autochtones sont représentées dans l’expérience éducative que nous offrons à nos étudiants. La société exprime beaucoup de ces désirs; mais comment faire cela? Et nous sommes les psychologues qui essaient de répondre à cette question. C’est un peu comme si la société décrivait le paradis, et que c’était nous qui construisions les escaliers menant au paradis », explique le Dr Joordens.
La Burton Bridge Brewery, située à Burton-on-Trent, en Angleterre, produit une bitter anglaise baptisée – pour le moment – Stairway To Heaven, en attendant l’inévitable poursuite de Led Zeppelin.
« J’ai récemment découvert le terme “intra-preneur”, un mot qui désigne les personnes qui travaillent au sein d’une organisation en essayant constamment de trouver des manières différentes et innovantes de faire les choses au sein de cette structure, poursuit Steeve. Et je pense que beaucoup d’entre nous, les spécialistes de l’enseignement de la psychologie, sont des “intra-preneurs”, qui se demandent constamment “comment puis-je améliorer les choses? Y a-t-il quelque chose que je pourrais faire différemment pour rendre mon cours plus intéressant?” Enfin ce genre de chose. »
En 2015, le brasseur, copropriétaire (avec Chris Phillips, ancien joueur des Sénateurs d’Ottawa) et intra-preneur Lon Laddell, de la brasserie Big Rig d’Ottawa, a changé la formule et les ingrédients de l’Iron Arse Ale. L’Iron Arse est la bière en édition limitée que crée Lon chaque année à l’occasion de la campagne de lutte contre le cancer de la prostate Ride for Dad. Cela a provoqué une certaine consternation à l’époque, car la formule précédente était très aimée à Ottawa. Mais la nouvelle formule s’est avérée encore plus réussie, et la bière, encore plus savoureuse qu’auparavant. Pour l’heure, j’ai épuisé les analogies, mais, simple suggestion, si vous vous trouvez à Ottawa en mai ou juin, ne manquez pas d’aller déguster une Iron Arse Ale au Big Rig.
Février, c’est le Mois de l’histoire des Noirs, et la SCP met en vedette des psychologues noirs contemporains tout au long du mois – comme la Dre Helen Ofosu, qui aide les organisations à combattre le racisme structurel grâce à son entreprise I/O Advisory Services Inc., à Ottawa.
La Dre Helen Ofosu est une psychologue du travail et des organisations, une coach pour cadres et une conseillère en ressources humaines, qui a fondé I/O Advisory Services Inc., un cabinet de conseil établi à Ottawa. Elle possède une vaste expérience de travail avec les organisations et de la lutte contre le racisme structurel à plusieurs échelons.
« En général, je travaille avec des organisations, comme les ministères, les entreprises du secteur privé ou les organismes sans but lucratif, qui, souvent, me demandent de les aider à rendre plus inclusif leur processus d’embauche ou à améliorer leur culture organisationnelle. Au cours des dernières années, j’ai fait beaucoup de formations sur l’équité, la diversité et l’inclusion, auxquelles s’est ajoutée la problématique de l’antiracisme et de la lutte contre l’oppression.
Cet hiver, ce qui m’enthousiasme le plus, c’est de travailler avec un grand ministère sur un programme de mentorat assez unique. Nous dispensons une formation initiale aux mentors pour nous assurer qu’ils comprennent certains des problèmes rencontrés par les employés racisés qu’ils tentent d’encadrer. L’idée derrière cette formation est que, avec une plus grande sensibilisation et une meilleure compréhension, les mentors ne contribueront pas à certains des problèmes auxquels sont confrontés les employés racisés. En outre, en acquérant une vision plus réaliste, les mentors pourront mieux cibler leurs interventions. Il s’agit d’une formation pour les mentors, mais aussi d’un accompagnement pour les mentorés, au-delà du soutien apporté par les mentors.
En gros, l’objectif au cœur de la formation est de soutenir les personnes et même les organisations qui sont aux prises avec des problèmes en rapport avec l’intimidation et le harcèlement et, bien sûr, avec diverses formes de discrimination. »
La Dre Ofosu a récemment parlé de la « Grande Démission » et écrit sur le sujet. Dans les deux dernières années, depuis le début de la pandémie, elle a remarqué que beaucoup d’employés racisés décident de changer de travail, car ils se rendent compte qu’en travaillant à domicile, ils ne sont plus soumis aux outrages quotidiens qu’ils subissent dans un lieu de travail physique.
« Ce genre de choses se produit depuis des années, mais maintenant, les gens ne sont plus dans l’environnement habituel, et ils ont la tranquillité d’esprit que procure le fait de pouvoir travailler sans se soucier des microagressions, ou craindre de se faire regarder de travers ou d’être exclus des pauses-café, des déjeuners et des conversations. Lorsque tout cela disparaît, les gens se sentent beaucoup plus détendus car ils peuvent se concentrer sur leur travail.
Je crois que le véritable déclencheur a eu lieu à l’été 2021, au moment où de nombreuses organisations planifiaient le retour au travail de leurs employés. Ce n’est que lorsque les gens ont commencé à réaliser “Oh mon Dieu, je vais peut-être devoir retourner au bureau” qu’ils se sont mis à se dire “Un instant! Je ne pense pas être capable de retourner au bureau. Je ne veux pas retourner au bureau! Je ne veux pas retourner à ce que les choses étaient avant” ».
Pendant tout ce temps de réflexion, beaucoup de gens ont jugé qu’il était opportun pour eux de changer d’emploi et de trouver un lieu de travail où il y a plus de représentation, plus d’inclusion, plus de diversité, en somme, un milieu où il y a une meilleure culture organisationnelle. D’après ce que j’ai vu, les gens réfléchissent à plein de choses pendant la pandémie. Ils tentent donc de trouver un emploi où ils peuvent être eux-mêmes et se concentrer sur leur travail au lieu de chercher continuellement à se protéger contre les agressions psychologiques. »
Dans une certaine mesure, comme elle est travailleuse autonome, la Dre Ofosu est protégée personnellement contre ce genre de choses. Il est heureux qu’elle continue à faire son travail, car elle est parmi les très rares psychologues noirs à faire ce travail dans cet espace – un travail qui est plus que jamais d’actualité, et qui a plus d’importance et d’impact qu’il n’en a jamais eu.
Dre Nasreen Khatri
Dre Colleen Millikin
Dre Nasreen Khatri et Dre Colleen Millikin, Développement adulte et vieillissement
La psychologie du développement adulte et vieillissement est l’étude, l’évaluation et la gestion du fonctionnement physique, psychologique, cognitif, émotionnel et social des personnes âgées de 18 ans et plus et comprend le vieillissement sous toutes ses formes, les étapes, les joies et les défis. Dans le cadre du Mois de la psychologie d’aujourd’hui, le Dr Nasreen Khatri et la Dre Colleen Millikin discutent du travail qu’ils font dans ce domaine.
Développement adulte et vieillissement
« Ce n’est pas votre faute. C’est votre cerveau qui vous laisse tomber. »
La perte de mémoire est encore, à ce jour, fortement stigmatisée. C’est pourquoi la Dre Colleen Millikin utilise cette phrase lorsqu’elle parle à des personnes âgées atteintes d’un trouble cognitif léger ou de démence.
« Les gens ne le prennent pas personnellement quand ils marchent et que leur genou lâche. Mais ils réagissent différemment lorsqu’il s’agit de leur cerveau. Si notre cerveau nous lâche et que nous n’arrivons pas à trouver tel mot ou tel nom, nous avons tendance à nous en vouloir beaucoup plus que si c’est notre genou qui nous lâche. »
La Dre Millikin est neuropsychologue clinicienne au programme de psychologie clinique de la santé de l’Office régional de la santé de Winnipeg et professeure adjointe au département de psychologie clinique de la santé de la Faculté des sciences de la santé Rady de l’Université du Manitoba. Elle est la présidente de la Section du développement adulte et vieillissement de la SCP. Elle travaille principalement dans le système public, où elle évalue les personnes âgées présentant un risque de trouble cognitif léger ou de démence. Le terme « trouble cognitif léger » (TCL) est utilisé pour décrire les problèmes de mémoire qui se situent entre le vieillissement normal et la démence. Comparativement à d’autres personnes du même âge, les personnes atteintes d’un TCL présentent un risque plus élevé de démence à long terme.
« Beaucoup de choses peuvent interférer avec la mémoire sans que ce soit la maladie d’Alzheimer ou des problèmes cérébraux. La douleur chronique et les médicaments pour la traiter, les problèmes de sommeil, le stress, l’ESPT, en fait, plein de choses. Le simple fait de penser que vous pourriez être atteint de démence peut être une source d’anxiété, et l’anxiété peut rendre plus difficiles la concentration et la mémorisation des informations. »
Le domaine de la psychologie du développement à l’âge adulte et du vieillissement est très vaste. Il s’agit de l’étude, de l’évaluation et de la prise en charge du fonctionnement physique, psychologique, cognitif, émotionnel et social des personnes âgées de 18 ans et plus, ainsi que du vieillissement sous toutes ses formes, incluant ses étapes, ses joies et ses difficultés. La Dre Nasreen Khatri est psychologue du développement de l’adulte et neuroscientifique à l’Institut de recherche Rotman, un institut de neuroscience cognitive entièrement affilié à l’Université de Toronto. Elle est à la fois agréée comme psychologue clinicienne pour adultes (18 à 65 ans) et comme gérontologue (65 ans et plus). Elle est la trésorière de la Section du développement adulte et vieillissement de la SCP.
« Plus précisément, j’étudie les répercussions de la dépression et de l’anxiété sur le cerveau, à partir de l’âge de 30 ans et jusqu’à un âge avancé. La principale idée fausse sur le vieillissement est que le vieillissement est une catégorie d’âge ou un état statique. Ce n’est pas le cas. Il commence dès la conception et est un processus dynamique et continu. Vieillir, c’est tout simplement un autre mot pour dire « vivre »!
La Dre Millikin parle beaucoup de l’étendue du domaine du vieillissement et de grande diversité du travail qu’y effectuent les psychologues. Sur le déficit cognitif, qui est sa spécialité, elle dit :
« L’âge est le facteur de risque le plus important de troubles cognitifs, mais j’ai connu des personnes de 90 ans avec un cerveau en très bonne santé et des personnes dans la cinquantaine atteintes de démence. Il n’y a pas de cause unique aux troubles cognitifs. Dans la plupart des cas, il y a une interaction entre les gènes de la personne et d’autres problèmes de santé. »
Ces problèmes de santé sont mieux compris depuis quelques années, en grande partie grâce aux psychologues qui travaillent dans ce domaine.
« Nous savons maintenant que l’activité physique favorise la croissance de nouvelles cellules dans la partie du cerveau qui influence l’humeur et la mémoire. La meilleure chose à faire pour votre cerveau et pour bien vieillir est de pratiquer des activités physiques. Nous savons également désormais que les personnes qui ont des antécédents de dépression non traitée dans la quarantaine ou la cinquantaine ont presque deux fois plus de risques de développer une démence plus tard dans leur vie comparativement à celles qui n’en ont pas. La dépression est tout à fait traitable au moyen d’une variété de traitements fondés sur des données probantes. Actuellement, la démence est incurable. Par conséquent, il ne faut laisser personne s’engager sur la voie du déclin cognitif et de la démence en raison d’une dépression non traitée. L’évaluation et le traitement opportuns de la dépression aujourd’hui peuvent prévenir la démence plus tard. En d’autres mots, prendre soin de sa santé mentale aujourd’hui pourrait sauver son cerveau demain! »
Idéalement, les interventions visant à promouvoir la santé du cerveau devraient commencer le plus tôt possible dans la vie. Toutefois, il est prouvé que le fait de modifier son mode de vie peut réduire le risque de développer une démence, même chez les personnes présentant déjà un déficit cognitif léger. C’est ce que la Dre Millikin et sa collègue, Lesley Koven, une gérontologue clinicienne, cherchaient à aborder lorsqu’elles ont mis sur pied, en 2013, la Early Cognitive Change Clinic for Older Adults, un programme d’évaluation et d’intervention pour les personnes âgées présentant un déficit cognitif léger. La clinique propose une évaluation pour identifier les personnes souffrant de troubles cognitifs légers ainsi qu’un entretien pour évaluer les besoins psychologiques du conjoint de la personne concernée ou d’un autre membre de la famille ou ami proche.
« Nous offrons un programme d’éducation thérapeutique aux personnes atteintes de TCL et aux membres de leur famille afin de les aider à se familiariser avec le TCL, les stratégies permettant de contourner certains problèmes de mémoire et les habitudes de vie qui favorisent la santé du cerveau. L’exercice et l’alimentation sont bien sûr importants, mais nous constatons également que le sommeil joue un rôle majeur. Le sommeil est très important pour la santé du cerveau, mais les personnes âgées ont tendance à avoir des problèmes de sommeil à un niveau plus élevé. L’un des problèmes vient du fait que le manque de sommeil est mauvais pour la mémoire, mais aussi que beaucoup de médicaments sur ordonnance ou en vente libre que les gens prennent pour dormir peuvent interférer avec une substance chimique présente dans le cerveau qui est importante pour la mémoire. Heureusement, il est possible de modifier son comportement pour mieux dormir et l’insomnie peut être traitée par des interventions psychologiques! »
En outre, les membres de la famille des personnes atteintes de troubles cognitifs légers peuvent également ressentir un stress important. Encore une fois, la Dre Millikin insiste sur les répercussions que peut avoir une intervention précoce.
« Nous reconnaissons de plus en plus les besoins des aidants. Nous savons depuis longtemps que les membres de la famille des personnes atteintes de démence peuvent ressentir un stress important. Même lorsque le trouble cognitif est léger, les membres de la famille ou les amis proches peuvent tout de même éprouver un certain stress dû à la situation, même s’ils ne se considèrent pas comme des « aidants ». Donc, si l’on souhaite intervenir pour aider un membre de la famille à gérer son stress, on doit commencer le plus tôt possible.
Il existe de nombreuses autres facettes de la psychologie du vieillissement et du développement de l’adulte, toutes aussi importantes les unes que les autres. La Dre Millikin en donne quelques exemples.
« La Dre Kristin Reynolds, qui est professeure adjointe aux départements de psychologie et de psychiatrie de l’Université du Manitoba, a mis sur pied un programme de soutien téléphonique pour aider les personnes souffrant de solitude pendant la pandémie. Le président sortant de la Section du développement adulte et vieillissement, le Dr Marnin Heisel, fait des recherches à l’Université Western pour trouver des façons de réduire le risque de suicide chez les hommes âgés. La Dre Norah Vincent, une collègue de mon département, a élaboré des programmes de thérapie cognitivo-comportementale en ligne pour traiter l’insomnie. »
La Dre Khatri affirme que la pandémie a eu un impact profond sur les personnes âgées, allant de la santé mentale (p. ex., dépression et anxiété) jusqu’à l’aggravation des problèmes systémiques qui affectent depuis longtemps les soins de longue durée.
« Elle a mis en lumière la façon dont nous traitons nos aînés et la façon dont nous devrions les traiter. Le moment est venu de repenser les politiques de soins, et les politiques gouvernementales et sociales qui ont un impact sur les Canadiens vieillissants. Le Canada est une nation vieillissante et, dans le futur, nous devrons appliquer des politiques systémiques qui optimiseront la santé de notre cerveau (santé mentale et cognitive) et nous permettront de vieillir dans la dignité, l’autonomie et le bonheur. L’avenir de la santé du cerveau au Canada est entre nos mains, et l’un des meilleurs moyens de prédire notre avenir est de le créer.
Enfin, la pandémie nous a appris que nous devons nous concentrer sur notre mode de vie personnel (alimentation, exercice, repos, liens sociaux) à tout âge pour préserver notre santé physique, émotionnelle et cognitive et notre épanouissement. »
Autrement dit, il existe de nombreuses façons d’empêcher votre cerveau de vous laisser tomber. Cela étant dit, cela pourrait arriver quand même. Et si c’est le cas, il est important de se rendre compte que ce n’est pas votre faute.
Joanna Collaton
Joanna Collaton is the CPA’s Student Representative at the University of Guelph, the Past President of the Student Section, the editor of the student publication MindPad, and over the past three years has been involved with the CPA in just about every way a student can be.
Dr. Adrienne Leslie-Toogood and University of Manitoba psychology student (and Olympic swimming medallist) Chantal Van Landeghem discuss the mental health of elite athletes in the wake of Naomi Osaka’s withdrawal from Wimbledon.
Caryn Tong
Rohit Gupta
Last year Caryn Tong mentored Rohit Gupta through the CPA Student Mentorship Program. While both were looking for experiences that differed from their own, they found many similarities in one another.
Psychology Month has been extended two days, so we can bring you the work of Dr. Justin Presseau, who is co-Chairing a working group of behavioural scientists advising Ontario healthcare executives and government representatives on best practices during the COVID-19 pandemic.
Justin Presseau
Dr. Justin Presseau is going to welcome a new baby in about a month. His wife Leigh is eight months pregnant, which means this new child will be born in the middle of a global pandemic.
This adds one more job to Dr. Presseau’s portfolio, which also includes Scientist at the Ottawa Hospital Research Institute, Associate Professor in the School of Epidemiology and Public Health and in the School of Psychology at the University of Ottawa, and the Chair of the Health Psychology and Behavioural Medicine Section of the CPA.
As with many researchers, much of Dr. Presseau’s work had to pivot because of the pandemic. He leads a team co-developing new ways to support new Canadians with diabetes to be comfortable taking an eye test. Retinopathy is a manageable issue for people with diabetes when identified through regular screening but attendance rates could be improved, and so Dr. Presseau and his team are building relationships with different communities and community health centres virtually.
Another thing that’s difficult to do from a distance is blood donation. Dr. Presseau and his team are working with Canadian Blood Services and local communities to develop approaches to support men who have sex with men who may want to donate blood plasma, as screening and deferral policies continue to change to allow more MSM to donate if they want. Part of that work involves addressing the historic inequities that led to the exclusion of these men in the first place. But then – there was a pandemic, and his team like so many others have pivoted to continuing to develop key community relationships and campaigns virtually.
In addition, Dr. Presseau is tackling a lot of COVID-related projects, like for example a national survey of to understand what factors are associated with touching eyes, nose and mouth. The research is changing as we continue to develop an understanding of how COVID-19 is transmitted.
Maybe the most important of these COVID-related projects is the , a group of behavioural science experts and public health leaders who summarize behavioural science evidence in the context of COVID-19 and identify actionable guidance for Ontario’s pandemic response. Dr. Presseau is the co-Chair of this working group, which also involves CPA President Dr. Kim Corace.
“We sit within the larger Ontario Science Advisory Table. We’ve brought together expertise in behavioural science and particularly psychologists across Ontario, based both in academia and within government, to work alongside public health experts and ministry representatives.”
Dr. Presseau says that because the working group contains representatives from all these different areas and the team can communicate directly in this setting with decision makers and policy creators, it is the most direct form of knowledge transfer and knowledge mobilization of behavioural science in which he has been involved in his career.
“From an impact perspective, we get to translate our science to people who can make use of it right away, and they can also provide feedback to us – what are they looking for? What’s helpful to them? Of all the things I’ve done in my career this feels among the most impactful. One of the hats I also wear in the hospital where I’m based is Scientific Lead for Knowledge Translation [in the Ottawa Methods Centre], so I think about knowledge translation a lot. The ability to connect directly with those in the field that are making a difference is excellent. It’s also such a validating experience for me, as a behavioural scientist and a psychologist, to see that there’s recognition of our science and a need for an understanding of how we can draw from the behavioural sciences to support Ontarians and Canadians.”
The Behavioural Science Working Group is currently focused on vaccine confidence and uptake among health care professionals. Over 80% of Ontario health care workers say overwhelmingly that they intend to receive a COVID-19 vaccine when it is available to them. The working group is looking to communicate behavioural science approaches to support healthcare organisations across the province to optimise their vaccine promotion programs – for instance, by clarifying that despite having been created at record speed, these vaccines have been shown to be safe and effective and it’s important that those in the healthcare field get one.
Part of this is modeling good behaviour for the rest of the population. And within the healthcare field, modeling good behaviour is one way the working group is hoping to reach those who may be undecided. It’s one thing to have politicians and celebrities get vaccinated publicly, it’s another far more effective thing for your peer group, and hospital CEOs, and team leaders, to do so in front of your team.
Much of this work involves drawing on the literature from around the world to inform hospital policy or public policy. But some of it happens directly, and goes in two directions. For example,
“Our co-chair Dr. Laura Desveaux and her team did surveys with healthcare workers that not only ask if they intend to get the COVID vaccine, but also ask questions that are drawing from behavioural science and psychological principles around the specific constructs or factors might be associated with greater or lesser intention. So they were able to identify key predictors in healthcare workers in January of 2021, the most current data we have. So it’s kind of exciting to be able to quickly draw from on-the-ground data, iterate principles, and push that out to the field to support those who are doing this.”
We have asked most of our Psychology Month participants if they see a ‘silver lining’ in the pandemic. Something that is good, but that would not otherwise have happened absent the pandemic. Dr. Presseau says one silver lining is that it has highlighted just how important and relevant health psychology and behavioural medicine are to understanding and supporting health behaviour change and health and well-being during pandemics.
“After all, behaviour underpins most if not all the public health measures and vaccination activities that are key to seeing the other side of this pandemic.”
When Leigh and Justin’s baby is born, the pandemic will still be ongoing. But that baby will be born into a world that has a much greater understanding of pandemic science, of the behavioural science that accompanies it, and with more and more diverse teams of interdisciplinary experts working together to solve problems – locally, provincially, nationally, and globally.
One day, this baby will grow into a person who can take pride that Dad had a lot to do with that.
Psychology Month has focused on dozens of aspects of the pandemic, a global catastrophe that is deeply tragic. To close out Psychology Month, we focus on a few positives that have come about as a result of COVID-19.
Silver Linings in the Pandemic
It has been a tough year for everyone, and so Psychology Month this year has been tough as well. No matter how many innovative, creative, dedicated psychologists are doing incredible things, it’s tough to forget the reason why. A pandemic that has ravaged the globe, caused untold economic damage, mental health issues, and more. Above all, we can’t forget the two and a half million people who have died as a result, which makes the subject of this year’s Psychology Month deeply tragic.
It is for this reason that we want to end on a high note, in as much as such a thing is possible. We asked many of the psychologists who were profiled for Psychology Month to tell us something good they saw come of the pandemic. A personal or professional observation of a way things had improved despite the global catastrophe. Here is what many of them had to say:
“Across hundreds of universities, dozens of countries, many languages, many disciplines, from the virologists to the immunologists to the mental health practitioners – all these people are working together over months. And doing this work under pandemic conditions, doing this work in labs that themselves could cause a super-spreader event. It’s an amazing human accomplishment that we’re already talking about how to get it under control.”
- Andrew Ryder
“One thing that amazed me was how quickly our field – psychology – was able to pivot to online services and mostly remote delivery of therapy when beforehand it was more of an exception to the rule to see people online or over the phone. Seeing that in-person visits can sometimes be adequately replicated via Zoom, or the phone, or other technologies, has been a really interesting experience for me as a trainee.”
- Chelsea Moran
“It wasn’t on the radar at all to offer virtual group psychotherapy for chronic pain, or for psychologists to have virtual appointments. The way Quebec is set up, we cover people who live seven, eight hours away from our centre. For them, being able to have weekly sessions with a psychologist is something that’s very precious. And for others in chronic pain where even thirty or forty minutes driving in the car to the hospital brings their pain level from a three to an eight, not having to come in on some days can be helpful as well. It’s a door that opened that wouldn’t have opened as fast had it not been for the pandemic.”
- Gabrielle Pagé
“There are certain people who, pre-pandemic, were super-productive and making amazing contributions at work. But because they weren’t bragging, and because they weren’t charismatic, they didn’t get the attention of their bosses and they were kind of overlooked. But now when everyone’s at home, it’s easier to track who’s contributing stuff, who is sending in work product. So all the ‘do-ers’ are getting their chance to shine.”
- Helen Ofosu
“I think the move toward virtual care is something that many many patients find very positive. In the capacity that they’re able to receive care from their home, rather than having to work to get themselves or their children or their family over to the hospital. Parking, and having to sit in a waiting room to come to your appointment – to know that you can do it from home is a huge advantage for a number of patients. This has really pushed us to advance in this area that is a real advantage for many of our patients.”
- Ian Nicholson
“For me, it’s being able to spend time on things I really enjoy. I really like to bake, and I really like to read non-academic books. I love murder mysteries! Being able to give yourself permission to actually engage in the activities that you enjoy, that are non-work-related, that are just for you, to me has been my silver lining.”
- Joanna Pozzulo
“Now that the pandemic has gone on for a long time, I don’t really miss the things like international travel – those were perks. But the things I do miss are seeing my family more, my friends more. Some of these things were clarifying, that the things I thought I was missing were perks but not necessary. As soon as I started giving up on my expectations and the things I was missing, it became easier to deal with them, and easier to reach out to other people for connection.”
- Vina Goghari
We also asked our members to point out some ‘silver linings’ in a poll question we included in our monthly newsletter. Here are some highlights of the responses we received:
“The involuntary aspect for many people to slow down as they were laid off or take time to quarantine and are forced to take time off from vacations and traveling is an opportunity to reflect on goals, and "reset" intentions coming out of the pandemic.”
- Charlene F.
“I have seen increased accessibility to services for people with disabilities.”
“I have seen distance barriers disappear - people are able to access learning, support, and other services virtually no matter where they are (assuming they have access to reliable internet!).”
- Gillian S.
“One positive thing for me was that I left my office and started to work virtually from home. It is much easier for me not to have to drive and find parking, and I don’t have to pay rent. The clients are really happy with that option, too, because it is a lot easier for them not to have to take a half day off work to come to the office.”
- Sharon Z.
“More people enjoying the great outdoors!”
- Julie B.
“One positive thing that I have seen come out of the COVID-19 pandemic is an increased societal focus on the importance of both mental health and social justice.”
- Danial A.
“I'm a third-year undergraduate psychology student at Ryerson. I've really been struggling with adjusting to an online semester, work from home, and volunteering and researching from home. This time has really challenged my mental health, but something positive that has come out of this pandemic is that for the first time in my life I am actually putting my mental health first and prioritizing my own wellbeing. I think I'll come out of this pandemic with so much self-growth, and I truly believe if I did not have so much time alone with my own thoughts, I would not have gone through this self-care journey.”
- Giselle F.
“I have noticed that staying at home has increased my focus on family life. Learning new and fun activities to keep the family busy while staying away from everyone we used to visit. For example, we have discovered new trails in our local area which is difficult because we are already active hikers so know most of the trails. Also, we have taken up painting rocks and searching for others' painted rocks on the more common trails.
As a student I have noticed a high increase of togetherness among students. There is a massive use of discord in the psychology department at VIU. This has helped to stay on top of school work and have discussions about our projects or simply to figure out how to get onto the zoom link the teacher put in a funny spot we can't find. Also on the psychology discord site, students are looking at common interests like gaming that they can do together and discussing various interesting novels that they enjoy.
I have never felt so connected to other students while walking around campus. Now I can log on and ask about test topics or paper ideas.
It's been tough distancing from everywhere, but I realize family life is the most important thing in my world and will not disappear from my life. School is a long term goal and I know one day I will be done with it, COVID is just a bump in the road.”
- Donna S.
“The pandemic has been grounding in the sense that many people have suddenly recognized and remembered the most important aspects of life. When faced with a universal threat to health and livelihood, the superficial details of a day become recognized as such, and the aspects with the most weight and meaning to our lives become clear.”
- Kathryn L.F.
“I believe that this pandemic has taught most individuals the importance of well-being. Seeing as we are no longer under the extreme pressures of traveling from day to day events, we now have more time for self-reflection, personal examination, questioning, and learning. It takes a certain level of resilience to shift perspective from uncertainty and anxiety to gratitude. However, with the pandemic disrupting what we knew as our normal lives and continuing to do so, those who are fortunate enough have been able to embrace this shift. Despite what may be happening in the world the most important thing we can focus on and should focus on moving forward is our overall well-being.”
- Emily T.
“A personal silver lining of the pandemic was having the time to finish my research and apply for residency a year earlier than anticipated. I also had more time to spend with my fiancée since both of us were working from home.”
- Flint S.
“More slowing down. A chance for children to play and be.”
- Jen T.
“Something positive I have seen from the pandemic is a newfound appreciation for in-person interactions, particularly in the younger generations. With so much screen time and so little face to face interaction, not only is in-person socializing of higher value, it’s become higher quality. I’ve noticed people are more likely to put their phones away and live in the moment. Interactions are limited, and we need to make the most of what we get. In my own life and for many of my friends, family, and classmates, it’s been something we’ve come to stop taking for granted.”
- Genevieve J.
“Psychologists being forced to become familiar with providing telehealth services, and the increased access that has provided.”
- Janine H.
“Nonobstant la dure réalité de la pandémie, beaucoup de réalités positives ont émergées. En premier lieu, l’esprit d’entraide et communautaire. Deuxièmement, la créativité, que ce soit dans toutes les formes d’art en tant que telles, mais aussi dans l’adaptation, la réinvention et la recherche de solutions. Troisièmement, toutes les nouvelles habitudes acquises, que ce soit le jardinage, l’exercice, l’apprentissage d’une langue, d’un instrument de musique ou d’une habileté ou encore de connaissances en général. Pour ce qui est de la psychologie, en particulier, la création de portails sécuritaires pour offrir des services en ligne.”
- Elisabeth J.
“Something positive in the pandemic- people have slowed down and reassessed their priorities, needs, and desires.”
- Heather P.
“The negatives from a global pandemic have been catastrophic. The most damaging effects being the crippling of the economy, deaths of millions of loved ones world wide, and an extreme toll taken on people's mental health in so many different ways. Keeping children away from school and their friends, forcing families to remain in abusive situations under the radar, allowing small business's to close down permanently day by day... this damage will take years to repair, and maybe won't be repairable at all.
This cannot be forgotten; however, in order to keep my head above the waters of these unforgettable events, I choose to remain optimistic and seek the positive in a sea of negative.
I remind myself that I have been given a chance to spend quality time with the most important person in my life - myself. People tend to neglect themselves daily, and I believe this pandemic has allowed us to check in with ourselves and take the time to look after our needs and self care. I also think that we often neglect the loved ones in our life. This time of isolation has encouraged me to pick up the phone and call people that I have not spoken to in a long time. I have called my parents more than ever before. I even call my friends instead of just sending them silly photos back and forth on Instagram. These conversations are meaningful. When we are allowed windows of social gathering, these windows are so meaningful also.
Besides these main points, I think that there are some little positive outcomes as well such as cooking more meals at home that are healthier for our bodies and mind, spending more time in nature and trying new activities we never would have tried otherwise, and of course, saving money if you are lucky enough to keep your job.
Negativity will drown you if you let it and positivity will keep you afloat. “
- Sacha H.
“Since COVID, I have become closer with my roommates. We spend more time together instead of doing our own thing all the time.”
- Laura J.
“1] a lot of children may be spending less time on screens by going outside tobogganing, building snow forts, and snowmen.
2] parents are actually spending more time with their children that they did before such as helping and supervising homework but also playing like colouring together and even playing non-screen table games like the good old days, monopoly, snakes and ladders etc.
3] couples like myself with my wife spend more time having coffee together and talking about all things which there may not have been time for before when people ran off to work for the entire day.”
- Jack A.
“I work in education, and I see teachers paying more attention to their own mental health. We bend over backwards for the kids we work with, but it is rare for a teacher to step back and say "I am not okay", and I have seen more of that this year than ever before. They are getting the help they need and taking time off to rest and heal. I hope this continues as teacher burnout is a real thing.”
- Danielle F.
Thank you to everyone who followed along with Psychology Month in 2021. This past year has been difficult, and it has been hard to put into words. Thankfully, there are psychologists all over Canada willing to try. We salute them all, and we salute the resilience of Canadians who have weathered this storm with diplomacy and aplomb. Take care of yourselves, and those around you.
Psychology Month has focused on dozens of aspects of the pandemic, a global catastrophe that is deeply tragic. To close out Psychology Month 2021, we focus on a few positives that have come about as a result of COVID-19.
The CPA has been adjusting, like everyone else, to working from home and embracing the new normal. Our work has been guided by our CEO, Dr. Karen Cohen.
CPA’s Communications Specialist, Eric Bollman talks to CPA’s CEO, Karen Cohen
“The tail of COVID is going to be a long one. It’s going to be psychosocial, and financial. Long after we get vaccines, long after we achieve population immunity, we’re still going to be addressing the psychosocial and financial impacts of living through a pandemic this long.”
Shortly after the NBA announced the suspension of their season on March 11, 2020, there was an all-staff meeting at the CPA head office in downtown Ottawa. The realization was dawning on everyone, and fast, that we were about to enter a different world – both in terms of our own work lives, and in terms of the role of psychology in the world at large.
We knew things were changing – if the NBA could shut down, the rest of the world was not far behind. We knew we’d all be sent home, and we spent that meeting discussing how that would work. Who needed a laptop? Who needed a refresher on Microsoft Teams, having slept through the training session less than a week before? What we did not know was that this would be the last time we saw each other in person for more than a year.
Our CEO, Dr. Karen Cohen, does not follow basketball. For her, the realization was more incremental. But she reached it at the same time, if not a little before, the rest of us. She made the decision to shut down the office and send everybody home.
“We were trying to make the decision that not only would best take care of our workplace, but that would make us a good corporate citizen. It was clear that if the world was going to be successful in managing the pandemic, we had to put in a community effort. “
As the world changed, and the CPA started working from our homes across Ottawa and connecting with people across the country, we realized that psychology was going to have an outsized role to play in helping people and communities manage the pandemic. CPA wanted to help in that effort. Dr. Cohen credits the staff at the CPA for making this transition work, almost seamlessly.
“Everything CPA has been able to contribute to managing the pandemic is to the credit of the association’s leadership, its membership and its staff. From the outset, our goal was to listen and respond to what people needed; what staff needed to work efficiently from home, what individuals and families needed to support each other, what members needed to face disruptions in their work, and what decision-makers needed to develop policies to help communities.
At first though, those lockdowns were not extended – we truly thought we’d be back at work in a few weeks, maybe a couple of months. Karen and the rest of the management team made sure to check in, and to cover their bases early on.
“One of the things we did at the outset was to survey staff – asking what’s keeping you up at night? How can we make things better? What are you most concerned about? And not just to ask the questions but to try to do something about them. We developed policies and made decisions that considered the things staff were worried about and responded to what they needed. We realized that psychology had some tools and suggestions to help them cope so we developed a webinar for staff on coping and resilience. We also reached out to staff one on one and really tried to hear them so we could help make things easier for them.”
We then thought that the survey and webinar might be helpful to the staff of other of CPA’s not for profit association partners and we delivered them to about a dozen of them. The survey enabled leaders to better understand the needs of their workplaces and psychology had some tools and suggestions to help workers cope. Something that was created internally, for the use of our own staff, ended up being of value to other organizations and an unforeseen contribution our team has been able to make.
While we didn’t know how long the pandemic would last, or what the long-term effects would be, the one group we knew for sure would be affected long-term were frontline health care workers. We were already seeing reports from Italy and Spain of overflowing hospitals, a health care system in crisis, and doctors and nurses overcome with exhaustion and despair. So what could we do?
The first major effort of the CPA during the pandemic was to ask our practitioner members if they would be willing to offer their services to frontline healthcare workers, on an urgent basis, as they faced the stressors of delivering health care services during a pandemic. It seemed essential that the people who were out there fighting against this scourge of a virus had every support possible as they took care of everyone else and, because of their work, faced heightened risk of contracting the virus and bringing it home to their families.
“Hundreds of psychologists came together to do that. It was good for CPA, it was good for psychology, and most importantly, it has been good for the health providers psychologists helped.
From there, it was a question of developing and delivering information, and getting as much of it out to members, decision-makers and Canadians as possible. Psychologists across Canada answered the call to help create more than a dozen COVID-specific fact sheets for students, psychologists, faculty, people working from home and more. Our team developed webinars, started a podcast, and undertook the herculean effort of moving the CPA annual convention online with just a few months notice.
The CPA team has been collaborating with innumerable other organizations and agencies, commissioning surveys and public opinion polls, and advocating for mental health to be front and centre in every governmental pandemic-related decision and policy across Canada. The work is ongoing, and it is not likely to stop any time soon.
“We know that rates of anxiety, depression and substance use have gone up as people cope with this prolonged chronic stressor. We can see the impact managing the pandemic has had on our work, relationships, and wellbeing. Maybe the pandemic has shown us that a pandemic takes as much of a psychological toll on our lives as a biological one. Maybe the pandemic has shown us that managing a critical health event successfully is as much about psychological and social factors as it is about the biological ones. Maybe, governments, workplaces, and insurers will fully realize that mental health matters and that it is time that making investments in mental health care matters too.”
Friends since they did an internship together at the Children’s Hospital of Eastern Ontario, child psychologists Dr. Laila Din Osmun, Dr. Mary Simmering McDonald, and Dr. Jenn Vriend are trying to reach as many kids and parents as they can during the pandemic with the Coping Toolbox podcast.
Laila Din Osmun, Jenn Vriend, and Mary Simmering McDonald
Everyone is swamped. Kids, learning virtually for the past year and dealing with constant uncertainty. Parents, looking after those kids and trying to work remotely or cope with being out of work. Psychologists, whose services are more in demand than ever but who don’t have any spots available for new clients.
Dr. Laila Din Osmun is a parent and a psychologist, dealing with two young children learning from home and an increasing demand for her professional services. She started spending time with her two children, aged five and seven, throughout the week and moved her practice to the weekends. She found she was turning people away because she just didn’t have the availability to see the number of people seeking services. And so she did something that may seem illogical – she added a whole other project to her workload.
In conversation with her friends Dr. Jenn Vriend and Dr. Mary Simmering McDonald, Dr. Din Osmun found that they were experiencing the same thing. The three had become friends during an internship at the Children’s Hospital of Eastern Ontario (CHEO), and now all three were child psychologists in private practice in Ottawa. None of them could keep up with the demand.
How do you get essential information to as many people as possible as quickly as possible? Nothing can replace one-on-one therapy, but there was clearly a void as the supply was not coming close to matching the demand. Dr. Din Osmun proposed a podcast. Coping techniques for kids, delivered one episode at a time, coupled with discussions of the issues facing families during the pandemic and some personal stories about spending time at home with their own children.
The CopingToolbox: A Child Psych Podcast was born. The first episode was published February 17th, discussing specific coping strategies (setting boundaries, practicing gratitude) for children and parents during COVID.
“Everybody’s feeling overwhelmed right now, myself included. My friends, my clients – it’s a really difficult time. One of the things I’ve been practicing is just allowing myself to feel some of those feelings. Sometimes we feel sad and we don’t want to, or we feel anxiety and we don’t want to. But it’s a really difficult time and we’re going through a lot, and I think it’s really important that we allow ourselves to feel that feeling for a little while.”
Jenn Vriend, The Coping Toolbox Episode One
Future episodes will deal with subjects like depression, as the three friends try to bring more services to more people through a new and interesting platform. On the podcast, they refer to themselves as ‘Dr. Laila’, and ‘Dr. Jenn’, and ‘Dr. Mary’. To an outsider, this might remind people of the ‘Dr. Bobby’ episode of Friends (okay it’s me – I’m the outsider who was reminded of that episode) but it also creates a friendly and welcoming atmosphere should kids be listening with their parents. This was clearly an intentional choice, as was the use of the word ‘toolbox’. Says Dr. Laila,
“We called it The Coping Toolbox because we wanted to provide tools for coping. Not getting into too much detail, and we wanted it to be useful. At the end of every podcast we give three coping skills that we review for the people listening.”
In episode one, those skills are; take a few minutes and breathe, modeling positive behaviours for your kids, and being kind to ourselves. On the podcast, Dr. Jenn says;
“We’re modeling positive behaviours, but we’re not doing it perfectly. So we can take a deep breath, do our best to model those positive behaviours, for ourselves as well as our kids, and then just be gentle and kind to ourselves knowing that we’re doing the best we can given the situation.”
All three Coping Toolbox podcast co-hosts know about doing their best given the situation. They all have young children at home, and each of them brings a different perspective. While Dr. Din Osmun has set aside a large portion of her work to take care of the kids while her husband works a demanding job, Dr. Simmering McDonald, a mom of 3- and 5-year-old boys, is balancing her clinical practice with her husband’s long work days, limited childcare, and weekly appointments regarding the health needs of family members.
In The Coping Toolbox Episode One, Dr. Simmering McDonald notes, “it’s important to consider our own well-being and our own mental health. This is necessary for our own functioning but also for the functioning of our kids and our families.” Dr. Vriend speaks about grief, something many people are experiencing with COVID-19. She separated from her son’s father a few years ago, then sadly he passed away in the summer of 2020. “I’ve had to learn not just single parenting but lone parenting, where you’re it – you’re kind of the everything. I think that perspective, during the pandemic, is going to be interesting to discuss. I remember at one point feeling like ‘I’m my son’s entire world’. I’m his teacher, and I’m his coach, and I’m his mom, and I’m his dad, and it felt very overwhelming. It can add a different perspective because there are a lot of people who discuss both parents, and when you’re a single parent it can hurt a little bit and I think the pandemic has created a whole other layer for single parents and for lone parents.”
In professional practice, divulging personal details is not something psychologists do. But in the context of a podcast, doing so can help the narrative hit home – a narrative that, in the case of The Coping Toolbox, is warm, friendly, expert-driven and truly helpful for many who can’t access that help in other ways at the moment. Dr. Din Osmun says,
“It’s been a crazy time, and we just can’t meet the demands right now. It was getting really frustrating, and the three of us kept talking in group conversations – how can we help? We’re so limited in what we can do. We had the idea of creating a podcast, but we knew nothing about podcasting. The three of us are clinicians in private practice, we have no expertise in podcasting whatsoever. It was a huge learning curve, but we figured this IS something we can do to help people because it’s something the three of us can do from home. We felt like this was a way to help more people in a shorter period of time.”
Laila has taken the lead on the podcast, including taking on hosting duties and – the most painstaking and time-consuming job of all – the editing after the fact. It will all be worthwhile if enough people listen and take away something helpful they did not already know.
You can find The Coping Toolbox: A Child Psych Podcast on Apple Podcasts. https://podcasts.apple.com/ca/podcast/the-coping-toolbox-a-child-psych-podcast/id1553993639
Introducing The Coping Toolbox: A Child Psych Podcast. Dr. Jenn Vriend, Dr. Laila Din Osmun, and Dr. Mary Simmering McDonald are three child psychologists from Ottawa.
https://podcasts.apple.com/ca/podcast/the-coping-toolbox-a-child-psych-podcast/id1553993639
Charles Henry Turner was a zoologist, one of the first 3 Black men to earn a PhD from Chicago University. Despite being denied access to laboratories, research libraries, and more, his extensive research was part of a movement that became the field of comparative psychology.
Dr. Turner was a civil rights advocate in St. Louis, publishing papers on the subject beginning in 1897. He suggested education as the best means of combatting racism, and believed in what would now be called a ‘comparative psychology’ approach.
Charles Henry Turner was a zoologist, one of the first 3 Black men to earn a PhD from Chicago University. He became the first person to determine insects can distinguish pitch. He also determined that social insects, like cockroaches, can learn by trial and error.
Despite an impressive academic record, Dr. Turner was unable to find work at major American universities. He published dozens of papers, including three in the journal 'Science', while working as a high school science teacher in St. Louis.
Despite being denied access to laboratories, research libraries, and more, his extensive research was part of a movement that became the field of comparative psychology.
Dr. Turner was a civil rights advocate in St. Louis, publishing papers on the subject beginning in 1897. He suggested education as the best means of combatting racism, and believed in what would now be called a 'comparative psychology' approach. He retired from teaching in 1922, and died at the age of 56 on Valentine's Day in 1923.
Photo: biography.com
Dr. Penny Corkum studies sleep and children, and created Better Nights Better Days, a cross-Canada trial that improved sleep for both kids and parents before the pandemic. In the last year, Dr. Corkum and her team went back to those families to see how they were doing during COVID. Their launch of a revamped Better Nights Better Days for the pandemic era is imminent.
Penny Corkum
“When we launched our survey study asking parents during the pandemic how their child’s sleep was impacting them, what really came up was that it’s the whole family and not just the child. So we not only had to help the child sleep better but also give strategies for the parent to sleep better. So we added that into the intervention as well.”
It probably goes without saying that sleep is incredibly important for children. Difficulty falling asleep and staying asleep can have a big impact on a child, in terms of daytime functioning. They’re not able to focus or learn as well, and it might result in behavioural problems. Dr. Penny Corkum has been studying sleep in children for a long time. In the last decade, her sleep studies have taken the form of connecting parents and families with the interventions they now know work for children and sleep. Part of this is an e-health program, online tools that parents can access when they need them.
Between 2016 and 2018 Dr. Corkum and her team ran a cross-Canada trial called Better Nights, Better Days, to see if this program was effective. It was, and the program resulted in improved sleep, improved daytime functioning, and even parents were less tired during the day as a result. Then the pandemic hit, and it became a constantly evolving crisis – lockdown for a while, then lockdown lifted. School online from home then back to in-person classroom learning. Right away, sleep patterns were disrupted for both children and adults around the world.
The team went back to the families who had participated in the original Better Nights, Better Days trial, to see how they were doing during the pandemic.
“It seemed like a good place to start because we already knew about their sleep, and we knew that they had learned a lot of strategies to help their child sleep. We were curious – were they still using these strategies? There was some research coming out at the time that suggested families were actually having better sleep, since they didn’t have to get up at a certain time. But that’s not what we found. A small portion of our families were doing better, but about 40% of the children and 60% of the parents were sleeping worse than they were before the pandemic.”
A lot of this was happening because of disruptions in routine and structure. We sleep best when we have consistency in our days – a regular bedtime, a regular time to wake up, a standard time for supper. All of this was being upended by a constantly evolving pandemic and the restrictions that went along with it. Two of the biggest factors were anxiety as a result of worry about the pandemic, and screen time. Kids were using screens a lot more while locked down at home which was disrupting their sleep in a big way.
With new data collected from the Better Nights, Better Days cohort, Dr. Corkum and her team could move forward. Almost all the parents said they were still using the interventions they had used for sleep pre-pandemic. 95% of them said that they thought other families should have access to these strategies during the pandemic. Based on this, the Better Nights, Better Days team was able to get some funding to launch an intervention for all families during the pandemic.
That new program launches Very soon – hopefully very early in March. It is free for families to use, intended for parents of children ages 1-10 who are struggling with falling asleep and staying asleep. There have been slight modifications, now that Dr. Corkum and her team have information about the pandemic and how it impacts sleep. They’ve also added to the intervention some information about parents’ sleep, and how to help parents sleep better. Sleep is essential for the whole family!
Dr. Corkum also runs a diagnostic clinic in Truro, Nova Scotia that brings together pediatricians, school psychologists, health psychologists and others to do differential diagnostics for kids who have fairly complex presentations and need a comprehensive assessment. Well, she normally does. But in the past year the doors have remained closed because they just can’t have all those people together in one room. It’s disappointing for Dr. Corkum and her team, who likely won’t be able to re-open until next year. Therapy can be done virtually, diagnostic assessments not so much.
Dr. Corkum says she misses working at Dalhousie and seeing her students, staff and colleagues but doesn’t miss the walk! Her parking spot is far from the office that carrying a bag, and papers, and a laptop through deep snow or a blizzard makes the walk to work something of a nightmare and a serious workout, every winter. She’s still getting the walk and the workout in – but walking a big dog three times a day is a much more pleasant experience.
Fresh air, exercise, and sleep are three of the things that can make life during the pandemic a more pleasant experience. And with the launch of Better Nights, Better Days which has been modified for the COVID-19 context, Dr. Corkum is making at least one of those things easier and more accessible as of today. You can sign up for the Better Nights, Better Days during COVID-19 study here:
At Dalhousie University, Dr. Natalie Rosen studies sexual health in the context of couples. Many people thought there would be a baby boom during the pandemic – Dr. Rosen explains why this hasn’t happened.
Natalie Rosen
Where are all the babies? When the COVID-19 pandemic started creating lockdowns in March of 2020, the memes were everywhere. The generation that was sure to come from the pandemic baby boom was being given all kinds of names – Coronials! Baby Zoomers! We were all looking forward to making lame jokes in 2033 about these children entering their Quaranteens.
It made some sense that we would think that way – hey, we’re stuck at home with nothing else to do, we’ll probably all bake more cheesecake, learn a new instrument, and make a bunch of babies. But the boom never came. In fact, Canada’s birth rate in 2020 declined by 0.73% from 2019 – continuing a steady trend downward that continues into 2021 (we are projected to decline by 0.74% this year). So what gives?
Dr. Natalie Rosen specializes in couples and sex. Dr. Rosen is a clinical psychologist and an associate professor in the departments of Psychology and Neuroscience, and Obstetrics and Gynecology at Dalhousie University. She and her team are currently in the middle of several longitudinal studies with couples, some of which began before the pandemic. They’re hoping that they get some good data at the end of the studies that can shed light on the impacts of pandemic-related stress on sexual health, particularly for vulnerable groups like new parents. In the meantime, she’s looking at other studies that are just now starting to release data.
“A study published last Spring in the States looked at the impact of COVID on people’s sex lives. What they found was that just over 40% of people said their sex lives had taken a hit and were declining. Just over 40% said it was about the same, and then there was a minority of about 13% who reported that their sex lives had actually improved during the pandemic. I think it’s fair to extrapolate to some extent to Canadians, which means a big chunk of us are experiencing a declines in their sex lives.”
So what happened? Why aren’t people having sex more than ever? Where are all the babies we were promised in the memes? Dr. Rosen says we probably should have known this would be the case.
“I think that was wishful thinking. We actually know that for many people, stress and uncertainty puts quite a damper on mood and desire for sex. Of course, there are lots of individual differences, so not everyone is the same, but for many people stress and uncertainty negatively impact sexuality. Also, when you think about all the young families who have had these extended periods of time with their kids at home – not only is that a stressor, but it’s also interfering with opportunities for sex.”
Dr. Rosen’s research focuses on sexual dysfunction from a couples’ perspective. In the past, much of the research has focused on the person with the problem – but of course many sexual problems exist within the context of the couple, and she says that very often the other person in the relationship really wants to be involved and to do something differently in order to help their partner and improve their sex lives. Dr. Rosen’s team is hoping to expand the availability of couple-based, empirically supported, treatments available for sexual dysfunction. They have an upcoming publication reporting on a randomized clinical trial for the results of a novel couple therapy vs. a medical intervention for pain experienced during sex, and they are hoping to do the same with low desire. They’ve just launched a CIHR-funded study into couple therapy when women have low sexual desire.
Dr. Rosen’s clinical work is small. She works with a few couples each week who have sexual problems, such as pain during sex and low desire, and with couples who are going through major life transitions, like becoming new parents. In the beginning of the pandemic she paused her practice because it was impossible to meet in-person, but Halifax is doing well enough that she was able to start seeing couples in person again last Fall. She says that some of the couples she sees have adapted to virtual sessions and now prefer that, so going forward it looks like her clinical practice will be the kind of hybrid model we might expect to see in most clinical settings post-pandemic.
The biggest disruption for Dr. Rosen is likely the lack of travel – in a typical year she’s on a plane every six weeks or so, going to an academic conference, or visiting her family in Ottawa or Toronto. She says that now, she hasn’t seen most of her family in over year outside her husband and two children – but that this slowing down of the pace of life has had its benefits.
“For us it’s been a kind of investment in the nuclear family, spending lots of time just the four of us. And we’ve also had the chance to really explore a lot of the nooks and crannies of Nova Scotia! I also find that it’s forced me to take a step back and evaluate what’s important to me. I can get caught up in the minutia of my work, and particularly early in the pandemic I felt the frustration of trying to find work-life balance with two young kids at home. But you take a deep breath, and you figure out your values - health, family, happiness. I care about my work a lot, but there’s a pandemic, and there are many times when it just can’t be the number one priority!”
People across Canada are re-evaluating their priorities and have been for almost a year now. Like Dr. Rosen and her family, they are finding ways to support one another, to balance work and home life, and to stay as healthy and happy as they can throughout. Dr. Rosen emphasizes that finding ways to prioritize and connect sexually with your partner has many benefits for health and well- being. And that’s a valuable thing to do – just don’t feel like you have to live up to the memes of March!
A mentor to countless black psychologists, Keturah Whitehurst’s contributions to psychology extend beyond her own work to the work of her protégés that continues today.
Keturah Whitehurst was the first African-American woman to intern at the Harvard Psychological Clinic, and the first Black psychologist to be licensed in Virginia. She created the first counseling service at Virginia State College.
She received her Master's from the historically Black research university Howard in the 40s, and a PhD from Radcliffe in the 50s. She was a mentor to many future leaders in Black psychology - notably Aubrey Perry, who was the first Black person to graduate with a PhD in psychology from Florida State.
Dr. Whitehurst died in 2000, at the age of 88.
Photo from Kirsten's Psychology Blog
Dr. Joanna Pozzulo and the Carleton University Psychology Department launched a virtual space for researchers, students, and other stakeholders called MeWeRTH (The Mental Health and Well-being Research and Training Hub). It’s a means of connecting the university with community organizations and anyone else who might be a consumer of mental health and well-being research.
Joanna Pozzulo
“You’re going to come out of this pandemic either a contestant on the Great Canadian Baking Show, or a really good murderer.”
“Hmmm. Yes, I hope it leans more toward the baking…but you never know?”
Dr. Joanna Pozzulo spends a lot of her spare time during the pandemic learning new recipes, and reading murder mysteries. Dr. Pozzulo is the world’s foremost expert in the psychology behind children’s eyewitness identification. She has spent more than two decades working in Criminal Justice psychology, and so she doesn’t read a murder mystery the way the rest of us do. She notices what is plausible, and what is implausible, and the many mistakes the killer inevitably makes. “I wouldn’t do it that way”, she thinks…getting one step closer to becoming really good at murder.
As the Chair of the Department of Psychology at Carleton University, Dr. Pozzulo has been doing a lot more during the pandemic than baking stacks of cookies and devouring stacks of mystery novels. She and her department have launched a virtual space for researchers, students, and other stakeholders called MeWerth (The Mental Health and Well-being Research and Training Hub). It’s a means of connecting the university with community organizations and anyone else who might be a consumer of mental health and well-being research.
“It’s a varied group, all focused on conducting research that is of high quality around topics of mental health and well-being. Ultimately, being able to disseminate evidence-based research to the public to improve daily lives.”
MeWerth was planned before the pandemic began, which meant that the virtual platform was a little bit ahead of the curve. Dr. Pozzulo says that COVID had little impact on the creation of MeWerth, but it did make the team rethink how they were going to bring people together.
“Even though it is a virtual space, the traditional idea is that you have a launch, and you invite people to a place and you have, almost a party. We were initially going to launch it in September, but we were in the middle of COVID, so we moved the launch to December and made it virtual. It worked out really well, because we were able to reach a far larger audience without concern for borders or public health risks. We had people attend from all over the world. It was great to get so many people involved when traditionally that would not have been possible. We had one person tune in from Turkey – you can imagine the travel from Turkey to Ottawa, I’m thinking it probably wouldn’t have happened otherwise.”
MeWerth is a multi-disciplinary space with a broad range of topics. Some are COVID-related, most are not. Dr. Rachel Burns is a member working on studies related to diabetes (how and when do spouses influence the health and wellbeing of people with diabetes?). Dr. Johanna Peetz is researching financial factors in well-being. Dr. Michael Wohl is looking at several facets of addiction, notably gambling addiction, including a study on casino loyalty programs.
Every Wednesday is #WellnessWednesday at MeWerth. On the website there is a ‘Wellness Corner’ where this week Dr. Robert Coplan’s research explores the novel concept of “aloneliness”, conceptualized as the negative feelings that arise from the perception that one is not spending enough time alone. A concept that very much applies during the current pandemic. This is just one of many facets of MeWerth, a platform Dr. Pozzulo already considers to be a success.
“We had 800 people register to attend the launch, a number that’s unheard of in an academic environment - to have so many people from so many different backgrounds be interested in something. I was really pleased, and it signalled to me that we were filling a need, and maybe we had underestimated how much that need was there. I’m seeing lots of interest in MeWeRTH – and its continued interest. I’m thrilled about that and I hope we can continue to grow MeWeRTH both locally and globally.”
For Dr. Pozzulo and her team to grow MeWerth, more researchers, students, community groups, organizations and other stakeholders will need to discover the web platform and sign up (https://carleton.ca/mental-health/). So, if you are one of those individuals interested in mental health and well-being, you probably should sign up. Or else…
Or else Dr. Pozzulo might not share any of her fresh-baked chocolate and candied-pecan éclairs with you.
Some of the psychologists doing interesting things during the pandemic
Meet some of the psychologists who have been profiled in this Psychology Month. We speak with Dr. Adrienne Leslie-Toogood, Dr. Christine Chambers, Courtney Gosselin and Dr. Mélanie Joanisse about their work during the pandemic.
Dr. Vina Goghari is the Editor of the Canadian Psychology journal. The amount of pandemic-related research and article submissions has been overwhelming in the past few months. The upcoming COVID special edition of the journal will present papers that cover a very broad range of topics related to the pandemic.
Vina Goghari
Dr. Vina Goghari had big plans for 2020. There were going to be conferences that would synergize with her vacations – including one in Banff where she was planning to rent a cottage and hang out with some of her friends. A couple of talks in Vienna were going to allow her to explore the nearby areas and experience Austria for the first time. Instead her breaks disappeared, her workload increased threefold, and she ended up stuck at home with a kidney stone for five months. 2020, right?
Dr. Goghari is a professor at the University of Toronto where she is the Graduate Chair of the Clinical Psychology program. What interests us here at the moment is Dr. Goghari’s position as the editor of Canadian Psychology/Psychologie canadienne, the flagship journal of the Canadian Psychological Association. The bulk of a journal editor’s work is remote already, so very little has changed in that respect, but the pandemic has created a bit of a slowdown in the review process.
“The ability of academics to spend their time on peer review has been impacted. I find they’ve still been gracious, and people are still volunteering to review these papers, but sometimes we find that people need more leeway in terms of time to actually get us the review back. We’ve been lucky that both the authors and the reviewers are having a little bit more patience with each other, and the editor, and the associate editors. It allows us to make sure this process is still equitable and fair and we still get enough reviews.”
Another thing that has, predictably, changed is the number of submissions Canadian Psychology is receiving concerning COVID itself. So many, that they have prepared a special issue just for the pandemic. Dr. Goghari says the volume of articles has been overwhelming.
“We did a call for COVID papers in May dealing with psychological perspectives on the pandemic – we feel a psychological, as well as a Canadian/International, lens is very important to helping people deal with the pandemic in terms of work and life balance and mental health. The Special Issue will be coming out in the next few weeks. We saw a record number of papers for that call. This was especially so (true) for the two of us who are the English-speaking editors ̶ we were fielding a tremendous number of papers! It was positive in the sense that the psychological perspective on the pandemic is resonating with people, but also really increased our workload, as we always want to ensure we do a professional job with all submissions. Luckily we were able to get through all of them, and I really think we have a fantastic special issue
Canadian Psychology is a generalist journal, which allowed Dr. Goghari and her team to design the COVID special issue with intention. They wanted the articles to cover a wide range of topics related to Canadians, and to reflect different parts of our society and our population. There are articles about work, sleep, mental health, adults, children, training, and much more. There are also two articles in French, and Dr. Goghari hopes that there is something for everybody in this journal issue.
Not only have they seen an increase in COVID papers, but papers regarding race-related issues that have become increasingly front and centre over the past year. More papers addressing topics such as mental health and racial disparities have been submitted. Dr. Goghari says she wishes this has also been the case for journal in the past given the importance of these societal issues, but is heartened to see that this is more of a focus now.
“One of the things COVID highlighted was that the pandemic doesn’t affect everyone equally. There are certain groups that are more affected by the pandemic like the elderly, we know that there were racial disparities in both outcome and incidence of the virus. And so the two things came together – the societal tensions on race, but also highlighted and made worse by the COVID pandemic interacting with these factors.”
Dr. Goghari says that she is encouraged by the rise in awareness created by the new focus on inequities and dismantling the systemic causes of racism. She is also encouraged by the number of papers she and her team are receiving surrounding COVID and expects that the studies launched later in the pandemic that focus on longer term impact, challenges, opportunities, and resilience, will produce some new, useful, and fascinating results. Dr. Goghari is above all an optimist. Even when it comes to missing out on some great trips, and a kidney stone!
“I find I don’t really miss the things like travel – they were just perks. I miss seeing my friends and my family. I also had some interaction with the health care system because I had a kidney stone for five months. I was very grateful for all the people who are still doing ultrasounds and CT scans and keeping the hospitals clean for us. They were just so kind! Even though they themselves were dealing with all these things, I was touched by their professionalism and their help even while I could see the burden on the health care system. When the kidney stone clinic had to close, there was an onslaught of people and we all have to get in…it was a very eye opening experience. Given what the health care workers go through, they were tremendous even though they must be in a difficult situation. I think COVID plus a kidney stone made me grateful for all the smaller things!”
Dr. Judy Moench has helped create protocols to help her Alberta community and others during the pandemic. Prepped 4 Learning helps teachers, parents, and kids cope with disruption. The Self-care Traumatic Episode Protocol (STEP) is helping mental health clinicians, hospital staff, and others decrease stress and increase coping.
Judy Moench
“I feel like a budding musician who started out in the basement! During COVID we weren’t able to get into a studio or anything like that so I literally developed these videos in my basement using audio on my phone.”
The Self-care Traumatic Episode Protocol fits into a neat little acronym – STEP! Was this one of those programs that worked backward, to shoehorn its description into an easily-remembered four-letter word? Dr. Judy Moench says no.
“It was named that on purpose because it’s a modified version of a protocol that was developed called EMDRGTEP – which is the Eye Movement Desensitization and Reprocessing Group Traumatic Episode Protocol.”
Nobody worked backward, I think we can assume, to make EMDRGTEP a neat little acronym!
Dr. Moench is a registered psychologist in Alberta with a private practice, and also an adjunct professor at the University of Alberta. During COVID, she’s been working on a number of protocols that might be helpful in the community. One is a school-based program, focused on the universal promotion of emotional health with an emphasis on the well-being of students. Prepped 4 Learning is a self-regulation program that starts with teachers and parents helping kids regulate to learn, all the way up to what to do if there is a crisis in school. Dr. Moench thinks STEP might be helpful in this setting as well, for teachers in particular, and they are beginning research with school staff soon.
STEP was launched during the pandemic to assist mental health clinicians, medical staff, and other front line workers to decrease stress and increase coping. The idea was that because people were unable to meet in person a computer-delivered protocol was necessary. This was not intended to be a substitute for psychological treatment or medical diagnoses, but that a 90-minute session with STEP videos could develop containment strategies that would allow them to continue working on the front lines through this time of overwhelming stress. Eye movement is part of the process.
“Eye movement is part of EMDR Therapy, an approach that has an eight-phase model, and you go through all the phases with a client to help them resolve unprocessed material and recover from distressing life experiences. STEP is an adapted protocol but it still uses eye movements and goes through modified phases of treatment – you print out a worksheet, and the person taps from one side of the protocol sheet to the other side and follows with their eyes as they’re doing that. The eye movements help to add distance and give calmness around the event that is being processed. It helps to consolidate the memory in a more cohesive way.”
Normally Dr. Moench and her team would do this kind of activity in groups in the office. You know, in the before-times. Now, this program has to be modified for online delivery, which means a few steps have been adapted. Typically, EMDR treatment would involve an extensive history with the client – with STEP, this has been modified to a few specific questions up front that ensure the person is ready and eligible to use the protocol. For example, someone who was thinking about suicide, or had a complex trauma history, may be better served with one-to-one EMDR Therapy.
Another thing that sets STEP apart is that it is designed to deal with only one very specific trauma episode at a time – right now, the trauma brought on most recently by the COVID-19 pandemic. Dr. Moench calls this ‘titration’, and it narrows the focus to that one episode and excludes the larger history that might otherwise be part of treatment.
“With STEP, the research study we did focused exclusively on COVID. Since then, I’ve used it with other things that aren’t specifically COVID-related…even though right now everything is kinda COVID-related! But there are other events that are happening along with the pandemic.”
The STEP protocol has been used in Alberta with mental health clinicians, with a small group of staff from the United Nations, and with other national and international groups in which Dr. Moench is a member. Right now, she and her team are making a more professional version of the current STEP videos – after all, the originals were shot in her basement with audio from her phone! Only time will tell if this psychology-as-garage-rock-band will be a pandemic-specific flash in the pan (like the Strokes) or a longer lasting international sensation (like U2).
Hey…that’s got us thinking now. How come there hasn’t been a Live Aid / Live 8 pandemic relief show yet? Those were always super-distanced!
Dr. Chloe Hamza has an article in the upcoming Canadian Psychology journal COVID-19 special edition entitled ‘When Social Isolation Is Nothing New’. It’s part of an ongoing study of post-secondary students, some of whom had pre-existing mental health concerns before the pandemic, and some of whom didn’t.
Dr Chloe Hamza
Dr. Chloe Hamza is an assistant professor in the department of Applied Psychology and Human Development at the Ontario Institute for Studies in Education at the University of Toronto. She’s the lab director of the CARE lab (Coping, Affect, and Resilience in Education), and her research has been broadly about stress and coping among postsecondary students. It was with this focus that she and her team ran a study looking at the psychological impacts of COVID-19 among postsecondary students.
Like so many other studies at this time, Dr. Hamza and her team were lucky to have already done a similar survey, that one in May of 2019. This meant that repeating many of the same questions with many of the same participants could give a good indication of where they were now, with the pandemic, compared to where they were before.
“We had some pre-COVID assessment data, and then we went back in May 2020 and surveyed students again. We were looking at stress, coping, and mental health before and during the pandemic. What we had originally hypothesized was that students with pre-existing mental health concerns would be those who would be most adversely impacted by the pandemic. But what we found was that students who had pre-existing mental health concerns fared similarly or were actually improving during the pandemic. Whereas students without pre-existing mental health concerns showed the greatest decline in mental health.”
This study, and these results, have resulted in an article that will be published in this month’s COVID-19 special issue of the journal Canadian Psychology. (See our upcoming profile of Dr. Vina Goghari for more on the journal the day the special edition comes out.) The article is called ‘When Social Isolation is Nothing New’, and it details these findings from Dr. Hamza and her team.
“When we looked at why those students without pre-existing concerns were declining, we found that increasing social isolation seemed to be associated with deteriorating mental health. What that seems to suggest is that if you were feeling socially disconnected before the pandemic, which in our case was among students with pre-existing mental health concerns, the start of the pandemic and distancing guidelines may have been less impactful. In contrast, if you weren’t used to experiencing social isolation, and this was a real change for you, your mental health was more likely to decline.”
It looks, for now, as though students with pre-existing concerns were already experiencing some kind of isolation socially pre-pandemic, and that has made the adjustment easier and less impactful for them than it has for others. There are of course other possibilities that might account for the findings of Dr. Hamza and her team, and they plan to explore those in a follow-up study that is beginning right now.
“For many students some stressors actually decreased. For example, having multiple competing demands, or academic pressures, lessened. Which sort of makes sense if you think about how universities initially responded to the pandemic. Students weren’t going to class any more, they may not be going to work, and so the demands on their time – both academic and vocational – may have decreased.”
The follow-up study is currently under way, where Dr. Hamza and her team are asking those same students how they’re coping now during the pandemic. Some of it will involve the results of the previous study, where they will ask the participants about the results. “Here are some of our findings – how does this resonate with you? Do you think it’s accurate? What are some of the reasons you think we might have seen this result back in May?”
While that study is ongoing, Dr. Hamza is also focused on her own students – trying her best to ensure that they remain engaged, well, and healthy through what has been a very difficult school year. Her department does a ‘wellness challenge’ which challenges people to get outside and walk, or pick up and learn a new instrument, or try a new recipe. All things we can do to maintain better mental health during this time of isolation. Things that are good both for those of us who are still new to distancing and socializing remotely, and for those of us for whom social isolation is nothing new.
Dr. Laurie Ford at UBC has school psychologists to train, students adjusting to online learning, and innovations to replace hands-on experiences. She also has a community garden and two great dogs!
Laurie Ford
“Every night we talk on FaceMail”.
Two things are getting Dr. Laurie Ford through this pandemic in a positive way. One is her nightly ‘FaceMail’ chats with her dad in Oklahoma. Not sure if this means FaceTime, or FaceBook, or Zoom or some other video chat platform, but dad calls it FaceMail and so FaceMail it is. The other is a community garden where Dr. Ford is the President. The garden has become a meeting-place and something of a pandemic oasis throughout the past year. Sometimes up to six or seven people, Laurie and her friends, will head to the garden after work, sit well-distanced on the various plots, and share a laugh and a glass of wine. Maybe pull some weeds. It’s a nice break from long days at work.
“I’m getting a lot of work done – when all I have to do is go to the front of my house and come back. The bad thing is I think many of us are working too much, as the lines between work and home are blurring.”
Even Dr. Ford’s beloved community garden has become part of that blurring of work-home-life, her meetings with friends inspired her to do the same with her grad students. A few months into the pandemic, she suddenly realized that most of her students lived in Vancouver but had never actually met one another in person! With the exception of one student stuck in Australia and one stuck in Alaska, she invited them all to meet, in person, at the garden. (The two stranded students were able to join virtually, by Zoom.)
Dr. Ford is at UBC. She is the Director of Training for the School and Applied Child Psychology program and has been involved in training school psychologists for a long time. She is also a board member at the CPA. As the pandemic has gone on, she has become more and more accustomed to Zoom calls, as has her dogs Gracie Belle and Cooper come to say hi and investigate the goings-on before wandering off to find more interesting ‘dog stuff’ as Dr. Ford goes back to teaching her now presumably more interested class.
“One of the big things, from a training perspective, is to figure out ways that students can get some of that hands-on training, in schools and in clinical settings, when everything’s restricted. The other part that’s related to training is – how do you move to train people to do service delivery in less traditional ways?”
Right now, Dr. Ford’s training is primarily preparing Masters and Doctoral-level school psychologists. Training that would ordinarily involve a lot of hands-on experience. Before 2020, Dr. Ford would take her students to a local homeless shelter for some classes. Others would take place in a rehab clinic, or a xʷməθkʷəy̓əm (People of the River Grass) longhouse located within walking distance of the UBC campus. Dr. Ford says, just being in these physical locations was a huge part of the experience. That, of course, has not been possible in the past year. So they are finding some workarounds.
Members of community join Dr. Ford’s Communities Systems class some weeks as they try alternate ways to immerse students in a variety of settings. In this class and others, she’s also experimenting with videos, podcasts, and other methods of delivering information that are different that simple Zoom lectures. She says she has been surprisingly impressed by how many of her students are doing the extra work and taking advantage of the extra content she makes available to them.
“I think I was just so determined to make this be awesome, even though it sucked being on line, that it’s made me become more familiar with the technology of teaching online, but it has also in some ways made me work harder to find diverse sources of information. I actually think I’m better teaching this course than I have been in the past. I’ve had to work harder to be more creative to find new and better ways to engage my students. It’s made me think like the kids a little bit – I’m doing less lecturing and I’m using podcasts and videos. They’re good teaching pedagogies that we talk about but then we kind of get lazy, you know? So I really think I’m doing a little bit of a better job this year!”
Dr. Ford has a big personality, the kind that can fill a lecture hall in person better than a Zoom screen. She says she misses that part of teaching, addressing a large room full of people, and it’s clear that will be the first thing on the docket, whenever this pandemic ends and she can get back to the front of a class. But while it goes on, she hopes that the innovations she and her students have come up with have made her a better teacher, and they have certainly made her more tech-savvy. When the spring arrives, her students will be able to meet one another again, in a safely distanced fashion. They still have the community garden.
And Laurie’s dad will still have his FaceMail.
Dr. Christine Chambers is part of the #ScienceUpFirst initiative, the Scientific Director at the CIHR Institute of Human Development, Child and Youth Health, and many other things. The biggest change for her during the pandemic might be as the Scientific Director of SKIP (Solutions for Kids in Pain).
Dr Christine Chambers
Busy mom of 4, PhD Psychologist, Scientific Director @CIHR_IHDCYH , Scientific Director @KidsInPain , Professor & Tier 1 @CRC_CRC in Children's Pain @DalhousieU
- Christine Chambers’ Twitter bio
You’ll note that the first word in Dr. Christine Chambers’ Twitter bio is ‘busy’. It’s a shame that Twitter bios allow a maximum of 160 characters only…or maybe it’s a blessing? By the time people finished reading hers, they might have no time left for doomscrolling! That’s also why we have profiles such as this one, which, as you will note, has no character limit whatsoever.
I feel lucky to have been able to spend half an hour speaking with Dr. Chambers. When I first started at the Canadian Psychological Association, I had made plans to meet with Dr. Chambers in the spring of 2020, when she would be in Ottawa for a conference. Back then, that was how meetings worked – you would wait until you were in the same city, then you would squeeze in some time. Things operate a little differently now but with Dr. Chambers, even on Zoom it’s still about squeezing in time.
Dr. Chambers is speaking with me just after one Zoom meeting and just before another, each one involving a different hat she wears. One of those hats is as the scientific director of Solutions for Kids in Pain (SKIP).
“SKIP is a federally funded national mobilization network, focused on moving research into practice. We received funding for four years, so our first year of operation was in the ‘before-times’. - In that first year we laid groundwork, developed relationships, built momentum. The pandemic hit just as we were entering into our second year of operation. It’s fascinating, both in terms of the areas of focus that we’re engaging in right now, but also just the process of knowledge mobilization.
How research gets moved into practice is based a lot on relationshipsand bringing people together. In our first year we had so many workshops, and we played a key convening and catalyzing role in bringing people together on a number of issues in physical spaces. All of a sudden you lose your ability to do that. Thankfully we had a lot of partners in SKIP who were already in the digital space either with health providers or with parents, so we had the right tools and the ability to leverage those.
From a content perspective, obviously vaccinations are a huge topic right now. In the area of children’s pain, vaccination pain evidence is very robust. Anna Taddio and others like Meghan McMurtry (also a psychologist) have pulled together this evidence and there’s a clinical practice guideline. So we’ve been doing a lot of public engagement around needles, and how to prepare for needles.
Virtual care has obviously also been something people in the healthcare space have been engaging in in new and different ways, and Katie Birnie – also a psychologist in SKIP – has been leading some really interesting work in this space.
Another thing though, and every health person is struggling with this right now, is how do you keep your issue (in my case pain) a priority in the middle of the pandemic? We were working to improve pain management in Canadian health institutions, now we have to figure out how to keep that issue a priority while competing against all this very important focus on the pandemic. So it’s been a hell of a year!”
Dr. Chambers says she’s been pleased and surprised at how well the team at SKIP has been able to keep pain front and centre, and how well institutions are responding. There have been many champions for this cause working for many years, and the disruption of COVID may actually have made things a little easier. One, because a lot of people in the healthcare space are re-constructing their practices in a different way, and two, because talking about pain and pain management gives those health institutions a bit of a break from talking about the pandemic.
Another hat Dr. Chambers wears as an expert with the #ScienceUpFirst initiative, combatting online disinformation around the pandemic, the vaccine, and more. (See our profile of Dr. Jonathan Stea for more details on #ScienceUpFirst.)
“This is a fantastic collaboration led by Tim Caulfield and Senator Stan Kutcher, and I was thrilled to be one of the psychologists that was an early joiner. I’ve been using social media for a number of years to help promote the work we’re doing and to raise awareness with a particular focus on parents. So it’s been really nice to be a part of this group addressing misinformation head-on. I have my eye on the types of misinformation that gets shared around children and families. It’s a wonderful group of people trying to make sure that evidence (in my case psychological evidence) is embraced and accepted.”
Some more hats. Dr. Chambers is a professor at Dalhousie University. She runs a research lab where they generate new knowledge about children’s pain. And she is also the Scientific Director of the Canadian Institutes of Health Research Institute of Human Development, Child and Youth Health.
“It has been a busy year! It was going to be a busy year before the pandemic, but the pandemic really took it up a notch. It’s a privilege to have the opportunity engage in so many different roles, and I tell people I’m definitely not bored during the pandemic! And also I think that never before has Canadian science and global science been on such a stage. Never before have we needed science more, or have needed to communicate the role of science. So it’s important that psychologists have visibility, and that the psychological evidence be generated and shared. I’m always trying to put up my psychology flag at every table I sit at, and reminding people of the value of psychology.”
Dr. Chambers has four kids between the ages of 9 and 14. Several years ago, she realized that all this research – research she had been instrumental in creating – was not being used to the benefit of her own children. It was then that she started getting into the mobilization side of things, the advocacy and media and policy veins. This involved creating videos, becoming active on social media, and ensuring that knowledge moves to where it needs to go and it led to a career of many hats.
“All this great psychological research is wonderful, but if it sits in journals, or in conferences, and doesn’t actually get out into the hands of people who need it, then what was the point?”
As a psychologist, Dr. Olivia Hooker worked to change the unfair treatment inflicted upon inmates at a New York State women’s correctional facility. In 1963 she went to work at Fordham University as an APA Honours Psychology professor, and was an early director at the Kennedy Child Study Center in New York City.
Olivia Hooker was six years old when she lived through the 1921 Tulsa race massacre in the Greenwood District of Tulsa, Oklahoma. She went on to become the first Black woman in the US Coast Guard, joining during World War II in February of 1945. She later went back to the Coast Guard, joining the Auxiliary in Yonkers, NY at the age of 95 in 2010.
Her GI benefits allowed her to get a Masters from Columbia University, followed by a PhD in psychology at the University of Rochester.
As a psychologist, Hooker worked to change the unfair treatment inflicted upon inmates at a New York State women's correctional facility. In 1963 she went to work at Fordham University as an APA Honours Psychology professor, and was an early director at the Kennedy Child Study Center in New York City.
Honoured by the American Psychological Association, the Coast Guard, President Obama, and a Google Doodle, Olivia Hooker died in 2018 at the age of 103.
#BlackHistoryMonth
When the pandemic began, Dr. Mélanie Joanisse created a simple, easy, and funny Guide to Wellness for her frontline co-workers at the Montfort hospital. It immediately took off and has been shared and translated around the world to help healthcare workers everywhere.
Mélanie Joanisse
“I wrote this in what I would call a hypomanic phase…as psychologists, we always have to pathologize any kind of creativity.”
Dr. Mélanie Joanisse was still processing the fact that she was not going to be able to attend a Pearl Jam concert when she had something of a viral moment in the early days of the pandemic. Can we still say ‘going viral’? Or has that phrase now passed out of the lexicon like so many others before it that conjure unwelcome memories? Anyway, a lot of people suddenly found Dr. Joanisse’s work. Like, a LOT of people. Her ‘Guide To Wellness’ was being discovered.
“I got a call from the communications director at the Montfort hospital, who said ‘what was your marketing and communication strategy for this? [Mélanie laughs heartily] I was like…none? She said we were being bombarded with messages from people who said they like it, and I was starting to receive a lot of emails – even from people in Europe – saying ‘we like this, can we translate it?’ And so I said sure, go for it! So the communications team at the Montfort helped me to create a creative commune so people would understand that they could just take it.”
Dr. Joanisse’s has a private practice in Ottawa, but does a lot of work at the Montfort Hospital, Ontario’s only francophone hospital. When the pandemic first hit, she saw at the Montfort the stress that the staff was experiencing. The sudden worry among doctors and nurses. The occupational therapists and social workers who were wearing masks and gowns, something they would never have done before. It was all hands on deckand changed how everyone was working. She wanted to do whatever she could in her capacity as a psychologist to help.
“As a psychologist I’m not trained in acute care – no one would want me in the ER! So I figured maybe doing a guide would be helpful. I was reading a lot online, and there are a lot of good resources, but I was just picturing a physician or a nurse or an RT sitting down with a list of 25 papers that they could read on wellness. I just pictured them shutting down their computers and saying ‘I don’t have time or the capacity for this’.”
So Dr. Joanisse set about writing something that encompassed as much as possible about the evidence-based ways to wellness, but to package it in a more engaging way. Visually attractive, a little bit funny, and representative of what frontline healthcare workers were experiencing. An easily-digestible light read, rather than another arduous undertaking.
“The only mask you should be wearing is a medical mask; please discard the infallible mask, as research has shown it suffocates its users.”
- From the Guide To Wellness
The humour in the guide comes from Dr. Joanisse herself. She’s extremely funny, in a very natural way, and that good humour has helped her get through this pandemic and all the setbacks. Like the Pearl Jam concert she missed – her first realization of how big COVID-19 was going to be was that cancelation. Or, more recently, the Chiefs loss in the Super Bowl – her husband is a huge Chiefs fan and just after they were married they flew to Kansas City to take in a game at Arrowhead. In 2019, moments before the pandemic really took hold, the Chiefs finally overcame decades of ineptitude to deliver a Super Bowl victory to fans like Mélanie’s husband.
“Last year when they won, it was pre-pandemic so we were at a friend’s house for the Super Bowl. He got up and spontaneously screamed ‘this is the best day of my life!’ There was a silence, and everyone looked at me. I was like, sorry daughter…birth…wedding…I’m just putting that in my pocket. The next time I spend I don’t know what on what, I’m bringing that card out!”
Now, after watching her husband celebrate the greatest day of his life, Dr. Joanisse is something of a Chiefs fan too. This is perhaps more because of Laurent Duvernay-Tardif, the French-Canadian starting right guard with a doctorate in medicine who left the Chiefs in the offseason to join the front lines of the pandemic back in Montreal. Just the kind of person who might benefit from the Guide to Wellness.
Dr. Joanisse still sees stress in her co-workers at the Montfort. Now, it’s not the stress of uncertainty that existed at the beginning of the pandemic, but rather a stress borne of long hours, fluctuating numbers, a desire for the pandemic to be over, and sheer exhaustion. She’s heartened, however, that many have taken her Guide To Wellness to heart – not only at her own hospital, but at institutions around the world.
“Now I know people in Hawaii, BC, all over the world. All types of different healthcare workers have reached out to me. It has been quite the experience, I have to say. And very moving, to know that this has touched people in that way.”
MindBeacon had a bit of a head start on other similar groups when the pandemic began, as they had already been providing online services for some time. Dr. Khush Amaria is the Senior Clinical Director at MindBeacon, and the last year for her has been packed with speaking engagements.
Khush Amaria
“My Zoom background used to have my Parent Report Card up there but I took it down because I wasn’t doing very well – my cooking skills were poor, there were many problems.”
Dr. Khush Amaria’s Zoom background now has a bar graph made by one of her children, which really is ideal – it’s homey, warm, colourful and comforting – but also scientific! Just the atmosphere she probably wants to evoke for CBT Associates and MindBeacon.
If you are a resident of Ontario, a pop-up window appears when you go to the MindBeacon website. ‘Free therapy for Ontario residents! MindBeacon’s Therapist Guided Program is now free thanks to funding by the Government of Ontario.’ They were always providing live therapy through a digital stream with the CBT Associates division of the company, but it was restricted to Ontario only. During the COVID-19 pandemic, they have expanded their Live Therapy program (now capitalized and official) across Canada, and the Ontario portion is now free thanks to government assistance.
“The one thing that is so clear to me is the demand. In the summer we may have seen about 800 new accounts created each week. In the fall that number was reached close to 2,000 new accounts some weeks. It’s indicating that Canadians are struggling, but that they’re not waiting – they’re reaching out for help right now.”
Dr. Amaria is the Senior Clinical Director at MindBeacon and manages the CBT Associates side of the business. During the pandemic, that has meant she does a huge amount of speaking engagements. Companies who reach out looking for an expert in stress, or anxiety, or depression, get Dr. Amaria’s full attention, as she walks them through some of the steps they can take to alleviate the difficulties of their employees. She gets them to understand what level of help they might need, and what supports are available.
“Sometimes it’s a company that will come to me and say, ‘we’re all feeling a little concerned about each other, and we don’t know how to know if our colleagues are doing well’. So what I often do is talk about how we identify stress in ourselves. A common topic might be ‘what is burnout vs. just feeling burnt out?’ How can you be there for others? For me that’s a really nice way to make psychology and the science of psychology understandable to the day-to-day person. My intention with almost every single event I’m part of is to have people feel like they can walk away with a plan.”
That plan may be that they research the thing Dr. Amaria was talking about. Or they’re going to reach out to a friend that they think might not be doing so well. Or that they themselves will reach out because they’re not doing well. It’s always about reminding people of the supports that are available, and destigmatizing mental health – recognizing that mental health is an integral part of everyday health.
In March of 2020, MindBeacon was one of the companies chosen by the Ontario government to provide services quickly and on-demand to Ontarians, which meant that Dr. Amaria and her colleagues expanded their roster of psychologists, and other mental health professionals, very quickly.
“We had to figure out really quickly how we could build our roster, and we brought on psychologists but we also brought on registered social workers. We needed to be able to deliver services, and our psychologists could then be involved in places where diagnosis was required, or helping with triaging, or oversight. Our psychologists are involved in developing protocols. We recognized that some people don’t fit the criteria of having a depressive disorder or being anxious – but they have stress! So we launched this amazing managing stress protocol in the fall because many people just needed to ‘tweak’ their stress management skills. That was a psychologist who wrote that out and put that material in there. That’s the nature of what we do.”
Another major thing that happened during the pandemic was that MindBeacon went public. Dr. Amaria is a psychologist, still does clinical work, oversees the residency program at CBT Associates, speaks to large groups and does a lot of work as a spokesperson for the company. What she does not do is IPOs and the stock market.
“I’m not sure I really understand most of it – but the most amazing thing about it was the attention that this garnered, and the investment coming back into us as a company to continue to support Canadians. So that’s been really neat.”
When GameStop stock took off, and Wall Street was all in an uproar, Dr. Amaria says she got the Coles’ Notes version of it from her husband, presumably during one of those moments when she was not doing one of the many jobs she has at the moment. Maybe during one of the forced getting-outdoors breaks they take with their school-age children. Taking care of stress levels and mental health is something clinicians have to remember as well.
“I remind myself I need to take a dose of my own medicine in a way. In a week I might talk to 1,000 people about stress management, and share examples from my own life. It’s about recognizing that we’re all in it together, and we do really have to work on mental health. Nobody is immune – it doesn’t matter if you’re a psychologist or a therapist, taking care of your mental health is effortful, and we all have to do something.”
For some of us, doing something means reaching out to a friend, or taking a walk outside. For others, it might mean reaching out to Live Therapy from MindBeacon. Maybe doing something is as simple as learning something new. Like improving one’s ‘cooking skills’.
Inez Beverly Prosser was a Texas native who taught in segregated schools in the early 1900s. She travelled to the University of Cincinnati to obtain her doctorate in 1933, making her the first Black woman with a PhD in psychology.
Very little is known about Inez Beverly Prosser, a Texas native who taught in segregated schools in the early 1900s. Her state's universities were segregated, so she travelled to the University of Cincinnati to obtain her doctorate in 1933, making her the first Black woman with a PhD in psychology.
Sadly, Dr. Prosser was killed in a car accident a year after earning her PhD, but her dissertation was widely discussed for years afterward. She found that Black students in segregated schools had better mental health and social skills than those in integrated schools - in large part because of the prejudicial attitudes of the white teachers in those integrated schools. https://feministvoices.com/profiles/inez-beverly-prosser
Dr. Helen Ofosu runs IO Advisory in Ottawa where she helps organizations and businesses tackle structural racism and promote equity, diversity, and inclusion. During the pandemic, more and more groups are looking for this kind of assistance and her business is growing.
Dr. Helen Ofosu
“There are certain people who, pre-pandemic, were super-productive and making amazing contributions at work. But because they weren’t bragging, buttering up the boss, or charismatic, they were overlooked. But now, when everyone’s at home, it’s easier to track who is contributing – who is sending in work product. So, all the “doers” are kind of getting their chance to shine.”
Dr. Helen Ofosu is writing a book. The working title is The Resilient Career, and will impart lessons she has learned over a 20 year career in Work and Business (Industrial/Organizational) Psychology. It will be a resource for people dealing with underemployment, harassment, workplace scapegoating, or being a newcomer to Canada trying to adapt to a new culture in the workplace. A lot of the book will be about employees’ identities, and how those tie into career progression, as well as some insights around the “glass cliff” phenomenon (i.e., women and racialized people being more likely than men to achieve leadership roles in an organization in times of crisis, when the chance of failure is much greater).
It may seem like writing a book during the COVID-19 lockdown is something a person with a lot of time on their hands would decide to do. That does not seem to be the case for Dr. Ofosu, who is an HR Consultant, Executive Coach, and Career Coach who runs I/O Advisory Services in Ottawa. Much like the employees she sees getting more recognition for the work they do during the pandemic, Dr. Ofosu is getting more recognition as well. The bulk of her clients were once in Ottawa, but now that Zoom is the de facto way to connect she is working with companies all over Canada, and sometimes the US and Saudi Arabia.
An additional reason for that branching out is the newfound focus companies are placing on systemic discrimination, anti-racist workplaces and restructuring their policies around equity, diversity, and inclusion. That happens to be Dr. Ofosu’s specialty – what she refers to as a ‘passion project’ turned full-fledged business line. This process is taking something of a different turn now as well, with the pandemic forcing this kind of coaching to be done at a distance. At the moment, this is mainly taking the form of mentorship and sponsorship programs for employees.
“My favourite model is one that I’ve been experimenting with and tweaking – it’s blending mentorship with allyship. At the same time that we train mentors to be more effective working with racialized people with whom they may not have a lot of experience, we’re also going to train a second group of people called ‘allies.’ These are people who may be senior and well-intentioned in the organization, but who don’t have the time to dedicate to either a one-on-one protégé or a small group of protégés. But they can still benefit from some training around systemic discrimination and what it means to be a good ally and mentor. They can then be out there in their organization as resources and influencers on more of an ad hoc basis.”
The mentors and the allies both receive the same kind of training – but while the allies tend to have giant workloads and full calendars and therefore less time to dedicate to this sort of thing, the mentors commit to six month or year-long programs where they check in with Dr. Ofosu regularly.
Mentors are ideally people in leadership positions in the organization. They are people with good ‘soft skills’ (e.g., communication, empathy, judgement, strategic thinking, etc.) and a genuine interest in supporting the career development of more junior employees. This way they will be more effective at imparting the lessons learned to the rest of their teams.
It was shortly after the death of George Floyd that a group in Toronto reached out to Dr. Ofosu, and it’s with this group that she has been developing the mentorship program as it stands today to support communication, marketing, and PR professionals in Canada. Now the federal government has caught wind, and she’s working with them to get this program launched there as well.
That likely means more work, which might also mean less time working on her book. But Dr. Ofosu will find the time, while still taking the occasional break. One of the perks of living in Ottawa is all that free time outdoors taking long walks and shoveling snow, where she puts on her headphones and listens to R&B, gospel, and hiphop music. Then she’ll come back in refreshed, ready to work on that book (with support from her American editor) and to get busy supporting leaders and dismantling structural racism at organizations across Canada.
February is Black History Month and to celebrate and acknowledge the contributions that Black Psychologists have made to the discipline and the world, the CPA will be highlighting historically significant Black Psychologists throughout the month (#BlackHistoryMonth).
Kenneth & Mamie Phipps Clark were psychologists famous for their ‘doll experiment’. Their findings, that even black children showed preference for white dolls from as early as three years old, played a role in outlawing segregation.
The COVID-19 pandemic has made racism worse around the world for marginalized communities. Racism has made the pandemic worse for those communities as well. Dr. Maya Yampolsky specializes in social and cultural psychology, with a particular focus in her research on systemic racism and how racism enters into our personal lives.
Maya Yampolsky
In the spring of 2020, there was a COVID outbreak at a homeless shelter in Ottawa. The outbreak was traced back to two immigrant women who were both working at multiple long-term care homes in the city, and who lived at the homeless shelter. As new Canadians with few job prospects, personal support worker positions were some of the only jobs the two women could get. Those jobs paid so little that they were forced to work in more than one location in order to make enough money to live. Even then, they did not make enough to afford rent and so they had to live at the homeless shelter. It was a perfect storm of transmission as vulnerable people in one population brought the virus to vulnerable people in another. As many pointed out at the time, this was eminently predictable.
COVID-19 has had a disproportionately devastating effect on Black people, Indigenous people, immigrants and refugees. Pretty much anyone that has been disadvantaged by institutions and societies over generations are now even more vulnerable because of health inequities. Dr. Maya Yampolsky is an Assistant Professor in Psychology at Université Laval. She specializes in social and cultural psychology, with a particular focus in her research on the experience of managing multicultural and intersectional identities, and how those identities are related to our broader social relationships and broader social issues – especially systemic racism and how racism enters into our personal lives.
We’re speaking on Zoom, Dr. Yampolsky in her apartment in Quebec City, in front of a blank wall that I notice looks a lot like the hallway outside my high school gym. It turns out this is by design – an avid yoga practitioner, Dr. Yampolsky has been with a group call the Art of Living Foundation for about 20 years. They are an organization that promotes individual and community development through yoga and yogic philosophy. When teaching a course, Dr. Yampolsky prefers a neutral, blank background. That said, I get the sense that a yoga class with Maya would be an awful lot of fun. She is exuberant, cheerful, friendly and animated in a way that comes through even a Zoom screen. Even when the subjects we’re discussing are rather sombre and depressing compared to yoga. Subjects like COVID, and racism.
“A lot of research showed that Black Canadians of Caribbean origin or African origin, populations that are descendants of enslaved peoples from previous centuries, these groups have continuously been targeted. As a result there’s stress, and there’s illness that builds up in the body. So a lot more of these members of our population have chronic illness, which makes them more vulnerable to COVID, and to having a more intense experience with it. This means they have worse cases and a higher mortality.”
Around the world, Black, Indigenous, Hispanic and Southeast Asian people have felt the greatest impact from the pandemic. This is in part because of the stress that comes along with the continuous targeting Dr. Yampolsky speaks about, but also because those groups are the most likely to be essential workers. Frontline healthcare employees, people who work in long-term care facilities, areas that are more susceptible to exposure. Worse health outcomes, increased exposure, and more long-term neglect of marginalized communities have combined to create a storm during the pandemic.
“This isn’t overt racism, like hatred. But it is something that manifests from the existence of structural racism that creates inequalities that then come to the surface when a pandemic hits.”
Dr. Yampolsky, along with her colleagues Andrew Ryder, John Berry, and Saba Safdar, created the fact sheet ‘Why Does Culture Matter to COVID-19’ for the CPA. That fact sheet inspired a review article she is currently working on with Rebecca Bayeh (1st author) and Andrew Ryder (last and corresponding author). Every time culture and COVID is discussed, it takes Dr. Yampolsky and her colleagues in new directions. Racism is a big part of that. With the pandemic, one thing leapt out very early.
“The World Health Organization has said that we don’t name diseases after places. And yet, people kept insisting on calling this the China Virus or worse. From there we saw a lot of hate speech emerging, and there’s been a lot of hate crime. Here in cities like Toronto and Montreal, there were a lot of defacements of businesses and sacred spaces like Buddhist temples. Asian-Canadians and Asian people abroad, in the global diaspora, and people who looked phenotypically Asian (like Northeastern states in India) were being targeted as the source of the virus and being associated with disease.”
This is sadly not a new thing. We’ve seen this before many times, with virtually every epidemic and pandemic in human history (the 1918 influenza pandemic is still called the ‘Spanish flu’ today, even though the first reports of the outbreak were in Kansas, and no evidence suggests that Spain was particularly hard-hit or that outbreaks occurred there earlier than anywhere else).
Dr. Yampolsky explains that part of the reason for this is that the human brain has shortcuts wired into it to be able to avoid danger – we see disease and immediately try to determine the source of the danger, leading us to associate a virus with a whole group. But of course, it’s more complicated than just this. It wasn’t as though everything was great, and then suddenly the pandemic created more racism – there had been a steady rise in overt racism and hate groups leading up to the onset of COVID-19, a trend that was merely accelerated by the pandemic.
Racism has always existed, and it is always there among the public – the rise has been in overt, or as Dr. Yampolsky put it, “audacious” racism. Hate groups and far-right terror groups in North America and Europe have been more bold in sharing their vitriol publicly. Even some political actions have acted to exacerbate racial tensions. Dr. Yampolsky points to Bill-21 in Quebec, the law that bans people working in public services from wearing ‘religious symbols’ of any kind.
“Anything that essentially targets a minority group will also condone hate toward that group. By its very nature, it singles them out for discrimination. And we were seeing a lot of that already.”
Discrimination against virtually all minority groups has been amped up as a result of COVID-19, in large part because that discrimination was on the rise already. The advent of the pandemic became an excuse to further scapegoat those marginalized groups among those who were already trafficking in hate. These populations already tended to be more vulnerable than others because a history of systemic racism has set them up that way.
In the middle of this perfect storm, Dr. Yampolsky sees a silver lining, maybe a light at the end of the tunnel.
“Hopefully the fact that COVID happened, and then this latest big anti-racism movement – as far as I can tell, the biggest since the civil rights movement – in a way COVID facilitated drawing our attention to what was an existing situation. We weren’t going out, we weren’t being distracted, and so our attention was drawn towards anti-racism. This, positively, has yielded a lot more awareness about racism, and institutional valuing and awareness about racism as well. So that also gives me hope – in the sense that COVID showed us that we’re all connected, it also drew our attention to these things that needed repair, and needed work. I hope that it does end up building more responsible, more healthy, and happier connections with one another.”
There’s still a huge amount of work to do building those connections. To avoid another scenario like the one that happened in Ottawa in the spring, immigrants and refugees require greater supports. Personal support workers, and others we consider essential, require higher salaries. We also need to build ethical and cooperative interactions with Black and Indigenous peoples. There must be equitable and affordable housing for all. And the structural systems that create these conditions must be dismantled.
Dr. Maya Yampolsky is one of the people that will move us closer, as a society, to creating those connections. After an hour with her on Zoom, it’s almost impossible not to be inspired to get out there and start working on dismantling racist structures and historic disenfranchisement. And also, maybe even to sign up for her yoga class.
Dr. Karen Blair and her colleagues created the ‘COVID-19 Interpersonal & Social Coping Study’ which surveyed hundreds of Canadians over several months. One of the most striking results they found was the impact of the pandemic on LGBTQ+ university students.
Karen Blair
“One student broke up with her girlfriend just as the pandemic began. She was sent home but wasn’t out to her family. So she was heartbroken, that young love heartbreak that totally guts you, but her family didn’t even know she was gay. And so she couldn’t be heartbroken in front of them. At the same time her brother was home, with his girlfriend stuck in another city. And so their parents were doting on him – empathetic and supportive of the poor moping brother, sad at being separated from his girlfriend. And she’s watching this knowing she can’t even tell them that she’s heartbroken, that she got dumped because of the pandemic.”
Dr. Karen Blair is an assistant professor of psychology at Trent University. She is also the Chair of the Sexual Orientation and Gender Identity Section of the CPA, and has been since 2014, a fairly long time to be the chair of a section. She says she’s likely to remain the Chair until at least 2022, as it would be a pretty big ask to get someone to take over virtually, in the middle of our current pandemic.
One of the things Dr. Blair has done during the pandemic is the ‘COVID-19 Interpersonal & Social Coping Study’. It was a large, ongoing survey of hundreds of Canadians on a variety of topics. It found as the pandemic progressed between May and July, Canadians wore masks more often and supported mandatory mask mandates more strongly.
Dr. Blair and her team also looked at Intimate Partner Violence (IPV), and found that the sample couples who had negative reactions to COVID-19 were at greater risk of perpetrating and being the victim of IPV. Their results found that married or common law couples are at greater risk for psychological IPV victimization; women and married or common law couples are at greater risk for psychological IPV perpetration; and younger individuals, parents, mixed-sex couples, and individuals in newer relationships are at greater risk for sexual IPV victimization.
They also looked specifically at Nova Scotians and how they were coping with the pandemic relative to other Canadians. Nova Scotians reported higher levels of social support, mental wellbeing, and medical help seeking behaviours. Nova Scotians also reported more engagement in WHO recommendations, feelings of competency to engage in social distancing and more positive attitudes toward mandatory mask regulations.
Part of the survey had participants writing notes to their past and future selves - one was a message to a past self, before the pandemic began. The other, a message to a future self several weeks later (see Courtney Gosselin profile).
Perhaps the biggest thing Dr. Blair and her team keyed on in the survey was LGBTQ+ university students who were dealing with the pandemic, home life, and distance learning.
When the first lockdown and stay-at-home orders came down way back in March of 2020, students from all over Canada were sent home from school. Accommodations were made for those who could not return home – those whose home was in a hot spot, like Italy. Or those who may not have been able to get back to Canada once they left for their home countries. But students whose needs could be met only on campus, like the LGBTQ+ population, were not considered.
Universities across Canada closed on March 13th. Students were, for the most part, given 24 hours notice that they would be moving back home. For LGBTQ+ students, that meant giving up the support systems they had cultivated at school – social groups, roommates, dorm communities and so on. It also meant that for many of them, they were going home to a place where there was simply no support at all. Everything else in the family might be fine, but for these kids there is a huge part of themselves that is having to hide.
“Parents were scrambling to get their kids home, kids were scrambling to move out. In all that chaos we never stopped to ask if we were sending closeted kids home to unaccepting families.”
In addition to the students who remain closeted at home, there are some who may have it even worse – their family knows, but is hostile about their orientation or identity. Which means they are being berated for it every day, stuck in a place they can’t escape, where the support system they’ve built outside the home is inaccessible.
Even virtual support becomes difficult for these students. Now stuck at home with a family that doesn’t accept their sexual orientation, or their gender identity, there is often not a place private enough to have that conversation over Zoom or Skype without the danger of a parent or sibling overhearing the discussion.
These youth, while experiencing all the same upheaval the rest of us went through with the pandemic, had this added layer of a difficult home life. Dr. Blair says this difficulty doesn’t tend to extend to adult LGBTQ+ people – the 30- or 40-year-olds who are settled and married.
“Someone asked me the other day how it has affected me, and I thought not really – I might actually be doing really well. I’m stuck at home with my wife… we’re both academics and often collaborate with each other so we’ve been able to be great supports to each other throughout the various lockdowns.”
Dr. Blair herself relocated during the pandemic to be closer to family. While her wife’s family is now within driving distance and they are only one flight (instead of two) from her own family, the pandemic has meant they haven’t been able to realize the benefits of seeing their families more despite living closer. But the fact that they both have families that want them to visit, and that are happy to be cooped up with one another, puts them in a place many of the university youth Dr. Blair speaks about can only dream of being.
One day, hopefully, those LGBTQ+ youth will get to that place. For now, they must navigate their way through a difficult school year, the same global pandemic with which we’re all dealing, and a certain kind of isolation and difficult home situation most of us won’t experience. What they are missing is a community, a peer group, and a support system. And someone with whom they can share their heartbreak.
Courtney Gosselin was one of 25 students from Canada and the UK who worked on the COVID-19 Coping Study between March and August. Part of the study was letters people wrote to their past selves (pre-pandemic) and future selves (what they thought at the time would be post-pandemic).
Courtney Gosselin
“Find time for yourself, life will slow down, and that’s okay. Take time to learn lessons, take time to really appreciate everything. You are strong, creative and independent, which will all come in handy.”
- Anonymous, writing a note to their past self during the pandemic
Courtney Gosselin is a graduate student in clinical psychology at Acadia University. She’s doing her Masters-level research with Dr. Karen Blair and Dr. Diane Holmberg, and as COVID-19 has overwhelmed most of our lives, their research has moved in that direction as well. Dr. Blair and her colleagues embarked on a large-scale COVID-19 coping study. At the end of the survey, there were two questions – one was a message to a past self, before the pandemic began. The other, a message to a future self several weeks later.
The questions were inspired by a video made by Italian filmmaker Olmo Parenti called 10 Days Later. In the earliest part of the pandemic, when Italy was being hit harder than nearly any country in the world, Parenti asked Italians to record messages to themselves just ten days earlier – what did they wish they had known just ten days ago?
“What you might think is coming is not nearly what is coming. What is happening is much, much worse than what you thought it could be.”
- Anonymous Italian citizen, 10 Days Later video
The Italian 10 Days Later video was filmed in early March. At the time, it was intended to be a warning to the rest of the world. It was estimated that at the time, France and the United States were about 10 days behind where Italy was in the progression of COVID-19, and the hope was that people in those, and other countries, would see this and take the virus seriously.
When Courtney and her group began asking the two questions developed by Dr. Blair, it was much further into the pandemic. Like, a few weeks further into it, which in March and April was a fairly large passage of time in which an awful lot happened here in Canada. She and fellow Acadia student Abbey Miller developed a coding scheme to look at the more than 500 responses.
There was at least one person who advised their earlier self to “Buy Zoom shares, sell Air Canada, don't worry about toilet paper.”, but very few were so self-serving. What Courtney and her team were struck by was the overall tone of hope, the positivity, and the more optimistic and encouraging series of messages. Advice to take time for self-care, to slow down and enjoy the little things in life. The encouraging messages were ten times more common than the discouraging ones.
“This is a chance for you to connect with the part of yourself that thrives on solitude, thinking, listening to nature, watching the sun rise and set.”
While the messages to past selves were largely optimistic, the messages to future selves were a little different. A lot of them would fall into the category of “hey, self – is it over yet?” Says Dr. Blair, “none of us thought it would go on this long either. Now that we think about it, instead of asking them to write to themselves six weeks from now, we should also have asked them to write for six months, or a year, from now.” Some participants stayed in the study for four weeks, and often their future messages would be the same week in and week out – how are things NOW?
“As the world opens up, how do we cope with physical distance, the funerals that have been postponed and loss in general (not due to COVID sickness but impacted by its limitations)?”
Courtney and Dr. Blair say they would like to do another survey of this kind with a different set of questions to see if the optimism and hope that they saw back in March and April has remained. They would do it a little bit differently though, as logistically this one was a bit of a nightmare for their lab. Software, time zones, and other factors came into play and resulted in a group of students going into the lab almost every night to send out the surveys manually, from 6 pm in Newfoundland to 6 pm in BC.
It was, as a result, a very labour-intensive study to run. Especially for the students, like Courtney and the 24 others from Canada and the UK who worked on it between late March and early August. At the beginning, as the pandemic was just hitting Canada and the study was just beginning, they were running on adrenaline. The need to get something done, the need to find a way to help during the COVID-19 crisis, drove them to work longer hours and search for answers.
If they were to do it again now, would they have the same motivation? Would they feel the same urgency, almost a year into the pandemic? It’s tough to say – just as it’s tough to say whether the responses would have a similar tone today as they did back in April. As one participant said,
“Am I still being a positive person?”
The proliferation of disinformation and misinformation online over the past few years has become more dangerous with the advent of the COVID-19 pandemic. Dr. Jonathan Stea, a clinical psychologist and an adjunct assistant professor at the University of Calgary, is one of two psychologists invited to join Science Up First, an initiative bringing together experts from every field to combat disinformation online.
Jonathan N. Stea
“That the outbreaks of Spanish influenza, which have given army officials some concern, may have been started by German agents who were put ashore from a submarine, was the belief expressed today by Lieut. Col. Phillip S. Doane, head of the Health and Sanitation Section of the Emergency Fleet Corporation. … 'It is quite possible that the epidemic was started by Huns sent ashore by Boche submarine commanders,’ he said. ‘We know that men have been ashore from German submarine boats, for they have been in New York and other places. It would be quite easy for one of these German agents to turn loose Spanish influenza germs in a theatre or some other place where large numbers of persons are assembled.’” (New York Times, ‘Think influenza came in U-boat’, September 19, 1918).
You can find that story on Page 11 of Dr. Steven Taylor’s book The Psychology of Pandemics: Preparing for the Next Global Outbreak of Infectious Disease. Conspiracy theories are nothing new. Conspiracies surrounding pandemics are nothing new. What has changed is the speed at which they are spread, and the maliciousness with which they are created.
Lieut. Col. Doane may have thought German U-Boat submariners were coming ashore to spread the flu in movie theatres, and his story was told to the New York Times. It was read by New Yorkers who may, or may not, have believed him. The fact that this opinion exists only in archival material and does not persist to this day, is indicative that either few people read it, few of them believed it, or both.
Lieut. Col. Doane’s theory was not posted to an 8-Chan thread, picked up by a Russian bot farm, posted to Facebook by sixty accounts, disseminated by dozens of questionable ‘news’ platforms, discovered by the President of the United States and tweeted to 90 million people, many of whom were eager to believe and spread the rumour.
This is where we live now, where disinformation and falsehoods can spread from one person to millions across the world in the blink of an eye. And in the time of a pandemic, this can be dangerous, destructive, and harmful in more ways than just fighting between friends and family members. It can put whole populations in greater danger than they need to be.
It is for this reason that scientists across Canada have come together to create the #ScienceUpFirst initiative. Dr. Jonathan N. Stea, a clinical psychologist and an adjunct assistant professor at the University of Calgary, is one of two psychologists who were asked to join the team. Along with Dr. Christine Chambers, Dr. Stea is providing his psychological expertise to combatting disinformation online – specifically, for , disinformation about COVID-19 and COVID-19 vaccines.
“It’s an ethical imperative for psychologists to promote evidence-based patient care and public health– so I’ve always been interested in things like pseudoscience and health-related misinformation. Calling that stuff out is one of our ethical imperatives.”
#ScienceUpFirst emerged from conversations between Timothy Caulfield, a professor of health, law, and policy at the University of Alberta, and Senator Stan Kutcher of Nova Scotia. Professor Caulfield has been researching online disinformation and how to debunk it for decades. Senator Kutcher, before becoming a senator, was the Department Head of Psychiatry at Dalhousie University. They got together to assemble a team of science communicators, epidemiologists, chemists, biologists, geneticists, bioethicists, infectious disease experts, and of course psychologists. Dr. Stea says,
“There is a lot that psychology can bring to the table. We’re trained extensively in science, we’re trained in critical thinking, and we’re trained to understand the ways in which we interpret information and the world more generally. I’ve personally applied these skills to communicate to the public through mainstream media channels, such as articles about tackling health-related misinformation, like how to address vaccine hesitancy and how to identify fake science news.”
This coalition of scientists is dedicated to debunking the misinformation that is out there now. They also want to do the same, as quickly as possible, after a new false narrative emerges online. And there are a lot of them – Bill Gates is microchipping you through vaccines, the numbers are being inflated to control people somehow, alternative medicine cures the virus, the list goes on. And on, and on, and on. Add to that the already loud and vocal anti-vaccination movement that predated the pandemic, and it looks like an uphill battle. But it’s one Dr. Stea is ready to wage.
“Science is an ever-evolving process, and sometimes there are disagreements between scientists. I think for the first time, science is being exposed to the public the way it has always been – as an iterative, evolving process. But for people who are unaware of that, sometimes it can be kind of jarring and it can leave people vulnerable to traps of misinformation. You’ll hear anecdotes, or testimonials on Facebook about how vaccines are extremely dangerous or how Bill Gates caused all this or something. And we want to take accurate, science-informed information and amplify that.”
The initiative is not just scientists railing against misinformation, it is designed for regular Canadians, and regular people around the world, to help amplify the message in the name of public health and protecting their communities.
Your brother-in-law posted online that the COVID-19 was engineered in a lab in China. Your former boss is constantly posting memes about the vaccine being unsafe and untested. Hank from high school is pretty convinced the virus itself is a hoax, meant to distract us all from Pizzagate. Go to #ScienceUpFirstFirst.com, the site that’s designed to help you in combatting these conspiracy theories and false information. They’re fully committed to this fight and want to provide you with the tools to join in as well so that you are not railing against misinformation alone.
Dr. Stea’s day job involves providing psychological treatment in a specialized interdisciplinary outpatient clinic for people who present with both substance use and psychiatric disorders. With the pandemic, he and his colleagues have helped people with these conditions adapt and cope with the additional stressful layer of COVID-related anxiety and uncertainty.. Social media, and the conspiracy theories it perpetuates, does not help. And the volume of these things is only increasing. And of course, that’s where Dr. Stea is spending a fair amount of his spare time.
In 1963, Republican Presidential candidate Barry Goldwater refused to distance himself from the John Birch Society, a powerful conservative group claiming that the bulk of the American congress, including President Eisenhower, were communist conspirators. Later the JBS would push the bogus claim that laetrile, a chemical compound found mostly in the seeds of apricots, was a cure for cancer. In 1964, Goldwater was defeated in one of the biggest landslides in American history, and the John Birch Society was forced out of respectable Republican circles
In 2019, Marjorie Taylor Greene voiced support for the theory that the school shooting at Marjorie Stoneman Douglas High School was a “false flag” attack. She also advanced the conspiracy theory that there was a video – though she hadn’t seen it herself because it does not exist – circulating on the “dark web” of Hillary Clinton cutting off a young girl’s face and wearing it herself as a mask while drinking that young girl’s blood. In November of 2020, Marjorie Taylor Greene was elected to Congress as a Republican Representative from Georgia.
Much of this, of course, stems from Donald Trump who was the biggest source of disinformation and conspiracy theories in the world. Disinformation about COVID-19 is estimated to have declined by 73% on Twitter since Trump had his account disconnected by the platform. And so now may be the perfect time to strike. If genuine science and fact can flood the internet at the same pace as false stories can be spread by trolls, then perhaps we have a chance to stem what the WHO calls a “global infodemic”.
It’s an uphill battle, but it is one that must be waged. Dr. Stea and his colleagues are ready to take it on – and they’re in it for the long haul.
To join the #ScienceUpFirst movement, follow @ScienceUpFirst on Twitter, Instagram, and Facebook, and please visit www.ScienceUpFirst.com to learn more.